Je m'étais défini comme tel en exergue de cette gazette sous le coup de la victoire haut-la-main de l'actuel président en 2007.
Par cette définition, je signifiais que rien ne trouverait jamais grâce à mes yeux venant d'un personnage dont je pressentais, sous l'empire de la passion pourrait-on penser, que sa "gouvernance", comme ont dit aujourd'hui tous médias confondus, serait une épreuve difficile à traverser pour qui est tant soit peu attaché à quelques valeurs républicaines de base, que partagent sans aucun doute des gens de droite et de gauche.
Ce "machin" s'appelle la démocratie.
Jusqu'à preuve du contraire, et Winston Churchill, qui n'était pas de gauche, m'approuverait sans aucun doute, c'est encore le moins mauvais des systèmes politiques, son principal défaut étant de placer la droite au pouvoir plus souvent qu'à son tour, enfin à mon goût, quoi.
Je bats aujourd'hui ma coulpe : le "règne" de Monsieur Sarkozy, c'est bien pire que ce que j'avais pu imaginer, le président que mes compatriotes ont élu ayant réussi en quelques mois à mettre la main sur la quasi-totalité des organes de communication, à ériger le "fait du prince" en mode de gouvernement, à squeezer carrément la fonction de premier ministre, à faire des autres membres du pseudo-gouvernement des marionnettes, à mettre à bas la plupart des acquis sociaux, gagnés à la force des luttes depuis plus 70 ans, à transformer la police nationale, la nôtre donc, en organe chargé de traquer les "atteintes à l'autorité du chef de l'état" (jamais, depuis les débuts de la Vème République, on n'avait vu autant de citoyens traînés devant les tribunaux pour avoir conspué le prince !) et pis, en exécuteur, via les Hortefeux et Besson successifs, de basses œuvres ayant pour effet, entre autres, de pousser à la défenestration et autres babioles de pauvres hères qui, venant en terre d'asile, pensaient échapper à des régimes autoritaires.
La liste serait bien longue de ce qui me fait aujourd'hui effacer le mot "primaire" de l'en-tête de cette gazette.
Ce faisant, je me réjouis tout de même de pouvoir écrire mes ressentiments à l'égard de notre "omniprésent".
Mais au train où vont les choses, il n'est pas interdit de baliser un tantinet.
Monsieur "je suis sur tous les fronts" nous fait tout récemment savoir qu'il n'a pas apprécié certaines chroniques de l'humoriste Stéphane Guillon.
On sait, si on me lit régulièrement, que je ne pense pas que du bien de l'homme.
Quant à l'humoriste, je le redis, il est de grand talent.
Qu'un Président de la République (qui semble priser l'humour hautement poétique d'un J.M. Bigard) donne son avis sur un artiste en termes peu aimables (le mot "inadmissible" fut prononcé, on attend qu'il ressorte la guillotine !) est une première dans l'histoire de la Vème : De Gaulle et Pompidou, eux, avaient un Ministre chargé de censurer les insolents et, sous Giscard, Poniatowski savait comment étrangler un journal.
Depuis, ni Mitterrand ni Chirac (si !) n'ont, de cette sournoise manière, vilipendé un amuseur public.
De même, j'y reviens, aucun de ces deux présidents n'a porté plainte contre qui que ce soit pour insultes proférées ou pancartes pas gentilles.
Pour revenir à l'affaire Guillon, on chuchote (euphémisme) que l'Elysée aimerait bien se débarrasser de l'actuel patron de la radio publique, Monsieur Cluzel, réputé "de droite" mais pas du tout "sarko-compatible.
Toute relation de cause à effet serait bien sûr fortuite.
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