Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

dimanche 30 octobre 2011

Relâche

Je ne reviendrai ici qu'en fin de semaine.
D'ici là, vous pouvez fouiner : depuis 2007, année fatidique, il y a de quoi lire, écouter, contempler...
A tout de suite.
S.

samedi 29 octobre 2011

Le "3 pour 2", c'est pas si compliqué !

Rondo en Ut de Beethoven (dans quelques mesures), Fantaisie Impromptu de F. Chopin, Première Arabesque de Debussy, j'en passe et des meilleures, ont en commun cette particularité : une main joue "binaire" et l'autre "ternaire".
L'élève qui aborde cette difficulté pour la première fois en est décontenancé, effrayé, pense qu'il "n'y arrivera jamais".
Se lancer dans une explication rationnelle est totalement vain : le sens de la musique viendra qui sera le seul guide.
Ce n'est pas pour rien que l'une des premières qualités pianistiques que l'on doit acquérir se nomme "indépendance des mains".
Pour former un tout.
Bel exemple ici avec cette pièce typiquement "romantique".
Facile !

vendredi 28 octobre 2011

Pinocchio, ton nez s'allonge !

Citation

"Dieu doit beaucoup à Bach."
Maxime Le Forestier dans la très intéressante rencontre Le Forestier-J.Clerc-A.Souchon de la dernière livraison du Nouvel Observateur datée du 27 octobre.

Tout fout le camp, ma bonne dame !

Les associations intégristes et autres ligues de vertu ont du pain sur la planche cet automne : les publicitaires cassent les codes de la bien-pensance; si Eram s'est fait une spécialité de la transgression, The Kooples s'attaque aussi aux stéréotypes jusqu'alors en vigueur :

Matthew et Matt en couple depuis 2 ans et demi !

!

Sacha et Romain en couple depuis 3 mois !

Madame Boutin, ils sont devenus fous !

jeudi 27 octobre 2011

Pour Noël, je veux ça :


Via Paul Adam

Culte

Du tchèque comme ça, j'en veux à profusion !

J'ai toujours beaucoup aimé cette Sérénade de Dvorak, quasi médiévale, avec, par moments, un petit côté "français" qui me fait penser aux musiques de films des années 30-40 ("La kermesse héroïque" ou "Les visiteurs du soir" par exemple).
Comme, de plus, j'en ai déniché cette belle interprétation, voilà mon cadeau du jour pour oreilles sensibles.


Bien attrapé, Belzébuth : 
le coeur des amants changés en statues
continue de battre !
- Jules Berry dans "Les Visiteurs du soir" de Marcel Carné (1942) -

mercredi 26 octobre 2011

Affinités électives

Douce chaleur chez l'ami B. qui me recevait dans sa tour (qui n'est pas d'ivoire) en cette rive gauche d'écrivains et d'hommes d'état (oui, c'est à deux pas de chez L.Jospin que B. croise fréquemment faisant ses courses).
Le prétendument "austère" Jospin sait aussi s'amuser : avec des amis, il passe des soirées à chanter des chansons françaises dont les textes sont soigneusement classés dans un dossier spécial que j'ai eu entre les mains pour m'en servir en joyeuse soirée au bord d'un lac avec des amis que nous avons en commun ; comme quoi la théorie des 6 degrés de séparation tient la route !
Lundi donc, chez B., tout là-haut dans ces anciennes parties d'immeubles cossus destinées autrefois aux domestiques, dans l'espace exigu, chaleureux, nous partageâmes très bons vins et nourriture roborative d'automne.

Depuis que nous nous connaissons, il est un rituel en partage auquel nous sacrifions avec plaisir ; nous écoutons et commentons des disques, comparant les différents interprètes de tel ou tel Scriabine (impossible de départager Gilels et Richter ; ce n'est pas faute d'avoir essayé !) ou se faisant découvrir mutuellement quelque rareté : au début -tout fraîchement arrivé à Paris-, c'est moi qui menais le bal ; les choses ont bien changé, l'ami B. voyant sa passion pour la musique (la bonne) s'enrichir de jour en jour ; allez, j'en suis un peu fier : on peut transmettre sans forcément donner des cours et leçons.
Lundi soir, petit débat sur Pogorelich dont on a écouté un vieil enregistrement DG, du temps où il était jeune et beau : sur la pochette, on voit plus un danseur russe qu'un pianiste.
"Pogo", comme l'appellent les mélomanes un peu snobs, y joue la Sonate "funèbre" de Chopin comme personne avant lui ; ce n'est pas pour ça que c'est mieux ; non, c'est particulier, avec un staccato un peu précieux dans le premier mouvement qui m'a un peu déplu.
Nous nous sommes rappelés la sentence impitoyable de notre cher Richter, qui descendit en flèche l'interprétation de la sixième Sonate de Prokofiev (que j'appelle "Proko" en mélomane snob) par le même pianiste.
Pogorelich, l'ami intime de Martha Argerich, est décidément tout sauf consensuel.

Nous avons évoqué aussi, parenthèse joyeuse, une anecdote du temps où les "cacous" avaient fait de mon studio antibois un refuge : éclats de rire, tape dans la main ; un esprit aiguisé peut faire vaciller bien des préjugés ; j'y excellai à une époque, et peut être encore un peu de nos jours quand on sait m'intéresser.


Nous avons écouté aussi du jazz (là, B. a une bonne longueur d'avance sur moi), Thelonious Monk (sans doute mon préféré), Bill Evans (bien sûr !), et toujours par le biais de disques noirs dénichés à la Dame Blanche, d'une qualité exceptionnelle qui vous met le CD, et encore plus le MP3, au rang de musique pasteurisée sans âme véritable.
Plus j'avance dans la vie, plus je me sens éclectique ; ainsi, un autre ami me conseille dans le domaine du baroque avec justesse car on croit toujours tout savoir : maintenant, dans Bach, Isabelle Faust enchante mes matinées.

Avec une jeune amie hier soir, j'évoquais ce récital de Paul Lewis à la Fenice : entre Mozart et Schubert, ce disciple de Brendel me révéla Ligeti que je dédaignais jusqu'alors.
Il n'est pires ennemies de nous-même que nos certitudes.

...on voit plus un danseur russe qu'un pianiste.

mardi 25 octobre 2011

Inoubliable chef-d'oeuvre


Quand la télé veut...

 
Il suffit que j'écrive un billet assassin sur la télévision, pour qu'elle nous donne à voir (enfin !) quelque chose d'intéressant.
C'est ce soir sur France 2 : "Apocalypse Hitler", d'Isabelle Clarke et Daniel Costelle qui avaient produit "Apocalypse", série documentaire remarquable sur la 2ème guerre mondiale commentée par Mathieu Kassovitz qui rempile également pour ces deux épisodes consacrés au dictateur sanguinaire.
Le documentaire (en 2 parties) suit la carrière du dictateur, des débuts jusqu'à la chute.
Ce doit être passionnant.
Un site dédié ici : clic
(Photo : Hitler, années 20)




Extrait :

Vaste sujet

lundi 24 octobre 2011

Automnales automneries (3)



Itinéraire bis
Pour rentrer du Caveau, j'ai changé d'itinéraire, choisissant une ligne de métro dont les voitures sont plus spacieuses, plus propres, où l'ambiance est plus détendue.
Cette ligne est empruntée par beaucoup de spectateurs sortant de la représentation.
Selon l'humeur du moment, je suis heureux de croiser des regards souriants, des gens qui me saluent d'un "merci" ou d'un "bravo" (le voyageur lambda, lui, se demande "qui c'est çui-là, j'lai jamais vu à la télé ?"), touchants, spontanés, en reconnaissance d'un bon moment partagé.
Parfois, je le confesse, je n'ai pas envie de les voir, pas envie d'essuyer les compliments, sans savoir vraiment pourquoi.
Quand je serai dans cette humeur-là, je reprendrai dorénavant la ligne toute pourrie dont toutes les voitures sont horriblement taguées et puent la frite de fast-food : je boirai ainsi le calice jusqu'à la lie.

La "télé", c'est (presque toujours) "out"
Autour de moi, de plus en plus d'amis renoncent à la télévision ou refusent de la laisser entrer dans leur intimité.
Chez moi, où l'on peut regarder des films (et uniquement des films) en projection sur 2 mètres et quelques de base, il n'y a qu'un petit récepteur à écran LCD acheté il y a cinq ou six ans pour un prix modique.
Je l'allume rarement, excepté pour les infos, quelques débats politiques et de rares émissions dites "culturelles" ("Ce soir ou jamais" par exemple).
J'ai pris des chaînes cinéma que je n'ai guère le temps, de toutes façons, de regarder ; il y a pourtant des pépites sur TCM (ne pas confondre avec TMC) ou Ciné Classic.
J'ai aussi pris l'option Mezzo pour la musique classique que je peux écouter avec un vrai bon son, mais je n'y pense jamais !
Quand je rentre du théâtre le samedi soir, j'en suis encore à me brancher machinalement sur l'émission de Ruquier : il fut un temps où je regardais ça comme un veau, étendu de tout mon long sur le canapé.
Maintenant, j'éteins très vite, sauf s'il y a, c'est de plus en plus rare, un(e) invité(e) vraiment intéressant(e).
Il est vrai que, ces deux derniers mois, j'étais très accaparé par l'écriture ; faisant une pause, je lis beaucoup :  "classiques", jeunes auteurs, mais aussi littérature d'outre-Atlantique, vive, rythmée, surprenante souvent, sans faux-semblants.
Par contre, je suis un lecteur lent, quand certains de mes amis arrivent à lire un roman en une seule soirée (quelquefois 2 ouvrages, j'en connais au moins un !), ce qui me laisse admiratif.
Lire, ça vous fait prendre conscience de la vanité des programmes télévisés : expositions d'ego surdimensionnés (et le plus souvent injustifiés !), enculage de mouches, nivellement par le bas et, donc, abrutissement des masses que l'on veut dociles, exhibition de la vie intime des gens, mise en condition addictive par le système de la "série", etc.
Certes, de temps en temps, une lueur vous donne de l'espoir (ces cinq minutes de "Mon œil" chaque samedi) où l'autre soir chez Taddeï, cet invité qui parvint à me passionner de par son discours sur l'économie, ce qui, avec moi (et, sans nul doute, des millions d'autres), n'est pas évident.
Le monsieur s'appelle Frédéric Lordon* ; c'est la seule émission de télé à laquelle il a accepté de participer malgré le succès de ses ouvrages, c'est tout dire !
Qu'on partage ou non ses conceptions (la seule solution pour lui est la nationalisation de toutes les banques), il faut applaudir à cette clarté dans la démonstration.
Si vous n'avez pas la télé(sans)vision, allez voir ça ici (intervention à 39 minutes du début) : clic
Là où l'émission est honorable (au vrai sens du terme), c'est qu'elle donne envie... de lire ses livres !

Déconvenue
En ce beau dimanche,  le site du Musée d'Orsay  m'invite à célébrer l'ouverture de ses nouvelles salles (2000 m² tout de même !) ; l'entrée y est gratuite tout le weekend.
Plutôt qu'une retraite en salle obscure, je choisis donc de m'y rendre, impatient de découvrir ces nouveaux espaces que les photos du site incitent à découvrir illico.
J'ai une solution de repli au cas où la foule serait trop dense.
Au lieu de ça, je constate une certaine fluidité aux abords du musée.
Et pour cause :


Je peste, bien sûr, mais constate, via une autre affiche, que le "dégraissage" de la fonction publique continue de faire des ravages : 2000 m² supplémentaires, oui, mais pas un employé de plus...
Sachant que, de surcroît, la Direction du Musée veut faire passer la fréquentation de 3 à 4 millions de visiteurs par an, on peut comprendre les inconvénients qu'auraient à subir non seulement le personnel mais aussi le public.
On râle donc, mais on comprend.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur,  je fais une longue promenade sur les quais où parisiens et touristes profitent de la température clémente ; je mets mon pull sur ma veste, négligemment noué à la "centriste".
Il fait chaud en effet ; sous cette belle lumière, Paris resplendit, que l'on ne regarde plus assez quand on y vit :
c'est beau !

Papilles
Pour revenir aux choses sérieuses, la fraîcheur bien venue de cet automne réveille des envies de nourritures roboratives, canailles, d'ici, quoi !
Je me régale d'avance de la bouillabaisse que je dégusterai très prochainement "en bas", d'autant qu'il me sera agréable de faire découvrir ce mets explosif en bouche à quelqu'un qui n'en a jamais dégusté.
Mes papilles, à l'approche de l'hiver, salivent d’espérances de pot-au-feu (une bouillabaisse de viandes ?), de blanquette de veau, de fricassées de champignons (photo), de choucroute de chez Schmidt, de petit-salé aux lentilles, de potée auvergnate, d'aligot...
C'est fou comme certaines boissons et nourritures se confondent avec le climat : pour le poulpe, il me faut une lagune entre Zattere et Giudecca ou une plage de sable près d'Athènes ; on boira du Pinot Griggio en terre légèrement brûlée ; la froidure nous mènera vers un Saint Emilion charpenté, boisé, calorifique.
Comme dirait Vivaldi, toute saison est bonne à vivre.


*De Frédéric Lordon, France 3 nous dit :
Economiste, directeur de recherches au CNRS, collaborateur au « Monde Diplomatique », auteur de nombreux ouvrages de sciences économiques et sociales tel « Jusqu’à quand ? Pour en finir avec les crises financières », « La crise de trop - Reconstruction d’un monde failli ». Il est également l’auteur d’une pièce de théâtre intitulée, « D’un retournement l’autre. Comédie sérieuse sur la crise financière, en quatre actes et en alexandrins », paru au Seuil en mai 2011 (et dont Denis Podalydès avait fait la lecture au 104 à Paris l’été dernier).


Venise dans tous ses états

Mon voisin Pierre Alivon a du talent : il donne ici un vision allégorique de la Sérénissime :



Le site (passionnant) : cliquez

dimanche 23 octobre 2011

Volcan


samedi 22 octobre 2011

Du Bach

Austère, Jean-Sébastien ?
Ce Bach a quelque chose en lui de l'Italie.
Les interprètes n'y sont pas pour rien :

vendredi 21 octobre 2011

Venezia

Bel endroit que ce restaurant du Campo San Stefano ; plus agréable encore de nuit, après un beau concert dans l'église San Vidal toute proche.

Albinoni, tu kiffes ?


Quand il pleut à Rome...

ce n'est pas le crachin parisien :
(Rome, hier jeudi, Métro ligne A)


jeudi 20 octobre 2011

Doux tourment

Je découvre cette interprétation féminine, bien différente de celles de Villazon ou Jaroussky.
Trop "hispanique" quand celle de Villazon le mexicain serait trop "italienne" et la version Jaroussky 
trop "baroque" ?
Et si l'on contentait d'apprécier la mélodie en elle-même, due à l'immense Monteverdi (1567-1643 !) : 
vous en connaissez beaucoup, vous des "airs" qui traversent les siècles sans vieillir le moins du monde ?



Et puis tiens, en prime, les deux autres interprétations, celle du français et celle du mexicain "italianisant" :



Et si voulez chanter sous la douche, en marchant dans le matin, dans le métro, à scooter, à vélo...

Si dolce è'l tormento
Ch'in seno mi sta,
Ch'io vivo contento
Per cruda beltà.
Nel ciel di bellezza
S'accreschi fierezza
Et manchi pietà:
Che sempre qual scoglio
All'onda d'orgoglio
Mia fede sarà.

La speme fallace
Rivolgam' il piè.
Diletto ne pace
Non scendano a me.
E l'empia ch'adoro
Mi nieghi ristoro
Di buona mercè:
Tra doglia infinita,
Tra speme tradita
Vivrà la mia fè.

Per foco e per gelo
Riposo non hò.
Nel porto del Cielo
Riposo haverò.
Se colpo mortale
Con rigido strale
Il cor m'impiagò,
Cangiando mia sorte
Col dardo di morte
Il cor sanerò.

Se fiamma d'amore
Già mai non sentì
Quel riggido core
Ch'il cor mi rapì,
Se nega pietate
La cruda beltate
Che l'alma invaghì:
Ben fia che dolente,
Pentita e languente
Sospirimi un dì.


Faut-il vous le traduire ?
Et bien, soit :

Le tourment de mon cœur
est si doux
que je vis comblé
pour une cruelle beauté

Dans le ciel de beauté
la cruauté peut bien augmenter
et la pitié manquer,
tel un écueil,
ma fidélité se maintiendra
dans l'océan d'orgueil

Le fallacieux espoir
peut bien me revenir
ni joie ni paix
ne descendront sur moi

Et la cruelle que j'adore
peut bien me refuser
un juste réconfort,
ma fidélité vivra
entre douleur infinie
et espoir trahi.

Je ne trouve de repos
ni dans le feu, ni dans le gel ;
je connaîtrai le repos
au port du ciel

Si une flèche acerbe
m'a frappé au cœur
d'un coup mortel
je changerai mon sort
et soignerai mon cœur
avec le trait de la mort

mercredi 19 octobre 2011

Babioles d'automne en pêle-mêle

Sporadiques
J'aime bien que, dans sa rubrique Météo, le site du Nouvel Observateur m'annonce des averses "sporadiques".
C'est un mot qui me plaît : je possède dans mon Panthéon personnel  une petite collection de mots agréables à dire, à lire, à entendre, tel ce "sporadique".
Mes confrères (et sœurs) artistes préfèreront sans doute averses "intermittentes".

Aléas

Légèrement claustrophobe (à en hurler la nuit, parfois), je préfère de beaucoup le bus au métro, que je n'emprunte que pour des courses urgentes.
C'est là,sans nul doute, l'un des aspects de ma manière de vivre Paris "en méridional".
Mais hier après-midi, ayant rendez-vous dans le quartier de l'Odéon, j'ai choisi d'emprunter le bus n° 85.
Mal m'en a pris : j'avais pourtant prévu large, car j'ai pour habitude d'arriver en avance à mes rendez vous, ce qui, d'ailleurs, m'expose aux pires déconvenues, le parisien arrivant, lui, systématiquement en retard...
Las, je me retrouvai dans un embouteillage inextricable qui eut pour résultat de me retarder d'une bonne demi-heure.
J'avais évidemment laissé mon téléphone mobile chez moi, comme souvent.
Essouflé, en sueur, fourbu d'avoir couru, honteux, je suis arrivé en piteux état sur les lieux.

Moi :
-Désolé, j'ai eu un problème de transports.
Elle :
- Pas grave, j'arrive à l'instant !

Larry Clark, c'est fou !
J'ai revu Ken Park (2002), le film dévastateur du cinéaste et photographe Larry Clark, celui-là même dont l'exposition parisienne défraya la chronique l'an dernier.
Du sexe, du sang et pas de larmes.
Le réalisateur détaille au scalpel la vie d une petite communauté de jeunes "skaters" en conflit permanent avec le monde des adultes, parents ou grands parents, tous plus "toqués" les uns que les autres.
Ne voir dans Ken Park que scènes sulfureuses et provocatrices serait passer à côté d'un film qui est une réflexion sur les relations entre générations, sans aucune concession.
Clark réussit à montrer le sexe dans toute sa vérité sans que l'on puisse le taxer de pornographie.
Ici, le sexe est refuge, mais aussi désespérance.
Comme l'excellent Bully qui le précéda en 2001, s'il n'est certes pas un spectacles pour enfants de choeur, Ken Park est un très bon film d'un cinéaste réellement indépendant.

 Ken Park : des adultes complètement "à côté de la plaque"...

Ça, c'est bon ! 
Mais, entre nous, et n'en déplaise à mes lointains cousins, si vous avez la chance d'habiter dans le Gard ou avoisinant, dénichez donc un restaurateur qui la prépare lui-même.
J'ai le souvenir d'une brandade mémorable au "Suisse d'Alger" à Uzès ; je ne sais si mon information est toujours d'actualité.
Bon, en attendant, avec croûtons frottés d'ail, la "Coudène" d'hier soir, gratinée, fut excellente et fort appréciée de mon convive "parigot".

mardi 18 octobre 2011

La France au François !

L'image fait plaisir.
Le plus dur reste à faire.

On me pardonnera ce jeu de mots assez moyen qui n'a d'autre mérite que le pied-de-nez adressé aux tenants des idéologies extrémistes.
Je n'ai aucune suite dans les idées, faut-il croire : après avoir voté Aubry au premier tour de la primaire, j'ai changé mes intentions au vu du débat télévisé de mercredi dernier.
L'agressivité est garantie d'échec dans les débats d'entre-deux tours comme on l'a vu dans le passé dans les "vraies" élections : Mitterrand, en 1974, perdit contre Giscard qu'il avait par trop étrillé ; en 81, il avait compris et l'emporta après un débat mesuré mais bien argumenté ; en 88, face au même Mitterrand, Chirac perdit la partie, apparaissant comme un roquet prêt à mordre (on se souvient de l'attitude hiératique du Président et de son "comme voudrez, Monsieur le premier Ministre !") ; enfin, en 2007, Ségolène Royal (il est vrai qu'elle n'avait pas grand chose à y perdre) fut à l'offensive durant tout le débat face au Président sortant qu'il appartiendra à M.Hollande de sortir l'an prochain.
Cette stratégie de l'attaque, des phrases assassines, s'est donc avérée contreproductive concernant Martine Aubry : l'irritation que j'en ai conçue a vraisemblablement été ressentie par de nombreux votants, désireux de voir un parti socialiste uni partir la bataille en 2012.
On va voir maintenant si François Hollande est l'animal politique qui convient face à la machine de guerre du camp d'en face et de son chef ; on aurait tort, en effet, de se réjouir sans recul de la piètre cote de popularité de l'actuel chef de l'état.
Ce ne sera pas la première campagne présidentielle à laquelle j'assisterai, loin de là.
Pour en être depuis toujours un ardent pourfendeur, j'ai bien appris à connaître la droite française, capable du pire pour conserver le pouvoir.
Coups bas, chausse-trappes, insinuations, calomnies : tout l'arsenal habituel est en cours de polissage.
Il faudra à Hollande une armure inviolable pour esquiver les missiles en train de frémir sur leur rampe de lancement.
On imagine, rétrospectivement terrifié, ce qu'aurait pu donner un affrontement Sarko/DSK !
Tout ceci mis à part, on se doit de tenir compte de l'état d'exaspération d'une majorité de nos concitoyens, en désamour de celui qu'elle porta au pouvoir il y près de cinq ans, lequel a perdu l'essentiel de sa crédibilité dans les domaines qui le firent roi : pouvoir d'achat, sécurité, emploi, état des institutions, sans parler de l'abaissement de la fonction même de Président.
Le combat est donc gagnable ; il sera dantesque.

lundi 17 octobre 2011

Musique baroque

Certes, la prise de son d'époque ne nous permet pas d'apprécier à sa juste valeur les beaux arpèges du clavecin (début mesure 33) ; de même, elle ne rend pas justice au beau phrasé de l'excellente flûte soprano de marque allemande bien connue (17ème siècle), quasiment inaudible ; on le déplorera sans doute ; on se consolera avec le beau timbre de voix du récitant en comparaison duquel les Scholl et autres Jacobs ne sont qu'irritantes crécelles.

C'est pas la crise pour tout le monde

samedi 15 octobre 2011

vendredi 14 octobre 2011

Aimer l'automne

Je rencontre peu d'humains qui aiment l'automne.
Par les temps qui courent si vite les hommes n'ont que l'été à la bouche, de soleil ardent, de peaux violentées par les u.v. en cauchemars de dermatologues, de remugles de monoï, de terres étrangères foulées sans un regard pour l'indigène, de vins rosés sans âme, de promiscuités...
L'obsession du soleil entretenue par la publicité polluante des lucarnes sans vision est telle que nos tribus civilisées voudraient programmer climats et saisons.
Je ne nie pas, loin de là, les bienfaits de la lumière naturelle, essentielle pour les êtres vivants et les plantes, bénéfique pour nos métabolismes stressés.
Elle règne aujourd'hui sur Paris dans une fraîcheur qui incite à la promenade qu'on va trouver le temps de faire car il faut toujours trouver du temps pour tout.
Il faudra, ne serait-ce qu'une petite heure, marcher le nez au vent, regarder la couleur du temps, feuilles roussies avant la chute, rosée persistante sur les fleurs des jardins publics juste à côté, à deux pas, que le citadin côtoie sans jamais y pénétrer.

L'automne si souvent dénaturé (ah, l'automne de la vie !), c'est aussi la saison de la bonne chère, des champignons en fricassées, des gibiers, du lièvre à la royale qu'on ira déguster là-bas, en vieux Paris immuable, avec un ami hédoniste, artiste, jouisseur de la vie, taciturne parfois qu'un bon vin rend aimable à l'extrême.
L'avantage de cette grisaille parisienne -bien moindre que ce que certains dénoncent- c'est que lui succèdent des jours comme celui-ci qui effacent l'humeur maussade de la veille, cette petite colère d'être éloigné d'êtres chers, aggravée par le sevrage tabagique, cette lutte dont on sait les effets salvateurs.
Et s'il pleut demain, avant de s'engouffrer dans les entrailles de la capitale pour y porter cette bonne humeur jamais feinte née du plaisir de "jouer", on allumera grand les lumières, on fera résonner dans la maison de la musique salvatrice, du Brahms, tiens, en bel automne serein ; on sera excessivement sensible, on aura envie de pleurer peut-être, on sera vivant.

jeudi 13 octobre 2011

L'irrésistible ascension d'Amandine Beyer

Ses Sonates et Partitas pour violon seul sont le disque-événement de cette fin d'année.
Issue du Conservatoire d'Aix-en-Provence -ou elle apprit d'abord la flûte à bec pendant plusieurs années- où elle étudia dans la classe d'Aurélia Spadaro, elle aborde ensuite le CNSM en parcours obligé avant de revenir à la "musique ancienne".
Elle travaille notamment avec Christophe Coin et avec Chiara Banchini dont elle vient de reprendre le poste de professeur de violon baroque à la Scola Cantorum de Bâle.
En cet automne 2011, Amandine Beyer reçoit un large écho dans la presse, de Diapason au Nouvel Observateur qui consacrent le talent de cette musicienne d'exception qu'on avait déjà fort appréciée au sein de l'Ensemble 415.




mercredi 12 octobre 2011

Le baba, c'est cool !


Avec mes plus vifs remerciements à Stanislas Leszczynski, Duc de Lorraine et Roi de Pologne : la recette du baba-au-rhum lui lui vint à l'esprit alors que son pâtissier s'affairait à la réalisation d'un vulgaire (et lourd) kouglof.
Il donna à son invention le nom d'Ali Baba.

Photos :  le baba de chez Stohrer à Paris (2è) qui fait référence.

Je me sens moins seul

Depuis que cette gazette existe, je pointe d'un doigt rageur les expressions ridicules et autres tics de langage qui abondent dans la langue dite "moderne", "branchée", "in"...
Je me sens moins seul depuis que l'Académie Française publie dans la rubrique "Dire, ne pas dire" de son site des mises au point qui me confortent dans mes indignations.
On y trouve actuellement les mots et expressions "sur", "pas de souci", "au niveau de" en emplois fautifs.
Côté néologismes et anglicismes sont dénoncés le verbe "impacter" ou le "best of".
Pour ce qui est des extensions abusives, on trouve le verbe "gérer" ou ce "quelque part" qui a la vie dure.

De même, on nous fait remarquer qu'il existe un mot qui remplace à la perfection les termes "absolument, effectivement, tout à fait, exactement,  parfaitement", excessifs quand il s'agit de marquer une simple approbation.
C'est un très joli adverbe de 3 lettres : oui.


Le site : clique !

mardi 11 octobre 2011

Un dimanche pas comme les autres... ou presque.

Rue Hermel, ce dimanche 9 octobre, on se presse au bureau de vote de l'école élémentaire ; bobos de retour du marché, cabas débordant de légumes, petites vieilles "socialistes depuis toujours", sympathisant du Front de Gauche venus "faire pencher la balance" (Montebourg en récoltera les fruits), "gens de peu" comme disait Mitterrand...
Je patiente pendant vingt-cinq minutes dans la file d'attente qui s'étire jusqu'à l'extérieur où la fine pluie d'automne ne peut doucher l'enthousiasme de ces citoyens que la possibilité offerte d'influer sur le cours de la vie politique met en joie : l'ambiance est bon enfant, très "village" ; ceux qui se connaissent y vont de leurs embrassades, des enfants courent dans les travées, les mamies s'assoient en attendant leur tour.
Moi, je suis hyper-mega fier : Bertrand Delanoë en son fief, s'est arrêté à ma hauteur pour me saluer
Comme à chaque rencontre, il m'a observé du coin de l’œil, a vivement fait un petit tour de mémoire avant de m'adresser son "comment vas-tu, toi ?" en cordialité.
Nous avons lui et moi des souvenirs de temps que les moins de 50 ans ne peuvent pas connaître...

Je ne le lui dis pas, mais j'ai voté comme lui : au fil de la campagne, de débats télévisés en prises de position, j'ai changé mes intentions et choisi Martine Aubry.
J'en parle en revanche quelques trottoirs plus loin à Jean-Philippe Daviaud, l'assistant parlementaire de Christophe Caresche qui m'en sauterait au cou !

J'ai dit la même chose peu avant au téléphone à un humoriste que j'ai trop souvent cité ici, qui le mérite, certes, mais n'a pas besoin de voir une nouvelle fois son nom dans cette gazette (sauf si sa "prod" fait un effort financier, non mais !) : il m'approuve également, comparant Hollande à un notable très "3è République", ce que je réfute d'ailleurs, ma fibre "socialo" reprenant le dessus.
Je m'engagerai derrière l'élu(e) quel(le) qu'il(elle) soit.

Après cela, déjeuner dans la seule enclave "de gauche" peut-être du huitième arrondissement à quelques encablures du siège de... l'UMP.
Je constate, là aussi, un réel engouement pour cette consultation d'un genre nouveau en France.
Le chiffre de la participation, énorme, ne me démentira pas la nuit venue.
Je rentre en milieu d'après-midi, j'écris, réécris, efface, me torture, bois des bières et dans la soirée deux "grappa" en toute déraison.
C'est un beau dimanche.
Il y en aura d'autres, encore plus beaux...

On se bouscule aussi dans le 17è, arrondissement de droite...
-Photo Le Parisien-

Sacrée "music"

Purcell : "Hail, bright Cecilia" (Ode for St. Cecilia's Day)
Gabrieli Consort
Gabrieli Players
Paul McCreesh 


Une vie idéale ?

lundi 10 octobre 2011

Hurler avec les loups ?

J'ai été très touché, ému, par les larmes de Ségolène Royal, grande perdante de la primaire.
Je suis indigné des termes entendus ici et là, de "gifle" en "claque" et de ceux que la décence m'interdit de citer.
Je n'ai pas voté pour Mme Royal, mais j'ai pour elle ce sentiment qui semble rarissime de nos jours : le respect.
Je trouve proprement imbéciles les propos que j'ai entendu encore tout récemment, le mépris, la hargne, pour tout dire le machisme dont elle est la victime.
Je n'oublie pas que cette femme a dû se battre sur tous les fronts en 2007 : face à la formidable machine sarkozyste et au soutien a-minima d'une partie non négligeable des "éléphants" du PS, elle a mené un combat difficile et méritoire.
On se souviendra peut-être d'un DSK la soutenant du bout des lèvres et venant parader en tour d'honneur lors du dernier meeting au stade Charléty.
Pour ceux qui savent écouter sans a-priori (je suis fier, moi, d'avoir changé de candidat après avoir suivi les débats et étudié les projets des 6 personnes en lice), il est clair que, cette fois, Ségolène Royal revenait avec des propositions dont certaines seront, c'est à espérer, récupérées par la ou le gagnant(e) du deuxième tour.
Les larmes de Ségolène révèlent que, derrière une indéniable détermination, une volonté farouche de convaincre, se cache un être humain.
C'est finalement rassurant : les pleurs nous différencient des machines, des robots, des froides technologies, de tout ce qui rend notre monde inhumain.

Steve Jobs est mort - Mon oeil !

C'est sans aucun doute le meilleur moment de télévision de la semaine : tous les samedis sur France 2
vers 13h15 Michel Mompontet parcourt l'actualité de la semaine de son regard décalé.
Samedi dernier, le talentueux journaliste commentait l'événement planétaire de ces derniers jours :
Dieu est mort !
Je ne m'en lasse pas :

Hôtels d'ailleurs, chanson du coeur




Bonne semaine !

dimanche 9 octobre 2011

Semaine de la mode

Collection printemps-été 2012 :



samedi 8 octobre 2011

Ces chansons qui nous parlent


Quand tu veux tu m'appelles..
-Tu connais mon numéro-
45 12 20 00

Quand tu veux tu m'entraînes..
En face de Toi dans un bar
Comme autrefois j'ai envie de Voir
De voir, de voir...
Mes Yeux Dans Ton Regard !

Mais s'il faut pour te plaire
Devenir presque un Idiot
Je ne suis pas celui qu'il te faut..

Laisse tomber ce qui pèse,
Oublie les adieux dans les gares
Laisse-moi Seulement l'Envie de revoir, revoir...

Quand tu veux tu m'appelles,
Tu connais mon numéro
45 12 20 00
Et quand les années qui viennent
Te feront casser les miroirs
Garderas-tu l'Envie de Revoir, Revoir...
Revoir, revoir
Mes Yeux Dans Ton Regard....

Les fruits de la primaire,*

il faudra savoir les récolter.
D'ores et déjà, c'est un formidable succès : le PS a su se présenter uni tout en exposant ses divergences.
Il faut expliquer à certains que le Parti Socialiste est né au congrès d'Epinay qui fut celui de la réunification d'une gauche non communiste en déshérence.
A la vieille SFIO bien malade se substitua une formation politique qui amalgamait de multiples composantes, petits partis, groupuscules, clubs et autres officines.
Leader d'une petite Convention des Institutions Républicaines, un certain François Mitterrand, fit un véritable rapt sur le nouveau mouvement dans le but de construire un accord de gouvernement avec les communistes.
Il y parvint l'année suivante avec la signature du Programme commun de la gauche qui permit à celle ci d'arriver au pouvoir dix ans plus tard (elle rata de peu la victoire aux législatives de 78 qui aurait entraîné une cohabitation avec Giscard).
Il faut comprendre que ce qui fait le miel des médias (pas actuellement semble-t-il), c'est la division et les oppositions internes.
Mais celles-ci sont l'essence même de ce parti foncièrement démocratique où l'on discute perpétuellement, où l'on s'accorde et se désaccorde de réunion utiles en réunions inutiles (le PS organise des réunions pour savoir à quelle date on fera la prochaine, je parodie à peine !).

L'organisation de cette primaire est donc une formidable avancée ; à tel point que la droite qui la dénonçait encore il y a peu, semble décidée à en organiser dans le futur !
Les trois débats médiatisés largement ont donné lieu à des échanges courtois malgré l'accent mis sur les divergences.
Il est ahurissant d'entendre  ceux qui disaient il y a quelques mois "ils n'ont pas de projet" nous dire aujourd'hui "de toutes façons, qui que ce soit, y'a un projet et il ou elle l'appliquera".
C'est une méconnaissance totale de ce qu'est l'élection présidentielle.
Pour exemple, en 1981 il y eut le programme commun mais aussi les 110 propositions du candidat Mitterrand destinées à unir l'électorat le plus large possible autour d'un projet global.

Autour de moi, la quasi-totalité de mes relations ira voter dimanche, et pas seulement des sympathisants socialistes : ainsi certains, plutôt attirés par les propositions du Front de Gauche et séduits par Mélenchon iront voter pour tenter d'infléchir, de "gauchir" en l'occurrence le résultat final.
Il faut prendre en compte également le rejet inouï subi par le président sortant (et à sortir) : ainsi peut-on espérer que des citoyens peu politisés iront aux isoloirs.

Quoi qu'il advienne dimanche soir, cette élection bénéficie d'ores et déjà d'un large écho dans la population.
En cela, c'est déjà une victoire.



* A quoi bon  me triturer les méninges pour trouver un titre si subtilement drôle si personne ne le relève ?

vendredi 7 octobre 2011

Eduquer, ce n'est pas si simple :

Que serait la musique sans Bach ?

L'enregistrement est ancien (1957) ; la bande sonore a mal vécu le passage du temps.
Les choristes posées dans le décor ont des airs de vestales avant le sacrifice.
On perçoit pourtant la magie de cet instant de grâce : Glenn Gould est encore un jeune homme qui entreprend une longue quête  ; pendant les années à venir, il va cesser définitivement de jouer en public, obsédé par la recherche du son idéal.
Il joua de l'orgue et du clavecin ; ceci explique peut-être cette sonorité qui n'appartient qu'à lui, unique au monde.
Aurait-il supporté la vie si Bach n'avait pas existé ?


jeudi 6 octobre 2011

Ligne 6

mercredi 5 octobre 2011

Ecoute le Maître, petit con !



Immense acteur dans un grand film.

C'est fou, quand même, l'internette

On trouve même une photo de l'endroit où on l'on prenait des bains de minuit à 17 ans, et on pleure...


- Photo Vanes's Grasse sur facebook -

Soyez dans le coup, achetez un ail-phone !


C'était un échassier bizarre


mardi 4 octobre 2011

Ballade

Jusqu'à l'hiver, c'est l'automne

Lang francèse
C'est fou le nombre de gens qui prononcent de la même façon indemne et dilemme, avez-vous remarqué ?
Ces deux substantifs ont le don de provoquer une panique indescriptible en des cerveaux pourtant normalement constitués.
Mais au moment de sortir l'un des deux mots sus-nommés, la matière grise se pare du voile du doute.
On veut la jouer "je-sais-tout", et bam, on se gourre :
- Ah dis donc, j'hésite entre le dernier film avec Kad Merad (maintenant on ne dit même plus le titre des films avec-Kad-Merad) et celui de Philippe Garrel, quel dilemne !
De ce jeu là, on ne sortira pas indemme.

C'est fou, aussi, le nombre d'individus -d'étonnants prodiges !- qui parviennent à s'introduire dans leurs deux-roues : ils circulent "en vélo", "en scooter", "en roller", "en trottinette"...
Peut-être m'a-t-il échappé que l'on avait créé des habitacles autour de ces moyens de locomotion, initiative moderne qui consacrerait l'emploi de cet adverbe de lieu encore ébahi du statut de star que d'aucuns lui confèrent.
On leur rappellera le titre de la chanson d'Yves Montand "A bicyclette".
Montand, ou plus exactement Pierre Barouh, l'auteur du texte, n'a pas fait la faute que des millions d'individus vivant au pays de Molière font chaque jour.
Peut-être Johnny aurait-il chanté, lui, "En bicyclette", va savoir...

Bel (et bien)
Ainsi donc, c'est un inconnu,  un socialiste élu "du terroir", qui devient le deuxième personnage de l'état.
Si Nick Sark était empêché pour une raison quelconque, c'est Jean-Pierre Bel, obscur sénateur de l'Ariège qui deviendrait Président de la République par intérim comme le veut la Constitution.
Qu'un élu de modeste extraction soit propulsé au devant d'une scène occupée depuis près de cinq ans par les tenants du bling-bling et autres m'as-tu-vuismes n'est pas pour me déplaire : il y eut même des grands électeurs habituellement classés "à droite" pour faire en sorte que le Sénat change de camp, marquant ainsi leur irritation à l'égard du sarkozysme en débandade.
Cette semaine, les magazines d'actualités les moins à gauche ont titré sur la "fin de règne" du Nicolas 1er.
On croise les doigts jusqu'au mois de mai prochain.
En attendant, je me permets un petit hip hip hip pour le Sénat.

La surinformation désinforme
J'enfonce un peu une porte ouverte il est vrai, mais force est de constater que l'information arrive à  tel débit aujourd'hui que le public, sonné, n'en retient pas grand chose.
Ainsi, je fus abasourdi l'autre soir d'entendre un ami me dire en substance qu'il pensait jusqu'alors que les "primaires" de la gauche socialiste étaient réservées aux détenteurs de la carte du PS !
L'info a pourtant été martelée sur tous les tons : tout le monde peut voter dimanche prochain, sous l'unique condition de signer une charte d'adhésion aux valeurs de la gauche et de donner un euro (ou plus) de participation aux frais d'organisation de ce scrutin qui représente une réelle avancée démocratique ; au point que pour 2017, la droite envisage déjà d'y avoir recours.
C'est amusant si l'on se souvient (encore une "info" oubliée, enterrée) qu'elle poussait des cris d'orfraie il y a quelques semaines, prétendant, entre autres, que le fichier des électeurs serait utilisé à des fins partisanes par la suite.
Entretemps, voyant l'intérêt suscité par ces primaires, ils ont changé d'avis.
Chacun d'entre nous peut donc aller voter dimanche prochain, ce n'est pas un "devoir", mais un "pouvoir" qui nous est donné.
En allant sur ce site, on localise le bureau de vote le plus proche de son domicile : clic

Bouleversements
Je vais quelque peu modifier mon espace de vie dans les prochains jours ; ça devenait nécessaire.
Ma passion pour le cinéma a transformé les étagères de ma bibliothèque en vidéothèque qui les rapproche des rayons de la FNAC pendant que les livres s'accumulent dans ma chambre, la cave, partout où l'on ne les voit pas, en fait...
De plus, j'ai besoin d'espace, la circulation dans mon salon relevant par trop du "slalom".
Ne me manque plus que le courage (et le temps) de procéder au chambardement que j'ai en tête.
J'ai heureusement un allié qui ne demande qu'à m'y aider.
Je lui confierai le déplacement... du piano ! 


Pas jojo, la retraite de Samson
C'est la dernière demeure de Samson françois au cimetière de Saint-Ouen.
En période de Toussaint, je sais où aller déposer quelques fleurs fraîches...

lundi 3 octobre 2011

On vit une drôle d'époque

Ca m'a toujours amusé, les gens qui téléphonent dans la rue à l'aide d'un "kit mains libres".
Cet après-midi, une quinquagénaire conversant bruyamment m'a foncé dessus et quasiment percuté, absorbée qu'elle était par son dialogue.

Moi (souriant, cool et tout) :
- Ca distrait, hein, le téléphone !?
Elle (hautaine)
- Mais monsieur, je ne téléphone pas, je parle toute seule.

Retour à Prague

Je reviens un instant sur mon récent séjour à Prague.
Comme partout ailleurs, il y a parcours balisé pour touristes.
Bien guidé, j'ai pu voir des sites que le visiteur lambda néglige, et notamment ces étonnants Jardins Vrtbovska (exercice de diction !), bien cachés dans un coin de Mala Strana.
Outre les jardins eux-mêmes, on y trouvera une volière habitée d'espèces rares, fresque de Reiner et statues de dieux romains (c'est un jardin baroque à l'italienne) et une très belle fontaine représentant Putto et le dragon.
Après la chute du communisme, 5 années furent nécessaires à la réhabilitation des lieux : le régime avait enseveli la fontaine de Putto, et fait de la "Sala terrena" où se trouve la fresque un dépôt à poussettes
d'enfants !
Nous y rencontrâmes un couple d'allemands ébahis en rupture de groupe : ils nous dirent que cette visite n'était pas prévue au programme et qu'ils profitaient d'une demi-journée de liberté pour s'égarer volontairment dans Prague.
Nous appréciâmes de n'avoir point à croiser ici de ces troupeaux de touristes ralliés en panache blanc au parapluie brandi par leur guide.

Un vrai jardin baroque

 Le fontaine de Putto

La vue depuis les jardins : ce fut la seule après-midi de pluie.

Le site Vrtboyvska.

dimanche 2 octobre 2011