"La droite la plus bête du monde" : cette formule fit florès en période d'avant-mai (81) et pendant la présidence de Mitterrand ; lequel, en fin politique, sut en jouer au point de se faire réélire dans un fauteuil en 1988.
Cette droite "non-comprenante" est de retour depuis le crochet du gauche asséné dimanche dernier avant le k.o. qui s'annonce dimanche prochain : la panique saisit la majorité déboussolée qui subit les directives stupides venues du plus haut sommet de l'état.
Tout aura été fait, pourtant, pour éviter que l'électorat le plus frileux ne rejoigne, dans les urnes, le parti fasciste de la famille Le Pen : au lieu de faire campagne sur des thèmes régionaux qui concernent tout un chacun (transports, éducation, emploi), l'UMP se voulant parti unique d'une droite décomplexée, prend en pleine figure, en boomerang, le résultat de son grotesque débat sur l'identité nationale qui n'aura eu pour résultat que de diviser les français un peu plus.
Pour tenter de récupérer ces votes (ou ces non-votes), les giflés de dimanche dernier font donner l'artillerie lourde : le charmant Frédéric Lefebvre, qui jamais ne recule devant aucune vilénie, assure que dans le domaine de la sécurité, c'est promis, c'est juré, la majorité veut aller, je cite, "plus vite et plus fort" !
Ils en auront pourtant fait des tonnes en ce domaine : expulsions iniques, réforme de la justice, loi Hortefeux, installation de milliers de caméras de surveillance ; j'en passe...
Las, quand ça veut pas, ça veut pas...
Par dessus le marché, voilà que Fillon, que l'on dit "présidentiable" (car on ne sait plus, à droite, à quel saint se vouer) vient de commettre une bourde grave de conséquences, annonçant en meeting le décès d'un policier "caillassé" alors que l'homme, vivant, est entre les mains de médecins qui luttent, précisément, pour le sauver.
On imagine l'impact d'une telle déclaration sur la famille du malheureux et sur ses collègues.
Explication de Matignon : le premier ministre s'est trompé !
Cette bévue est révélatrice du climat qui règne "en haut" à la veille d'un second tour qui s'annonce calamiteux.
Il ne s'agit pas ici d'une bourde innocente, sur le mode "bravitude" que l'on a tant reproché à celle qui, dans sa région, dimanche prochain, peut espérer une réélection triomphale : c'est le reflet d'un état d'esprit nauséabond ; c'est le retour, redis-je, de la droite la plus bête du monde.
Pendant ce temps, il semble que la gauche ait enfin compris que seule l'union était gage de réussite.
Intégrant dans ses listes (et son programme), les femmes et hommes et les idées qui font le succès d'Europe Ecologie et, dans une moindre mesure, du Front de Gauche, le PS ne veut plus apparaitre comme parti hégémonique (et Simone aussi) de l'opposition.
Il était temps !
Enfin, on assiste à la désintégration du Modem, parti d'un centre introuvable, guidé par un homme dont la seule obsession est à l'horizon 2012.
On applaudit bien fort les "Guignols" de Canal+ qui, en l'occurrence, ont vu juste avant tout le monde.
On a pitié de ces mondains qui, en 2007, parce que la voix de Ségolène les irritait (quelle haute vision de la politique !), donnèrent 18% des votes à Bayrou au premier tour.
On s'apitoiera (ou pas) sur ce pauvre Bayrou qui refusa la main tendue par la candidate entre les deux tours, et qui se retrouve aujourd'hui nu, avec une gauche débarrassée de l'épine-Modem.
Ouf !
De l'autre côté, Marine et son papa se frottent les mains.
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