Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 26 septembre 2011

Automnales automneries (2)


La claque
Ca fait toujours plaisir de voir Sarko et sa majorité (provisoire) prendre des coups.
Le dernier avatar du sarkozysme en perdition est le basculement du Sénat à gauche.
Les commentateurs politiques donneront mieux que moi toutes les explications permettant d'apprécier l'étendue du désastre.
Je me contente de noter, comme tout citoyen un peu curieux d'histoire et de politique, que l'événement est historique : depuis 1958, ce que l'on nomme la "haute assemblée" n'a cessé d'être majoritairement à droite.
Le rejet du sarkozysme et de 10 ans, bientôt, de politique du doigt mouillé, est patent jusque dans le vote de petits élus locaux pourtant guère peu suspects de sympathie pour l'opposition.
Les affaires qui secouent actuellement le pouvoir en place, atteignant le sommet de l'état, gravissimes, n'y sont pas pour rien, évidemment.
Si les socialistes, qui font un quasi "sans faute" dans leur primaire, savent les exploiter (dans le meilleur des sens s'entend), s'engager à un vrai "ménage", ils pourront, on l'espère, éviter qu'elles ne profitent à la droite populiste des deux Le Pen.
La candidature de François Hollande me parait la mieux à même de réussir la nécessaire "pacification" du paysage politique : avec lui à l'Elysée et s'il sait s'entourer (les compétences ne manquent pas à gauche) on aura enfin une gouvernance apaisée.
J'ai l'impression que les français ont envie de souffler.
A quelques mois de l'élection-phare, cela paraît désormais possible.

Les fauves : un flop organisé
Beaucoup de non-bruit pour rien : l'auteur des "Fauves", documentaire consacré à la rivalité Villepin-Sarkozy, protestait que France 2 n'ait pas accordé à son document la faveur d'une diffusion de début de soirée.
On se disait, tiens tiens, le PDG étant nommé par le Président de la République, le coup fourré est par trop flagrant.
L'ayant vu hier soir, force m'est de constater que le film de Patrick Rotman, pourtant l'un des "très bons" du tout petit écran ne méritait certes pas cet honneur.
Pas plus, me direz-vous, que le film qui le précédait : "Comme les autres", dont le sujet est le désir de paternité chez les "gays", regardé distraitement depuis ma table de travail, est un insondable navet lénifiant qui adopte le registre de la comédie pour traiter d'un sujet de société qui mérite traitement plus intelligent.
Même Lambert Wilson y est mauvais comme un cochon, c'est dire !
Après ce nanar insipide, "Les fauves" étaient donc attendus avec impatience : la haine tenace qui préside aux relations entre Sarko et Villepin en est le sujet, alléchant de prime abord.
L'auteur de "L'ennemi intime" et autres documents de grande qualité, s'embourbe hélas dans l'ornière : son documentaire débarrassé de ses redites peut, à la rigueur, s'intégrer à  un numéro d'Envoyé Spécial, guère plus.
Tout, du "croc de boucher" au discours indigné de DdV à la sortie du tribunal en 2009, est connu et archi-rebattu.
Le seul passage intéressant -Sarko d'une humeur de chien face à Richard Attias qui va lui piquer Cécilia- avait été maintes fois diffusé les jours précédents sur les différentes canaux.
Le reste n'est qu'un rappel de 16 ans de divisions de la droite encore aux manettes : si l'on s'intéresse peu ou prou à la vie politique, on n'apprend rien de nouveau.

Trente ans après le vote de la loi, le document présenté hier-midi au journal de F2 sur l'abolition de la peine de mort était cent fois plus intéressant, et mieux fait.
Comme quoi, tout le monde peut se planter, même Rotman.

Disco Météo
Les spécialistes nous annoncent donc une période climatique exceptionnelle digne d'un mois de juillet "normal", celui de 2011 ayant été, parait-il, exécrable.
Je dis "parait-il" car j'eus la chance d'en passer la majeure partie en Italie (na !) et n'en ai guère subi les inconvénients.
Venant de passer un dimanche après-midi à faire du shopping, corvée exécrée, pour acquérir des vêtements d'automne, cette résurgence estivale me mettrait presque de mauvaise humeur.
D'autant que j'ai prédilection pour l'automne, saison des champignons, du lièvre à la royale, des herbes mouillées et des feuilles mortes.

Pour la réhabilitation de la lettre manuscrite
Le mail ou courriel est devenu mode d'échange usuel à haute dangerosité.
J'en use, et viens de me rendre compte que j'en abusais.
Je réalisai pas plus tard qu'hier que ce mode de transmission pouvait véhiculer des phrases que la frappe sur la touche "entrée" rend définitives ; mal interprétées, elles peuvent provoquer de considérables dégâts.
Dont je peux être moi-même victime, vexé et coléreux récemment de la teneur de l'un de ces courriers électroniques lapidaires venant d'une personne avec laquelle j'entretiens les rapports les plus amicaux.
Certes, on peut s'amuser à transformer ces échanges en joutes excitantes pour esprits vifs.
Mais, encore une fois, gare aux effets dévastateurs !
La lettre manuscrite, elle, de moins en moins usitée, se réfléchit ; on la bichonne, s'interrompant pour changer le disque de Schubert qui vous berce quand on la rédige, on la polit, la relisant, s'en imprégnant, en faisant une copie dans un un coin de sa mémoire, amoureusement.
On préfèrera garder le courrier électronique pour envoyer une photo, un lien amusant, préciser un rendez-vous, ou pour des échanges professionnels, et basta !
Ce à quoi je vais m'efforcer dorénavant.

Allez -c'est bien parce que c'est vous !- je vous offre un chef-d’œuvre de la chanson française avec plein de photos de Clo Clo.
Que votre journée soit belle !


1 commentaire:

Stanley (!) a dit…

Va falloir faire gaffe quand on t’envoie un mail, maintenant !