Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 31 mai 2012

Normal


Couple en vacances


Inoubliés, Paul & Robert

Tournage de "Butch Cassidy et le Kid" (1969)

mercredi 30 mai 2012

Cinema Paradiso : on marche à chaque fois !



Certains feront la fine-bouche : académique, lénifiant...
Nous, nous avons marché, versé la petite larme (au moins), mon jeune voisin découvre le film, bouleversé : Cinema Paradiso (1988), outre qu'il est aussi un hymne au cinéma, n'a rien perdu de sa puissance mélodramatique.
Formidable Philippe Noiret, en vieux projectionniste transmettant sa "ligne de vie" à Salvatore, son petit protégé, bande originale inoubliable du grand Morricone, tableau émouvant de la Sicile d'après-guerre, jolie romance sentimentale, sont autant d'ingrédients savamment dosés pour nous faire passer un grand moment de cinéma.
Tornatore ne fit jamais aussi bien. Qu'il soit tranquille : Cinema Paradiso suffit à sa notoriété, légitime : son film connut un succès international et reçut l'Oscar du meilleur film étranger.

Le Maestro Ennio Morricone dirige le thème du film aux arènes de Verone : 

La politique, c'est rigolo.

Des affiches ont fleuri sur les panneaux électoraux de l'arrondissement*.
J'ai ri :


* et risquent de ne pas y rester : l'utilisation des couleurs bleu, blanc, rouge, étant sévèrement règlementée.

mardi 29 mai 2012

Punition


Baguenauder à Montmartre


Les parisiens de la Plaine Montmartre, appelée par les « bourgeois » d’en haut « le bas-Montmartre », répugnent à monter jusqu’au Sacré Cœur, ce monument de style patchwork érigé pour les mauvaises raisons que l’on sait pour peu que l’on s’intéresse à l’histoire de Paris.
C’est que, voyez-vous, autour de ce gros gâteau blanc pullulent des hordes de touristes et les vendeurs à la sauvette inhérents, et que l’ascension jusqu’à la Place du Tertre ne s’impose guère. C’est, ici, le fief des –fieffés, souvent- tâcherons de la croûte, piège à japonais amateur d’art ( !) jugé « typiquement français » (merci !), à accrocher dans leur 一戸建て.*
De plus, le prix du café en terrasse, aux alentours de ladite place, n’est pas de nature à nous inciter à la grimpette.
Hier matin, d’humeur sportive, je décidai de faire un détour par le côté encore fréquentable du mont (martre, oui !), parcourant, le nez au vent, les rues Saint Vincent, des Saules, du Chevalier de la Barre et autres venelles moins chantées.
Il est bien connu que l’autochtone, et surtout, sans doute, le parisien, ne sait plus apprécier son cadre de vie. C’était flagrant à mes yeux, hier, émerveillé que j’étais, par l’ambiance particulière qui émane de ce vieux-Paris, autrefois populaire, réservé aujourd’hui à de futurs exilés fiscaux, si l’on en croit certaines imprécations.
Je me grisai de mille parfums, fleurs de toutes variétés, essences subtiles mélangées, m’ôtaient toute envie de donner un but à ma promenade matinale.
Je tournai, virai, visitai des lieux où j’étais passé, autrefois, sans que mon regard ne s’y attarde. Je crois que Venise m’appris à mieux regarder où je suis. C’est aussi simple que ça.
Je suis redescendu en plaine vers une heure de l’après-midi, me surprenant à fixer sur pellicule virtuelle un coin de 18ème où je passe chaque jour, jugé banal auparavant.
Matinée hautement instructive : j’habite une belle ville, que je vais aller visiter davantage, puisque les beaux jours semblent s’installer.

*"Maison", andouille !

Cabaret de légende et maison verte

Habitat typiquement "poulbot"


La pétanque est très prisée des Montmartrois
 
La peinture n'est jamais bien loin : plus beau qu'un tag, non ?


dimanche 27 mai 2012

Qu'est-ce que le "génie" comique ?


Un esprit sain


Dimanche de Pentecôte.
De mes années de « cathé », je garde le souvenir que 40 jours après Pâques, l’Esprit Saint descendit parmi les hommes, au premier chef desquels les apôtres de Jésus. Pas bégueule, le Saint Esprit pénétra l’âme de toutes les personnes présentes à leurs côtés.
Ce fut l’origine de l’église chrétienne.
On souhaiterait que beaucoup de nos contemporains reçoivent en leurs cerveaux la visite de l’esprit sain, sans « t » : hier nuit, après une sévère journée heureusement conclue par le spectacle du Caveau, harassé, je jetai un œil sur l’émission dite « de divertissement » de Laurent Ruquier.
On y recevait un patineur du nom de Candeloro, connu, lui, pour son esprit fin, un humoriste dont, si j’ai bien suivi, la principale qualité est la jeunesse, un auteur polyvalent qui fut le « nègre » de Borloo, et un DJ en promotion de son dernier disque, que l’on posa en concurrent de David Guetta. Une telle assemblée de génies me laissa pantois, au point que j’en éteignis rapidement mon téléviseur pour laisser mon cerveau prendre l’air après ce déluge de sentences de haute portée philosophique.
Il y a les vieux cons adeptes du « c’était mieux avant » et les jeunes cons qui pensent que l’avant n’a jamais existé. La démonstration en fut faite, hier, à mes yeux et oreilles, moi qui combats sans cesse mes penchants « déclinologues », aidé en cela par un optimisme naturel qui me porte à espérer qu’on peut encore évoluer…
Le seul mérite de cette émission, dans sa vacuité, fut qu’elle permettait de souffler après une semaine où l’on déversa des torrents de matière fécale sur une Ministre nouvellement promue.
Notre pauvre droite –comme j’aimerais que l’adversaire soit moins bête !-, en l’état actuel de délabrement où elle se trouve, n’a d’autres arguments à opposer que l’insulte et la mise au pilori, son principal thuriféraire, en la personne de l’odieux Zemmour, sonnant l’hallali du lynchage de cette femme. De ce personnage, on peut penser que si le Garde des Sceaux avait été un homme, -blanc, de préférence- les défécations auraient été plus mesurées.

Pour rédiger ces lignes, je me suis installé sur le balcon où sont écloses mes premières roses, où la lavande pointe le bout de son nez parfumeur. De la fenêtre ouverte coule le mouvement lent du 1er Concerto de Beethoven. C’est Kempf qui joue, que j’ai écouté 2456 fois peut-être, avec un plaisir neuf, différent, à chaque nouvelle audition.
Dans le quartier, en ce weekend à rallonge, ne demeurent que quelques irréductibles, attablés à la terrasse du bar du carrefour, « à la fraîche » encore, à cette heure.
En bas, un jeune homme tout de noir vêtu sirote un café en lisant un livre, ce qui me le rend sympathique. J’ai envie, aujourd’hui, de rencontrer des gens qui lisent des livres.

Le port de Vannes, un vendredi vers 8 heures du soir.

Je rentre d’un très bref séjour d’obligations familiales sur les rives du Golfe du Morbihan.
C’est la Bretagne du sud, celle qui bénéficie d’un microclimat différent à chaque coin de rue, où le soleil fut généreux avec moi en ces vingt quatre heures d’incursion en terre inconnue.
Comme à Nantes, les automobilistes s’arrêtent toujours dès qu’ils vous voient manifester l’intention de traverser la chaussée, ce qui ne peut manquer de surprendre le parisien habitué aux incivilités hargneuses du quotidien.
Ça me rend le coin sympathique d’emblée.
Vendredi soir, j’ai dégusté un plateau de fruits de mer de toute première fraîcheur sur le port de Vannes, où la vie semble si paisible. Même les jeunes gens qui s’y réunissent à la tombée du jour semblent avoir tourné leur potentiomètre dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.
Je suis sorti vainqueur d’une lutte acharnée avec un tourteau de belle taille sous les encouragements de voisins de table moins adroits que moi, pour une fois. J’ai eu moins de chance, peu après, avec les langoustines, maculant une chemise que j’avais eu la bonne idée de choisir de couleur blanche. Les voisins ont alors fait preuve d’une commisération quelque peu suspecte. Le verre de Pinot Gris m’a vite permis d’oublier l’incident, d’autant que le jeune serveur, novice pourtant, a réussi, au prix d’efforts désespérés, à réparer les dégâts.

Golfe du Morbihan vu de la terrasse du Roof, à Vannes





jeudi 24 mai 2012

J'ai vu des films

Au cinéma (le Audiard) ou sur mon écran personnel, petite cure de cinéma ces jours derniers :

DE ROUILLE ET D'OS

C'est sans doute le film de Jacques Audiard le moins abouti.
On pourra s'étonner que les festivaliers cannois lui aient réservé une ovation-debout de quinze minutes, mais il est vrai que le film ouvrait la compétition : depuis, les projections se sont enchaînées à cadence soutenue, donnant vraisemblablement l'occasion de remettre à l'heure les pendules cinématographiques. Enthousiasme douché, donc, par la vision de films moins convenus.

Que dire ? Sinon que la nouvelle production du réalisateur de "De battre mon cœur s'est arrêté" se laisse voir sans déplaisir et contient même quelques morceaux de bravoure du meilleur effet, que Marion Cotillard est moins insupportable qu'à l'accoutumée, sobre malgré le poids d'un tel rôle sur ses frêles épaules, que le film aborde courageusement des thèmes que le cinéma a rarement traités, si ce n'est avec de gros sabots.
Audiard réussit donc à éviter l'écueil du pathos inhérent à son sujet - le handicap- mais veut tellement s'y contraindre qu'il en assèche son propos.
Il y a une vraie mise en scène -guère étonnant de sa part-, une belle photo, deux séquences-choc bien venues, et une belle bande-son (même Desplat, pour la musique originale, retrouve un talent qui commençait à se diluer).
Mais l'on ne pourra s'empêcher de constater quelques incohérences scénaristiques étonnantes de la part d'un tel auteur, et un montage quelque peu hasardeux, les deux allant de pair.
Les ellipses ne sont pas toujours volontaires, tirant à la ligne, souvent, et la fin laisse sur sa faim.
Le film révèle un acteur, Matthias Schoenaerts, qui devrait faire une belle carrière de beau mec viril, sans doute bientôt récupéré par un certain cinéma américain. Le comédien belge s'y révèle juste, que nous avions repéré dans le bon "Black Book" de Paul Verhoeven en 2006.
Il serait fichtrement étonnant, malgré ses qualités, que "De rouille et d'os" emporte la Palme d'Or.
Je ne pense pas que ce soit la tasse de cappuccino de l'excellent Nani Moretti, président du jury de l'édition 2012.
Vous aimerez, vous détesterez, ou, comme moi, resterez dubitatif.


CLEOPATRE


Cléo et le bâtard de Jules. L'apogée du bling bling ?
Quatre heures et neuf minutes de (vidéo)projection !
Pour le coup, c'est à mon voisin de canapé et à moi-même qu'il faudrait décerner une palme !
On sait que le film de Joseph Mankiewicz faillit, au début des années soixante, ruiner la 20th Century Fox : le coût exorbitant des décors, une figuration pléthorique, les caprices de la star Elisabeth Taylor et de son mec, Richard Burton (leurs violentes disputes font partie de la légende), furent à la source d'un dépassement de budget, lequel, dès l'origine, était faramineux.
Malheureusement pour le film, c'est la réputation qui lui colle aux basques.
Si l’œuvre, si longue, engendre quelques bâillements, elle contient force moments de grande cinématographie, dont, bien sûr, l'arrivée, dans la Rome de Jules César, de cette reine d'Egypte dont la beauté fit tourner (et tomber) plus d'une tête, dont, tour à tour, celles de Jules et de son copain Marc Antoine. C'est Mankiewicz qui, quelques années auparavant, avait donné au cinéma un chef-d’œuvre, "Jules César", exploit cinématographique s'appuyant sur le texte de William Shakespeare, offrant à Marlon Brando (en Marc Antoine) l'un de ses plus grands rôles.
Nous regrettâmes d'ailleurs, à l'issue de l'ingestion du "pavé-Cléopatre", de n'avoir point choisi de voir son prédécesseur.
Reste que, justement, la superproduction, au grand dam, d'ailleurs, de ses financiers, frémit constamment d'un souffle shakespearien grâce à son "team" de scénaristes (dont Mankiewicz lui-même et le très bon Ben Hecht), à la somptuosité des prises de vue, à la belle partition musicale d'Alex North, le tout étant épicé par Madame Taylor, au faîte de sa gloire et de sa beauté.
Rex Harrison, à mille lieues du Pr Higgins de My Fair Lady, y est parfait en Jules César, fin politique, conquérant téméraire que l'amour vint faire vaciller.
A l'origine le film durait 5 heures et 20 minutes !
Comme disait l'autre (un certain Pascal) : "Le nez de Cléopatre s'il eut été plus court, toute la face de la terre aurait changé" (devoir récurrent de philo).
Vous avez une heure.

NOS MEILLEURES ANNÉES (La meglio gioventu)

J'ai déjà chroniqué ici* cette extraordinaire "saga" qui nous plonge dans l'Italie des années sombres.
Encore un film long, et pas qu'un peu : 2 fois 3 heures !
Mais ici, pas un seul bâillement. Au contraire, on se retient de ne pas enchaîner la deuxième époque tant la première nous a tenu en haleine.
Rappel du synopsis :
A la fin des années soixante, deux frères d'une famille italienne, Nicol et Matteo, partagent les mêmes rêves, les mêmes espoirs, les mêmes lectures et les mêmes amitiés, jusqu'au jour où la rencontre avec Giorgia, une jeune fille souffrant de troubles psychiques, détermine le destin de chacun : Nicola décide de devenir psychiatre, alors que Matteo abandonne ses études et entre dans la police. Leur parcours ainsi que celui du reste de leur famille s'inscrit en parallèle avec les événements qui ont joué un rôle crucial dans l'histoire de l'Italie : l'inondation de Florence, la lutte contre la mafia en Sicile, les grands matchs de football de l'équipe nationale... 
Merci AlloCiné qui oublie néanmoins, ci-dessus, un élément essentiel du film : la dérive gauchiste qui conduisit aux "Brigades rouges" responsables d'attentats criminels et autres exactions.
Le grand mérite du film de Marco Tullio Giordana est la proximité qu'il induit entre spectateur et protagonistes, dont nous suivons avec émotion, rires, indignation, rage, les itinéraires de vie.
Acteurs exceptionnels (Alessio Boni est Matteo, Luigi Lo Cascio est exceptionnel "de niresque" en Nicola Carati, et Maya Sansa illumine en Mirella)**, musique judicieusement choisie, entremêlant Piazzola, chansons populaires italiennes et musique classique, voyage à Milan, Florence, Rome et Palerme, Nos meilleures années réunit des qualités qui donnent à espérer, encore et malgré son état, du cinéma italien.
A se procurer, à voir toutes affaires cessantes.

* J'ai sans doute évoqué un conversation que j'eus, à Venise, autour de ce film, avec un professeur en arts plastiques et l'une de ses élèves à l'une de ces tables communes propices aux rencontres intéressantes, à l'heure du "pranzo" (déjeuner), quand ouvriers et artistes se mêlent autour de ciccheti et autres arancini.
** On appréciera l'une des premières apparitions à l'écran, en fin de film, de Riccardo Scarmarcio qui fait, depuis une fort belle carrière internationale tout en demeurant  la vedette des grandes scènes de Rome et d'ailleurs.

mardi 22 mai 2012

lundi 21 mai 2012

Plein de choses "géniales", mais quand un vrai génie meurt...

En France, les radios et télévisions nous ont parlé du décès de Donna Summer, star du disco de la fin du siècle dernier, dont on conviendra, même si l'on a adoré se déhancher sur ses "tubes" qu'elle ne bénéficiait pas d'un organe vocal exceptionnel.
Par contre, silence total sur la mort, vendredi dernier 18 mai, de l'une des plus grandes "voix" de tous les temps, Dietrich Fischer Dieskau. Le baryton qui défendit (entre autres) avec un immense talent les Lieder de Franz Schubert s'est éteint en Bavière à
l'âge de 86 ans.
C'est par un copain italien que j'apprends le départ de cet illustre artiste lyrique, l'un des plus grands que l'univers de la musique ait comptés.
La nouvelle m'attriste, mais plus encore le silence tonitruant qui accompagne, en France, cette disparition.
Il s'agit là d'un signe qui montre à quel point, ces dernières années, la culture -laquelle découle de l'éducation- a été laissée en jachère dans un pays qui s'enorgueillissait, par le passé, d'être celui qui donnait le "la" en la matière.
La déshérence dans laquelle est tombée la culture, en France, était évoquée, hier soir, sur notre télévision de service public, entre deux scintillements de "strass" cannois (la seule chose qui semble intéresser, dans ce prestigieux festival de cinéma, les tenants de la télé de bas niveau (un pléonasme ?), par la toute nouvelle Ministre de la Culture. Cette jeune -mais érudite, et fort bon écrivain dit-on- femme (Aurélie Filipetti) disait fort justement que culture et éducation étaient étroitement liées. Après dix années où l'une et l'autre furent totalement négligées, on est en droit d'espérer, à défaut d'exiger, que ces facteurs essentiels d'accomplissement pour chacun de nous, soient traités avec la considération qu'il est indispensable de leur prodiguer.
Oui, la discrétion qui entoure la disparition de l'immense artiste que fut Dietrich Fischer-Dieskau (je ne peux manquer d'indiquer, ironie amère, que l'on ne le prononcera comme "disco", mais en détachant les deux dernières voyelles), est de nature à susciter colère et indignation.
Dans notre Panthéon, il rejoint les plus grands noms de la musique. Je crains que nous ne soyons de moins en moins nombreux à entretenir ces flammes qui devraient, pourtant, être éternelles.  
Je note que, tapant sur mon clavier le nom de l'artiste pour vérifier l'information, n'apparaissent sur Google que des pages en langue étrangère. Tout est dit. 
Une amitié très forte liait Fischer-Dieskau au grand pianiste russe Sviatoslav Richter.
La Musique, langage universel, réunit les esprits.
Cet enregistrement date de 1978.

Pays en larmes

La torre dell'orologio di Poggio Renatico (Province de FERRARE) avant et après le séisme.

samedi 19 mai 2012

jeudi 17 mai 2012

Florence : plein les yeux !

Je reviens un instant sur mon séjour récent à Florence, dont je ne peux détacher mon esprit.
L'empreinte est vive de ce que j'y ai vu, ressenti. On peut, on doit, certes, entrer, visiter musées et basiliques, mais on reste émerveillé de l'art qui vous attend au détour de chaque rue, de ces mille détails qui savent capter le regard de qui sait voir.
Et je n'ai pas su tout voir. Ce qui rend impérieux le devoir d'y retourner.

Le Persée de Benvenuto Cellini, dans la Loggia dei Lanzi m'a donné l'envie de me replonger dans la "Vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même", l'autobiographie de référence de la Renaissance.


Dans l'Oltrarno (l'autre rive de l'Arno), au détour d'une rue (ici le Borgo San Jacopo), vous êtes attendu...


Surgit l'imposant Palazzo Pitti (que mon objectif ne peut embrasser dans son entier). A visiter la prochaine fois.


Santa Maria Novella recèle des trésors à couper le souffle. La piazza du même nom fut, jusqu'à une époque récente, un terrain propice pour les voleurs. On l'a réaménagée, y installant des kiosques qui ne dépareillent pas : on peut s'attabler pour déguster un "panino" énorme à la "porchetta" et diverses spécialités toscanes.

La statue de Dante, Piazza Santa Croce (que j'aime ce lieu !) 


Un détail du fronton de Santa Croce : il faut du temps pour tout admirer... 

Marionnettes sur cette même place où la jeunesse du coin se réunit : des groupes s'y rassemblent à même le sol, conversant, chahutant sans excès, conscients du caractère historique des lieux.

Sur l'Arno, à quelques brasses du Ponte Vecchio, un homme, dans cette embarcation (en bas à droite). Je suis intrigué : jour aprés jour, je remarque sa présence, immobile...

mercredi 16 mai 2012

mardi 15 mai 2012

Opportunisme


lundi 14 mai 2012

Quand la musique de film...

atteignait ce niveau...

samedi 12 mai 2012

D'un slovène helvétique...

Les français ne devraient faire que des choses légères, 
c'est leur seul moyen d'atteindre une certaine profondeur.
(Gaspard Proust écoutant la Valse de Maurice Ravel)

Gulda joue Debussy



Point de vue

C'est fou, on voit Audrey Hepburn partout, ces temps-ci.

J'ai l'impression, étant optimiste de nature, que la société, en regardant dans le rétroviseur, culpabilise d'être rendue à tant de médiocrité.
Avouerai-je que suis jaloux de cette récupération, tant cette femme fait partie de ma vie depuis qu'enfant, je la découvrais dans "My Fair Lady", cette comédie musicale adaptée du Pygmalion de G. B. Shaw ?
S'est instaurée, au fil des ans, une intimité entre l'actrice, parangon d'une féminité classieuse, et moi qui ne suis pourtant guère du genre idolâtre (je tançai, hier encore, un ami que je trouvais par trop "Hollandolâtre", c'est dire !), car voici que je pense avoir vu tous les films où elle apparaît, y compris les pires, dont "Seule dans la nuit", nanar où ma pauvre chérie se voit, si je puis dire, atteinte d'une cécité soudaine, surjouant le mélodrame avec une conscience professionnelle à toute épreuve.

Je reviens aujourd'hui à cette chère Audrey, car la vie de tous les jours (aux minuscules joies, parfois) me la fait croiser au détour du chemin sur une publicité de papier glacé vantant les mérites d'une célèbre marque de lunettes.
Or -suivez, c'est passionnant !-, il s'avère que, tout récemment, j'ai perdu une jolie paire de bésicles qui faisaient office, à la fois, de protège-soleil et de correction visuelle.
Faisant peu après quelques rangements dans mes tiroirs, j'avise une paire de lorgnons "de soleil" qu'un ami m'avait généreusement offerte il y a une bonne quinzaine d'années et que j'avais oubliée là. 
"Mais, m’étrangle-je, ce sont les Rébannes* que portait Audrey dans "Diamants sur canapé" !"
Mon ami me les ayant remises d'un "tiens, des raibanes*" négligent, me vient un soupçon dont je devrais avoir honte : "et si c'étaient des contrefaçons ?"
Ni une ni deux, je dévale les escaliers de l'immeuble, me rend chez l'opticien qui a eu l'excellente idée de s'installer en 1973 de l'autre côté de la rue, dans le but -facile !- d'y voir plus clair.
Le jeune commerçant, ému -il pleure à chaudes larmes,  pour avouer ensuite que ses lentilles de contact en sont la cause- me confirme que non seulement les Reybahn* sont authentiques, mais qu'il s'agit, de plus, d'un modèle issu d'une série très prisée des collectionneurs ! Je passe commande de verres correcteurs d'une teinte presque noire, et les récupère, comme neuves, trois jours après.
Si, d'aventure, -les gens sont parfois tellement méchants- il se trouve quelqu'un, dans les jours à venir, pour me dire que cette monture n'est pas vraiment adaptée à la forme de mon visage, je mettrai cela sur le compte de la jalousie : tout le monde n'a pas la chance de porter les mêmes lunettes qu'Audrey Hepburn et, j'en suis sûr, de la même cuvée !


En cherchant la photo, je suis tombé sur le blog d'une jeune américaine qui s'est mise en tête de se constituer la même garde-robe que Miss Hepburn dans "Diamants sur canapé".
La jeune américaine a les moyens, car, jusqu'à "Voyage à deux", l'actrice était habillée par Givenchy.
Le problème étant que, voyez-vous, la jeune blogueuse est dotée d'un physique si différent (euphémisme) de la Star, que c'en est pathétique...

* Le nom de la marque a été changé pour éviter toute publicité.


mercredi 9 mai 2012

Joli mois de mai

Via Antonin Rodriguez dans Facebook

Heu-reux !


mardi 8 mai 2012

Diversement

Prix de la bêtise et du manque de civisme à Madame le Maire d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains, qui a déclaré : "je ne crois pas que M.Hollande soit légitime".
Comme on dit au "Canard", on peut lui décerner une légitime "noix d'honneur".
Dans ce haut lieu de la démocratie, la permanence du PS a fait l'objet ces derniers jours de plusieurs actes de vandalisme, dont l'un, le jour-même de l'élection, où la vitrine a volé en éclats.
M. Ciot a porté plainte.
Dans cette bonne ville d'Aix, le candidat de droite a obtenu plus de 53 % des suffrages, ce qui semble de nature à satisfaire ses partisans, non ?
Dans une cité qui abrite un prestigieux IEP, il serait bon d'instaurer des universités gratuites pour former le citoyen (y compris et surtout la première magistrate) à la vie démocratique.

82.7 % !
C'est le résultat obtenu par Sarko à Saint-Barthélémy (Antilles françaises) !
Dans cette île paradisiaque, où mouillent tant de yachts de milliardaires à quelques encablures des hôtels 5 étoiles, le "candidat du peuple" a fait un massacre.

70.31 % pour François Hollande dans le dix-huitième arrondissement de Paris, où je vis et 67.19 % pour Sarkozy à Antibes, où je vivais...
Tout s'explique.
Cela dit, 32.81 % pour Hollande dans la (si belle) ville de mon enfance, peut-être considéré comme un... succès.
Au premier tour, Jean-Marine arrivait seconde avec un peu plus de 20%.
Bon, je reste à Paris : 55 % pour Hollande.

Ils ont intérêt à mouiller la chemise, les sarkozystes de choc : dans grand nombre de villes dont le (la) Maire est UMP, F.Hollande arrive en tête. Copé, Juppé (qui ne se présentera pas, tiens donc !), Wauquiez, NKM, et j'en passe ont du souci à se faire pour les législatives. Ça évitera le cumul...

Hier soir, mardi, beau montage des émissions que Serge Moati avait consacrées à la campagne électorale.
La vue de la fille Le Pen, s'auto-congratulant sous les ricanements de son papa (JMLP ne rit jamais, il ricane toujours !) d'une "performance" télé (elle avait chanté "paroles, paroles"), puis ses commentaires clope-au-bec disaient tout de la personnalité de la candidate de la droite extrême : à part Nadine Morano, je ne vois personne dans le personnel politique (où il y a pourtant quelques truffes !) pour faire preuve de pareille vulgarité.

Après l'excellent film de Moati, documentaire convenu sur F.Hollande.
C'est de saison, et même le droitier Paris-Match se fend d'un numéro spécial à la gloire du nouveau président.
Sur France 3, hier, ce document très hagiographique m'est devenu rapidement soporifique.
François, tu le sais, je t'apprécie beaucoup, mais pas à ce point.

Bon, sans m'étrangler, je reconnais que le discours de Sarko, dimanche soir, bien que beaucoup trop long, était tout à fait digne. Seuls les hurlements de dépit et les cris de haine de ses militants étaient insupportables. Des Joissains en ubiquité.

De même, la cérémonie du 8 mai à l'Arc-de-Triomphe, avec l'ancien et le nouveau Présidents (l'élu ayant été sportivement convié à partager l'événement) permettent au candidat battu de sortir "par le haut".
Quand on se souvient des premières heures heures du quinquennat, ça s'apprécie.
Après une campagne où le candidat de droite, trèèèèèèèèèèèès mal conseillé, a pris le risque de la division des français, cette cérémonie républicaine était plus que nécessaire. Mais n'est-ce-pas trop tard ?
En tout cas, pour la première fois, Sarko rejoignait l'une de mes valeurs essentielles.
J'ai eu simplement peur que, pris d'un coup de folie, le presque-ex ne saisisse la main du nouveau, histoire de nous faire un coup à la "Mitterrand-Kohl" !


Ouf, quand même pas !

82.7 % : Saint Barth' (c'est bath !) résiste !

Maryse n'aime pas le Président "normal" : on peut comprendre...


lundi 7 mai 2012

L'événement


Quand, dimanche dernier, 6 mai 2012, nous arrivons rue de Solferino, une foule déjà considérable a envahi cette artère d'un quartier chic de la capitale où se trouve le siège du PS. En peu de temps, elle va enfler jusqu'à déborder dans les rues adjacentes, d'ordinaire si paisibles, entre antennes de ministères, bureaux et appartements très bourgeois.
Il est un peu moins de dix-huit heures quand les premières rumeurs circulent, dont celle de l'annulation du rassemblement prévu pour fêter l'éventuelle victoire de l'adversaire, de l'autre côté de la Seine, Place de la Concorde.
Oriflammes claquant au vent, ovations et hurlements quand l'image de cette foule déjà ivre de joie apparaît en direct sur le grand écran qui retransmet les émissions des grandes chaînes de télévision, l'ambiance se fait de plus en plus exaltée. Au point que nous choisissons de battre en retraite : les bouches du métro déversent un flux ininterrompu de parisiens désireux de vivre l'événement au milieu du peuple rassemblé ; il y a trop beaucoup trop de monde pour un espace aussi limité (on verra que même la Place de la Bastille sera vite saturée), où les maigres forces de police affichent une certaine passivité, où nous n'apercevons aucun véhicule de secours, où les bus continuent de circuler (!), aussi choisissons-nous le repli vers mon appartement pour voir apparaître à l'écran le visage du nouveau Président.
A 20 heures et 2 minutes, on entend les premiers coups de klaxons dans la rue Ordener après les cris de joie venus du bar du carrefour.
Nous attendons le discours de Hollande en direct de Tulle, suivi d'un concert d'accordéon qui nous décide à partir vers le lieu où se fait l'Histoire, Place de la Bastille, où nous attendent de nombreux amis. Las, vu la foule, nous aurons bien du mal à les rejoindre. Paul A. et son adorable épouse nous attendent rue Saint Antoine, que j'ai le malheur de confondre avec la rue du Faubourg Saint Antoine : il nous faudra donc un temps infini pour les rejoindre. La place et toutes les rues adjacentes sont noires d'un monde euphorique que nous devons contourner pour arriver à l'adresse indiquée. D'autres nous cherchent sans parvenir à nous rejoindre, bloqués dans la cohue. Petit dîner improvisé avec notre couple amical, charcuteries, fromage, salade, tout juste comestibles, mais l'ambiance ne prête guère à la critique. Et la serveuse est aimable, efficace, complice.
Nous regagnons ensuite la place où l'excitation atteint son comble quand le Président élu fait son entrée sur l'immense scène où se sont succédés, depuis 20 heures, ténors socialistes et alliés et musiciens et chanteurs, l'ineffable Noah en tête.
La voix de François Hollande est altérée par tant de prises de paroles, les mots sont justes, sincères, authentiques. La Marseillaise qui suit, chantée à milliers de gorges déployées est certainement la plus émouvante, la plus vibrante, que j'aie entendue depuis longtemps !
Le héros du jour parti, nous entamons notre repli. La RATP a maintenu 2 lignes de métro ouvertes. Pour nous, qui habitons le 18 è (71% des voix à Hollande, excusez du peu !), ce n'est guère pratique. Traversant le Marais, nous décidons de rejoindre Hollande-land (!) à pieds, comme des centaines d'autres que nous suivons ou croisons tout au long du parcours. Je ne dis rien, mais je commence à ressentir sérieusement la fatigue de la journée. Peu après la gare de l'Est, sur le boulevard Magenta, mon compagnon de marche négocie un transport en taxi (le premier taxi "libre" sur des kilomètres) avec deux jeunes filles qui l'avaient hélé en même temps. Chance, l'une d'elles habite rue de Clignancourt, l'autre repartira ensuite pour Vanves (à l'opposé !), et nous pouvons enfin rejoindre nos pénates.
Epuisé, heureux, je m'endors peu après 3 heures, réveillé à 6 heures par une Marseillaise fictive qui ne veut plus me quitter.

  Rue de Solferino, vers 18 h. On vient d'apprendre que "la Concorde" est annulée. On remarquera les panneaux en bas à gauche...
La Bastille, 0h45 : la Marseillaise avec Hollande.

Générique de fin


Nuit blanche

J'ai un peu mal aux cheveux, j'avoue...
Demain, mon reportage sur une soirée et une nuit inoubliables.
En attendant :


Nuit du 6 au 7 mai, Place de la Bastille :
tard, très tard (0h40), le Président, infatigable, mais la voix brisée, vient s'exprimer devant la foule immense.
Plus de métro, pas de taxis (on en trouvera un, partagé à plusieurs vers 2 heures, après une très longue marche...) : marchons, marchons !


dimanche 6 mai 2012

Je voudrais bien...

rester zen.