Donatello, c'est un restaurant de Bologne en nostalgie savamment entretenue par la famille Fanciullaci, maîtresse des lieux depuis un bon siècle.
Ce sont les descendants du fondateur qui vous accueillent, prévenants sans jamais être obséquieux, toujours prêts à intervenir sans jamais avoir l'air d'être aux aguets.
Ce que j'appelle "de grands pros".
Le décor n'aura évolué, depuis la création, qu'en fonction des nouvelles photographies de célébrités qui s'y succèdent encore : ici, on croise le regard de Fellini ou de la Magnani, de Maria Callas et de toutes les étoiles venues jouer dans la capitale de l'Emilie-Romagne.
A côté de moi, l'autre midi, deux rappeurs noirs qui doivent être très connus ; mais je ne suis guère féru de ce genre de "musique" et ne saurais en dire plus.
On déguste ici les spécialités locales dont les fameuses tagliatelle al ragù (appelées à Vesoul "bolognaises" enveloppant, hérésie, des "spaghetti" !) ou les tortellini in brodo décrits avec photo dans un billet précédent.
En antipasti, on picore des cubes de mortadelle et des morceaux du meilleur parmesan possible, car tout droit venu... de Parme.
Me laissant conseiller, j'ai opté, lors de mon deuxième déjeuner (j'étais adopté) pour cette superbe pièce porcine rôtie, croquante à souhait d'abord, fondante ensuite :
Avec une addition qui avoisine les 30 euros, Donatello, où les habitants de la ville se pressent à partir d'une heure et demie de l'après-midi, est une adresse précieuse.
Intrigué par la présence, sur la carte, d'un "filetto Robespierre" (filet de boeuf), j'en demandai le pourquoi au signore Fanciullaci, un sexagénaire classieux aux longs cheveux blancs : il me répondit dans sa langue chantante "perche è più sanguinolente" en néologisme ne figurant pas dans mon dictionnaire italien-français.
J'adore ce "sanguinolent" accolé à l'Incorruptible.
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