Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 18 avril 2012

On croise les doigts, sort les pattes de lapin, brûle un cierge s'il le faut, on prie Saint Jaurès et Saint Rousseau !

Le soutien pour un candidat donné favori implique moments d'euphorie et d'angoisse alternés.
La semaine dernière, vive discussion chez moi : sur la foi des dizaines de sondages recoupés, je disais Hollande imbattable.

Dimanche dernier, à Vincennes, je constatai enfin de la ferveur dans le cœur de ces milliers de français de toute condition, de toutes origines, venus acclamer "leur" François, ce faux "mou" dont l'énergie, jour après jour, de ville en ville, de discours en discours, semble soulever, enfin, l'enthousiasme ; certes, il s'agit d'un enthousiasme raisonné, intelligent, pragmatique, de la part de tous ceux que la crise a laissés sur le carreau, classes moyennes abusées il y a cinq ans par l'homme du Fouquet's, population "d'en bas" pour laquelle rien, absolument rien n'a été fait. Ce qui caractérise, à mon sens, le programme de F. Hollande, c'est le désir de justice, cette justice sociale ou cette justice d'Etat sans cesse bafouées au cours de ces longues années. Le matamore de l'Elysée fait encore quelques moulinets qui n'abusent plus personne : ce "peuple" (le "candidat du peuple", quel culot !) qu'on a berné par une habile campagne en 2007, ne croit plus aux boniments de ce personnage sûr de lui, arrogant, méprisant.
Je l'entendais encore, hier, sur la radio de service public, un service public qu'il a cru pouvoir mettre en coupe réglée : derrière l'assurance suintait le doute (perdre lui paraissait il y a peu impossible), et le mensonge éhonté (la compétitivité), en piètre énergie du désespoir, venait paradoxalement me rassurer : le président devenu challenger, celui dont on disait qu'il était un formidable candidat, n'avait plus que l'arme de la contre-vérité à brandir, pas d'autre programme que celui d'avant, se ringardisait à nos oreilles ébahies.
Après Vincennes, où la foule damait le pion à celle, largement surestimée de la Concorde (on est stupéfait que les médias se soient satisfaits des chiffres donnés par l'UMP !), malgré cette ferveur ressuscitée, j'en vins moi-même à douter, le spectre de 2002 venant de temps à autre se rappeler à l'effroyable souvenir.
Hier, c'étaient mes contradicteurs de la semaine passée qui venaient me rassurer ; sans doute sentaient-ils passer une brise qui ne demande qu'à se muer en souffle libérateur.

Aujourd'hui, le dernier sondage annonce un effondrement de Sarkozy au premier tour : je ne veux y croire, je veux voir comme Saint Thomas. Dimanche après midi, après avoir fait mon devoir de citoyen, je m'envolerai vers l'accueillante Italie. Dimanche soir, fassent tous les cieux qu'il vous plaira d'invoquer que s'efface enfin le souvenir de la nouvelle assénée un soir de 2002 dans le TGV qui me menait en Provence, des longues marches (si vaines, finalement) qui s'ensuivirent pour combattre l'inadmissible, de ces dix ans de pouvoir de droite louvoyant au gré des faits-divers, privilégiant les plus privilégiés, naviguant à vue, commettant des lois liberticides, désignant ses boucs-émissaires de la crise du capitalisme...
Aujourd'hui, le temps est à l'espoir.

Les soutiens : il y a beaucoup de personnalités que j'aime dans les soutiens à François Hollande. En voici une liste non exhaustive qui fait chaud au cœur : clic.

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