Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

lundi 30 avril 2012

On tape l'incruste, dimanche ?


Happy Birthday to you !*


* Joyeux anniversaire à toi !

Chambre avec vue à Florence*

Légèrement en retrait du centre-ville, l'hôtel où je suis descendu porte le nom de l'un de mes peintres préférés.
Après consultation du site, j'ai réservé à un prix très correct, et demandé, par mail, que me soit attribuée une chambre donnant sur les jardins. A mon heureuse surprise, on avait tenu compte de mes desiderata, et j'eus la chance d'habiter une fort jolie chambre, dans un style florentin sobre et du meilleur goût : vieux meubles pensés "pratique-fonctionnel" sans fanfreluches (l'une des spécialités des hôtels vénitiens), et surtout, cette belle approche visuelle de la cité, dans un calme souverain troublé seulement par le piaillement des oiseaux.
Un rêve.

A ma gauche...



A droite

* Comme c'est amusant : la majeure partie du film de James Ivory "Chambre avec vue" se déroule à Florence !
Je m'esbaudis.

Maintenant !



Un dimanche à Bercy : la France qu'on aime !


Dernier meeting parisien d'un candidat porté par la ferveur populaire

La France, dans sa diversité, était à l'honneur dans ce dernier rassemblement parisien du candidat de progrès : petites gens, membres des classes moyennes, gens de couleur, salariés de l'Etat, "jeunes gens de bonne famille", juste derrière nous, dont c'était visiblement le "baptême", se pressaient, en masse enthousiaste, dans le Palais Omnisports de Bercy, plein  à craquer.
Après une "première partie" où se succédaient Neg'marron, Sanseverino et Yael Naïm (ovationnée), chargés de faire patienter le public, arrivait M. Hollande, en très grande forme, sous un tonnerre de cris, slogans, "hola", ponctués des "on va gagner" et autres "François, président" de circonstance.
Emotion à son comble quand le favori du second tour rappelle les valeurs d'une France que nous aimons, la France dont les idées humanistes, ont, depuis le siècle de lumières, fait la grandeur à travers le monde.
Flèches savamment décochées contre le "candidat sortant" (qu'il veut sortir !) qu'il ne nommera jamais, fidèle à son principe, ferme réfutation des calomnies distillées par la droite aux abois, explication de haute pédagogie sur la nouvelle politique économique mise en œuvre en cas d'élection, vision noble de l'Europe, rappel des principales propositions d'un programme dont il n'a jamais dévié, précisions sur tel ou tel point, le discours est dense, long sans que jamais l'ennui ne s'installe. A la fin, porté par une foule galvanisée, François Hollande, contre toute habitude, revient adresser quelques mots (comme un bis !) pour demander à tous de porter la bonne parole pour éviter la démobilisation que des sondages le donnant comme gagnant pourraient provoquer. Pour notre malheur.
Dimanche, il faut que personne ne manque à l'appel de la démocratie.

Foule sentimentale aux marches du Palais (omnisports, pour l'instant)

Le POPB se remplit rapidement






Apparemment, je suis le seul à ne pas connaître son "tube" international : la foule chante !



Le héros du jour fend la foule.
C'est parti pour près de 2 heures ! Coucou(de), je suis là !
Ah, ça y est, il m'a vu !
Derniers saluts : après, il descendra signer des autographes : quelle santé !

Et aussi, dans la salle :

Le ban et l'arrière ban du PS, Martine en tête, Ségolène, Manuel, Pierre (dit "Mosco"), Jack (n'en rate pas une), et plein d'autres.
Vincent Lindon (Bayrou people de retour), Josiane Balasko, Guy Bedos, Jacques Higelin, Catherine Lara, Gérard Darmon,  Cali et beaucoup d'autres (mais, cette fois, pas Benjamin Biolay).

Photos Sylgazette

dimanche 29 avril 2012

Le décès d'Eric Charden

Je pense à Annie (Stone) qui doit être si triste.
J'ai le souvenir d'un délicieux réveillon de Noël chez notre amie commune, Eliane, où Annie a chanté pour nous un tout autre répertoire que celui qui la rendit célèbre.
Il y avait des amis, de la joie, de la musique et du vin.

AFP

samedi 28 avril 2012

Adorable


Florence : Il Duomo (la cathédrale)

Photo SylGazette Ltd.

Coup de coeur : les "pici" chez Sergio Gozzi, vieille maison familiale.

C'est une trattoria cachée sur la Piazza San Lorenzo, à Florence. Cachée, c'est le mot : pas d'enseigne lumineuse, pas de "menu touristique", pas de drapeaux. Ici, on fait dans l'authentique, lieu prisé des "locaux" qui s'y attablent en famille, ou en solitaire aux tables de marbre proches du comptoir, et non pas, comme trop souvent dans nos contrées, reléguées à côté des toilettes.
Certains guides, dont le mien, signalent toutefois cette adresse que j'ai un peu de mal à divulguer. On attend patiemment son tour devant un verre de Chianti Classico (par 2 fois, jamais le précieux breuvage ne me fut facturé) et on s'y régale ensuite (déjeuner seulement, fermé le soir, donc) de spécialités locales du menu fréquemment renouvelé.
La surprise viendra au moment de régler "il conto" : 14,50 € la première fois, 16 € la seconde ! J'y découvre les "pici toscani", pâtes artisanales de la région de Sienne, faites à la main, de farine, d'eau, et de sel, "e basta cosi !".
Cette "pasta" est grossière, d'une consistance nouvelle au palais, fondante et rugueuse à la fois, "popu".
La sauce est un délicieux "ragù" qui laisse sur le carreau les meilleures "bolognaises" : entrent dans sa préparation du veau, du poulet, de l'os à moelle, carottes, oignons, bouillon (genre Kub), de la saucisse fraîche, de l'huile d'olive et du vin blanc, pas moins !
On s'en satisfait, avant de tremper des "cantuccini" (biscuits secs aux amandes) dans du "vino santo" en guise de dessert, en préambule à un vrai café.
Ça vaut le détour : je m'en pourlèche encore les babines.

On fait plus racoleur comme enseigne.

Les "locaux" peuvent s'y attabler en solitaire : c'est même bien vu !
Pici al ragù : une vraie découverte.
Cantuccini e vino santo, inévitables !
Hygiène de rigueur !
De notre envoyé spécial à Firenze pour SylGazette et Alone Planet

C'est pour quand ?

Il est permis de souhaiter pour notre civilisation à la dérive une nouvelle Renaissance.
La verrai-je ?
J'en doute fort, hélas, et j'en suis inconsolable.

Chez les Médicis, extases

Il y aurait beaucoup à raconter de ce trop bref séjour à Florence, ville d'arts plus que toute autre, où le "beau" vous sollicite à chaque pas.
Fresques de Filippino Lipi merveilleusement conservées dans la basilique Santa Maria Novella où les autres œuvres, tout autour, n'ont rien à leur envier, salles dédiées à chacun des "grands" de la Renaissance et à son école dans la Galerie des Offices où l'abondance de biens ne nuit qu'à votre endurance, où l'on s'agacera de la foule qui circule au pas de course sans voir vraiment, où l'on remarquera que certains prennent tout leur temps, touchés au fond de l'âme par le génie de ces artistes qui laissent une trace indélébile de la période la plus fastueuse de l'histoire.
Ils sont tous là, nos immenses artistes,  en cette stupéfiante concentration, unique au monde, des grandes œuvres des XVè et XVIè siècles, œuvres qu'on a chéries sur le papier glacé de nos beaux-livres de table-basse et qui se donnent enfin à vous, touristes bruyants et collégiens indifférents oubliés, évanouis  ! Admirable conception architecturale que cette "galerie" en "U", ouverte officiellement en 1765, mais que l'on pouvait déjà visiter, sur demande, deux siècles auparavant.
Les sollicitations artistiques sont telles, ici, que trois jours ne peuvent rassasier l'appétit du curieux. Il faut y revenir, oui, mais combien de fois pour s'en estimer repu ?

Palazzo Pitti, Santa Croce, Palazzo Vecchio...
Ailleurs, tant de trésors attendent, comme ces masses touristiques qui patientent à l'entrée du Duomo, interminable file d'attente qui a raison de ma patience : j'y reviendrai à l'automne, en une saison où, l'hôtelier me le disait avant mon départ, la ville respire enfin.

Bon, le Duomo ce sera pour la prochaine fois !
Vivre Florence en visiteur motivé, c'est ne pas compter ses pas, innombrables, sur les pavés du centre historique, et, bien au-delà, sur ces pentes où s'étendent les jardins de Boboli, hantés par les fantômes des anciens Maîtres des lieux,  la lignée des Médicis, de grandeur en décadence, dont le plus célèbre, Laurent le Magnifique, le bien nommé, protecteur des artistes, donna à la capitale du Grand Duché de Toscane son prestige historique.

Gli Uffizi vus de l'autre rive de l'Arno
En Toscane, les arts de la gastronomie sont intimement liés à ceux qu'honorèrent Leonardo da Vinci, Michelangelo, Botticelli, Lipi, Donatello et tant d'autres.
J'y viendrai.

Au Mercato Centrale 
J'aime beaucoup le s Santa Croce.
Toutes les photos, y compris celles qui sont réussies, sont fabriquées par l'auteur.

vendredi 27 avril 2012

Ils ont bon goût, les florentins !

Vitrine de Gilli, Caffè et dolce de haut vol depuis 1733, Piazza della Repubblica - Florence
Pour savourer, visitez : clic

Ambiance !

"J'ai jamais dit ça !" : non, pire !


J'étais en Italie, mais me tenais informé de l'actualité politique.
Ainsi, j'ai appris que
le mot "élites" était péjoratif,
que le FN était compatible avec la République,
et qu'il existait un vrai travail (en opposition au "faux travail" des spéculateurs ?),
que "700 mosquées" auraient appelé à voter Hollande (selon Sarkopen !) et que ce dernier
aurait le soutien de Tarik Ramadan (quand la droite prend l'eau, il faut qu'elle éclabousse !) 
que le département où je suis né (le Gard) avait placé la Mussolina en tête du premier tour
de l'élection présidentielle.
Je vais vomir.






M. Hollande a reçu la lettre de M. Bayrou : si ce dernier se pose encore des questions, c'est grave.
S'il joue les Ponce Pilate en fin de "réflexion", ça l'est encore plus.
Le centriste, toutefois, semble très irrité de propos récents de l'encore-président : voir ici. 

Le tout dernier sondage donne, malgré tout, "M. J'ose Tout" à10 points derrière son rival.
Lequel n'est toujours pas décidé à se salir les mains : j'approuve.

Tiens, une jolie photo pour se détendre :

Florence, mercredi



dimanche 22 avril 2012

Interlude

De retour vendredi prochain.
En attendant, joue avec la SylGazette :


Le Petit Train Rébus - Ortf par teppazandco

samedi 21 avril 2012

Je tweete, donc j'essuie


Couple moderne

Transmis par un "jeune" de 23 ans qui sait pratiquer l’auto-dérision :

vendredi 20 avril 2012

jeudi 19 avril 2012

Incroyablement...

Fred Astaire disait, de cet extrait du film "Stormy Weather" :
"c'est le le plus grand numéro de danse jamais filmé !" :

WeeNeedToTalkAboutKevin : quel film !

Louez-le, achetez-le, voyez-le !



Dérangeant, bouleversant, passionnant, unique, inoubliable - Nous sommes, mes amis et moi, entièrement d'accord : "Wee need to talk about Kevin"*, le film de Lynne Ramsay (UK-USA 2011) est, de loin, le film anglo-saxon le plus marquant jamais vu sur un écran depuis longtemps.
Le film ne se raconte pas : après les 15 premières minutes (indispensables, néanmoins) qui peuvent décontenancer, on s'agrippe à l'intrigue pour ne plus s'en décrocher jusqu'à la dernière image.
Mon voisin de fauteuil, mardi soir, a mis longtemps à s'en remettre.
C'était ma deuxième vision, qui confirmait tout le bien que j'en pense.
DVD obligatoire.

Tilda Swinton, immense actrice, et les 3 Kevin. Chapeau au directeur de casting !

* Raconter l'histoire serait criminel !

Les parents de Kevin : Tilda Swinton et l'excellent John C. Reilly

Kevin adolescent, interprété par Ezra Miller : une révélation !

 Bande-annonce : je vous en montre déjà trop :


mercredi 18 avril 2012

On croise les doigts, sort les pattes de lapin, brûle un cierge s'il le faut, on prie Saint Jaurès et Saint Rousseau !

Le soutien pour un candidat donné favori implique moments d'euphorie et d'angoisse alternés.
La semaine dernière, vive discussion chez moi : sur la foi des dizaines de sondages recoupés, je disais Hollande imbattable.

Dimanche dernier, à Vincennes, je constatai enfin de la ferveur dans le cœur de ces milliers de français de toute condition, de toutes origines, venus acclamer "leur" François, ce faux "mou" dont l'énergie, jour après jour, de ville en ville, de discours en discours, semble soulever, enfin, l'enthousiasme ; certes, il s'agit d'un enthousiasme raisonné, intelligent, pragmatique, de la part de tous ceux que la crise a laissés sur le carreau, classes moyennes abusées il y a cinq ans par l'homme du Fouquet's, population "d'en bas" pour laquelle rien, absolument rien n'a été fait. Ce qui caractérise, à mon sens, le programme de F. Hollande, c'est le désir de justice, cette justice sociale ou cette justice d'Etat sans cesse bafouées au cours de ces longues années. Le matamore de l'Elysée fait encore quelques moulinets qui n'abusent plus personne : ce "peuple" (le "candidat du peuple", quel culot !) qu'on a berné par une habile campagne en 2007, ne croit plus aux boniments de ce personnage sûr de lui, arrogant, méprisant.
Je l'entendais encore, hier, sur la radio de service public, un service public qu'il a cru pouvoir mettre en coupe réglée : derrière l'assurance suintait le doute (perdre lui paraissait il y a peu impossible), et le mensonge éhonté (la compétitivité), en piètre énergie du désespoir, venait paradoxalement me rassurer : le président devenu challenger, celui dont on disait qu'il était un formidable candidat, n'avait plus que l'arme de la contre-vérité à brandir, pas d'autre programme que celui d'avant, se ringardisait à nos oreilles ébahies.
Après Vincennes, où la foule damait le pion à celle, largement surestimée de la Concorde (on est stupéfait que les médias se soient satisfaits des chiffres donnés par l'UMP !), malgré cette ferveur ressuscitée, j'en vins moi-même à douter, le spectre de 2002 venant de temps à autre se rappeler à l'effroyable souvenir.
Hier, c'étaient mes contradicteurs de la semaine passée qui venaient me rassurer ; sans doute sentaient-ils passer une brise qui ne demande qu'à se muer en souffle libérateur.

Aujourd'hui, le dernier sondage annonce un effondrement de Sarkozy au premier tour : je ne veux y croire, je veux voir comme Saint Thomas. Dimanche après midi, après avoir fait mon devoir de citoyen, je m'envolerai vers l'accueillante Italie. Dimanche soir, fassent tous les cieux qu'il vous plaira d'invoquer que s'efface enfin le souvenir de la nouvelle assénée un soir de 2002 dans le TGV qui me menait en Provence, des longues marches (si vaines, finalement) qui s'ensuivirent pour combattre l'inadmissible, de ces dix ans de pouvoir de droite louvoyant au gré des faits-divers, privilégiant les plus privilégiés, naviguant à vue, commettant des lois liberticides, désignant ses boucs-émissaires de la crise du capitalisme...
Aujourd'hui, le temps est à l'espoir.

Les soutiens : il y a beaucoup de personnalités que j'aime dans les soutiens à François Hollande. En voici une liste non exhaustive qui fait chaud au cœur : clic.

mardi 17 avril 2012

En sandwich

Avant d'aller me délecter d'une cuisine toscane en majesté (ah, leur manière de vous transformer une entrecôte en "bistecca" parfumée !), petite virée, hier, en froide après-midi sur le mode février, dans le quartier des éditeurs.
Place Saint Sulpice, sous le soleil qui peine à me réchauffer, le Café de la Mairie attire bourgeois, touristes ("ça doit être bien, ici, c'est bondé !"), écrivains et modeux.
Pour dérouiller mes articulations, une petite promenade de santé jusqu'au carrefour de l'Odéon, puis virage à droite vers la rue de Buci, Taschen où, pour une fois, je n'achète rien, car mes déambulations et l'air frisquet m'ont donné une faim de louve romaine.
"Cosi" m'attend, rituel  de mise en ce quartier, où j'emmène habituellement mes amis provinciaux de passage (tu dois peut-être t'en souvenir, "toi" qui me lis) : ici, on fait dans le sandwich à l'italienne, d'une focaccia sortie d'un véritable four de boulanger que l'on agrémente d'ingrédients à choisir parmi la pléthore d'antipasti qui vous allèchent derrière la vitre du comptoir.
"Aqua frizzante" en avant-goût de ce qui m'attend en Italie où l'on n'a pas le toupet de la vendre à des prix indécents, comme à la terrasse de cette brasserie du 18è où je ne mets plus les pieds, bien que le tambour de ville clame que les nouveaux propriétaires ont engagé des serveurs plus avenants que les grincheux qui faisaient fuir tout chaland exigeant : dimanche à Vincennes, dans la foule qui envahissait "Le Drapeau" et faisait croître substantiellement le chiffre d'affaire du jour, la tronche des garçons de café et de leur patron (pas un "gaucho", sans doute !) n'incitaient pas à la consommation. Nous avons trouvé bar plus sympathique dans une ruelle, avec un barman "rebeu" qui, lui, savait profiter de l'aubaine et contentait son monde à des tarifs plus que raisonnables.
Le loufiat (ah, l'insulte !) de nos contrées capitales n'en reste pas moins célèbre pour son humeur massacrante de rigueur. 
Mais je m'éloigne de la rue de Seine, où ma focaccia, simplement garnie d'une belle tranche de jambon de Parme, de tomate au goût de tomate (rare !) et de mozzarella de bufflonne, calme mes appétits de marcheur épuisé.
Me promenant ce matin sur le site de François Simon, je vois que le billet du jour est précisément consacré à cette "sandwicherie" d'un genre particulier, où, il omet de l'écrire, on déguste sa pitance à l'étage sur un air d'opéra (hier, ce fut Turandot, pas moins !).
François Simon a le chic pour mettre ses pas dans les miens (la Villa Médicis ou "Armando" à Rome), ou moi dans les siens, Lucullus tranchera.
Pour la peine, je lui pique sa photo.

Ah tiens, lui, il a pris jambon-ricotta !  Photo F.Simon

J'écris et remanie à en devenir dingue : le premier qui dénigrera les écrivains (même les amateurs comme moi) prendra mon pied où je pense.
Entre deux sessions laborieuses, hier soir, j'ai revu "Le bon plaisir" de Francis Girod sur Arte.
Sur un scénario de Madame Françoise Giroud, le film est l'archétype de la "qualité française" des années 70.
Ici, une affaire de chantage où l'on veut compromettre le Président de la République, lequel, quelques années avant d'accéder à la fonction suprême, a "fauté" avec une jolie jeune femme (la Deneuve en sa trentaine, y a pire !) qui, seule, élève le petit garçon, fruit de l'adultère.
Le Président, c'est Jean-Louis Trintignant, flanqué d'un Ministre de l'Intérieur joué par Michel Serrault, et les seconds rôles sont épatants (H. Girardot notamment, frais émoulu, à l'époque, du conservatoire).
Coulisses de la République, secrets d'état, intrigues, saupoudrés d'un zeste de passions déviantes (on met du temps à comprendre que Michel Auclair en pince pour son jeune acolyte...), le film se laisse agréablement regarder en précurseur de cet "Exercice de l'état" récent qui demeure l'un des très bons films français de ces derniers mois.
A la fin du film, cet avertissement : "Toute ressemblance avec des personnages existant etc. etc.".
Moi, j'ai vu un mélange de VGE (celui qui ne s'est pas tapé Lady Di) et de Mitterrand (pour l'enfant caché, c'était prémonitoire, non ?).
Sandwich très digeste, donc.

Trintignant, parfait monarque républicain
Dois-je préciser qu'ils sont excellents ?
Au réveil ce matin, Sarkozy sur France Inter* : en campagne, d'autres ont besoin d'excitants. Lui doit s'administrer du Lexomil pour afficher ce nouveau calme olympien (ce fut le cas, susurre-t-on bruyamment pour le débat de 2007 versus Ségolène, remontée, elle) et l'aplomb avec lequel il balaie tout argument de nature à faire vaciller le penseur de Rodin. Il est très très fort, pensé-je, tout en ayant l'impression que sa mayonnaise ne prend plus.
Il assume avec la plus parfaite mauvaise-foi ses volte-faces, repousse du revers de la main les attaques d'un auditeur qui l'accable d'un "dégage !"  peu courtois, et donc contre-productif, et réussit, par là-même à apparaitre en victime.
Du grand art digne de Machiavel (tiens donc, encore Florence !) qui donne à penser que ce Monsieur n'a pas dit son dernier mot et qu'il faudra se battre jusqu'au dernier moment pour qu'il... dégage effectivement.
Une tranche de bonne chère, du cinéma au milieu, une tranche de politique électorale : j'avais dit "sandwich" ?

* A lire : Sarkozy, festival du Pinocchio sur France Inter

lundi 16 avril 2012

Hommage à Delacroix


Et vous voudriez...

que je lise sur une "tablette" ?



François Hollande à Vincennes : un dimanche en campagne

Le photographe de presse (AFP) était mieux placé que moi (j'étais sous le drapeau !) .
D'ici, sur la scène, un "petit" Hollande : heureusement, les écrans !

Les comédiens d'Ariane Mnouchkine ont amené leur mascotte.
Je voudrais être plus grand...
Ça bouchonne pour rentrer à la maison.
3 heures debout : je suis épuisé.

D'après le Journal Du Dimanche, peu suspect de gauchisme forcené, la mobilisation a été beaucoup plus importante à Vincennes que pour le sortant, Place de la Concorde : clique donc !

Pendant ce temps, à la Concorde

« Peuple de France, entends mon appel ! Françaises, Français, aidez-moi ! Aidez-moi ! Aidez-moi ! »

samedi 14 avril 2012

La prudence n'attend pas...

Ils sont beaucoup plus jeunes que moi et m'incitent à moins d'enthousiasme !
Discussion enflammée mardi dernier at home autour de la présidentielle : j'argue de ma (trop) longue expérience en matière d'élections pour expliquer que, cette fois, ça me semble "plié" et m'appuie (que n'ai-je pas fait ?) sur les sondages, toutes officines confondues.
J'ai beau tonitruer que, de bonne mémoire, jamais les sondages à si peu de jours n'ont été infirmés* (en 2002, dans la semaine précédent le 1er tour, la poussée de Le Pen se confirmait) et que, avec de tels écarts, rien ne pouvait plus, maintenant, démentir les pronostics, j'ai droit à une leçon de prudence digne de vieux routards de la politique.
Je finis par botter en touche, disant que, décidément, ces gens de gauche sont bien tous le mêmes : ils adorent se faire peur.

*Depuis, et pas plus tard que jeudi, 4 instituts (y compris certain, inféodé, dit-on au pouvoir actuel) ont relevé une nette progression du candidat Hollande, qui reste le grand favori du 2ème tour...

Samedi 13h58 : et de 5 !

vendredi 13 avril 2012

Démaquillage



Il suffit d'un gros glaçon

C'est le lundi de Pâques.
Mon compagnon de séance n'a pas la carte "illimitée" et a déboursé la modique somme de 12,90 € (+1 euro pour les lunettes qui défigurent).
La grande salle du complexe des Halles est comble, plongée (hi hi !) dans une ambiance inhabituelle : on se croirait au théâtre avant une pièce de boulevard, baignant (uh uh uh !) dans un brouhaha sympathique, de ceux que les artistes aiment entendre, cachés derrière le rideau de scène.
Moins bien, une odeur prégnante de popcorn titilles mes narines ; mais le climat est festif, bon enfant : il y a les tout-jeunes qui découvrent le film, ceux qui l'ont vu en DVD sur un écran timbre-poste, et ceux qui le voient pour la énième fois, les fanas.
Mon voisin voulait le revoir sur grand écran, alors, en 3D, tu penses, même pour 14 euros, hein !
Nous sommes au quatrième rang et moi, vous me connaissez, ne peux m'empêcher de dire que c'est bien  pour l'immersion (!), d'autant que l'avant-scène est suffisamment profond (oh, ça va !) pour permettre d'embrasser du regard la totalité du grand écran incurvé.
Au cas où vous seriez lent de la comprenette, nous sommes venus revoir Titanic, qui ressort donc en salles en tri-dimensionnel, numérique, et tout et tout.
Pour mettre le film aux normes actuelles, en cette année du centième anniversaire de la catastrophe, les américains ont dépensé plusieurs millions de dollars et, on le dit, sont rentrés très vite dans leurs frais ; tant mieux, j'ai eu bien peur pour eux.
Tout au long de la projection, la salle palpite, trépigne, s'effraie, sanglote, se pâme devant M. Di Caprio (un ange !) et Mrs Winslet (aussi !), et moi (émoi) autant que les autres, car force m'est de constater que cette superproduction euh, titanesque, deuxième meilleure génératrice de recettes de l'histoire du 7ème art, tient bien le coup, à l'instar d'un "Autant en emporte le vent" qui fait vibrer les foules depuis... 1939 !
Drame, bassesses, amûûûûr (vachement contrarié), effets spéciaux (maintenant qu'on nous l'a dit, on voit bien les planches à roulettes utilisées pour les glissades, mais bon...), personnages très gentils et méchants très très méchants, tout y est de ce que l'on aime voir, aussi, au cinéma.
Au générique de fin (Céline Dion, l'autre catastrophe !) mon voisin, dont, par respect, je tairai le nom ici, a les hublots embués comme par gros temps.
Moi, j'ai quand même eu un petit coup de blues quand Jack-Léo, tout bleu (Cameron préparait déjà "Avatar ?), rend l'âme. Comme à chaque fois. Il est là, l'exploit.

Pour le relief, oui, bon, d'accord : c'est quelquefois rigolo, notamment quand il pleut ; certains ont dû chercher fébrilement leur parapluie. On saluera l'exploit technique, certes, mais il faut avouer qu'une bonne copie numérique en 2 dimensions eût aussi bien fait mon affaire : le procédé est formidable pour les premiers plans, les arrière-plans, eux, étant passablement flous.

Beaux, excellents, inoubliables, et puis c'est tout !




"Drive" et "Cloclo", kif-kif ?

jeudi 12 avril 2012

Une soirée dans un PS en ébullition

La méthode est inspirée de la campagne Obama. Ils ripostent sur Internet aux "allégations" des adversaires.

J'étais invité, hier soir, à une "riposte partie" au Parti Socialiste, rue de Solférino.
Si ce n'était l'intérêt pour la chose politique manifestée par un ami étudiant, je serais sans doute resté chez moi.
Mais je ne regrette pas cette incursion en Hollandeland (c'est moins facile que "Sarkoland"...) : la soirée consistait en "ripostes" sur internet (via "tweeter", "facebook" et les blogs) aux interventions des candidats invités par l'émission de France 2 "Des paroles et des actes" et, outre le candidat Hollande, à celle de Marine Le Pen, laquelle, au lieu de déclencher les cris de colère prévus, fut accueillie par de francs fou-rires tant sa prestation fut pitoyablement ridicule, notamment dans le domaine économique auquel, indéniablement, elle n'entrave que couic. Face à l'économiste Lenglet qui lui cita l'exemple des pays (ruinés) ayant abusé de la planche à billets, elle s'étala de tout son long avant que d'exhiber un jeu en 9 points tel qu'on en usait entre deux cours (ou même en cours...) en classe de CM2 !
La meilleure prestation fut, dans un silence religieux parsemé d'applaudissements, celle du candidat-maison : maîtrise totale de tous les sujets, humour distancié, stature d'homme d'état : je me demande si je ne vais pas finir par voter pour lui...
En fin de raout (il y avait des pizzas et de la bière... hollandaise), photo amicale (ci-dessous) avec Thomas Hollande fils du peut-être futur président. Le jeune homme est fort sympathique et affiche une confiance à toute épreuve quant à l'avenir paternel.

Notre reporter et Thomas, fils de Ségolène et François.
Photo à fp



Escapade chez les Médicis

Firenze (Florence)


 Le 22 avril (après avoir voté, bien sûr !), envol de l'oiseau vers Florence, la ville de Laurent le Magnifique.
3 jours ne suffiront certes pas, mais c'est, en quelque sorte, un voyage de repérages : Firenze offre tant de trésors artistiques, de cafés vecchi, de restaurants incontournables (la cuisine toscane étant exceptionnelle), de panoramas pour la contemplation, de jardins en haltes obligatoires (mes pieds !), que je ne pourrai qu'y retourner.


La lecture récente d'une biographie (quelque peu scabreuse) de Leonardo da Vinci, la vénération que j'ai pour Michelangelo Buonaroti (Michelange, quoi !), et pour Botticcelli, agissent comme un aimant.
Il faudra vaincre la réserve florentine, car l'indigène n'est pas aussi exubérant que la plupart des habitants de la péninsule : le florentin est fier, peu loquace, mais ouvert à toutes les cultures propres à l'enrichir.
Il est "de gauche" -et farouchement !-ce dont je ne me plaindrai certes pas.
Lors d'une première visite, trop courte, en 1999, j'avais pu fendre l'une de ces armures en discutant avec une discothécaire de Lucio Battisti : elle était touchée qu'un français s'intéresse à ce chanteur, un temps fabriquant de "tubes", qui décida ensuite de s'exprimer en toute liberté. Le florentin s'ouvre donc à qui veut bien lui accorder attention.
Mon seul regret, par anticipation, c'est qu'aucun concert n'ait lieu pendant mon séjour.
Je devrai me contenter de musique "pour touristes" dans l'une des églises de la ville.
Mais, on l'a vu à Venise l'été dernier, ces représentations touristiques peuvent réserver de très bonnes surprises.

La Galerie des Offices renferme l'une des plus prestigieuses collections au monde.

Non (ajout), décidément, ces trois jours, c'est bien trop court : le petit guide "Florence en quelques jours" (Lonely Planet) qui vient de me parvenir fourmille d'informations à faire saliver le voyageur.
Ce n'est donc, je confirme, qu'une approche.
Que je vous narrerai prochainement.