Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 30 novembre 2010

Légende

Ciao, signore Monicelli !

A 95 ans, Mario Monicelli, atteint d'un cancer, s'est jeté par la fenêtre de sa chambre d’hôpital.
Si l'on ne doit retenir qu'un film de sa brillante carrière en maître de la comédie italienne, c'est évidemment "Le pigeon" (I soliti ignoti-1958), hilarante histoire d'un "casse" raté par une équipe de bras-cassés, avec Mastroianni, Gassman, Salvatori, Toto et l'une des premières apparitions de Claudia Cardinale mise à l'abri de la concupiscence masculine par un frère possessif.
Drôlissime, inoubliable.





Evolution (?)

lundi 29 novembre 2010

Amour éternel I Ville éternelle

Dans son magnifique "Journal intime" (Caro diario - 1993), Nanni Moretti partage avec le spectateur son amour de la ville éternelle, en déclaration simple, sobre, émouvante :

Interrogez l'avenir !



samedi 27 novembre 2010

Plus moderne que Bach, j'vois pas.


Plus inspiré que David Fray, c'est rare...

Fantômes

- S. Larenkov -

Avec l'aide de Photoshop, Sergeï Larenkov a fait surgir des fantômes de la deuxième guerre mondiale au détour des rues de Prague, Vienne, ou Berlin.
Etonnant, non ?




Oui, Delon fut

vendredi 26 novembre 2010

BBC PROMS in LONDON

Ça, c'est du Rachma !

jeudi 25 novembre 2010

Neige fondue...

Episode météo intéressant cet après-midi :


"Votez à droite !"

Ce sont ses derniers mots avant d'emprunter l'escalier qui le remonte à la surface.
Ces deux soirées nous ont permis de voir de près ces maires de France venus en foules au spectacle, des élus locaux de communes de tailles différentes, dont beaucoup administrent de petits villages de la France profonde.
Tel celui qui nous quitte avec ces mots (il peut s'accrocher !) après une discussion autour du bar avec Gustave Parking et Paul Adam, au cours de laquelle il déplore, venant d'élus de la république, les sifflets accueillant l'arrivée de Sarko sur les lieux du congrès.
C'est, dit-il, "indigne du respect que l'on doit à la fonction".
Je luis fais remarquer que c'est le président lui-même, de par son comportement, a discrédité la fonction, et que jamais des Maires de droite n'auraient accueilli ainsi un Mitterrand.
Ce maire d'un petit bourg aveyronnais, sympathique au demeurant, n'en démord pas, ancré dans ses bottes estampillées UMP.
Je tempère en disant qu'en démocratie, il est normal qu'il y ait une droite et une gauche, une majorité et une opposition qui doivent se parler.
Ce n'est certes pas le futur ex-chef de l'état qui contribue à la sérénité du débat public.
Dans ce cas, inédit, on peut expliquer les sifflets d'accueil.
C'est lui qu'a commencé.

Sarko devant les Maires de France

Pensées profondes

Finalement, l'abstinence c'est formidable : 
il n'est plus nécessaire de repasser ses caleçons.

Pipi room

mardi 23 novembre 2010

Branduardi


On était dingues de cet album du troubadour italien.
La vidéo est de mauvaise qualité; pas la chanson; pas le chanteur; pas l'émission.

Sardines aux chandelles

Alors là, c'est le billet du mois...

Je fais une consommation immodérée de sardines en boîte.
Quand je rentre du théâtre, vers les onze heures du soir, petite fringale à l'estomac, je peux atteindre le Nirvana en dégustant des sardines amoureusement disposées sur des tranches de pain de campagne grillé tartinées au préalable de beurre salé.
C'est presque devenu un rituel.
Faut savoir que je n'ai guère le temps de prendre un en-cas si j'ai un cours à l'Atelier avant de rejoindre le Caveau.
Je suis devenu un vrai spécialiste ès sardines.
Ainsi, je peux vous dire que les meilleures proviennent de St Gilles Croix de Vie Label Rouge, des vraies grosses sardines au goût subtil qui donnent envie de chanter le Hisse et Ho popularisé par Hugues Aufray quand leur fumet délicat vous saute aux narines après dégoupillage.
Celles-là :
De temps à autre, je fais une razzia au Monop' du coin et emplis mes placards des précieuses petites boîtes.
Normalement, les vrais amateurs le savent, on les conserve pendant des années en prenant soin de retourner la boîte tous les 6 mois pour qu'elles se gorgent d'huile.
Pour moi, c'est facile : je fais accorder mon piano deux fois l'an.
Je sais que c'est le moment de retourner mes boîtes.


Je mets un lien ci-après vers une recette de rillettes de sardines que j'ai testée personnellement et qui ravira vos invités à l'apéritif.
Comble du raffinement, vous servez vos rillettes dans l'écrin d'origine.
Merci qui ?


Rillettes de sardines de "zizoucuisine" (ça s'invente pas !) : clic

Tiens, voilà qui m'inciterait presque à acheter une voiture Fiat* : 

* Même si ce ne sont pas des sardines, je m'en fiche : du moment que c'est joli...

Quelque chose en moi de Vénétie



Photos (c) SylGazette - Tous droits réservés pour tous pays y compris Nice et la Principauté de Monaco.

Cadeau exceptionnel

La SylGazette (Marque déposée, TM, R, (c) et le reste)
vous offre
un grand moment
de bonheur.
Non, 
la comédie musicale française
n'est pas "out".
Messieurs de Broadway,
allez vous rhabiller !



Désolé, je n'ai pu me résoudre à classer ce billet dans la catégorie "Musique".

lundi 22 novembre 2010

Mécaniques

Coulisses

Je comprends que les amis qui nous rendent visite au Caveau de la République soient étonnés : de la qualité du spectacle où se révèlent tant de talents, mais aussi de l'ambiance qui règne hors-scène.
L'équipe du Caveau, avec ses "piliers", Paul Adam, Gilles Détroit, Olivier Perrin et leur pi'animateur, c'est comme une famille; il y a comme une sélection naturelle qui fait que certains artistes, connus ou non, s'intègrent avec plus ou moins de facilité.
Les "grosses têtes" ou ceux qui vivent dans l'illusion d'une gloire éteinte depuis longtemps, ne s'y sentiront jamais à l'aise; c'est une sorte de société égalitaire : il suffit d'avoir du talent, de l'humilité, d'aimer la vie et les gens (même "de droite") pour s'y sentir bien au chaud.
Il y a toujours une bonne bouteille à déboucher, des vannes qui fusent, des explosions de rire, des engueulades en parenthèses sur le sujet qui fait l'actu, un antisarkozisme en dénominateur commun et des déchirements entre "les gauches".
Ici, la proximité est de mise avec les spectateurs qui peuvent s'accouder au bar avec les saltimbanques et sont heureux de cette chaleur communicative.
Gaspard Proust (en "guest" jusqu'à la fin du mois) y chambre Frédéric Fromet : sa jeune gloire n'atteint pas le "cavisme" de "l'humoriste le plus prometteur de sa génération" comme on dit dans les magazines; s'il vient nous retrouver dès qu'il en a l'occasion, ce n'est certes pas pour y glaner quelques cachets.


Dès demain, on vogue en plein(e) maires : chaque année, de nombreux édiles en congrès à Paris viennent au Caveau pour se détendre (d'autant que demain, Sarko, qui a boudé, l'an dernier, fera un discours au congrès).
Les maires UMP devront être dotés d'un bon sens de l'humour !


On ne doute pas qu'ils en aient si on lit leur programme (copie conforme) :
19H90 Réception des maires par Bertrand DELANOE à l’Hôtel de ville de Paris


Hé, mes Maires, soyez pas en retard, on commence à 19h90 nous aussi !



Vouououou (c'est le vent), Marine est là !


Les Problèmes d'intégration de Marine Le Pen
envoyé par franceinter
Par Sophia Aram (et à voile...)

samedi 20 novembre 2010

La Mouche

D'après David Kronenbourg.
Déconseillé aux personnes sensibles.

vendredi 19 novembre 2010

Les différences culturelles


A mon avis, cette photo devrait faire parler d'elle...

Un cadeau au Caveau

Je grommelais intérieurement hier soir, ce qui est complètement idiot, d'ailleurs, car le grommellement est, par définition, parfaitement inaudible.
J'aurais donc pu grommeler extérieurement en toute tranquillité.
C'est toujours quand on reçoit au théâtre la visite de quelqu'un qu'on aime que le public est mou-mou.
Jeudi de la semaine dernière, c'était exactement le contraire : déjà, il y avait plus de monde; on avait ouvert les rideaux qui cloisonnent la salle; le public était des plus chaleureux.
Non, hier, c'était plutôt "je rirote".
Heureusement, en présence lumineuse, il y avait Chantal Lauby, son sourire et sa simplicité.
C'étaient des retrouvailles comme si on s'était quitté la veille.
Oh, bien sûr, nous nous sommes assagis du mieux possible, sans céder, l'un et l'autre, à l'embourgeoisement.
Dîner en tête à tête, nems, vapeurs, bière chinoise, souvenirs de frasques d'antan, regards quelquefois caustiques sur le présent, les médias, la télé bien sûr...
Et moi, tellement touché par tant d'amour maternel, j'ai écouté "Apprends-moi" de Superbus (si !).
Et alors ? Je suis jeune !

Apprends-moi :clic

jeudi 18 novembre 2010

Ils sont joueurs, ces députés !

Accueil-bizutage d'un nouveau ministre, le gentil Frédéric Lefebvre, pour sa première intervention à l'Assemblée :

Léaud, acteur historique


Parce qu'il a un phrasé en décalage, hérité de son "père-mentor" François Truffaut, on a pu dire que Jean-Pierre Léaud "joue faux".
La révélation des "400 coups", où il crevait l'écran, a été Antoine Doinel dans 5 films du cinéaste.
Il tourna avec Godard, Bertolucci, et continue de mener une carrière en exigence.
Dans la mémoire collective, il reste le "petit Antoine" bouleversant du premier grand succès de Truffaut.
Filmographie : clic

A Cannes, en 59, entouré (excusez du peu !) de J.Cocteau, F.Truffaut et, à droite, E.G. Robinson ("Mr Scarface")

Truffaut "bluffé" lors du casting :



- Domicile conjugal (1970) -




Un pédagogue

Jacques Rouvier, pianiste et professeur au CNSM va bientôt prendre une retraite bien méritée, après avoir formé quelques remarquables représentants de la nouvelle génération de pianistes.
C'est une perte pour l'enseignement de la musique en France.
Ici, extrait d'une "masterclass" à Pékin.

mercredi 17 novembre 2010

Les jolies colonies de vacances

Ayant à escorter 30 gamins jusqu'à la Cité de la Musique pour une visite commentée, je suis dans l'impossibilité de bloguer aujourd'hui.
Dommage : j'avais tout plein de super sujets; notamment un commentaire sur l'intervention télévisée de Sarko que je n'ai pas vue; mais "il" m'est apparu en songe prémonitoire la nuit précédente.
A demain.

mardi 16 novembre 2010

Offrez-vous une "Potiche" !

C'est avec une certaine méfiance qu'on se glisse dans la salle obscure pour se taper d'abord vingt longues minutes de pub : c'est ça, ou, vu l'affluence ce samedi après-midi, on est bon pour le premier rang.
L'assistance est disparate : familles de provinciaux en goguette pour le "pont" du 11 novembre, couples d'âge respectable, garçons sensibles, étudiants plutôt habitués aux films slovènes en noir et blanc du Quartier Latin (mais bon, Ozon, c'est jamais nul), un "panel représentatif", quoi, de la population...
Dès la scène d'ouverture tombent les a-priori : elle nous montre une Catherine Deneuve en jogging baguenaudant dans une nature disneyenne où ne manque que Bambi, drôlissime et attachante en femme de PDG, en bourgeoise-type des années 70.
On se prend à penser que, si le féminisme est passé par là, ces femmes-là n'ont guère changé.
La virtuosité de François Ozon, dans cette adaptation cinéma de la pièce de Barillet & Grédy où explosa, jadis, l'immense Jacqueline Maillan, réside, notamment dans l'utilisation en ironie des stéréotypes liés à cette époque dite "libérée", où les Ministres de Giscard (à l'Intérieur notamment) tentaient de redresser la barre contre le vent de liberté jailli de mai 68 et ce, en paradoxe, malgré les avancées indéniables dues à Neuwirth (la pilule contraceptive) ou, plus encore, à la légalisation de l'avortement obtenue contre les conservateurs par Simone Veil.
Le film, s'il provoque maints éclats de rires tout au long de la séance, est plus grave qu'il n'y parait, pour ces raisons sans doute, même si elles ne sont évoquées qu'au détour d'un (brillant) dialogue.
Pour le reste, on jubile tout au long de la projection de la manière dont l'époque est ici mise à l'écran : rien n'a été laissé au hasard, ni les décos outrancières des intérieurs bourges, ni les fringues hésitant entre "minets (ttes)" et "beatniks".
Cependant, et c'est à mettre à l'actif d'un Ozon soucieux de ne point trop en faire, rien n'est appuyé en lourdeur : c'est par des détails infimes (un téléphone, une bagnole), par petites touches, qu'il fait appel à la mémoire collective.
Le tour de force, c'est de concerner un public qui a vécu cette période (j'en suis) et de la montrer à une jeunesse d'aujourd'hui qui regrettera toujours de ne pas l'avoir vécue.
Le scénario, né du théâtre de boulevard, le bon, celui qu'on savait faire à l'époque d'"Au théâtre ce soir", genre aujourd'hui tombé dans une pitoyable médiocrité, est imparable, qui sait raconter une histoire qui se déroule sur fond de conflit social, en cette période où la "lutte des classes" faisait encore rage.
Ainsi, ce conflit entre possédants désireux de ne rien lâcher et ouvriers voulant tout et tout de suite était l'essentiel de "l'actu" interne du pays, à côté de laquelle les petites révolutions lycéennes et corporatistes d'aujourd'hui font pâle figure.
La métamorphose du personnage jouée par "la Deneuve" tout au long du film, projetée par un hasard bienvenu sur le devant de la scène sociale, est la "mécanique" essentielle de ce scénario, réussie au-delà des espérances.
Ozon fait de son film "de divertissement" un objet de réflexion, glissant ça et là quelques allusions au sarkozisme, pseudo-idéologie de rupture qui triompha le 6 mai 2007 de 20 h (les résultats) à 21 h (le Fouquet's), mais je m'égare...
Il y a donc une bonne histoire et des acteurs fichtrement à leur place : Deneuve à son meilleur, Depardieu en député communiste (pincez-vous !), Luchini en PDG despotique, seul, oh si seul, Judith Godrèche, leur fille, plus à droite tu meurs, et, sans doute la révélation (à 30 ans, après tant de bons films !) d'un Jérémie Rénier en évasion du cinéma des frères Dardenne, formidable en fils de famille-petit minet, revêtant les costumes bcbg et les postures étudiées d'un Clo Clo, alors idole des familles populaires et des jeunes filles en fleur.
Enfin faut-il redire combien on aime Karin Viard, une fois de plus parfaite en secrétaire-modèle harcelée ?
Pas une seconde de lassitude pendant que la toile s'allume de couleurs qui font penser au cinéma français dit "du samedi soir" des 70's, celui où l'on partageait les larmes d'Annie Girardot, les facéties de Pierre Richard (et de Depardieu, déjà !) ou les minauderies de Mireille Darc.
Exploit encore, Ozon ne lâche rien de ce qui fait son "style", la place qu'il occupe dans le paysage cinématographique français, à part, et les adeptes, eux, verront que cet opus n'est pas si éloigné des sulfureux "Amants criminels" ou de "Sitcom", même s'il se pare parfois des atours de "Huit femmes".
Doté d'une bande-son sur le mode ravivant le souvenir (judicieux choix que celui d'Il était une fois), d'une musique originale ad-hoc, plus, en cadeau final, une belle surprise que je ne dévoilerai pas,  "Potiche" est un cadeau au (grand) public.
Chapeau bas.

J.Godrèche, J.Rénier, C.Deneuve, Karine Viard

"Mal aimé, je suis le mal-aimé"...

Heureuses retrouvailles ?
Cette image suit une scène très "Hitchcock-Kim Novak" en fort beau clin d'oeil.


Ça va nous faire des vacances !

Depuis le temps qu'il attendait ça, le pitbull Lefebvre est enfin au gouvernement.
C'est certainement la meilleure nouvelle concernant ce remaniement de fermeture : il l'ouvrira moins à tout propos, comme c'était le cas quand il était porte-aboiements de l'UMP.
Là, (enfin crois-je) il lui faudra bosser.
Nota : pas de photo de l'impétrant; je vous aime trop pour ça.


(c) Disney (pas plaisanter avé le copyright)

lundi 15 novembre 2010

Villepin : sonate d'automne

Dominique de Villepin, c'est une sonate de Schubert, une mélopée de Julio Iglesias, un gazouillis d'oiseaux de Galouzeau dans les frondaisons tout à la fois.
Sa voix-loukoum fond dans l'oreille en friandise, elle s'insinue en vous telles ces chansons d'autrefois qui éveillent des souvenirs de douce France d'autrefois.
L'autre soir, dans la lucarne, sirotant une infusion de verveine adaptée aux circonstances, affalé sur mon canapé, jouissant encore des vivats récoltés, des mercis émanant d'une foule aux yeux embués de gratitude, des assauts de groupies voraces lacérant ma chemise de scène de bonne facture (je fais confiance aux jeunes créateurs), je me coulais avec volupté dans le discours tour à tout douceâtre et virulent (car Villepin vilipende très bien aussi) de cet homme si bien de sa personne; tout juste si je ne déplorais que la production n'ait pas songé à installer un ventilateur pour que frémisse la belle chevelure argentée de l'ex-premier ministre (au fait, c'était quand, oubliais-je ?).
Face à lui, de redoutable bretteurs médiatiques, et non des moindres -Onfray, Guillon, Zemmour, Naulleau)- avaient baissé la garde, eux-aussi sous hypnose.
Ah qu'ils étaient doux ces rêves d'une France unie dans la grandeur, qu'elle était belle cette espérance d'une vie meilleure, sans chômage, sans précarité, sans exclusions, qu'elle était loin cette guerre civile larvée que nous avons tous les jours sous les yeux, lourde du poids des communautarismes encouragés de là-haut par le potentat qui nous dirige depuis ce funeste mois de mai de l'an deux-mille sept.
Le prince savait être drôle aussi, pimentant son propos enjôleur d'anecdotes assassines sur le paltoquet en place au château.
On soupirait d'aise, on souriait, s'esclaffait, conquis.
Quand la bise et l'heure de s'engouffrer sous la couette accueillante furent venues, on se redressait, subitement rappelé à la réalité : mais attends, ce Villepin, se disait-on, ce puissant jamais élu par le peuple, cette éminence grise de Chirac (ah, la dissolution, quel fin politique !), l'auteur du CPE et du bouclier fiscal, mais oui, mais merde, c'est la droite dans toute sa splendeur, le bonapartisme, le libéralisme !
J'étais réveillé avant même de m'endormir, sous l'évidence de ma lucidité retrouvée.
Le lendemain, sur un site destiné à nouer des réseaux sociaux, je lisais des louanges émanant d'admirateurs fervents de Ségolène Royal : "quel bon Ministre des affaires étrangères de Ségolène il ferait".
Si !
J'en eus avalé mon bulletin de vote d'il y a 15 3 ans
On revient à la raison, ô idolâtres : Domi, d'accord, t'es hyper talentueux, mais tu te bornes à faire 10% au premier tour pour nous débarrasser de Nico, et après, tu regagnes ton manoir et tu nous oublies, ok ?

Aie confianssssssssssse...

Quel est le plus beau film du monde ? (69)



Revu tout récemment sur Ciné Cinéma Classic (hautement recommandable !), 
"La grande illusion" (1937) de Jean Renoir demeure 
l'une des oeuvres majeures 
du cinéma français.


Pierre Fresnay et Erich Von Stroheim

Dita Parlo dans les bras de Jean Gabin

dimanche 14 novembre 2010

samedi 13 novembre 2010

Mise en lumière et autres manies

Ça provient sans doute de tant d'années passées dans le milieu du spectacle et dans le monde de la nuit, et ça me vaut les moqueries de mes amis : je me préoccupe beaucoup de la "mise en lumières" de mon salon.
Je n'en suis jamais vraiment satisfait et passe beaucoup de temps à imaginer comment mettre en valeur telle ou telle partie de l'espace, à créer des zones, à rajouter des variateurs télé commandables pour éclairer tel ou tel point selon les fluctuations de la lumière extérieure.
Sur les murs gris-clair, j'aime à ajouter une touche de couleur grâce à cette lampe à leds vendue par un fabriquant néerlandais bien connu.
Il y a ainsi des périodes mauves, bleues, orange (parce que la lampe sur le piano donne cette couleur et que je veux harmoniser).
Je suis évidemment le seul à jouir de ces différentes modifications que mes invités habituels ne remarquent jamais.
L'autre soir, devant un hôte circonspect, je déplaçais minutieusement un cadre en plexi dans une niche afin de retrouver les ombres que j'avais conçues, (photo) pestant contre la personne qui fait le ménage.
Cette manie de l'éclairage idéal doit évidemment faire gloser.

(...) je déplaçais minutieusement un cadre en plexi dans une niche afin de retrouver les ombres que j'avais conçues...

De même, un objet ou un meuble mal positionné peut choquer mon regard et je ne trouve le repos de l'esprit qu'une fois ce grave problème résolu.
Hier, c'étaient des coffrets de CD sur une étagère qui me harcelaient : je les avais disposés à l'emporte-pièce sans m'apercevoir qu'ils étaient de hauteurs différentes.
Assis, là, devant mon computer, mes yeux furent sollicités par cette ligne brisée que je mis en devoir de corriger sur le champ.
J'ai accumulé au fil des ans tant de bouquins, de CD, de DVD (surtout !), que je dois me livrer à de savants calculs pour en juguler l'invasion, moi qui pourrait scinder en 3 parties mon évolution en matière de décoration d'intérieur  (1/bordel total, 2/Côté Sud en mode provençal-toscan 3/contemporain) et qui affectionne désormais le "minimalisme", allant jusqu'à choisir les hôtels où je descends en fonction de ces critères.
Je consacre un budget non négligeable à l'achat de revues de déco ou d'architecture (Ideat, AD, Résidences et décoration et, pire, oui, Elle Déco !), lesquelles, évidemment, posent en s'accumulant un nouveau problème de rangement.
Quelle vie de merde, n'est-ce pas ?



Intérieurs sans livres, sans CD, sans DVD intrusifs...

vendredi 12 novembre 2010

Petit papa Noêêêêêl

Il arrive aujourd'hui au théâtre.
Il était temps : j'étais venu à bout de son prédécesseur !

Vas-y Vasa


J'avais une reproduction de cette oeuvre de Vasarely dans un studio que j'occupais à Antibes au milieu des années 70.
Aujourd'hui, c'est curieux, je n'arrive pas à dire si cette huile sur toile relève du pop-art, de l'art-design ou du kitsch...
Ce que je sais, c'est qu'elle ne trouverait pas sa place dans mon actuelle demeure.

jeudi 11 novembre 2010

Kubrick, Douglas, et la grande boucherie de 14-18



Lors de la guerre de 1914-1918, tandis que le conflit s'est enlisé depuis longtemps dans la guerre de tranchées, l'état-major français décide une offensive quasiment impossible sur la « colline aux fourmis ». 
Repoussé par le feu ennemi, le 701e régiment, commandé par le colonel Dax, doit se replier. Le général Mireau, chef de l'offensive, demande alors de traduire en conseil de guerre le régiment pour « lâcheté ». 
Malgré l'opposition de Dax, trois hommes tirés au sort seront condamnés à mort et exécutés. 
Dax avait entre-temps soumis au général Broulard, chef de l'état major, les preuves que le général Mireau avait fait tirer sur sa propre armée pendant l'attaque. Broulard révoque celui-ci et propose son poste à Dax en croyant que celui-ci avait agi par simple ambition. Dax refuse.


Réalisé en 1957, "Les sentiers de la gloire" (Path of glory) ne fut visible par les spectateurs français qu'en... 1975 !
C'est l'acteur Kirk Douglas qui, par son désir de jouer Dax, permit à Stanley Kubrick de convaincre les producteurs de porter à l'écran le roman de Humphrey Cobb qui avait connu un énorme succès en 1935 aux USA.
Les différents gouvernements français ne voulaient pas que soit porté à la connaissance du public que, pendant la grande boucherie de 14-18, près de 2000 soldats français furent fusillés pour refus d'obéissance à des ordres imbéciles, leur "délit" étant pour la circonstance de "lâcheté devant l'ennemi".
Le film magistral du grand cinéaste fut donc boycotté et beaucoup de cinéphiles firent le voyage jusqu'en Belgique pour le voir !
Il acquit ainsi le statut de "film-culte".
Aujourd'hui considéré comme un chef-d'oeuvre de plus à l'actif de Kubrick, le film, porté par un Douglas totalement investi, est l'une des plus fortes dénonciations des absurdités de la guerre jamais projetée sur un écran.


En 1998, Lionel Jospin, alors Premier Ministre, avait déclenché un beau tollé à droite (!) lors d'un discours qui appelait au souvenir de ces hommes fusillés "pour l'exemple" :
« Certains de ces soldats, épuisés par des attaques condamnées à l’avance, plongés dans un désespoir sans fond, refusèrent d’être sacrifiés », avait dit Jospin, avant de souhaiter que les fusillés « réintègrent pleinement notre mémoire collective nationale »





Le Colonel Dax (Kirk Douglas) ne pourra défendre la cause des prétendus "mutins".


mercredi 10 novembre 2010

Avec les anges

Si vous avez une heure et 11 minutes à perdre gagner, écoutez et voyez comment à 18 ans on triomphe au Concours International Chopin de Varsovie :

mardi 9 novembre 2010

Automneries (en Général)

Général, nous voilà !
C'est curieux, en ces temps de commémoration de la mort de De Gaulle (et non de "commémoration du 40ème anniversaire de sa mort" comme disent les télé-radio-journalistes !) tout le monde, à droite comme à gauche, se dit gaulliste.
Moi pas, si ce n'est le respect pour la période où le général, encore jeune, se dressait contre l'occupant et l'état-collabo : là, l'homme s'est grandi à tout jamais pour l'Histoire et on peut tous, par répercussions, lui garder gratitude.
Ensuite, à mon sens, ça se gâte un tantinet : flanqué de ses Debré (Michel), Marcellin, Papon et autre Peyreffite (ah, le Ministère de l'Information), le régime présidentiel institué par la Constitution de 1958 allait vite tourner à ce que les soixante-huitards appelèrent "l'état policier".
A cette époque-là, la France était partagée en 2 camps, grosso-modo : les gaullistes et les communistes, même si l'opposant le plus virulent s'appelait Mitterrand (cf. son essai "Le coup d'état permanent").
Il fallut bien de la pugnacité à celui-ci pour parvenir au pouvoir, phagocytant au passage un PC aujourd'hui en lambeaux qui pesait au minimum 20% dans les années 60, avec une CGT puissante à ses côtés.
Je n'aimais guère, même si j'étais très jeune, le régime du général, que mai 68 ne parvint pas à renverser.
Je me souviens que De Gaulle fut prêt à faire intervenir la troupe, consultant, lors de la parenthèse Baden-Baden son collègue Massu à ce sujet.
Bref, déjà, je ne trouvais pas bon que le pays soit gouverné par un militaire.
Je me rappelle très précisément le soir où, un an plus tard, De Gaulle, désapprouvé par le peuple par referendum, annonça son départ.
Mon père nous prédit une "guerre civile", tandis que ma mère et moi étions prêts à déboucher le champagne !
C'est dire si la "démission" nous affecta.
Il y eut cependant, pour être juste, "sous" De Gaulle des initiatives sociales (la participation) que permettaient des finances publiques en opulence.
La droite gaulliste se disait "droite sociale" et demeura perpétuellement en conflit avec la droite dure, celle que Sarkozy appelle "décomplexée".
Les deux hommes sont diamétralement opposés; l'hommage du petit au grand homme à Colombey-les-deux- églises ne fait qu'accentuer la comparaison, peu flatteuse pour l'actuel "président" de ce pays.

O Daniela
Bien que je me soucie des chiffres de l'audimat comme de ma première gamme, mon oeil a été attiré par une brève d'un site d'actu qui donne les chiffres d'audience des différentes chaînes de télé.
Daniela Lumbroso, très en cour à l'Elysée, a fini par se trouver une place au chaud sur le service public, devenant la "madame variétés" de France 3.
Une légion d'honneur + une sinécure, l'amitié vaut bien cela.
La dame anime une émission appelée délicatement "Chabada" où défilent tous les laissés pour compte de la chanson française, ceux dont on se félicitait précisément de ne plus avoir à les subir en "prime time".
L'autre soir, justement en début de soirée (prime time, ça veut dire ça), elle présentait un vaste show sur le mode "vous allez voir ce que vous allez voir" avec tout plein de "stars" et tout et tout, sur le thème "les grandes chansons de tous les temps" ou quelque chose comme ça.
Le problème, c'est que la chaîne de service public s'est faite laminer ce soir-là par ses concurrentes, avec 4% de part d'audience (PDA, ils disent) !
Soit le public n'aime plus les chansons, soit les émissions de Mme Lumbroso sont réputées mal faites, soit le public ne l'aime pas (ça arrive à tout le monde), soit les français ne sont pas dupes des petits arrangements entre amis qui imposent les "copines de" sur les "chaînes de".

L'autre soir, France 3 (encore !) présentait un "documentaire" sur des couples échangistes et, donc, libertins.
C'est encore loin M6 ?

Chose étrange qui a vachement de rapport avec ce qui précède : la rubrique "Mon oeil" de France 2 le samedi,  est étrangement absente des lucarnes ces dernières semaines...


Baisers de protestation / Benoît 16 en Espagne

A-t-il mis ses lunettes ?

lundi 8 novembre 2010

Retraités...

Du grand Donzella !

Ozawa + Li : Musique en plein coeur


Sans doute le plus étonnant pianiste de la nouvelle génération.
Yundi Li obtint le Premier Prix du prestigieux concours Chopin de Varsovie à l'âge de 18 ans en 2000.
Personnage étonnant, se transcendant en permanence, le jeune pianiste a donné une version époustouflante de la Sonate de Liszt dans laquelle il parvient à égaler, voire à supplanter, les plus grands.
Les milieux souvent poussiéreux de la musique, en France plus qu'ailleurs en vieilles rombières à vison ne lui ont certes pas pardonné cette pub pour Nike qui l'a fait connaître du plus large public.
Les jeunes ne s'y sont pas trompés qui affluent en masse à ses concerts et récitals.
Il sera demain à Paris : il n'y a évidemment plus une place de libre.
On s'en consolera à demi avec le magnifique DVD Chopin/Liszt édité par Deutsche Gramophon, récital enregistré devant 2500 spectateurs bluffés à Baden Baden en 2004.
Extrait :


En prime, la "pub" Nike :



dimanche 7 novembre 2010

Ecouter Rubinstein


samedi 6 novembre 2010

Ça alors !?

12 commentaires sur mon avant-dernier billet ! (clic)
C'est bien la première fois !
Continuez !

Incongruités ordinaires

Tagliatelle : j'ai encore entendu ce mot torpillé "à la française".
Faut-il préciser qu'on ne prononce pas le "g" ?
Je me gausse.

Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre !

Tout finit par se savoir : ainsi, des invités (jeunes, mais ça n'excuse pas tout) se sont répandus dans Paris en médisant, affirmant que je leur avais servi de "tout petits raviolis ridicules".
Primo, pour les ravioli (sans "s", c'est italien), je n'en sers jamais : il faudrait que les façonne moi-même, car même chez le meilleur traiteur c'est le plus souvent décevant, ou alors il faut aller au marché d'Antibes chez "Raviolis Perrin" et, d'autre part, entre école et théâtre, je n'en ai pas le temps.
Non, béotiens, ces "mini ravioli" étaient en fait des "ravioles", spécialité du Dauphiné, que l'on trouve estampillées "Romans" ou "Royans" un peu partout.
Farcies de fromage et d'herbes, ces petites choses sont faciles à préparer pour peu que, comme votre serviteur, on sache les manier avec tendresse et délicatesse.
On peut les préparer en les plongeant dans une eau frémissante ou mieux, un bouillon, les en retirant (obligatoirement avec une écumoire, jamais en les transvasant dans une passoire !) dès qu'elles viennent nager, telles Esther Williams*, à la surface.
Ensuite, car elles ont tendance à prendre froid, on les réchauffe tout doucettement dans un peu de crème liquide jusqu'à consistance.
Un peu d'huile de truffe, du parmesan et hop, sous le gril du four !
Certains sont partisans d'une cuisson à la poêle dans un beurre où l'on a fait dorer l'échalote qui passait par là.
C'est bien aussi.
Les ravioles peuvent se servir en amuse-bouches (dans une "verrine", c'est hyper-trendy), en entrée, ou en plat principal pour accompagner, comme je le fais, une côte de veau.
Voilà, après ça, si vous traitez mes ravioles de "ravioli", je vous en fais un joli couvre-chef.
Oui, je sais, pour une fois, j'ai écrit un article essentiel.

N'ayez crainte : l'ébullition les fâchent et elles se séparent.

ou :
et j'en passe.

* Pour ceux qui ne connaissent pas Esther Williams, cadeau pas piqué des hannetons :