Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

vendredi 22 juillet 2011

Rome brûlante et définitive

Ca m'a pris comme ça ; je ne pouvais me résoudre à retrouver ma vie parisienne (ô combien agréable pourtant) sans passer par un sas de décompression après une semaine vénitienne passionnante.
Alors, en quelques clics, je réservai avion et hôtel et zou, retrouvons Rome.
L'hôtel était quelque peu excentré, au calme, non loin de San Giovanni, majestueuse basilique d'un blanc immaculé (forcément), à quelques pas de la Piazza Re di Roma (roi de Rome).
Hôtel du même nom fort recommandable, spacieux, design, sourires et conversations nocturnes avec un réceptionniste qui ressemble à Stefano Accorsi et pratique le français comme vous et surtout moi, au point que je fus obligé de lui demander de me parler en italien dans mon désir de parfaire ma connaissance de la langue.
Ma chambre disposait d'une petite terrasse où je pouvais nuitamment siroter une bière, seul, faisant le point sur mille choses de ma vie actuelle qui jouit d'un climat au beau fixe.
C'était récompense méritée après mes longues marches dans une Rome baignant dans la chaleur de juillet sous un soleil éblouissant.                                                                                                                              
J'ai retrouvé mes rituels romains, le café Piccarozzi sur la Piazza della Republicca, à l'ombre de ses arcades où l'espresso coûte aussi cher que sur la place Jules Joffrin, sauf que là, ça les vaut !
J'aime faire le parcours à pieds qui mène de la dite place au Largo Argentina en traversant de temps à autre pour trouver une ombre salvatrice, faire du lèche-vitrines sur la Via Nazionale où l'on vend les chemises par lots de trois, où l'on est surpris de la profilération des magasins "Intimissimi" qui semblent démontrer que les romains attachent beaucoup d'importance aux sous-vêtements coquins.
Sur la Piazza Venezia où trône ce palais que l'on trouvera tour à tour magnifique ou du plus mauvais goût mussolinien, prétentieux, grandiloquent, j'emprunte la Via del Plebiscito pour rejoindre le centre historique, m'arrêtant à Argentina pour observer les dizaines de chats qui musardent au soleil dans les ruines de la Rome Impériale avant, souvent, d'emprunter le tramway qui mène au Trastevere, quartier à la fois popu et branché, lequel (chance !) est actuellement en fête annuelle : lectures en plein air auxquelles je ne comprends que quelques bribes malgré mon intense concentration, guinguettes "lounge" sur les bords du Tibre, récital nocturne de chansons "du Trastevere" sur la belle Piazza di Santa Cecilia au nom amical puisque Sainte Cécile est la patronne des musiciens.
J'ai croisé là trois "mamma" prenant le frais, clope au bec, devant leur maison : je les ai fait drôlement rigoler en leur chantant "Ancora Ancora" de Mina.
 Elles m'ont dit : "vous, vous êtes français !" ; même pas vexé !
Dans ce même quartier, j'aime diner "Alle fratte di Trastevere", trattoria very typical pour laquelle je me révèle d'une patience très peu parisienne, attendant sagement dans la ruelle qu'une table se libère, car l'endroit est désormais en vedette dans le Lonely Planet et, sans doute, dans le "Routard".
L'accueil est chaleureux malgré le coup de feu : on fait même mine de vous reconnaître et vous prend par le bras pour vous mener à votre place ; ce soir-là je m'installai dans l'arrière-salle aux murs peints de fresques naïves et fut traité royalement comme d'habitude.
On n'arrête pas le progrès : ils ont maintenant un site sur la toile, c'est ici.
 Ensuite, pour digestion, une "grappa" à la terrasse d'Ombre Rosse, excellent poste d'observation pour admirer ou se gausser de la faune qui déambule nez au vent dans les ruelles du quartier le plus attachant, sans doute, de Roma Capitale.
On jette un oeil ensuite dans le très cosy cinéma d'art et d'essai du grand Nanni Moretti où l'on projette en v.o. le "Gamin au vélo" des frères Dardenne.
Il ne fait pas un temps à s'enfermer.
Ce soir là, épuisé, renonçant à prendre le "bus de substitution" (la ligne A du métro ferme pour travaux à 21 heures") on prend un taxi dont le chauffeur écoute Mina à plein volume : ça n'étonnera pas les lecteurs assidus (il y-en a !) de cette gazette, mais ça crée un lien immédiat !
Et met un terme très heureux à cette soirée étoilée.

J'aime me poser ici, mes écouteurs dispensant mes musiques favorites.

Guinguettes "lounge" sur les bords du Tibre
 
Mes copines du Trastevere : "vous, vous êtes français !"

"Alle fratte di Trastevere" (photo de leur site : il y a beaucoup plus de monde le soir...)
 
(...) j'emprunte la Via del Plebiscito pour rejoindre le centre historique.
Je suis monté très très très haut pour faire la photo.
 
Je reviens vous parler très bientôt de plaisirs plus culturels :

1 commentaire:

véro a dit…

je ne me lasserai jamais de "t'écouter" parler de Rome , tu le fais tellement bien !