Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

vendredi 13 avril 2012

Il suffit d'un gros glaçon

C'est le lundi de Pâques.
Mon compagnon de séance n'a pas la carte "illimitée" et a déboursé la modique somme de 12,90 € (+1 euro pour les lunettes qui défigurent).
La grande salle du complexe des Halles est comble, plongée (hi hi !) dans une ambiance inhabituelle : on se croirait au théâtre avant une pièce de boulevard, baignant (uh uh uh !) dans un brouhaha sympathique, de ceux que les artistes aiment entendre, cachés derrière le rideau de scène.
Moins bien, une odeur prégnante de popcorn titilles mes narines ; mais le climat est festif, bon enfant : il y a les tout-jeunes qui découvrent le film, ceux qui l'ont vu en DVD sur un écran timbre-poste, et ceux qui le voient pour la énième fois, les fanas.
Mon voisin voulait le revoir sur grand écran, alors, en 3D, tu penses, même pour 14 euros, hein !
Nous sommes au quatrième rang et moi, vous me connaissez, ne peux m'empêcher de dire que c'est bien  pour l'immersion (!), d'autant que l'avant-scène est suffisamment profond (oh, ça va !) pour permettre d'embrasser du regard la totalité du grand écran incurvé.
Au cas où vous seriez lent de la comprenette, nous sommes venus revoir Titanic, qui ressort donc en salles en tri-dimensionnel, numérique, et tout et tout.
Pour mettre le film aux normes actuelles, en cette année du centième anniversaire de la catastrophe, les américains ont dépensé plusieurs millions de dollars et, on le dit, sont rentrés très vite dans leurs frais ; tant mieux, j'ai eu bien peur pour eux.
Tout au long de la projection, la salle palpite, trépigne, s'effraie, sanglote, se pâme devant M. Di Caprio (un ange !) et Mrs Winslet (aussi !), et moi (émoi) autant que les autres, car force m'est de constater que cette superproduction euh, titanesque, deuxième meilleure génératrice de recettes de l'histoire du 7ème art, tient bien le coup, à l'instar d'un "Autant en emporte le vent" qui fait vibrer les foules depuis... 1939 !
Drame, bassesses, amûûûûr (vachement contrarié), effets spéciaux (maintenant qu'on nous l'a dit, on voit bien les planches à roulettes utilisées pour les glissades, mais bon...), personnages très gentils et méchants très très méchants, tout y est de ce que l'on aime voir, aussi, au cinéma.
Au générique de fin (Céline Dion, l'autre catastrophe !) mon voisin, dont, par respect, je tairai le nom ici, a les hublots embués comme par gros temps.
Moi, j'ai quand même eu un petit coup de blues quand Jack-Léo, tout bleu (Cameron préparait déjà "Avatar ?), rend l'âme. Comme à chaque fois. Il est là, l'exploit.

Pour le relief, oui, bon, d'accord : c'est quelquefois rigolo, notamment quand il pleut ; certains ont dû chercher fébrilement leur parapluie. On saluera l'exploit technique, certes, mais il faut avouer qu'une bonne copie numérique en 2 dimensions eût aussi bien fait mon affaire : le procédé est formidable pour les premiers plans, les arrière-plans, eux, étant passablement flous.

Beaux, excellents, inoubliables, et puis c'est tout !




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