"C'est notre Woodstock à nous", sourit Cali. "Ce sera rock and roll!", promet l'agent d'acteurs Dominique Besnehard. Ségolène Royal a présenté lundi le grand concert-meeting qu'elle doit tenir mardi soir au stade Charléty à Paris devant plusieurs dizaines de milliers de personnes avec une kyrielle de chanteurs et de comédiens, et dont elle entend faire le symbole de la défense des "valeurs humanistes" et de la "fraternité" face à Nicolas Sarkozy.
"Ce sera simple. Ce sera populaire. Ce sera gratuit bien sûr, et ce sera aussi politique au sens de la défense des valeurs fondamentales", a-t-elle plaidé, escortée des chanteurs Cali et Georges Moustaki, de Dominique Besnehard et du comédien Yvan Le Bolloch. "Moi je veux une France apaisée, mais aussi énergique", "qui n'en rabatte pas sur les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité", "où les Français ne sont pas dressés les uns contre les autres", a lancé la candidate du PS.
Ce concert "pour la victoire", où 35 à 40.000 personnes sont attendues, sera "une grande fête populaire, mais aussi un événement profond en terme de valeurs, d'humanité, de fraternité, de vivre ensemble, de gaieté, d'énergie. Aujourd'hui, la France souvent a perdu le sourire", a-t-elle regretté, promettant aux artistes d'être "à la hauteur de leur engagement".
Ségolène Royal devrait intervenir pendant le concert vers 18h30 ou 19h, pour un discours d'au moins trente minutes.
Lundi, elle a saisi l'occasion pour épingler les critiques de son rival de l'UMP sur mai 68, dont elle s'est dite "en partie" l'héritière. "1968, c'est le symbole d'une société bloquée qui avait besoin d'une grande secousse pour se débloquer. Moi je ne suis pas du côté de ceux qui rêvent d'une société qui serait à ce point bloquée qu'elle aurait besoin de secousses et de violences pour se débloquer", a-t-elle tancé. "Ne faisons pas porter aujourd'hui la responsabilité de ce qui se passe à mai 68".
Je veux une "France rayonnante et tournée vers le futur, qui prend le meilleur de son histoire, et qui ne cherche pas des explications ou des responsables, soit dans le passé récent soit dans le passé plus ancien. Moi, je veux inviter les Français à imaginer avec moi la France de demain", a ajouté Ségolène Royal dans une nouvelle flèche à Nicolas Sarkozy.
Chemise rose éclatante, Yvan Le Bolloch promet "une programmation à faire pâlir les 20h30 de TF1" et des "surprises". "C'est assez rock and roll à monter", confie-t-il. "C'est notre Woodstock à nous", s'exclame Cali.
Mais Nicolas Sarkozy est dans toutes les têtes. "L'objectif c'est, pendant qu'on peut encore, se taper sur les cuisses et rigoler entre collègues", lâche Yvan Le Bolloch. Quant aux critiques du candidat UMP sur mai 68, "il s'en prend à une période de ma vie et de la vie de ma génération qui était très importante au niveau des libertés qui ont été conquises. Et de vouloir les occulter, de vouloir les combattre, c'est un crime de lèse-liberté", fustige Georges Moustaki.
"La lutte est sérieuse, importante. On sait combien dimanche prochain c'est vital pour nous. On peut réellement basculer vers quelque chose qui ne nous plaît pas et qui met en danger beaucoup de choses pour la culture", avertit Cali, la mine grave.
A charge pour Dominique Besnehard de s'en prendre à la brochette de vedettes présentes à Bercy dimanche au meeting du candidat UMP: "J'ai trouvé ça assez violent cette impression d'avoir une culture de caste".
Ce grand concert-meeting gratuit baptisé "Pour nous c'est elle" au stade Charléty, dans le XIIIe arrondissement de Paris, accueillera notamment les chanteurs Benabar, Cali, Renaud, Georges Moustaki, Yannick Noah, Olivia Ruiz, Michel Delpech, Disiz La Peste, Grand corps malade, Dyonisos, Leny Escudero, Indochine, Kery James, Juliette et les Têtes raides. Mais aussi des comédiens tels Ludivine Sagnier, l'humoriste Elie Semoun ou encore les réalisateurs François Ozon et Emir Kusturica. AP
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