La "démocratie chrétienne" à la française, héritière du Mrp d'Antoine Pinay et du "centre démocrate" de Jean Lecanuet (son "père spirituel", sans doute oublié aujourd'hui) est représentée dans le débat actuel par l'ineffable F.Bayrou qui a su, en quelques mois, se composer une image de candidat consensuel, ni de droite ni de gauche.
Quant on regarde l'historique du monsieur, ex-ministre de Balladur, trop trouillard pour faire la moindre réforme au ministère de l'éducation, puis soutien sans faille au gouvernement de Raffarin et, tournant casaque lors du CPE pour voter la censure avec le PS (mon Dieu, vous rendez vous compte, ma soeur ?) dans la perspective évidente de l'élection présidentielle qui pointait à l'horizon, on a le droit de s'apitoyer sans aucune méchanceté pour ceux qui, au détour des dîners en ville, tels Saint Paul sur le chemin de Damas, ont eu la révélation divine de l'homme qui a vu l'homme ...
On versera une larme de compassion ou on se fendra la gueule : comment des citoyens apparemment en pleine possession de leurs moyens peuvent-ils tomber dans ce panneau ?
Entre une gauche qui se veut progressiste et la droite très à droite de Sarkozy, Bayrou (-flaquettes, j'ai pas pu résister) est LE candidat conservateur.
On dépensera rien : normal, on va rien bouger !
Le pire, c'est qu'on retrouve, dans cet électorat qui a perdu sa boussole, les mêmes qui, en 2002 ont choisi leur candidat de premier tour comme on choisit son café dans les rayons de Carrefour (le centre est toujours au carrefour, d'ailleurs).
Nonobstant que nos nouveaux centristes, mêlant leurs voix à la "droite modérée" d'obédience catholique, ne veulent pas comprendre que Le Pen est, comme toujours, sous-estimé par les sondages, ils feignent de croire le discours "union nationale" du candidat de l'udéèffe.
DSK (ouais, "j'le prendrai volontiers comme premier minisse") ayant décidé, avec Jospin et d'autres, de s'investir enfin vraiment dans la campagne de Mme Royal, on peut se demander, le monsieur une fois élu, avec qui il gouvernerait.
Nos amis égarés dans le marigot bayrouiste savent pertinemment, ou peut être pas, que :
- entre les deux tours, qu'il soit 3ème ou, plus probable, 4ème, ce bon Monsieur François ne donnera pas de consigne de vote.
- que les députés de son groupe ont été élus avec le soutien de l'uèmepé, et que, s'il déconne, la même uèmepé leur mettra des candidats dans les roues.
Oui, mais voilà, ils n'aiment pas la voix de Ségolène, ou ses tailleurs, ou sa façon de marcher.
Ou ils "pensent" (tu parles : la propagande médiatique l'a tambouriné !) qu'elle est incompétente.
Enfin, sans doute moins compétente qu'un mec.
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