Lors de mes premiers pas sur l'Internet, il y a quelques années déjà, l'apparition sur les forums que je fréquentais alors des premiers "ptdr" et autres "mdr" me laissa circonspect ; et me valut quelques malentendus : je croyais que mes interlocuteurs me traitaient de "pomme de terre" ou me lâchaient un "merde" bien senti.
Ils durent s'étonner de réponses peu courtoises alors que le début de la conversation s'était déroulé sous les meilleurs augures.
Je maîtrise maintenant ce langage que je m'efforce pourtant de ne jamais utiliser à l'instar de l'ultra galvaudé "lol", d'origine anglo-saxonne, qui reste en tête du hit-parade des expressions qui font florès sur le Net, auquel je préfère pour ma part substituer le mot "rires" ou "sourires" en fonction de la qualité humoristique d'une intervention.
Pour nos outils numériques ("mail", "sms"...) doit s'imposer un savoir-vivre qui semble n'être point de rigueur.
Ainsi, j'eus la stupeur de recevoir tout récemment un mail (je fais une concession à cet anglicisme sans problème) de la part d'un parent d'élève de l'Atelier, dont la signature était précédée de la formule "de politesse !" suivante : "Cdlt" !
Rapidement lu, je crus tout d'abord qu'il y avait erreur sur la fonction et que l'expéditrice confondait "commandant" et "directeur".
Le "l" intercalé me fit comprendre enfin qu'il s'agissait d'une abréviation de "cordialement", sans doute programmée pour tous les courriers émanant de cette correspondante.
J'en suffoquai d'impuissance devant ce mépris, sans doute involontaire, et répondis au courrier en faisant précéder ma signature de la formule : Cdlt églmt (cordialement également).
Je signifiai ainsi, donc, à mon interlocutrice épistolaire, que j'avais beaucoup apprécié sa fin de lettre.
J'enrage aussi qu'on ne réponde pas toujours à mes courriers électroniques.
En des temps plus anciens, quand tout un chacun écrivait sur une feuille de papier qu'il glissait dans une enveloppe timbrée déposée dans une boîte aux lettres, l'absence de réponse du destinataire était considérée comme une insulte.
Il se trouve qu'un hebdomadaire (le Nouvel Observateur pour ne pas le nommer) consacre, dans sa dernière livraison (un bon cru, d'ailleurs, ce qui devient rare !) un article à la "techno politesse" avec lequel je ne peux qu'être entièrement d'accord.
L'on y apprend ainsi (ce qui semble encore nécessaire pour certains) que le téléphone portable doit être banni de tout déjeuner ou diner en famille ou entre amis, à la maison et, encore plus, au restaurant.
On l'acceptera toutefois dans les cas de force majeure : enfants malades, ami(e) à l'hosto, etc.
L'article dénonce aussi la frénésie du texto : il vous est sans doute arrivé de vous trouver face à un interlocuteur qui passe son temps à laisser errer son regard de votre personne à son écran, l'exemple venant de haut : on se souviendra de Sarko en visite chez le pape et discutant avec Benoît (et Bigard) tout en expédiant des SMS !
On comprend qu'il y ait beaucoup de gens se classant pourtant "à droite" pour considérer que l'actuel président est un goujat.
Il y a aussi cette manie, maintes fois dénoncée ici, de faire des envois groupés de textos ; manie qui connait sa plus grande vogue lors des vœux de fin d'année.
Les expéditeurs n'ont toujours pas compris apparemment qu'un texte ainsi distribué pue le "préfabriqué" à cent kilomètres.
De toutes façons, si vous ne répondez pas à l'expéditeur, il ne s'en apercevra même pas : il en a envoyé 365 !
On retrouve cette forme de goujaterie dans certains mails où l'auteur semble avoir oublié qu'il existe un fonction "cci" dans son outil de messagerie.
Dans l'autre sens, on évitera de cliquer sur "répondre à tous" : faut-il expliquer pourquoi ?
L'article aborde aussi la question des "smiley" et autres ;-) ou encore :-) : si ton message est drôle, banane, on a compris ; s'il ne l'est pas au regard du sens de l'humour du destinataire, tu passes pour un con.
Est abordée également le problème "facebook" : outre que, mal géré, ce formidable réseau, peut devenir Big Brother, il est formellement déconseillé de s'y "lâcher" (photos de "teufs" bien arrosées...), d'y perdre toute dignité.
Selon les rédactrices (2 femmes), il est considéré comme "vulgaire" de changer souvent sa photo de profil.
Enfin, je cite, "on ne se rappelle pas au bon souvenir de ses "amis" seulement pour signaler la sortie de son bouquin, film ou, ça m'arrive personnellement tous les jours, de son nouveau spectacle !
Enfin, l'orthographe : catastrophique, elle est (heureusement !) de plus en plus mal tolérée.
Même pour les plus nuls (certains sont brillants par ailleurs), des correcteurs orthographiques existent que tous devraient utiliser (voir la pub facebook publiée ici un peu plus bas !).
1.c toux.
Cdlt
@+
;-)*
*mdr ptdr lol
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