Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 13 novembre 2008

Jour des saigneurs

S'occuper de ceux qu'on aime...

Je sais que, de toutes façons, le blé manque dans les chaumières pour se payer un bon vieux gigot des familles dominical et que le luxe suprême consiste à emmener toute la famille au Macdo du coin où les mômes auront leur "Happy Meal" et vous foutront une paix royale grâce à l'espace où il retrouveront leur pote Ronald le clown dont le costume aura été endossé, on l'espère, par un intermittent du spectacle auquel ça fera au moins un cachet, et c'est toujours ça de pris.
A moins que le personnel, solution la plus probable, ne soit polyvalent et ne soit dressé (pardon, formé !) à passer du tablier de plonge à l'habit bariolé de comique pour nains.

Le français a donc changé à ce point, qu'à la douce chaleur de l'âtre devant lequel la famille au complet se réunit (je symbolise, hein), se redécouvre, s'aime (souvent, des fois), se raconte, il accepte de faire de ce dimanche un jour comme les autres ?
L'autre abruti spécialement sélectionné pour le micro-trottoir de la machine à décerveler te rétorquera que "ouais, d'accord, mais on est payé double qu'y nous ont dit !".
Pauvre andouille qui va pas tarder à se faire avoir, pour être poli !
Parce que, je subodore, comme ça, hein, qu'une fois la machine lancée, les rois du pétrole, les ceusses qui font du parachute en platine, vont bien trouver un moyen de rééquilibrer tout ça : je les imagine se grattant la tête, observant à juste titre sans doute que si on paye les employés 2 fois plus, faut faire 2 (allez, 3 !) fois plus de chiffre d'affaires ce jour-là, non ?

Le micro-trottoir nous dit aussi, nous montrant des gens "comme vous et moi", que, "quand même, c'est hyper(marché) pratique de pouvoir faire ses courses le dimanche, qu'on a enfin tout son temps pour con-so-mmer " !
Sauf le respect que je leur dois, et je l'écris avec précaution pour une fois dans un langage que les tapoteurs frénétiques de sms comprendront illico :
kisonkon !

Pauvres cloches (ça tombe bien, c'est dimanche) : ce jour-là, même si on va pas à la messe (comme la majorité d'entre nous), on peut, ça donnera peut-être des idées à certains, lire, écouter de la bonne musique, aller au cinéma, se promener, aller voir des amis que les aléas de la vie laborieuse ont éloigné, faire la sieste (rhaaaa, oui !), ou même, tenez, venir me voir au théâtre à 3 heures et demie de l'aprème.
Parce que moi, le dimanche, je joue !

Aucun commentaire: