Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 29 mai 2012

Baguenauder à Montmartre


Les parisiens de la Plaine Montmartre, appelée par les « bourgeois » d’en haut « le bas-Montmartre », répugnent à monter jusqu’au Sacré Cœur, ce monument de style patchwork érigé pour les mauvaises raisons que l’on sait pour peu que l’on s’intéresse à l’histoire de Paris.
C’est que, voyez-vous, autour de ce gros gâteau blanc pullulent des hordes de touristes et les vendeurs à la sauvette inhérents, et que l’ascension jusqu’à la Place du Tertre ne s’impose guère. C’est, ici, le fief des –fieffés, souvent- tâcherons de la croûte, piège à japonais amateur d’art ( !) jugé « typiquement français » (merci !), à accrocher dans leur 一戸建て.*
De plus, le prix du café en terrasse, aux alentours de ladite place, n’est pas de nature à nous inciter à la grimpette.
Hier matin, d’humeur sportive, je décidai de faire un détour par le côté encore fréquentable du mont (martre, oui !), parcourant, le nez au vent, les rues Saint Vincent, des Saules, du Chevalier de la Barre et autres venelles moins chantées.
Il est bien connu que l’autochtone, et surtout, sans doute, le parisien, ne sait plus apprécier son cadre de vie. C’était flagrant à mes yeux, hier, émerveillé que j’étais, par l’ambiance particulière qui émane de ce vieux-Paris, autrefois populaire, réservé aujourd’hui à de futurs exilés fiscaux, si l’on en croit certaines imprécations.
Je me grisai de mille parfums, fleurs de toutes variétés, essences subtiles mélangées, m’ôtaient toute envie de donner un but à ma promenade matinale.
Je tournai, virai, visitai des lieux où j’étais passé, autrefois, sans que mon regard ne s’y attarde. Je crois que Venise m’appris à mieux regarder où je suis. C’est aussi simple que ça.
Je suis redescendu en plaine vers une heure de l’après-midi, me surprenant à fixer sur pellicule virtuelle un coin de 18ème où je passe chaque jour, jugé banal auparavant.
Matinée hautement instructive : j’habite une belle ville, que je vais aller visiter davantage, puisque les beaux jours semblent s’installer.

*"Maison", andouille !

Cabaret de légende et maison verte

Habitat typiquement "poulbot"


La pétanque est très prisée des Montmartrois
 
La peinture n'est jamais bien loin : plus beau qu'un tag, non ?


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