Certes, le propos du film de Capra (1940) est un hymne à la grande Amérique, celle de Lincoln, fraternelle, "libre", à la limite de la caricature.
Mais la distribution (James Stewart, Jean Arthur et Thomas Mittchel, entre autres) est épatante, la mise en scène truffée de trouvailles, la photo en noir et blanc magnifique et fort bien restaurée.
Le film est "propagande", certes : n'oublions pas qu'on se bat en Europe où les fascismes se déchaînent et que, déjà, aux U.S.A, se forme une petite armée de citoyens désireux de combattre l'ignominie (il faudra Pearl Harbor pour que le pays entre en guerre).
L'Amérique, phare de la liberté, rempart contre les dictatures : Capra s'en fit une spécialité et ne cessa, pendant le conflit mondial, de tourner des films destinés à diffuser ces valeurs (la série "Pourquoi nous combattons").
Reste un film qui tient encore la route, 70 ans après (!), d'un humanisme, d'un idéalisme jamais concrétisé (ah Nixon, Bush et autres...), où James Stewart, tout d'abord emprunté, maladivement timide, devient progressivement grandiose.
On peut préférer "La vie est belle", du même Capra, mais, historiquement, on peut dater l'accession de "Jimmy" au rang de "star" de ce film qui dénonce corruption et prévarication.
Un homme simple et bon au milieu des requins.
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