Le spectacle musical "Cabaret" triomphe aux "Folies Bergère" depuis fin octobre, jouant les prolongations ... sine die, avec quelques vacances tout de même à partir du 14 juillet.
Je le disais hier, j'ai vu plusieurs fois le film de Bob Fosse et lu "Adieu à Berlin" à en user les pages.
J'avais donc quelque appréhension à passer du côté "live" et en vf de la force.
Mes craintes ont été dissipées dès le premier tableau et n'ont plius jamais trouvé prise jusqu'au terrible final.
On connait l'argument : une jeune écrivain américain fauché découvre le Berlin interlope des années 30 et s'amourache d'une petite vedette de cabaret, Sally Bowles.
Dans une allemagne qui a vécu guerre perdue, révolution, inflation irrépressible, dans un pays en désespoir, les noctambules berlinois cherchent l'oubli d'ivresses en débauches diverses jusqu'à ce que la montée en puissance du nazisme sonne le glas de toutes les illusions.
Pour cette version scénique (je n'ai évidemment pas vu l'original, créé à Broadway, d'où est tiré le film) mise en scène par Sam Mendes (au ciné, "American Beauty", "Les sentiers de la perdition", "Jarhead"...) l'histoire est scindée en deux parties, la fin du premier acte marquant le basculement vers l'orage annonciateur de la tragédie qui ensanglanta la planète.
Judicieux découpage qui prend tout son sens lorsque résonne pour la première fois le "Horst Wessel lied" de sinistre mémoire.
Le drame sous-tend l'oeuvre de bout en bout, masqué par une explosion permanente de chansons, de musique (quel big band !) et de danses.
La gageure était (mais les producteurs y tenaient) de produire un spectacle "en français" avec une troupe d'artistes français, qu'un laborieux "casting"* a permis de réunir.
Loin des mièvreries promotionnées en mode shampooing par les vendeurs de soupe habituels (ah, le calamiteux "Chanteur de Mexico" du Chatelet et autres "Roi soleil" en clinquant r&b de dancing anémié ! ), "Cabaret" réunit des artistes complets capables de jouer la comédie, de danser et de chanter (et ici, c'est toujours juste et toujours en direct).
L'ami Haykel Skouri en sait quelque chose qui, pour obtenir le rôle de Max le tenancier, dut apprendre à jouer de la clarinette en quelques semaines et nous prouve sur scène que vouloir, c'est pouvoir !
La troupe est donc là, épatante de bout en bout, menée par le Maître de Cérémonie Fabian Richard qui réussit le tour de force de n'avoir pas à rougir de succèder à l'immense Joël Grey dont l'interprétation, dans le film, fut récompensée par un Oscar.
Claire Pérot, dans le rôle de Sally semble taillée pour le personnage, tour à tour garce, sensuelle, émouvante, drôle.
On ne pourra les citer tous, mais tous les 22 sont impeccables, généreux et "professionnels".
Quant à la mise en scène de S.Mendes, elle est toute en sobriété, ne cherchant pas à étaler les gros moyens (certains) en pâtisseries inutiles : les changements de décors se font à vue, tirant partie du livret et la "partition", les effets de lumières (magnifiques) toujours justifiés, l'intelligence résidant aussi dans l'utilisation "interactive" de la très belle salle des "Folies" dont l'orchestre s'est métamorphosé en ... cabaret.
Réussite totale donc, qui prouve que les saltimbanques d'chez nous peuvent être à la hauteur des meilleurs professionnels de Brodway et de Londres.
Extraits vidéo et critiques de presse louangeuses ici : http://www.cabaret-lemusical.fr/lespectacle.htm
Je le disais hier, j'ai vu plusieurs fois le film de Bob Fosse et lu "Adieu à Berlin" à en user les pages.
J'avais donc quelque appréhension à passer du côté "live" et en vf de la force.
Mes craintes ont été dissipées dès le premier tableau et n'ont plius jamais trouvé prise jusqu'au terrible final.
On connait l'argument : une jeune écrivain américain fauché découvre le Berlin interlope des années 30 et s'amourache d'une petite vedette de cabaret, Sally Bowles.
Dans une allemagne qui a vécu guerre perdue, révolution, inflation irrépressible, dans un pays en désespoir, les noctambules berlinois cherchent l'oubli d'ivresses en débauches diverses jusqu'à ce que la montée en puissance du nazisme sonne le glas de toutes les illusions.
Pour cette version scénique (je n'ai évidemment pas vu l'original, créé à Broadway, d'où est tiré le film) mise en scène par Sam Mendes (au ciné, "American Beauty", "Les sentiers de la perdition", "Jarhead"...) l'histoire est scindée en deux parties, la fin du premier acte marquant le basculement vers l'orage annonciateur de la tragédie qui ensanglanta la planète.
Judicieux découpage qui prend tout son sens lorsque résonne pour la première fois le "Horst Wessel lied" de sinistre mémoire.
Le drame sous-tend l'oeuvre de bout en bout, masqué par une explosion permanente de chansons, de musique (quel big band !) et de danses.
La gageure était (mais les producteurs y tenaient) de produire un spectacle "en français" avec une troupe d'artistes français, qu'un laborieux "casting"* a permis de réunir.
Loin des mièvreries promotionnées en mode shampooing par les vendeurs de soupe habituels (ah, le calamiteux "Chanteur de Mexico" du Chatelet et autres "Roi soleil" en clinquant r&b de dancing anémié ! ), "Cabaret" réunit des artistes complets capables de jouer la comédie, de danser et de chanter (et ici, c'est toujours juste et toujours en direct).
L'ami Haykel Skouri en sait quelque chose qui, pour obtenir le rôle de Max le tenancier, dut apprendre à jouer de la clarinette en quelques semaines et nous prouve sur scène que vouloir, c'est pouvoir !
La troupe est donc là, épatante de bout en bout, menée par le Maître de Cérémonie Fabian Richard qui réussit le tour de force de n'avoir pas à rougir de succèder à l'immense Joël Grey dont l'interprétation, dans le film, fut récompensée par un Oscar.
Claire Pérot, dans le rôle de Sally semble taillée pour le personnage, tour à tour garce, sensuelle, émouvante, drôle.
On ne pourra les citer tous, mais tous les 22 sont impeccables, généreux et "professionnels".
Quant à la mise en scène de S.Mendes, elle est toute en sobriété, ne cherchant pas à étaler les gros moyens (certains) en pâtisseries inutiles : les changements de décors se font à vue, tirant partie du livret et la "partition", les effets de lumières (magnifiques) toujours justifiés, l'intelligence résidant aussi dans l'utilisation "interactive" de la très belle salle des "Folies" dont l'orchestre s'est métamorphosé en ... cabaret.
Réussite totale donc, qui prouve que les saltimbanques d'chez nous peuvent être à la hauteur des meilleurs professionnels de Brodway et de Londres.
Extraits vidéo et critiques de presse louangeuses ici : http://www.cabaret-lemusical.fr/lespectacle.htm
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