Les images ont fait le tour des télés et, bien sûr, de la toile ce weekend : Chirac affirme en Corrèze, en présence du président du Conseil Général, qu'il votera Hollande à la présidentielle de 2012.
Non seulement l'affirme-t-il, mais il réitère ses propos pendant qu'un "conseiller" tente vainement de le faire taire.
Il dit -on le voit et l'entend nettement sur le document- que la seule chose qui pourrait l'en dissuader serait une candidature de son "fils préféré", l'avenant M. Juppé.
François Hollande en est tout gêné qui tente de désamorcer : pas sûr que ce genre de soutien venant d'un président dont il a combattu la politique le serve auprès d'un électorat au bord de la crise de nerfs après dix ans de gouvernement du pays par la droite.
Et le socialiste de botter en touche, souriant, en disant "il blague !".
Il fournit là à l'UMP son argument -maintenant on dit "élément de langage" pour les réactions qu'il faudra bien avoir devant les micros des journalistes.
Ca ne rate pas : le lendemain, sans nul doute sur ordre "d'en haut", chacun se répand sur les ondes en "ah ah ah, sacré Chichi, va, c'qu'il est drôle, houlala, mdr, lol, tout ça.".
Même Villepin, le fin politique qui, en 1997, suggéra au Jacquot une calamiteuse (pour eux !) dissolution, y va de son "meuh non, enfin, si on peut plus déconner, hein !).
Une stratégie de déminage s'est donc mise en place dans la nuit pour mettre hors d'état de nuire la bombe de la veille.
A preuve ce communiqué émanant des "services" (?) de Chirac qui informe que oui, effectivement, c'était une vanne, ah ah ah, d'un Chirac toujours prêt à amuser la galerie.
On nous prend donc pour des billes, car on a beau se repasser les images, et quand on sait que quand Chirac plaisante ça se voit comme le mensonge sur la figure de Sarko, faut pas déconner, le ton est hyper sérieux, pas le moins du monde ironique, limite péremptoire.
Il est donc trop tard : le message est passé dans l'opinion, et Sarko l'a pris dans la face, certainement pas plus étonné que ça s'il a eu vent (l'imagine-t-on en train de les lire ?) du sort que lui fait l'ex-président dans le tome deux de ses mémoires.
Même si elle pourrait paraître "abracadabrantesque", la sortie de Chichi n'a pas fait pschitt...
Y'a pas de fumée de fumée sans feu et autres traînées de poudre
Avec Internet se propagent les rumeurs les plus extravagantes.
Ainsi, si je sous-entendais, dans cet articulet, je sais pas, moi, par exemple que Martine Aubry et Bertrand Delanoë ont été coincés dans une rave-party revendant des ectasy pour alimenter les fonds secrets du PS, il y aurait toujours un bas-du-front pour diffuser l'"info".
Bas-du-front, si tu me lis, (on ne prend jamais assez de précautions) sache-le, ce n'est pas vrai, je déconne (et pas dans le genre gaudriole chiraquienne).
J'ai beau le faire, il y aura toujours un imbécile pour ressortir le vieux précepte, source de tant de malheurs passés, présents, et à venir : "y'a pas de fumée sans feu".
Le yapasdefuméesansfeu permet à la rumeur de ne jamais s'éteindre après son pic de popularité.
Une fois installée dans les naseaux les plus fragiles, la fumée y fait des ravages avec dommages collatéraux que l'on appelle "enfumage passif".
De même, comme le dénonçait Coluche au siècle dernier, le redoutable "je le sais de source sûre" est une arme redoutable qui fait florès dans les dîners en ville ou, pire, on l'a vu récemment, sur les plateaux de télévision.
Ainsi fût il dégainé à Canal + par le pseudo-philosophe Luc Ferry qui fut, l'on s'en souvient, un brillant ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la recherche (si, tout ça !) dans le gouvernement du non moins brillant M. Raffarin.
On n'avait jusque-là aucune raison de douter de l'intelligence du Monsieur à défaut de sa compétence quand il était aux affaires.
Avec le comportement irresponsable qui fut le sien devant les caméras, il est permis d'en douter.
Reprenant, dans le désir évident de se faire mousser, un ragot qui traîne les mauvais salons depuis des lustres, l'ex-ministre a donc insinué dans les cerveaux un yapasdefuméesansfeu nauséabond, chacun y allant de "son" ministre, et chacun le sachant, évidemment, "de source sûre".
Des "rumeurs" (encore) sur une prétendue bisexualité d'un ancien ministre (un vrai "brillant" cette fois) courant le pays depuis des années, et sachant que dans les esprits les plus simples l'amalgame homo=pédo a de beaux jours devant lui, il n'en fallut pas plus pour que le nom du "coupable " circule de loges de concierge en forums internet sur le mode "bon sang, mais c'est bien sûr !".
On apprend après coup, que le descendant de Jules Ferry (un gars qui, lui, savait ce que dignité veut dire) aurait (est-ce vrai ?) soufflé à Jean-François Kahn le soir même de son élégante prestation que non, ce n'était de ce ministre-là qu'il s'agissait.
Trop tard : le mal était déjà fait.
Avec l'affaire des émoluments indûment perçus pour un emploi à la Sorbonne, le nom de Ferry ne devait plus quitter le haut de l'affiche.
De cette dernière "affaire", je me fiche un peu : le ménage reste à faire en bien des domaines.
Mais pour ce qui précède, ça peut se qualifier : une belle saloperie.
Ferry (Jules, le grand, pas l'autre).
Il paraît qu'il fut l'homme de l'enseignement obligatoire et laïc : vous pouvez le dire autour de vous.
2 commentaires:
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Respect !
Et tu sors de l'anonymat enfin !
Cela dit, tu l'as attrapée comment, te jaunisse ?
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