Les
parisiens de la Plaine Montmartre, appelée par les « bourgeois » d’en
haut « le bas-Montmartre », répugnent à monter jusqu’au Sacré Cœur,
ce monument de style patchwork érigé pour les mauvaises raisons que l’on sait pour
peu que l’on s’intéresse à l’histoire de Paris.
C’est
que, voyez-vous, autour de ce gros gâteau blanc pullulent des hordes de
touristes et les vendeurs à la sauvette inhérents, et que l’ascension jusqu’à
la Place du Tertre ne s’impose guère. C’est, ici, le fief des –fieffés,
souvent- tâcherons de la croûte, piège à japonais amateur d’art ( !) jugé « typiquement
français » (merci !), à accrocher dans leur 一戸建て.*
De
plus, le prix du café en terrasse, aux alentours de ladite place, n’est pas de
nature à nous inciter à la grimpette.
Hier
matin, d’humeur sportive, je décidai de faire un détour par le côté encore
fréquentable du mont (martre, oui !), parcourant, le nez au vent, les rues
Saint Vincent, des Saules, du Chevalier de la Barre et autres venelles moins
chantées.
Il
est bien connu que l’autochtone, et surtout, sans doute, le parisien, ne sait
plus apprécier son cadre de vie. C’était flagrant à mes yeux, hier, émerveillé
que j’étais, par l’ambiance particulière qui émane de ce vieux-Paris, autrefois
populaire, réservé aujourd’hui à de futurs exilés fiscaux, si l’on en croit
certaines imprécations.
Je
me grisai de mille parfums, fleurs de toutes variétés, essences subtiles
mélangées, m’ôtaient toute envie de donner un but à ma promenade matinale.
Je
tournai, virai, visitai des lieux où j’étais passé, autrefois, sans que mon
regard ne s’y attarde. Je crois que Venise m’appris à mieux regarder où je
suis. C’est aussi simple que ça.
Je
suis redescendu en plaine vers une heure de l’après-midi, me surprenant à fixer
sur pellicule virtuelle un coin de 18ème où je passe chaque jour,
jugé banal auparavant.
Matinée
hautement instructive : j’habite une belle ville, que je vais aller
visiter davantage, puisque les beaux jours semblent s’installer.
*"Maison", andouille !
Cabaret de légende et maison verte |
Habitat typiquement "poulbot" |
La pétanque est très prisée des Montmartrois |
La peinture n'est jamais bien loin : plus beau qu'un tag, non ? |
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire