Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 8 septembre 2009

Rome, entre éblouissement et inquiétude.

Ville éternelle des croyants où se côtoient art chrétien et païen, Rome m'attendait fidèle à elle-même, animée, joyeuse, lumineuse, chaleureuse (voire torride !) quand, me dit-on Paris stressait sous les premières pluies de septembre.
On dit que depuis que Rome, jadis administrée par Walter Veltroni, homme de culture, et donc peu enclin à l'intolérance, a été remplacé à la mairie de la ville par un berlusconien ex-membre du MSI, parti issu du fascisme, élu sur des thèmes sécuritaires, les agressions xénophobes et homophobes se multiplient dans la ville, hors du regard des touristes qui ne peuvent que constater une présence policière accrue sur les principaux lieux du centre historique destinée à les rassurer.
Rome se débarrassant peu à peu de ses "roms", vous y croiserez fort peu d'arabes (autres que clients des palaces) ou de noirs, ce qui semble étrange et, que certains le veuillent ou non, quelque peu anachronique.
 La ville, en son "centro storico" donc, est clean sous tous ses angles et les vendeurs des boutiques pas obscures qui bordent la Piazza di Spagna en étalages bling-bling, peuvent dealer leurs fringues Gucci, Prada et autres D&G en se frottant les mains.

Il reste que cette ville paradoxale est certainement l'une des plus agréables à vivre au monde ; les romains jaillissent de leurs maisons le soir venu, "à la fraîche", en saison chaude et envahissent les multiples espaces de rencontres, piazze, campi qui jalonnent le parcours pour discuter, chanter, se jouer la comédie de la vie comme dans les films de Fellini.
On a vu ailleurs, suivez mon regard, des citoyens supposés sensés mener au pouvoir des personnages qui n'ont rien à envier à celui qui dirige l'état transalpin en matière d'exercice autocratique et médiatique du pouvoir (je rirais si ce n'était pathétique de ce que j'apprends, en rentrant, sur les errements de la communication sarkozyste où l'on convoque des figurants "de petite taille" pour la photo aux côtés de l'imperatore !).

Rome est un paradoxe, oui ; souhaitons que l'âme italienne reste ce qu'elle encore assez aujourd'hui : joyeuse, vive, colorée, chantante de telle sorte que l'arrivée à Orly vous remet en un clin d'oeil les pendules à l'heure : parler "sec", refus de renseigner le touriste égaré, "stressés stressant" prêts à mordre.
Le rêve est fini.

Tiens, je mets 2 photos d'aubergistes accueillants, dont le plus âgé exerce son activité de "direttore" depuis 1964 (!) avec le même amour du travail bien fait, guettant, de son poste en discrétion, le sourire du client satisfait et reconnaissant.

Tout près du Palais Farnese, l'Hostaria Farnese, via Baullari 109
C'est bon, honnête, et aimable.

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