Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 31 mars 2009

Chambre noire


La photographe Helen Levitt vient de s'éteindre à l'age de 95 ans.
C'est en 1935, découvrant notamment l'oeuvre d'Henri Cartier-Bresson, qu'elle commence à photographier en autodidacte les fonds et bas-fond de New York.
Elle impose alors son style, inimitable.

Quel est le plus beau film du monde ? (50)

Vivien Leigh
Ce regard !

Waterloo Bridge (La valse dans l'ombre) (Melvyn Leroy - 1940)
Sur le pont de Waterloo à Londres, pendant la Seconde Guerre mondiale, Roy Cronin, officier de l'armée britannique, se souvient: c'est à cet e
ndroit qu'il avait rencontré, il y a plus de vingt ans, celle qui demeure son unique amour, Myra, la jolie ballerine. C'était déjà la guerre. Une alerte les avait surpris au milieu du pont. Ils s'étaient réfugiés dans un abri. Puis il était allé la voir danser. Après le spectacle, Roy et Mary s'étaient retrouvés, déjà follement amoureux. Malgré la guerre - Roy doit partir en France - et la différence de leurs origines - le jeune homme est un aristocrate, Myra une enfant du peuple - ils veulent se marier tout de suite. L'oncle de Roy donnera son accord, mais leur union ne pourra être célébrée à temps. Son amoureux au front, Myra vit désormais avec son amie Kitty et cherche du travail. La rigoureuse Madame Olga, la directrice du ballet, a chassé la jeune fille: une danseuse ne doit pas avoir de vie privée !

Sans aucun doute l'un des plus beaux "mélos" jamais tournés.
Vivien Leigh, tout juste sortie du tournage d'Autant en emporte le vent est d'une beauté à couper le souffle.
Tout comme son partenaire Robert Taylor.

Vivien Leigh et Robert Taylor
Inoubliables.

Ricains

lundi 30 mars 2009

Quand F.Simon va en brasserie :

Maurice Jarre (1924-2009)


Pour voir la liste des 157 (!) films dont il a composé la musique : clic

Bande originale Lawrence d'Arabie par le BBC Concert Orchestra :

Juan les Pins

Trouvé grâce à gougueule ces images de Juan au temps de sa splendeur, quand Oscar Peterson tapait le boeuf au "Pam Pam" et que Gary Cooper participait à des jeux débiles au "Maxim's" pendant que Piaf ou Brel enflammaient le Vieux Colombier (devenu Voom Voom en 67).
Je me souviens qu'en 68 de jeunes rebelles balançaient de la peinture rouge sur les Rolls et autres limousines...




-Sham Werks.com-



Juan en 77 (j'animais les folles nuits du Senso).

Un "scopitone" de Davis Boyer :

Proustien

Gaspard Proust (photo Rod)

Pour Gaspard Proust, cet humoriste membre de la bande du Caveau, ça va pas mal.
Jeudi dernier, il participait au spectacle-carte blanche à Anne Roumanoff à l'Olympia.
Le lendemain, beaucoup mieux, il assurait dans la même salle la première partie du "one man" de Patrick Timsit.
Mercredi, il présentera l'intégralité de son spectacle en "show case" (invasion linguistique !) au Théâtre Trévise si cher à mon cœur.
Hier après-midi au Caveau, il a frisé l'ovation debout, rarissime en ce lieu.
Et puis quoi encore ?

Entre les murs

-Photo de tournage-

Enfin vu "Entre les murs" près d'un an après la Palme d'Or décernée à Cannes par Sean Penn.
Passionnant.
D'utilité publique.
Décidément, ce M. Penn est "juste quelqu'un de bien".

samedi 28 mars 2009

JCVD

Je ne veux pas travailler !




Aujourd'hui, matinée
& soirée.
Demain matinée.

-photo du hibou Rod-

Une société de rêve.

[Ce lundi soir 16 mars 2009, à Quissac (Gard) trois individus ont été arrêtés lors d’une récupération de nourriture dans les poubelles d’un supermarché. Le déroulement de cette arrestation fut complètement démesuré : braquage, demande de se coucher au sol, plaquage sur les capots des voitures, menottes, provocation… Elle s’est suivie d’une garde à vue, la soustraction de nourriture dans les poubelles étant considérée exactement au même titre qu’un vol.
Au lendemain matin cette garde à vue a été accompagnée d’une perquisition sur le terrain privé qui leur est prêté. Rien de reprochable n’a été constaté. Malgré ça, ils se retrouvent sommés de quitter les lieux au plus vite. Pourtant il semblerait totalement absurde que qui que ce soit se fasse expulser de chez lui suite à un vol en supermarché. Ou même qu’un squat se voit menacé d’expulsion suite à l’arrestation d’un de ses occupants pour récupération de nourriture dans les poubelles…
Aussi, la prise d’ADN désormais systématique à toute accusation et même suspicion (excepté pour les delits financiers), est imposée au trois accusés. (Notons qu’un prélèvement coûte au contribuable 400 euros par fiche et que l’on comptait déjà 800.000 fiches en 2007.) Soucieux de ce qu’implique cette nouvelle mesure au niveau des libertés de l’individu et de l’application de la justice, l’un d’entre eux refuse cette prise d’ADN.
Il se voit alors convoqué au tribunal le 29 octobre prochain pour ce refus considéré comme un nouveau délit…
Mobilisons-nous contre la criminalisation de la pauvreté.]
Rejoignez le comité de soutien
des «voleurs de poubelles» !



Cela dit, bon weekend !

vendredi 27 mars 2009

Prophétique

Déjà en juin 68, notre grande chanteuse Sheila véhiculait une idéologie pré-sarkozienne...

Epouvan(-tail) (-table)





Un piano à N.Y

Un court-métrage.
Un bijou.

Art vivant

Une manière originale de consommer des "hamburger" :

jeudi 26 mars 2009

Une phrase

"C'est dur pour moi aussi mais en même temps, je rêvais d'être président de la République et je le suis, donc ça va...", a lancé le chef de l'Etat qui recevait, au lendemain de son discours de Saint-Quentin (Aisne), les députés UMP pour un cocktail à l'Elysée.

Faut-il commenter ?

(R)(H)umeurs

"Une porte sans poignée" (Johnny) chez Kubrick.

La bêtise des distributeurs de programmes cinématographiques interpelle notamment en ce qui concerne les titres des films anglo-saxons.
Quand le distributeur décide de donner un titre en français à une production américaine, ce qui est fort rare car nous sommes tous censés pratiquer la langue de Shakespeare, celui-ci, fort souvent, n'a qu'un lointain rapport avec le titre original.
Pire, le titre qui dévoile l'essentiel de l'intrigue : Les noces rebelles, par exemple, nous prévient que le couple Winslet/Di Caprio se brisera en cours de projection !
A contrario, il est donc désormais de bon ton de laisser le titre "en anglais", ce qui donne, à la caisse des cinémas, de savoureuses interprétations phonétiques (je sais, je suis un spécialiste !), quand le citoyen lambda, las de pratiquer la contorsion linguistique, n'a cependant pu trouver une abréviation pratique pour aiguiller le caissier.
Ainsi, pour I am because you are, on se contentera de dire "I am" et l'on ne vous délivrera pas de billet pour Last chance for love dont le titre original -ça se complique- est (si !) Last chance Harvey, ce qui, vous en conviendrez, est une différence notable.
Là où les distributeurs charrient, je me permets, c'est de garder le titre américain quand la traduction en langue de chez-nous s'impose.
Ainsi le (bon, paraît-il) film Duplicity : ou les distributeurs ne savaient pas que le mot "duplicité" existe en bon français, ou ils ont pensé que le passage du "y" au "é" aurait des conséquences néfastes sur la caisse enregistreuse d'un film dont la distribution (le "casting" si tu veux) a tout pour attirer les foules.
Là, c'est le pompon.
D'autant que ça donnait l'occasion à certains -une minorité sans doute- dont le vocabulaire ne dépasse pas les 450 mots d'apprendre quelque chose.
Comme dirait Bacri, ça ça ça m'énerve, ça !

Bacri qui m'amène à évoquer les "Guignols de l'info", toujours vaillants au bout de 20 ans de carrière.
La semaine dernière, mardi ou mercredi, ils nous faisaient assister à une séance "culture cinématographique" organisée à l'Elysée par Carlita.
Devant l'écran, Johnny, Steevy Boulay, Christian Clavier, Doc Gyneco et Nico.
Programme : 2001, l'Odyssée de l'espace de Stanley Kubrick.
Tellement c'est bien vu, tellement c'est drôle, tellement c'est pathétique, je vous raconte pas : allez fureter sur le site de canalplus (référence Semaine des guignols du 16/03).
C'est à mdr* !

Ecoute ta conscience, Pinocchio ! (Walt Disney (R), on plaisante pas avec ça !)

Sinon, toudé, voilà que Eric Besson -celui qui trouve que Welcome incite trop les gens à être humains avec les clandestins qui crèvent de froid et de faim à Calais- a des scrupules pour signer le décret d'application de la loi sur l'ADN des sans-papiers (je résume).
J'imagine les nuits peuplées de cauchemars de l'ancien pourfendeur de Sarko qui rejoint le diable en pleine campagne pour l'élection présidentielle.
Je le vois aussi tel un personnage de Hergé tiraillé entre ange et diablotin.
Je lui offrirais bien un Jiminy Cricket : une conscience, quoi !

Les héros du jour sont ces gosses de CE1-CE2 qui ont mis en fuite, dans les Yvelines, un homme qui tentait d'enlever l'une de leurs camarades, âgée de 7 ans.
Ils ont ensuite fait de l'individu, comme on dit dans les commissariats, une description qui a permis d'en tracer un portrait-robot.
La police trouve de nos jours des auxiliaires inattendus, me souffle Jiminy Cricket.

Autre nouvelle moins feune : le tribunal correctionnel de Créteil a condamné un père de 31 ans à 10 mois de prison, dont 4 avec sursis, pour avoir fait boire du whisky à sa fille de 2 ans alors qu'il en avait la garde début janvier.
La mère de l'enfant, séparée du père, en récupérant sa fillette avait constaté que la gamine titubait et "était très énervée".

Sinon, Nicolas Sarkozy est toujours Président de la République.
Y'a de quoi se bourrer la gueule.
En adulte responsable.

Hit Parade


No smoking

mercredi 25 mars 2009

Sonate nippone

Ça sort aujourd'hui.
Le meilleur film du nouveau Kurosawa -qui n'est pas Akira- selon la presse.
C'est drôle et effrayant dit-on.
J'ai bien envie.

Film-annonce :
Plus d'infos sur ce film

Dans la bande originale, Debussy...

Pain mouillé

Slurpant, non ?

Le printemps pointant le bout de son nez (pas aujourd'hui, en tout cas !), mes papilles manifestent une folle envie de pan-bagnat.
Ce sandwich d'origine niçoise est la version "à emporter" de la salade niçoise.
Ici, à Paname, les sandwiches vendus sous cette appellation sont une hérésie totale : l'authentique pan-bagnat n'a pu visiblement franchir la Loire.
Quand on sait que ce pain rond, largement mouillé d'huile d'olive, recèle les ingrédients de la salade niçoise, on comprend mieux.
Car ladite salade, elle aussi, est la victime d'atteintes permanentes à sa dignité : on vous la servira en n'importe quoi de pommes de terre ou de riz façon "Saupiquet", sans aucun égard pour la recette historique de casse-croûte de l'ouvrier nissart (il y en eût !).

J'en vois un résumé à peu près correct sur le site du fooding qui le décrit ainsi :
"deux tranches de pain rond légèrement huilées, garnies des picholines, tomates, poivrons, concombre, oignons blancs, anchois, feuilles de basilic, œuf tout juste dur, filets de thon…".
J'ajouterai que le "légèrement huilé" me fait sourire, car, au contraire, c'est à grandes rasades qu'il faudra imbiber votre pain de façon à manger salement, le nectar coulant dangereusement de vos babines à votre chemise blanche d'été, les "picholines" étant des petites olives noires du pays niçois.
Pour les oignons blancs, on choisira des oignons nouveaux à défaut des "cébettes" régionales.
Après dégustation, vous pourrez envisager un part de "socca".
La sieste sera alors obligatoire.

Nota : le site Fooding est super-trop-bien : clic
Nota 2 : prix moyen d'un pan-bagnat sur la côte 3€50.
Oh, Mac Do, va te cacher !

Au Casino

mardi 24 mars 2009

Dylan

-par Jake Davis-

Bach/Chiu

Un pianiste

A.B. Michelangeli joue Beethoven (Concerto 1/3ème mvmt) avec le Vienna Symphony Orchestra dirigé par Giulini (1979).

Un acteur

Toshiro Mifune dans "Le chien enragé" d'A. Kurosawa (1949)

"Welcome", une réussite.

Firat Ayverdi, impeccable.

J'avais beaucoup aimé "L'équipier", "Mademoiselle" ou encore "Je vais bien, ne t'en fais pas".
Avec "Welcome", Philippe Lioret évite le pathos qui aurait pu imprégner pareil sujet.
Il évite aussi d'en faire trop dans le "je suis de gauche et je le filme", faisant juste appel au reste de sentiment humain qui doit bien subsister même chez le plus féroce soutien d'un, au hasard, Sarkozy.
Sans qu'on ait besoin de tomber dans le dithyrambe, "Welcome" est une belle réussite dans un cinéma français en mode "calme plat" depuis quelque temps, où Lindon fait formidablement son travail (ce qui n'en fait pas pour autant le comédien "géniaaaaaaaaaaaaal" que certains, en manque de révélations divinatoires, voudraient y voir), les autres acteurs se hissant sans peine à son niveau, pour composer une distribution épatante, sans erreur aucune, notamment dans le choix de Firat Ayverdi (Bilal) qui en est la véritable découverte.
Evidemment, le film touche au coeur de tout spectateur n'ayant pas fait de l'indifférence et de l'égoïsme son mode de fonctionnement et l'on en sort remué, vacillant, concerné.
Lioret a l'intelligence de ne pas tirer à la ligne au moment le plus tragique, une pudeur rare dans le genre : son film ne donne pas de leçon et (re)donne foi en l'homme.

lundi 23 mars 2009

Ciné qua non

Sean Penn, grand acteur américain s'il en est, être humain tout à fait fréquentable, se fait beaucoup assassiner au cinéma ces derniers temps.
J'ai vu hier soir un "gros" film américain vachement bien ficelé dont le titre français est "Les fous du roi" où il joue, là aussi, un homme politique américain pétri d'idéal et populaire en Louisiane comme un Obama aujourd'hui (le film se passe dans les années 50).
Seule ombre au tableau, une musique de film signée James Horner redondante et gonflante.

Burt Lancaster, déjà au top en 48.

Hier soir aussi, "Les démons de la liberté" (Brute force) de Jules Dassin (1948), film introuvable réédité dans un transfert magnifique par Wild Side dans sa collection... "les introuvables".
C'était dans les débuts de Burt Lancaster, un film qui se déroule dans un pénitencier et préfigure "Prison Break".
Burt est (déjà) parfait en taulard qui veut s'évader pour embrasser une dernière fois sa femme atteinte d'un cancer.
Le salaud-sadique de service est joué par un second rôle formidable, Hume Cronyn, illustre inconnu qu'on adore détester.

Hume Cronyn en gardien-chef haïssable à souhait.

Pas un chef-d'oeuvre, mais un excellent film de genre comme le cinéma américain savait en produire dans l'immédiat après-guerre.

A 3,50 € (jusqu'à demain mardi), le Printemps du Cinéma nous donne l'occasion de séances de rattrapage.
J'en profite pour aller voir enfin "Welcome" tout à l'heure.
Je vous dirai donc demain si c'est aussi bien qu'on me le dit de tous côtés.

Vous devez voir absolument Valse avec Bachir qui vient de sortir en DVD.
Si vous êtes libanais, vous ne pourrez pas : le film est interdit en ces contrées.
On se demande bien pourquoi.

Si vous êtes fan de ciné et courageux, cliquez dans les thèmes (colonne de droite), ceci étant le 309ème billet consacré au sujet.
Pratiquez de même selon vos centres d'intérêt.

samedi 21 mars 2009

Toubib schubertien.

Trop fun mon cardiologue : tout en me collant ses électrodes, il me vante, éperdu de passion, la sonate D959 par Schnabel.
Je ne dirais pas qu'on tomberait plus souvent malade pour entendre son discours, mais c'est bigrement rassurant de savoir qu'il existe des êtres humains qui ont un jour décidé de faire un pas de côté.
Je n'ai pas trouvé la sonate, mais voici,cadeau, le Quintette "Trout"(La truite) avec ce pianiste exceptionnel qui fut la référence absolue de Brendel.
Ce qui n'est pas rien.
Bon weekend.

Cruel.

Animal Collective - My Girls







Merci Sophie.

vendredi 20 mars 2009

Cadeau !







Tyrone Power & Kim Novak :The Eddy Duchin Story
(Tu seras un homme mon fils)
- George Sidney - 1956

Deborah !









Allez, salut Alain !





A change is gonna come.


C'était un soir de novembre 2008 dans un club de jazz de Houston (Etats-Unis) :




L'original :


Et vous, twittez-vous ?





Cause toujours...

L'extraordinaire succès des manifestations d'hier n'a visiblement pas ébranlé le président de la République et sa clique.
Le cynisme, la morgue et le mépris sont les modes de gouvernance de ces gens bien décidés à garder le cap, aveuglés idéologiquement par leur culture "libérale".
Martine Aubry répondait vertement au (sous) premier ministre ce matin sur France Inter.
Elle fut (enfin !) convaincue, convaincante, sincère, pugnace.
Il était temps.

Paul Adam m'envoie ces très jolies images : clic.

No Kapote = Kaput !

jeudi 19 mars 2009

Dédicace

Hit Parade


Un acteur

Sean Penn dans "Harvey Milk"
Bravo et merci Monsieur.

Beau comme un camion, rue Lepic.




Photos (c) Sylgazette - Tous droits réservés pour tous pays y compris Nice et la Principauté de Monaco.

L'avenue Junot des Poulbot


Il donna son nom aux gamins montmartrois.
Ses dessins surannés donnent toujours lieu à de hideuses imitations.



Photos (c) Sylgazette - Tous droits réservés pour tous pays y compris Nice et la Principauté de Monaco.