Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

dimanche 7 mars 2010

Bal(h)ivernes

Dimanche matin ensoleillé mais froid.
Fond sonore : le 1er Concerto pour piano et orchestre Brahms.
Arrau est soliste ; c'est Giulini qui dirige.
Et c'est, de loin, ma version préférée.
Je n'aime pas celle qu'en donnèrent Gould et Bernstein, laquelle fut source de conflit artistique entre les deux grands musiciens : pour le 3ème mouvement, Brahms a indiqué "allegro non troppo", mais ça reste un "Rondo".
Gould avait imposé un tempo que Léo (oui, nous étions très intimes) trouvait beaucoup trop lent.
Je soutiens le chef américain : cette lenteur a quelque chose d'affecté et, pour tout dire, d'ennuyeux.
La version que j'écoute me satisfait plus, Arrau et Giulini ayant trouvé le "tempo giusto".

Tiens, puisqu'on parle de pop music, devinez avec quel jeune humoriste j'échange des textos tout un samedi au sujet des Variations Goldberg...

Pour rester dans les chefs d'œuvre impérissables, j'ai joué une chanson d'Abba hier après-midi pour faire répéter un copain qui fait le casting de la comédie musicale "Mamma Mia" que l'on doit monter à Paris.
Professionnel, doté d'une voix chaude et puissante, mon camarade n'a eu aucun mal (et moi non plus, tant la musique est basique) à monter cette ballade en 30 minutes chrono.

Continuons dans la "variète" : hier soir en rentrant du boulot, j'ai pris au vol les Victoires de la Musique.
Comme on s'y attendait (trop ?) c'est Benjamin Biolay qui en remporté les 2 trophées principaux pour son album très "cinématographique", histoire d'une vie pas si "superbe" que cela.
Mais il y a, dans le choix des "professionnels", un côté "forcément" un peu téléphoné.
Qui me fréquente sait pourtant que j'aime beaucoup cet opus de ce jeune surdoué qui sait trousser de belles strophes et jouer du cornet à pistons tout en pianotant d'une main.
Je revendique l'égoïsme qui consiste à vouloir garder pour soi ces chansons, comme en confidence, déplorant presque que cet objet artistique soit devenu "disque à la mode", parce que c'est "intelligent" d'aimer des titres qui ont été élaborés au petit point, en bel ouvrage, et de s'extasier, de s'en gargariser.
Tout simplement, dans l'ambiance médiocre du "showbiz", un excellent travail fait obligatoirement figure de "pépite" ; en entendant certaines "choses" hier, on en sort, hélas, convaincu.

Avant de subir Nagui et ses connivences tutoyesques avec le "métier", les potes du Caveau me faisaient une petite fête, hier soir, pour le premier anniversaire de ma "nouvelle vie".
Ton gâteau, Fred, était délicieux ; le tien, Camille, est-il bien "raisonnable" ?

Ceux qui savent ont pris le train.


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