La prestation de Gaspard est évidemment un "non-spectacle" qui s'appuie sur des textes aiguisés en lames taillant dans le vif de tous les sujets, sans aucune concession, avec un humour d'une cruauté vivifiante (si !), du style : "Je sens que vous avez besoin d'un exemple concret : vous allez à l'hôpital voir un ami en soins palliatifs...".
C'est le type d'artistes que certains vont adorer détester.
Bousculant les codes du "one man show", l'humoriste d'origine slovène ne donne pas le "spectacle comique facile" à la manière de certains bateleurs d'estrade issus, souvent, de la téloche, flatteurs de public supposé débile.
Non, même s'il brocarde quelque peu certains spectateurs désignés en victimes dès le début du spectacle, Proust ne prend pas son audience pour un ramassis d'imbéciles.
Ainsi, pendant près d'une heure trente, se succèdent des références qui requièrent un minimum de culture générale.
Car il a fort bien compris que, comme il le dit, dans un pays où 80% des candidats obtiennent le bac, beaucoup pensent que Schönberg est une présentatrice de télévision.
Il s'en amuse, déclarant qu'il souffre d'un lourd complexe de supériorité : de quoi décontenancer celles et ceux qui n'ont jamais entendu parler de "deuxième degré".
D'ores et déjà "contraint" de prolonger au-delà des dates prévues (un mois de plus sans doute !) vu l'affluence, Gaspard Proust trace sa route.
Pour l'avoir côtoyé pendant deux saisons au Caveau de la République, je n'en suis guère étonné.
Signe qui ne trompe guère, j'eus lundi une conversation avec mon dentiste sur les spectacles à voir actuellement et lui parlai évidemment de G. Proust.
"Ah, attends, ça me dit quelque chose..."
Et soudain, s'esclaffant, de me sortir une vanne "proustienne" entendue à la radio.
Aussitôt, j'appelle l'humoriste et demande à mon bourreau préféré de lui balancer la phrase tout-à-trac.
C'était : "Stranger in the night, syphilis at the morning" !
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