Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

jeudi 30 avril 2009

Basse consommation illusoire

Froid

Chaud

Depuis des lustres, si je puis dire, on nous bassine avec les ampoules à "basse consommation".
Or qu'apprends-je aujourd'hui dans un hebdomadaire ?
Les ampoules à incandescence, avec leur filament, celles sur lesquelles on jette l'anathème, étaient une source de chaleur quand les ampoules écolo n'en dégagent pas du tout.
Les ceusses qui ont équipé entièrement leur appartement en ampoules vont compenser en se chauffant plus.
Rémy Prud'homme, économiste, affirme "3 milliards de kWh d'électricité en moins et 2 milliards de kWh de fioul et de gaz brûlés en plus".
Le prix des ampoules : 7 milliards d'euros.
Ça énerve.

mercredi 29 avril 2009

Hadopi et pis c'est tout


Les amateurs de musique n'en ont finalement rien à fiche de cette loi Hadopi qui va substituer à la Justice de simples quidams employés dans les maisons de disques : c'est sur ce point que je m'insurgerai ; car enfin, de quel droit -que cette loi va leur donner !- ces simples citoyens vont ils réprimer les internautes-pirates.
Egoïstement donc, à part ce que je viens d'évoquer, cette loi n'aura guère d'influence sur ma façon de "consommer" la musique.
Que l'on télécharge légalement ou non, la musique délivrée l'est au format MP3 qui vous bousille une œuvre, particulièrement dans les fréquences aigües.
Je continue donc à acheter mes sources de voluptés, en quantité raisonnable, m'efforçant de choisir les meilleures interprétations.
J'acquiers quasi uniquement de la musique dite "classique" que mon oreille ("absolue", paraît-il) ne tolère pas en format "compressé" ; a contrario, le dernier chef-d'œuvre des stars du r&b ou des succédanés de la "StarAc'" ne devrait pas trop souffrir de cette numérisation.
Pour le cinéma, on m'a déjà prêté des films "piratés" dont mon projecteur "up to date" accentue immanquablement les défauts.
De plus, partisan invétéré de la v.o, on a rarement dans ce format batard la version originale avec sous-titres dans la langue de Proust.
Bref, et parce que, disons le, je peux me le permettre ponctuellement (baissez vos prix, ça piratera moins !), j'aime à écouter et voir dans les meilleures conditions possibles et contempler les contenants.
*"Papa" Haydn en plein boulot.

Je suis sorti de chez le disquaire avec une jolie moisson sans écorner mon budget grâce à des bons de réductions que j'avais accumulé ces derniers mois.
Du Haydn : la "Création" dirigée par Karajan (l'un de ses meilleurs enregistrements) et les sublimes "Saisons" conduites par Harnoncourt, version dont un extrait figure sur le CD Diapason qui, chaque mois, aide le mélomane dans la jungle des "sorties" de disques.
Du Schubert : 2 messes (celle en lab majeur et celle en mib majeur) que la (re)visite du beau film de B. Blier "Trop belle pour toi" m'a donné envie d'acquérir.
Toujours de Schubert, "Le chant du cygne" et autres lieder dans leur version de référence, Fischer-Dieskau accompagné par Gerald Moore.
De la musique vénitienne : Vivaldi, Corelli, Torelli, Antonacci, Manfredini et Pez par le "Giardino Armonico" qui ne devrait pas me décevoir cette fois encore.
Enfin, un disque du quatuor Amadeus (des super-stars en ce domaine), avec les quatre "grands", Haydn (quatuor en Do), Mozart (quintette en Do), Schubert(Quatuor "La jeune fille et la mort" et Beethoven (grande fugue en Si et quatuor N° 16 en fa).
Voilà de quoi accompagner mes rédactions de billets pour les jours à venir.

*
Rien à voir : loi des séries, c'est au tour de mon assistante à l'Atelier Musical de séjourner à l'hôpital.
Du boulot en plus, donc.
J'y retourne.

Johnny Harley-Davidson

Mais il a aussi une "pocket bike".
(Voir article précédent).

Blogui boulga

"Cadeau de Noël à la mode par excellence !"

Je m'amuse de temps à autre à éplucher les statistiques qui m'arrivent régulièrement de la maison Xiti, observateurs de sites Internet de père en fils et m'y délecte entre autres de relever les "expressions clés" qui ont permis à des surfeurs de s'échouer sur cette plage (c'est beau comme du Lalanne, non ?).
L'internaute tape sur un moteur de recherche les termes ad-hoc et atterrit ici au petit bonheur la chance.
Il est des recherches motivées comme "sylvian coudene" ou scolaires, comme hier, "coudene sylvian", ou encore "sylgazette", qui sont d'une logique évidente.
Compte tenu de la teneur et de la quantité des sujets, je ne suis guère surpris de retrouver "stephane guillon", "pan bagnat" ou "lalanne et bigard".
Les moteurs moulinent sacrément qui relèvent apparemment chaque mot de ma prose délirante du matin.
Ainsi, le 27 novembre 2007, j'écrivis un magnifique billet intitulé "Cadeau de Noël à la mode par excellence !", guillemets compris car j'avais recopié un titre de page Internet portant sur... les pocket bike, engin très con, sans doute vedette d'un fait-divers à l'époque, sur lequel mon article ironisait, se contentant de reproduire une incitation à l'achat de cet engin stupide.
D'ailleurs, si vous voulez rigoler, l'article est là : clic.
Au grand jeu quotidien des "expressions clés", c'est "pocket bike" qui l'emporte et génère les plus de visites sur cette gazette que je pense rebaptiser "Pocket Bike Gazette".

Tiens, pour voir, comme ça, je crée, juste après ces lignes, un article intitulé, je sais pas, moi, tiens : "Johnny Harley Davidson".
Mes amis, je vais faire exploser les stat's !

mardi 28 avril 2009

C'est terrible !

Je m'aperçois que je n'ai pas "blogué" aujourd'hui !

lundi 27 avril 2009

N'écris pas.


"Les séparés", sur un poème de Marceline Desbordes-Valmore.

Acteurs en action


"Vincent, François, Paul et les autres - Claude Sautet


A côté des "Choses de la vie" de Claude Sautet.
Qu'est-ce-qu'une bonne chanson ?

Fin d'un mythe

dimanche 26 avril 2009

Lalanne et Bigard, même combat !

-Dessin d'Uderzo-

Invités par Ruquier pour l'émission diffusée hier soir, l'amuseur (dont l'expression favorite, comprend-t-on est "je m'en bats les couilles") et le barde gaulois auquel on aurait bien aimé réserver le même sort qu'à Assurancetourix dans les bandes dessinées, ont eu à essuyer les critiques d'Eric Naulleau.
Des deux, Bigard fut le plus habile en une stratégie visiblement bien préparée pour étouffer toute velléité de mise en cause du film dont il était venu assurer la promotion.
Car, après l'échec cuisant de son premier long métrage, il s'agissait cette fois de ne pas se rater.
Lalanne tentait de faire de même mais ne se maîtrisa point et donna le spectacle d'un homme incapable de se dominer, cédant à l'insulte et frisant la violence physique.
Evidemment, sous ces assauts de démagogie consistant à mépriser les "intellos" et des critiques "incompétents", le public de chair et d'os présent sur le plateau tombait dans le piège et Ruquier, dépassé, donnait la désagréable impression d'abandonner son chroniqueur en rase campagne.
Le spectacle donné hier soir laissait un goût étrange en ces temps de "si y'en a qu'ça les démange" et à l'heure où nos voisins italiens se voient dirigés par un homme qui conseille l'achat de meubles Ikéa, pas chers, aux sinistrés des Abruzzes.
Il y a une forte dose de fascisme rampant à vouloir baillonner la critique.
Faut-il rappeler que les plus grands écrivains, les plus grands cinéastes, ont, parallèlement à l'exercice de leur talent, fait profession de critique ?
Des incompétents ?

samedi 25 avril 2009

La gauche socialo-communisse a fait beaucoup de mal.

Départ



La mort de Bernard Haller m'attriste beaucoup.
Humoriste et comédien, jongleur de l'absurde, Bernard Haller dont j'avais vu l'un des spectacles autrefois à Bobino, avait signé un sketch magnifique sur les pensées d'un pianiste de concert interprétant la "Clair de lune" de Beethoven devant un public clairsemé.
Je l'avais rencontré à Genève en 81 quand je participai à l'émission "Chantons français" : l'homme était aussi délicieux à la ville qu'à la scène ou à l'écran.

vendredi 24 avril 2009

Ce soir

jeudi 23 avril 2009

Pizzaiolo

Morphing

Il y en a qui font toujours la même tête sur les photos...

Dati et l'Europe : ça patauge !


Arrivée avec 1 heure de retard à un meeting des jeunes de l'UMP, Rachida Dati s'embourbe dans le nucléaire sous les rires complices de l'assistance.
Vachement européens à l'UMPFN.

Tragique bal des masques

Masque de Beethoven

Il était de tradition avant que la photographie ne fut inventée de prendre l'empreinte des visages pour en réaliser un masque : l'opération était réalisée quelquefois du vivant de la personne et plus souvent sur son lit de mort.
Il y eut un masque de Mozart dont le comte Deym prit un moulage le 5 décembre 1791 peu de temps après le décès.
Plusieurs années après sa mort, sa veuve, Constance, un jour de ménage, fit tomber le masque qui se brisa.
Sa seule réaction fut d'en rassembler les morceaux et de les mettre à la poubelle.
Le masque de Beethoven ne connut pas pareil sort et est encore conservé, nous permettant d'avoir une idée précise des traits du génie de Bonn.
Quant à Schubert, qui eut une vie pourrie entre toutes, personne ne pensa jamais à prendre son empreinte.
Comme le disent Brigitte et Jean Massin dans l'ouvrage consacré à W.A. M., c'est "caractéristique de ces trois destins" !

Un salaud, Salieri ?


Antonio Salieri (1750-1825) fut l'un des plus importants compositeurs et chef d'orchestre de son époque.
Le portrait qu'en fait Milos Forman dans son film (prodigieux) Amadeus reste du domaine de la fiction issue vraisemblablement de la vision déjà romanesque qu'en avait Pouchkine dans sa nouvelle "Mozart et Salieri", vision à l'origine de la rumeur selon laquelle Wolfgang aurait été empoisonné par son concurrent.
Les défenseurs du maestro italien, peu écoutés en leur temps car il fallait que la légende se répande, ont fait valoir que malgré une jalousie "humaine" éprouvée à l'égard du génial Mozart, Salieri n'aura de cesse, après la mort de celui-ci, de faire connaitre au monde l'oeuvre du salzbourgeois auquel il aura rendu quelques services quand le jeune musicien, que l'on dépeint comme dispendieux et un tantinet allumé, avait les plus grandes difficultés à assurer son minimum vital.
Ainsi, il est admis que Salieri "rétrocéda" à Mozart les commandes de deux opéras, "La clémence de Titus" et "Cosi fan tutte".
De nos jours, historiens et musicologues ont fini par faire le tri de toutes les informations disponibles au fil des recherches ; il s'avère que Salieri, compositeur largement sous-estimé car écrasé par le génie de son rival, fut un musicien de grand talent qui fut le professeur, excusez du peu, de Beethoven et de Schubert ; du vivant de Mozart, il fut l'un des rares musiciens en activité à reconnaitre le génie de ce dernier, aux côtés de Joseph Haydn.
Enfin, il fut le seul à assister aux obsèques de Mozart en la cathédrale St Etienne de Vienne, alors que Constance, l'épouse de "Wolfie", elle, n'y assista pas, malade, contrairement à ce que l'on voit dans "Amadeus".

Le film nous montre un Mozart acharné à finir son "Requiem" avant d'expirer.
Historiquement, c'est vérifié et recoupé, il n'en est rien, car c'est l'écriture de "La flûte enchantée" qui requit toutes les forces d'un Mozart épuisé et malade.
En fait, il laissa toutes instructions pour que l'on termine sa messe des morts.
En revanche, l'histoire du "mystérieux messager" qui inquiéta terriblement Mozart tout en lui laissant espèrer une rentrée d'argent bien utile, est exacte : on sait maintenant que le Requiem fut commandé de cette façon particulière par un aristocrate désireux de se faire mousser en prétendant l'avoir lui même composé pour son épouse !
Ce qui est tout aussi romanesque, mais moins efficace, que l'interprétation qu'en donne le beau film de Forman dont le mérite essentiel est d'avoir fait découvrir l'oeuvre du génie à une jeunesse dont la musique dite classique n'est pas la tasse de thé.

Aujourd'hui, on recommence à jouer les oeuvres de Salieri un peu partout dans le monde et à les enregistrer (la "diva" Cecilia Bartoli lui a consacré un album).
Et l'on s'aperçoit que ce n'est pas la "soupe" que certaines bonnes âmes croyaient avoir entendue en d'autres temps.

mercredi 22 avril 2009

Révélation

Audrey, qui n'est pas Gad.

Le titre initial de "Coco avant Chanel", le film d'Anne Fontaine qui sort aujourd'hui était "Coco".
On comprend pourquoi le film a été rebaptisé à la hâte.
J'imagine les erreurs prévisibles aux caisses des cinémas :
- 2 places pour Coco, s'il vous plaît !
- Euh, avant Chanel ?
Sourions.

Soi dit en passant.

Zemmour (Eric de son prénom) est vraiment l'homme que l'on aime haïr.
Ce journaliste-chroniqueur est assez intelligent pour comprendre que c'est le rôle qui lui est dévolu dorénavant sur les ondes de toute nature.
Eric (nom : Zemmour) sévit notamment chez Laurent Ruquier où il lui arrive (et même souvent) de déstabiliser des personnalités de la majorité (la Morano, par exemple).
L'autre soir, E.Z. fut même excellent, je l'affirme, face à Fadela Amara, la mettant face au paradoxe de sa situation au sein de ce qu'elle appelle un "gouvernement d'ouverture" qui ne dupe plus personne, sauf elle apparemment.
Alors, dans cette République, on peut détester Eric Zemmour au point d'attendre avec impatience son apparition hebdomadaire en défouloir salutaire.
Mais on protestera de toutes nos forces quand un "rappeur" commet un texte* recélant un véritable appel au meurtre.
Au pays de Beaumarchais, ça craint.

A force de juger nos gueules, les gens le savent, qu’à la télé souvent les chroniqueurs diabolisent les banlieusards, chaque fois que ça pète on dit qu’c’est nous, j’mets un billet sur la tête de celui qui fera taire ce con d’Eric Zemmour».

mardi 21 avril 2009

Dîner

The Godfather, my God !

Restauré et remastérisé en HD sous l'autorité du réalisateur lui-même, Le Parrain, vu hier soir en Blu Ray permet une redécouverte totale du film (le "Parrain2" a bénéficié du même traitement, le "3" étant seulement remastérisé) de Coppola, chef-d'oeuvre incontestable qui, près de 40 ans après sa sortie, et ainsi lifté, n'a pas pris une ride.
F.Ford Coppola a voulu que son oeuvre soit vue en 2009 comme ont pu la voir, à l'époque, les spectateurs des salles de cinéma.
Le résultat est tout bonnement stupéfiant :

DVD

Blu Ray

samedi 18 avril 2009

Eloge de la côte de veau

Côte de veau, version normande.

Il faudra acquérir une côte d'un veau fermier élevé sous la mère ; s'il vient du Limousin, ce sera parfait.
Vous pourrez la déguster "nature", accompagné de bonnes pommes de terre coupées en quartiers grossiers (des "agatha", ce sera super) ; dans un peu d'huile d'arachide, vous aurez fait fondre une bonne noix de beurre ; vous y déposerez votre côte de veau quand le beurre moussera.
Vous saisirez la viande, à feu vif, 4 minutes de chaque côté (vous salerez au moment de retourner la bête), puis 1 petite minute à feu doux.
Ensuite, vous réserverez un instant sur un coin du fourneau pour que les chairs s'assouplissent.

Vous pouvez choisir la version normande : quand votre viande se repose doucement non loin du feu, vous faites revenir des champignons puis vous ajoutez de la crème liquide (légère, pour moi !) : quand votre crème est à consistance vous remettez un instant votre côte en l'arrosant de votre sauce, mais brièvement

Dans les deux cas, c'est tout bonnement succulent.
Bon appétit.

Et bon weekend.

Le pélerinage de Ruquier


Après quelques années passées en surface, Laurent Ruquier descendait hier soir au Caveau de la République où il fit naguère ses débuts parisiens.
Fidèle, Ruquier avait rendu un bel hommage à Gaby Verlor sur Europe 1 lors du décès de celle qui me précéda au piano du Caveau.
Visiblement venu d'un pas hésitant, Laurent s'est dit enchanté de sa soirée au cours de laquelle il s'est bien marré, a-t-il dit.
Il est bien tombé : un public jeune et survolté réservait un accueil brûlant aux artistes, et notamment à Fromet, bissé.
Dans la loge (certainement l'une des plus petites de Paris), Ruquier nous a parlé de ses débuts au Caveau et de l'accueil glacial des "vieux de vieille", toujours circonspects, voire hostiles, lors de l'arrivée d'un "petit nouveau".
Il a évoqué sa première rencontre, épique, avec Laurent Gerra ; lequel, lui aussi, fit un tour par la scène du Caveau en ses années de noviciat.
J'avais rencontré Ruquier à deux reprises, lors d'une émission avec les "Voilà !" co-animée avec Ardisson, et un peu plus tard lorsque j'accompagnai Dany Mauro dans un show télévisé dédié aux animateurs.
Gentil, réservé (ou maladivement timide ?), simple, le garçon est attachant.
C'est aussi un grand professionnel.



A écouter tout en s'esclaffant de cette image animée.

vendredi 17 avril 2009

Mur, Paris 11ème

Sur le mur, "Entre-nuit" par Joan Ayrton

Animal de compagnie

Sobriété

Ce rouge en toile de fond agaçait un tantinet, non ?

Faut pas se fier...

Quand, dans cette version anglo-saxonne de la "Nouvelle Star", la candidate annonce qu'elle veut devenir "chanteuse professionnelle", ça ricane sec.
Et puis...



En savoir plus sur Susan Boyle : clic ici.

"Veuillez excuser mon fils..."

Non, je n'ai pas publié hier et vous m'en voyez confus.
Mais pas besoin d'un mot des parents pour m'excuser.
Comment voulez-vous que se déroule normalement une journée qui commence par le martèlement de la voix de Michèle Alliot-Marie dans la radio qui réveille ?
Je me souviens d'une vanne d'Edmond Meunier qui, déjà, à l'époque, disait : "elle, quand elle passe à la télé, j'ai envie de gifler le poste !".
Se lever au son d'un clairon ministériel de ce type entraîne des conséquences néfastes qui se font sentir tout au long de la journée, dont la plus importante : l'organe vocal métallique s'est insinué en votre oreille interne, tel un acouphène, et ne vous lâchera plus jusqu'au soir.
Les propos assénés sèchement, mécaniquement, sont à l'aune du personnage et de la politique qu'il défend : "la" ou "le" ministre (on l'appelle comme on veut, indifféremment, dit-elle !) nie le caillassage, à Strasbourg, de manifestants par des CRS, faisant s'étrangler au passage Thomas Legrand (journaliste politique) qui lui rappelle que la vidéo de l'acte lapidaire a largement été diffusée sur la toile.
Et là, "la" ou "le" ministre de se stupéfier, je résume : "ah bon, une vidéo ? quelle vidéo ?, l'ai pas vue, meuha !".
S'ensuivent des félicitations aux forces de l'ordre, exemplaires, et un rappel de la grande idée du siècle que vient d'avoir "la" ou "le" ministre, c'est comme on veut, à savoir l'interdiction des cagoules dans les manifestations.
Je tremble d'avance pour le petit garçon de froid pays, égaré rue de la République (y'en a forcément une dans le patelin) au beau milieu d'une manif.
Juste avant de sortir de son chaud cocon familial, il a entendu la sempiternelle injonction maternelle : "mets ta cagoule, on se les gèle !".

Il y a en ce pays un antisémitisme d'extrême-droite, mais aussi un antisémitisme rouge qui s'exprime de diverses manières ces temps-ci, et souvent ça schlingue.
Ca s'exprime contre des personnalités de ce que certains appellent la "fausse gauche" en détenteurs de la vérité vraie, et c'est chose toute banale en notre douce France : des Blum ou des Mendès-France en firent autrefois les frais, ce dernier, certainement l'un des plus grands hommes d'état du XXème siècle, renonçant à se présenter à la présidentielle, disant que "jamais les français n'éliront un juif".

Les officiers SS à la tête des "Einsatz gruppen" qui entreprirent en 40 et 41 de "nettoyer" les pays baltes de leurs juifs, exterminant de façon barbare mais méthodique des centaines de milliers de femmes, d'enfants, de vieillards, n'étaient pas des soudards incultes.
On y trouvait des docteurs en droit, des philosophes, des universitaires de toutes disciplines, de fins lettrés, des mélomanes raffinés...
Ils organisèrent le plus grand massacre de l'histoire en favorisant cette "dilution des responsabilités" qui fait que chacun peut dire "j'ai obéi à un ordre, je n'y suis pour rien".
Dans leur barbarie, ils entraînèrent des lituaniens, lettons, roumains et autres ukrainiens en rupture de front, ennemis de l'URSS, des soudards imbibés d'alcool qui paticipèrent allègrement à l'ignominie, à l'indescriptible.
Quand j'ai lu "Les bienveillantes" de Jonathan Littel,qui traite précisément de ces faits, je n'en crus pas mes yeux.
Et hier soir, le document de France 2 sur ces "einsatz gruppen" me mettait en face d'une réalité indéniable (et pourtant, il existe des "négationnistes" !).
Bon, ça met pas dans les meilleures conditions pour s'endormir du sommeil des justes, mais je vous conseille vivement, si vous avez loupé la première partie, de regarder la seconde jeudi prochain.

Tout cela pris en compte, je ne suis guère étonné que beaucoup de nos concitoyens juifs aient une trouille bleue, jusqu'à la paranoïa parfois, de l'antisémitisme.
Ils sont tout excusés.
Et vous m'excuserez pour les images pas jolies qui illustrent ce billet.

mercredi 15 avril 2009

Babette s'en va-t'en guerre.

Depuis le début de la matinée ma tête résonne (sans raison) de la musique (de Bécaud !) de ce nanar improbable qui ne vaut que par la prestation drolatique de l'irremplaçable Francis Blanche.
Film oublié dont je n'ai trouvé que la bande-annonce américaine :



Et cet extrait avec Blanche :

C'est les vacances, Pascal !

Terreur dimanche après le bain que je m'autorise une fois par semaine, quand j'allume ma télé à l'heure des informations. J'y apprends le drame de cet homme, victime d'un infarctus, décédé après qu'on l'ait refusé aux urgences de la bonne ville de Troyes. Son épouse raconte comment, son mari se plaignant d'une vive douleur à l'épaule (je sais maintenant combien c'est caractéristique), elle l'a conduit jusqu'à l'hôpital, en ce service saturé où le personnel est débordé. On me disait hier, en milieu hospitalier d'ailleurs, que le simple fait de l'évocation de cette douleur, précisément, aurait dû faire de l'homme un cas prioritaire ! Ressortant des urgences pour aller vers la "maison médicale" où l'avait dirigé, le monsieur s'est assis pour s'effondrer peu après, toujours selon le témoignage de sa femme. Des sueurs rétrospectives me viennent quand je pense à cet homme, à Dan, qui fut l'un de mes meilleurs amis, ou à Michel Berger qui n'eurent pas la chance que j'ai eue il y a peu de temps (et ma "présence d'esprit" ?).

Minou, minou, minou...

Après ce début de soirée angoissant, pour me détendre, j'ai regardé Le chat, de Pierre Granier-Deferre, film de 71 avec le couple Signoret/Gabin, au sommet. Tu parles d'une détente ! C'est adapté (par Pascal Jardin) d'un roman éponyme de Simenon qui observe la déliquescence d'un couple vieillissant dans un quasi-huis clos oppressant. C'est ce que l'on appelait à l'époque la "nouvelle qualité française". C'est toujours excellent. Quand même.

Avec 74% (si !), la personnalité politique préférée des français est Jacques Chirac. On verra par ailleurs, dans mon fourre-tout de la semaine dernière, ce que j'en pensais prophétiquement. On en rira. On en pleurera sans doute, la consolation venant de la place de Nick, loin derrière avec 41%.

Sinon, grand beau temps sur Paris aujourd'hui et 22° annoncés.
En période de vacances pasquales, c'est un cadeau.
Et je vous prie de m'excuser pour le titre, complètement idiot, de ce billet d'humeurs.

2x52

Le 104 pendant les travaux (photo Ivy Paris)

Le Cent Quatre tel quel, bois, verre, métal... (photo fluctuat.net)



La Villa Arpel (photos sylgazette)

C'était lundi de Pâques, un de ces jours fériés dont on ne sait vraiment que faire ; le temps fut hésitant une bonne partie de la journée puis se décida à nous réchauffer le temps d'une ballade à
Girard Land (du nom de l'adjoint à la culture), ce "fameux" 104 (Cent Quatre), ancien siège de Pompes Funèbres de Paris transformé depuis peu en "lieu de toutes les cultures" (j'adore ce genre d'expression !).
Les vastes bâtiments (39000 m2 !) ont été entièrement réhabilités, les architectes donnant priorité à l'espace et à la lumière qui par beau temps les pénètre grâce à de larges verrières.
Le but était d'apprécier de-visu la reconstitution de la villa Arpel (voir un peu avant, le billet "La villa de mon oncle") qui sert de cadre au film de Jacques Tati.
Une petite foule s'y pressait donc lundi, plutôt familiale, circulant "y'a rien à voir" sitôt la maison photographiée sous toutes ses coutures, tant l'offre en ce lieu reste des plus restreintes, même si, selon certaines sources, les pizzas (je francise) du camion sont à tomber.
En attendant que le lieu s'anime, c'est déjà ça.

mardi 14 avril 2009

lundi 13 avril 2009

O.S.S. 117 revival !





La villa de "mon oncle".

"Mon Oncle" de Jacques Tati (1958)

Au Cent-Quatre, immense (et lugubre ?) lieu d'expositions et de manifs culturelles en tous genres, on peut voir reconstituée la villa "Arpel" du film "Mon oncle" de Jacques Tati.
Auquel la Cinémathèque Française rend actuellement hommage.


La Villa Arpel reconstituée.
-Photographies de Benoit Fougeirol-

samedi 11 avril 2009

mercredi 8 avril 2009

Désolé, sorry, oops.


Le film de Tavernier (voir article précédent) sort mercredi prochain 15 avril et non aujourd'hui.
Depuis quelques semaines, c'est fou comme j'ai perdu la notion du temps.
En attendant, on peut sans crainte aller se dérider à une comédie française qui, paraît-il, nage bien au-dessus des "Coco" et autres "Cyprien".
Ça s'appelle Erreur de la banque en votre faveur ; il y a Darroussin et Lanvin et (en spécial copinage) Frédéric Bouraly et Tatiana Gousseff, deux ex-Voilà !

mardi 7 avril 2009

Demain mercredi :

Plus d'infos sur ce film

Y'a que les imbéciles...

... qui ne changent pas d'avis.
On peut, si l'on n'est pas obtus, lire le discours à Dakar de "la dinde", "la cruche", "la bécassine" et se faire ensuite sa propre opinion.
On trouvera sans doute que ces qualificatifs sentent un peu la bouse.

"Tout à leur désir de plaire à Nicolas Sarkozy (et/ou à son conseiller spécial Guaino), des ministres ont cru bon de dire que ce passage-là était "irresponsable" ou "très démagogique".

Mais qui sont donc les irresponsables et les démagogues dans cette affaire?

Oui, Ségolène Royal avait peut-être une arrière pensée politicienne en allant en Afrique; oui, elle cherche sûrement à surfer sur la vague Obama, elle, la "fille d'Afrique", comme elle dit.

Mais, sur le fond, ses paroles étaient justes.

Lisez, donc (...) et jugez par vous-même."

(Vincent Jauvert via nouvelobs.com)

C'est là : cliquer

De Dylan à Ségolène

Dylan est à Paris.
Non, il ne s'agit pas d'un mouflet que ses parents ont affublé d'un prénom "à la mode" qui fait ringard dès la première dent.
C'est bien le chantre de la protestation des années 60/70, l'homme aux 45 albums qui se produit dans la capitale.
Évènement considérable.
*
La "dinde", "Bécassine", "cruche", défraye encore la chronique en demandant publiquement pardon pour les propos de Sarko au Sénégal qui avaient même gêné Kouchner lorsqu'ils furent prononcés en juillet 2007.
Les africains l'ont ovationnée.
Mais un africain, n'est-ce-pas, "ça n'est jamais entré dans l'histoire..."
Pour une fois, tout le PS applaudit.
Moi aussi.
Et je dépose dans cette gazette, l'image d'un grand homme :

Aimé Césaire (1913-2008)

Comment remporter 8 Oscar (R)

En haut des marches, Audrey Hepburn précède Rex Harrison

Meilleur acteur (Rex Harrison), meilleure direction artistique, meilleur second rôle (Stanley Holloway en père d'Eliza) meilleurs costumes (Cecil Beaton), meilleur réalisateur (Georges Cukor), meilleure photo, meilleure musique, meilleur son et, enfin, meilleur film...
En 1964, My Fair Lady raflait la mise sans que son actrice principale (Audrey Hepburn) soit récompensée (mais elle l'avait eu pour "Diamants sur canapé").
Par honnêteté, et malgré l'admiration que je lui voue, force est de constater que Miss Hepburn surjoue quelque peu les scènes où Eliza n'est encore qu'une petite fleuriste mal embouchée, dotée d'un épouvantable accent "cockney" (l'argot londonien).
Dans la seconde partie, Audrey redevient l'icône que l'on connait, purement sublime.
Pour l'anecdote, on avait jugé que Julie Andrews, qui avait créé le rôle à Broadway n'était pas assez connue du grand public international pour l'adaptation à l'écran.
Cette dernière allait "exploser" quelques mois plus tard avec 2 films qui firent courir les foules : Mary Poppins et La Mélodie du bonheur (The sound of music).
Quelques années plus tard, après le flop retentissant du pourtant excellent "Star" de Robert Wise, Julie Andrews trouvera un rôle à sa mesure dans un "Victor, Victoria" inoubliable.

L'atroce mysoginie du professeur Higgins, joué dans My Fair Lady par Rex Harrison, oscarisé, en justification de son personnage de célibataire endurci, résonne aujourd'hui de manière déplaisante.
Le film de Cukor reste un livre d'images agréable à regarder, les orchestrations de Previn habillant magnifiquement les quelques standards qui ponctuent cette comédie musicale tout de même assez datée.

Le ciel serein d'Espagne...



Et non, ce n'est pas Miss Hepburn qui chante dans le film, ou très peu : elle est doublée la plupart du temps par Marni Nixon !

lundi 6 avril 2009

Etre et avoir été

Regretter Chirac ?


Vous savez comment c'est dans ces émissions du dimanche qu'anime monsieur Drucker depuis que nous sommes nés (ou presque, pour les plus vioques) : pour l'invité(e) dans la loge, il y a des fleurs et du champagne, on se presse autour du buffet de la maison Potel et Chabot, Michel fait le tour de ses hôtes avec un petit mot pour chacun ; même s'il ne vous a jamais rencontré de sa vie, il sait que vous avez passé votre brevet le 19 mai 1972, que vous avez un grain de beauté sur la fesse droite, et tout et tout.
L'ambiance est donc de chaleureuse convivialité car il faut que la vieille dame installée dans son canapé devant le poste, ressente la quintessence de ce rendez-vous dominical convenable où même Besancenot, si habile, passe pour un aimable centriste pavé des meilleures intentions.
L'autre jour, c'est Mâme Aubry qui s'y collait ; et tout fut fait pour que la Maire de Lille, que d'aucuns disent austère en clone de Jospin, révèle qu'en fait elle est une boute-en-train de première, une meneuse de revue à côté de laquelle Florence Foresti fait figure d'employée des pompes funèbres.
Et la voilà se laissant aller à des confidences dont celle qui court le Net depuis : Martine regrette Chirac !
Micros et caméras étant impitoyables, on ne retiendra que ça du passage où l'ex-Ministre de l'emploi précise quand même qu'elle eut, en temps de cohabitation, des échanges musclés avec l'ancien président.
Mais ne lui jetons pas la pierre : qui n'a proféré, ulcéré par les différentes sorties de l'hôte actuel de l'Elysée, la phrase "il va finir par nous faire regretter Chirac !".
Phrase de dépit, de colère et d'amnésie mêlées, tant il est peut-être utile de rappeler à quel point le corrézien installa à la Mairie de Paris un "système" pour le moins autocratique, usant de procédés que la Justice eut à condamner.
Certes, les boucs émissaires tombèrent en première ligne, et "Supermenteur" ne fut inquiété que très très vaguement, dûment protégé par des textes de loi qu'il eut la précaution de faire voter.
On se souviendra aussi de la reprise des essais nucléaires français à cause desquels des centaines d'habitants de la Polynésie qui habitaient dans le coin furent irradiés, avec toutes les conséquences que ça implique, état de faits que l'Etat vient tout dernièrement de reconnaître, consentant, enfin, à leur octroyer une indemnisation.
Ceci n'étant qu'un exemple des ravages de la politique chiraquienne, tout au long de 12 ans (oui !) au sommet de l'état, on n'aura aucun mal à dresser la liste des faits d'arme de notre amateur de Corona.
Bien que tenté par cette nostalgie-Alzheimer en cette période où le pays est gouverné de la manière la plus odieusement cynique qui soit, on fera le point avant de proférer cette petite phrase badine d'apparence mais lourde, si "relou", quoi .

Sinon, la "cruche", la "dinde", la "bécassine" (et j'en passe) a encore fait entendre sa voix ces derniers jours.
Et elle, on l'entend.
"Incontournable" a dit Hamon.
Ben ouais.