Mais je m'en fiche comme de ma première Invention de Bach.
La fidélité, comme tant d'autres "valeurs", n'est plus de mise par les temps qui courent.
Voilà, c'est tout pour ma mauvaise humeur : mon optimisme congénital reprend toujours le dessus, d'autant que ma nouvelle et charmante cardiologue, consultée hier, m'apprend que j'ai encore un coeur de vingt ans.
Ça vaut toutes les "stats" du monde...
Son prédécesseur, avec lequel nous avions moult conversations sur Schubert, Schnabel, et autres fournisseurs de bonheur, a pris sa retraite : il est retourné en Sorbonne pour entreprendre des études ès musicologie : il y a des retraites moins utiles.
Casse-croûte ce midi chez mes amis du restaurant Illios : pas un chat en cette veille de Noël, alors que la salle n'a pas désempli ces derniers temps (je me demande combien de spectateurs nous aurons ce soir).
Petite conversation autour de quelques toast, Champagne de Noël, toast tout simples et merveilleux clafoutis aux pommes et aux noix concocté par Yannis.
On parle de tout et de rien, de Gaspard Proust qui, décidément fait le "buzz" parisien ces temps-ci (je l'amènerai jusqu'à eux, qui le vénèrent), de Mamo, ce restaurateur antibois qui accueille en toute simplicité des Stallone ou des Michael Douglas de passage sous le soleil azuréen; ce Mamo qui disparaît au moment de l'addition que les serveurs me présentent à chaque fois miraculeusement vierge.
Je pense à lui en ces lieux quasi-magiques où il y a toujours une tapenade qui m'attend, où le sourire permanent de Sonia met du baume au coeur quand il fait si froid dehors comme le dit Tino Rossi.
Jusqu'à quelle heure éviterai-je la voix douceâtre du chanteur gominé dont le "Petit papa Noël" me hérissait dès mon plus jeune âge ?
Croisé dans le métro, hier nuit, deux montpelliéraines que j'avais quelque peu brocardées pendant le spectacle : encombrées de leurs vêtements d'hiver, elles n'avaient pu applaudir mon entrée, ce qui arrangea fort mon affaire, me permettant une saillie qui déclencha quelques ricanements en empathie des autres spectateurs.
Elles ne m'en tinrent pas rigueur, possédant un réel sens de l'humour, et la main posée sur mon bras dans le wagon, en gratitude d'une bonne soirée, faisait chaud au coeur.
Je suis toujours épaté par ces gens qui, ayant déboursé quelques 40 euros, vous disent "merci" à l'issue du spectacle : ça vaut tous les cachets du monde; mais ne le dites pas au taulier, ça pourrait lui donner de mauvaises idées !
De mon enfance, Noël ne m'a pas laissé que de bons souvenirs.
C'est sans doute pour cela que je me suis toujours débrouillé pour travailler ce soir-là.
Au Caveau ce soir, la chaleur des mes amis artistes, mes autres frères, sera le plus beau des cadeaux.
Des douceurs, les rires du public, quelques verres de vin (trop ?), les amabilités sarcastiques dans la loge ("qu'est-ce- que t'as été mauvais ce soir !") dont je ne suis guère avare, le "speed" des ouvreuses, la naïveté confondante de notre jeune régisseur, suffiront amplement à mon bonheur.
Archiv Produktion, au temps des 33t, fut le haut du panier de la prestigieuse "Deutschen Grammophon".
Dans mes incunables, il y a ces sonates pour violon et clavecin de Bach qui tournent sur ma Thorens depuis deux jours :
Et ça, c'est vraiment un cadeau.
Enfin, c'est rare, je tiens à rendre hommage à mon collègue de travail Olivier Perrin, lequel évoquant la récente prise de position (timorée toutefois) du Vatican sur le préservatif, nous dit que "c'est une bonne nouvelle pour les enfant de choeur !".
C'est aussi ça, Noël !
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