Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

vendredi 19 mars 2010

Les zappeurs et les biobios

"Interviewant" hier soir mes élèves de "classe libre", à savoir 4 jeunes choisis pour leur motivation, j'ai noté qu'ils savaient lire un livre du début à la fin sans aller au dernier chapitre pour connaitre le dénouement, qu'ils pouvaient écouter entièrement un concerto ou une symphonie sans s'arrêter uniquement sur les passages "faciles" ; j'en conclus qu'ils étaient en marge de la génération du "zapping" lorsque l'un deux me demanda ce que signifiait ce terme.
A mon grand étonnement, il s'avéra qu'aucun des foyers de ces quatre "ovni" ne possédait un téléviseur !
Faut-il développer ?

N'y voyez aucun snobisme de ma part, tous les deux-trois mois, je me rends à la "grande épicerie" du "bon marché" le mal-nommé où je peux trouver mon huile d'olive niçoise préférée, celle de la maison Alziari contenue dans un bidon jaune et bleu qui me ramène quelques années en arrière, en madeleine incontournable.
C'est à chaque fois une sorte d'épreuve, tant la clientèle huppée de ce supermarché "highcoast" où l'on trouve tout ce que l'on ne cherche pas ailleurs me semble hors des temps que la majorité des gens subissent actuellement.
On y voit des mamies en vison s'y approvisionner en carambars à la truffe et autres chiffonnades de saumon au caviar.
Avez-vous remarqué dans les rayons de nos épiceries cette déferlante de "chiffonnades" en tous genres qui permet de fourguer à prix d'or des tranches de jambon taillées au rasoir "à l'italienne" car le snobisme est italien ces temps-ci ?
Dans le même ordre d'idées, on vend au prix fort des copeaux de parmesan puisque il existe une supposée flemme qui s'abattrait sur le consommateur, l'empêchant de fabriquer lui-même ses copeaux en quelques secondes à l'aide d'un outil oublié appelé fort justement "économe".
Et ainsi de suite, de chiffonnades en copeaux sans parler des émincés.

Parmesan émincé à l'aide d'un "économe", le bien-nommé.

Hier, dans la spacieuse épicerie (où la caissière me parut au stade ultime de la dépression nerveuse, soit dit en passant) me vint en rappel cette folie du "bio" qui s'est emparée du consommateur lambda ces derniers mois.
Le bambin geignait qu'il voulait une cochonnerie quelconque, comme tous les gamins quoi, un Mars ou un Bounty, je ne sais.
La maman le tançait aussitôt d'une phrase définitive : "Non, Aimé (si !), tu sais bien que si c'est pas "bio", maman n'achète pas !".
Comme quoi, pour la connerie, il n'est ni rive gauche ni rive droite.

Sinon, pour revenir au sujet initial, paraitrait que les "citoyens" vont zapper en masse le deuxième tour des régionales, accroissant encore le chiffre de dimanche dernier.
Les pauvres !

Comment payer plus pour manger moins :
même le magret de canard se chiffonne !
80g, c'est diététique !
Roucoulez, pigeons !

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