Foudroyant interprète de son compatriote Franz Liszt, Georges Cziffra (il francisa son prénom en adoptant notre nationalité) fut l'une des idoles de mon enfance.
Son disque des "Rapsodies hongroises" connut un succès triomphal; il tourna tant et tant sur le phono de ma chambre qu'il en est aujourd'hui presque inaudible.
Pour mes 16 ans, à l'Académie Marguerite Long, il présidait le jury qui m'accorda un premier prix.
C'était un homme doux, portant encore et pour toujours le poids des souffrances endurées (il fut déporté pendant la deuxième guerre mondiale) : sur l'Etude 7 de l'opus 25 de Chopin, il me conseilla avec une infinie patience.
Ce fut le plus belle leçon de ma vie.
Je n'avais pas oublié mon précieux 33t qu'il me dédicaça à l'issue de cette séance.
Quelque temps plus tard, son fils chéri (chef d'orchestre) trouva la mort dans un accident d'automobile.
La vie, injuste, n'épargna guère cet homme bon et généreux qui fut un pianiste exceptionnel.
Il étincelle pour toujours au firmament des grands interprètes.
Qui, mieux que Cziffra, sut transmettre l'âme de sa patrie d'origine, la Hongrie ?
De son "pays" Franz Liszt, il fut l'interprète majeur des années 60 et 70, comme en témoigne cette sixième rhapsodie :
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