On a d'abord cru que le "fais pas le malin" (la négation c'est quand tu veux !) adressé, hier, en Savoie, par l'encore-président à un jeune provocateur n'aurait guère l'écho que rencontra en son temps le célèbre "casse-toi, pauvre con" du salon de l'agriculture.
Les amis (il en reste ?) du chef de l'état en seront pour leurs frais ; car cette nouvelle "sortie" met en relief tout ce que les français ont acquis de détestation du personnage ; à savoir cette morgue, cette arrogance, cette vulgarité inadmissibles chez la personnalité chargée de les représenter au plus haut niveau.
Oubliés donc, les efforts pour apparaitre comme "ayant changé", balayé le précepte qui veut que la fonction crée l'organe !
Il est assez idiot pour un citoyen d'aller au-devant de cet homme pour le provoquer d'une main ostensiblement essuyée pour un pull, on en conviendra.
Mais il s'agit sans nul doute, ici, d'un geste d'exaspération qui signifie aussi que le personnage a totalement dé crédibilisé la plus haute fonction de la République ; et c'est gravissime.
De plus, on peut se demander si ce "fais pas le malin" ("ne", putain !) ne recèle quelque sourde menace : "on te voit, y'a mes flics, la télé, la radio, tu vas morfler !", pour employer un langage "présidentiel".
On n'a pas besoin d'avoir une licence en Histoire pour imaginer avec quel mépris un De Gaulle, un Mitterrand ou un Giscard aurait accueilli pareille irrévérence (si tant est que quelqu'un se soit permis ce geste, en ces époques moins "buzzantes" !).
Chirac aurait poursuivi sa route après un rictus, et Bayrou qui, lui, ne sera jamais président, lui aurait sans doute administré une gifle.
C'est Villepin qui doit se réjouir : cet homme de droite qui n'a, au fond, rien d'autre à proposer qu'un retour en arrière, peut maintenant jouer sur son allure, cette "classe folle" qui doit faire frissonner les vieilles dames de Passy.
Plongé dans les abimes sondagiers, le "sarkozysme" en lambeaux se prend les pieds dans le tapis à chaque occasion, creusant lui-même son propre tombeau.
Pendant ce temps (5 années fichues, ce n'est pas rien) ce pays s'enfonce dans le marasme, la morosité, le désespoir ; tout ce qui fait le lit des extrêmes.
Tous les espoirs républicains se tournent maintenant vers cette gauche dite "de gouvernement" qui a maintenant un travail colossal à accomplir : s'unir autour d'un vrai projet, incarner l'alternance, réparer, si elle revient, tout ce qui a été détruit, rassembler le peuple de France que Sarko s'est plu à diviser sans cesse.
Bon courage !
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