Dans ma grande série "Méchants objets", j'aborderai aujourd'hui le thème douloureux du peignoir de bain.
Le peignoir de bain, outre qu'il s'effiloche dans un laps de temps relativement bref à moins de l'avoir acquis chez Hermès et consorts attaque sournoisement aux petites heures du matin lorsque, l'esprit encore embrumé après une nuit lexomisée peuplée de rêves où des pianos de concert s'embrasent dans un temple en Provence (là où l'on doit jouer la semaine prochaine ; c'est un exemple), vous tentez votre première sortie en des terres que vous pensiez avoir depuis longtemps apprivoisé, à savoir votre cuisine.
Pour répondre à des exigences commerciales et pratiques, le peignoir de bain, ou de douche si vous êtes un tantinet écolo, est confectionné en "multitailles" et, pour certains, dans une coupe qui se veut "unisexe" ; laquelle, dans certains cas, donne à des gabarits du type Sébastien Chabal des allures de geisha.
Cela confère à cet accessoire vestimentaire quasi-amphibie sa caractéristique principale : les manches sont toujours pensées très amples.
Les manches du peignoir de bain adorent fouetter l'air d'un ample mouvement qui n'en est pas moins vif ; elles sont mutines, quelquefois sataniques qui s'amusent à envoyer, d'un geste supersonique, le bol de lait posé sur le rebord (je sais, faut faire gaffe) de l'évier encombré de mille ustensiles, aboutissant à la chute du dit bol de lait sur le pavé de la kitchène, lequel bol de lait entraîne à sa suite fourchettes, couteaux, verre en cristal (le seul qui restait, comme ça, voilà, c'est fait !) et vous fait dire, parce que, vous vous connaissez, même aux aurores vous êtes une flèche : "bon, voilà une journée qui commence plutôt pas mal" (texto).
Grâce à votre joli peignoir de bain acheté chez Toto (ça s'invente pas !), vous passez votre première demi-heure de la journée à quatre pattes sur le carreau, balayette, pelle et serpillère en mains, ce qui, avouons le, représente un sommet dans les petits plaisirs que nous offre une passionnante existence.
Mais là, je gardais le meilleur pour la fin, où cette chose en coton à manches Henri III devient objet criminel, c'est dans ce cas que cette photographie illustrera mieux que n'importe quelle diatribe.
Je vous laisse apprécier de quelle saloperie il s'agit, là, ici, oui :
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