Le bermuda

Dans mon souvenir, c'était autour de mes quinze ans puisque à cette époque je ne fréquentais pas encore le "Milk", à côté du lycée Audiberti (lycée Wilson auparavant).
J'avais acheté ce bermuda dans une boutique de Juan les Pins ou peut-être chez Ralf, rue de la République.
J'habitais la caserne Gazan, cité dans la cité où vivaient les gendarmes et leurs familles.
J'y avais quelques copains mais en sortais volontiers de plus en plus souvent pour rejoindre mes amis du dehors, ceux que je m'étais vraiment choisi.
Le bermuda fièrement porté était très "à la mode" : rouge à rayures bleues et vertes dans une espèce de jersey de coton près du corps.
A l'extérieur, il "en jetait" ; dans l'enceinte de la caserne, j'eus droit à des quolibets.
Ce vêtement trop coloré fit qu'on me montrait du doigt en s'esclaffant.
Je passais, rougissant, sous les fourches caudines de la bande de jeunes qui tuaient le temps sur les marches menant à ce hall qu'il fallait obligatoirement traverser pour sortir de la caserne.
J'y appris inconsciemment ce qu'était le droit à la différence.