Outre qu'il est toujours aussi dégueulasse de refiler au client du dimanche soir une "tradi" (baguette de tradition) sans relief qui a vraisemblablement passé des heures dans un congélateur (avant, on vous offrait le pain s'il avait été congelé, si !) et qui s'avèrera dure comme du béton le lendemain matin, les griefs ne manquent pas contre ces gens qui ont largement profité de l'arrivée de l'euro pour se gaver, leur spécialité étant l'augmentation des tarifs au retour des vacances d'été.
Mais il y a une autre raison de maudire ces artisans qu'un peu d'humanité, de charité chrétienne (nous sommes tous chrétiens, c'est notre grand président qui l'a dit), revaloriseraient aux yeux de leur clientèle : qui eut un jour cette idée à la con, pour faire "à l'ancienne", "d'autrefois", "d'antan", "du terroir", j'en passe et des plus cons, de napper tout pain sortant des fournils (baguette "ordinaire" même-pas -de-tradition exceptée) d'un nuage de farine destiné sans doute à faire "plus authentique" ?
Ah, maudits soyez-vous, mitrons de pacotille qui nous laissent agacés tapotant de la main nos frusques enfarinées d'une poussière sournoisement tenace.
Allez, arrêtez votre cinéma en mode classicisme frelaté, virez votre farine, arrêtez de vendre du pain décongelé, des galettes des rois début décembre et des chocolats de Pâques en février, de vendre la demi-baguette plus cher que le prix de la moitié d'une baguette (nouvelle mode parisienne !).
En résumé, cessez d'apporter sans relâche de l'eau à mon moulin.
- Karin Viard boulangère dans "Paris" de Cédric Klapisch (2008) -
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