Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

samedi 13 février 2010

Dabada et autres bal(h)ivernes.

Il en est qui écrivent comme ils parlent.
Le plus insupportable étant, d'évidence, ceux qui parlent comme ils écriraient s'ils avaient le moindre talent littéraire.

Tombé sur une "émission de variétés" diffusée tard le soir sur France 3 et animée par Daniela Lumbroso ; laquelle, malgré ses accointances à l'Elysée, n'a pu obtenir que ce créneau en roupie de chansonnette.
On me rétorquera qu'elle a néanmoins été décorée par Zébulon.
Outre que l'émission est en toc comme son décor d'une laideur peu courante, elle est intitulée "Chabada" : z'ont dû vachement se creuser la tête, les producteurs, pour trouver ce titre qu'on accompagne évidemment d'une musique en démarque du "tube" de Francis Laï pour Lelouch ("Un homme et une femme").
Depuis près de cinquante ans d'ailleurs, des millions de gens se sont persuadés que le texte de la chanson susurrée (pour une fois !) par Nicole Croisille et Pierre Barouh est ce "chabada" qui a fait le tour du monde.
Or, à aucun moment il n'apparaît dans la chanson.
En revanche, écoute bien et tu en tomberas sur les fesses, l'onomatopée en leit-motiv n'est rien d'autre que "dabada".
Légende, donc.

Il y a eu débat sur ce film destiné aux écoles, dont le titre est "Le baiser de la lune"* , narrant les amours d'un poisson-chat et d'un poisson-lune.
Evidemment en fer de lance des opposants à la diffusion de ce court-métrage d'animation scandaleux (où "chat" et "lune" sont de même sexe) on retrouve l'inévitable Crétine Boutin qu'on croyait noyée dans le bénitier où elle grenouille habituellement.
La mère inférieure a vite été rejointe par des membres d'un gouvernement qui ne sait plus comment faire pour éviter une hémorragie de son électorat le plus droitier enclin à rejoindre le f haine.
A vrai dire, que ce film soit diffusé ou non, qu'en aurais-je à cirer si ce n'est qu'il serait temps d'inculquer à nos mioches qu'ils peuvent gueuler autre chose, sous les préaux,  que "pédé"  quand ils veulent proférer l'insulte la plus blessante possible ?
Et à qui faudra-t-il faire comprendre ce qui paraît pourtant s'avérer indéniable, à savoir que ce n'est pas parce qu'un gamin voit quelque chose chose qu'il va se transformer en imitateur ?
Quoique, ayant constaté une nette progression de la consommation d'alcool par les mineurs, on peut se demander si "Bienvenue chez les ch'tis"...

J'ai eu droit hier à des "tu te foules pas en ce moment" concernant cette gazette.
C'est que, voyez-vous, il m'arrive d'avoir des semaines plus lourdes professionnellement que d'autres, même si je me fais fort d'organiser mon temps à la mode provençale, c'est à dire "très doucement le matin, pas trop vite le soir".
Et je m'arrange toujours pour publier une photo, un dessin, qui ont retenu mon attention : c'est mieux que rien, non ?

* Pas de quoi fouetter un chat :

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