Avant de traiter maladroitement les électeurs de la fille de Le Pen de "gros cons" (savent-ils seulement ce qu'est réellement le Front National ?) comme le fit tout récemment une chroniqueuse-radio (apportant sans doute involontairement quelques voix supplémentaires au parti d'extrême-droite), il faudrait de toute urgence entreprendre un vrai travail d'explication de ce que cache le visage si peu antipathique de cette femme qui n'est que l'habile porte-voix de gens dont l'arrivée au pouvoir n'engendrerait que le malheur pour ce pays auquel nous tenons tous.
Il faut expliquer ce vote, qui n'est en aucun cas d'adhésion (à quoi donc ?), qui exprime désespoir et exaspération face à une politique incapable de résoudre les problèmes qui se posent à nos concitoyens les plus démunis : inflation non maîtrisée, chômage, fossé entre le peuple et ses (indispensables) élites, exclusions, etc.
Il faut expliquer à ces électeurs perdus (momentanément, souhaitons le !) que non, l'immigration n'est pas la cause de tous nos malheurs, mais, au contraire, une source d'enrichissement, car, on l'a vu, les pays qui se sont repliés sur eux-mêmes ont connu les situations les plus catastrophiques de l'Histoire.
Les perpétuels humiliés de la vie, premières vraies victimes de la crise, grossies du flux des classes de plus en plus "moyennes", veulent émettre un vote de protestation face à une situation que la politique menée depuis 2002 n'a fait qu'aggraver.
Le pouvoir actuel, en soufflant sur les braises de la division, porte une lourde responsabilité dans le climat nauséabond dont se repaît ce parti composé pèle-mêle dans ses instances, il faut le rappeler, de nostalgiques de l'Algérie française, de l'Etat Français assassin de Pétain, de skinheads en quête d'honorabilité, et de catholiques intégristes.
Il faut expliquer que ce parti ne dispose pas de cadres aptes à gérer (on a vu ce que la gestion des villes confiées par les électeurs au FN dans les années 80/90 a donné !), au point de mettre en position éligible dans ces cantonales, un quasi centenaire et une échappée du NPA de Besancenot entre autres candidats bouche-trous.
S'y adjoindront si rien n'est fait -ça a commencé- des transfuges du mouvement ouvrier syndical et politique et, on le voit, des partis d'extrême-gauche.
Se mêlant aux apprentis-sorciers de tout poil, Mélenchon, aujourd'hui, réclame des sièges après avoir passé toute la campagne à vomir les socialistes.
Ah les socialistes !
C'est à eux qu'il va appartenir, qu'il appartient tout de suite et maintenant, de faire ce travail d'explication, de proposer un vrai programme capable de montrer un chemin différent à l'électeur déboussolé.
Eux aussi portent une énorme responsabilité dans ce qu'il va advenir de ce pays dans les 5 ans à venir.
S'ils échouent, la droite extrême n'aura qu'à se baisser pour ramasser le pouvoir.
Alors, que le candidat soit DSK, Aubry ou Hollande n'a finalement que peu d'importance, puisque c'est avec des femmes et hommes de gauche que l'élu(e) gouvernera.
Aujourd'hui, l'UMP, divisée sur des sujets de société majeurs, s'est totalement discréditée.
On sait maintenant qu'en cas de duel PS/FN en 2012, une partie d'entre elle se jettera dans les bras du parti anti-républicain.
Il faudra que les gens de gauche responsables votent dès le premier tour (oui, ce sera "utile") pour la seule ou le seul candidat capable de l'emporter.
Mais le boulevard qui s'ouvrira alors sera la plus dangereuse des routes si la gauche déçoit.
2 commentaires:
D'accord avec tout ça, par contre dire que l'inflation est non maîtrisée est une erreur: elle n'a jamais été aussi stable et sous contrôle que depuis ces dix dernières années. Que ce contrôle se soit fait au détriment d'autres paramètres économiques (la BC€...), c'est fort possible mais c'est un autre débat.
"dire que l'inflation est non maîtrisée est une erreur"
D'après les dernières informations, si !
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