Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 20 septembre 2011

Bécaud et moi

En 1980, jeune auteur-compositeur, je jouais dans un piano-bar à spectacles improbables.
J'avais un petit paquet de chansons et ne connaissais personne à Paris.
Je décidai de frapper à la porte des éditions du Rideau Rouge qui appartenaient à Gilbert Bécaud.
Bécaud était l'une de mes idoles.
Au Rideau Rouge était également édité un certain Julien Clerc.
La société gérait bien sûr le catalogue de Bécaud et les droits étrangers : l'homme à la cravate à pois avait connu le succès international avec "Je t'appartiens" (devenu Let it be me) et  "Et maintenant" (What's now my love) chantées par les plus grandes stars américaines (Presley et beaucoup d'autres).
Je devais avoir quelque talent : on m'y accueillit à bras ouvert, mettant immédiatement à ma disposition un studio où je pouvais réaliser mes "maquettes".
En temps de disette, à maintes reprises, on s'arrangea pour me fournir quelques subsides : je n'oublierai jamais.
J'étais évidemment invité aux galas de "Gilbert", étonnant personnage scénique, et le vis maintes fois (je n'ai pas compté) à l'Olympia qu'il remplissait pendant trois semaines : qui peut se vanter d'en faire autant de nos jours ?
Un concert de M. 100 000 Volts était à chaque fois une leçon.
Il n'y avait pas mieux pour apprendre son métier.
Quand, après un entracte antibois de quelques années, je revins -définitivement cette fois- à Paris, Bécaud, sans doute déjà malade, avait cédé son catalogue et vendu mon havre de musique de la rue de Longchamp.
Ces deux chansons firent le tour du monde.
J'en mettrai demain les versions américaines.



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