Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mardi 31 janvier 2012

Divagations hivernales

 Mon dieu, c'est l'hiver !
On avait fini par oublier que, l'hiver, il peut faire froid.
Reléguant pour un temps la campagne présidentielle en queue d'édition, les journaux télévisés vont donc nous abreuver dans les prochains jours d'images effrayantes d'automobiles bloquées sur les autoroutes, de chasse-neiges déblayant les chaussées et autres sableuses.
Pour faire joli, mais seulement si le "manteau blanc" recouvre la capitale ou les stations balnéaires, et dans ces deux cas uniquement, on verra des enfants occupés à des batailles de boules de neige sur la plage ou faisant de la luge sur la Butte Montmartre.
C'est ce que l'on appelle en jargon de journaliste, un marronnier : un sujet qui revient de manière récurrente, tels les reportages d'été sur les joies nautiques, ou, a contrario, sur le temps "pourri" qui ruine les saisons touristiques.
Ça occupe, et surtout, ça distrait.
Au sens premier du terme.

Ça, c'est rigolo !
J'écrivais, hier, que je ne parlerais que des événements drôles de la campagne électorale.
C'en est un : après la longue intervention -sur 6 chaînes de télé, pas moins !- du vrai-faux candidat-président (et vice versa), un sondage a été réalisé (un de plus, et c'est pas fini) dont il ressort que F. Hollande gagne 3 points dans les intentions de vote au premier tour, alors que son rival encore virtuel, n'en gagne que la moitié d'un.
C'était bien la peine.



Séance de rattrapage : "Polisse", un vrai bon film !
Le film de Maïwenn (pas la chanteuse folklorique, l'autre) est nommé 13 fois aux Césars, et c'est mérité.
Il faut se méfier comme de la peste de nos a-priori : on pourrait se dire "Maïwenn", "Joey Starr", ce n'est pas ma tasse de chocolat de chez Angelina, et l'on aurait bien tort.
Un peu comme ses illustres prédécesseurs Maurice Pialat (avec... Police) ou Bertrand Tavernier (avec L627, grand film à redécouvrir d'urgence), Maïwenn nous fait vivre le quotidien des femmes et hommes de la Brigade des mineurs, avec le lot de turpitudes plus ordinaires qu'on ne le croit auxquelles ces flics d'un genre particulier doivent faire face : grand-père pédophile inconscient des séquelles de son comportement, mère désespérée confiant son enfant aux gardiens de l'ordre, exploitation des enfants roumains, j'en passe, et de pires.
C'est filmé "à l'arrache", comme un document, avec quelques plans magnifiques à couper le souffle.
On retient évidemment la prestation des actrices et acteurs, tous impliqués à l'extrême, dont celles de la grande Karin Viard (sublime, de plus en plus) et de Marina Foïs (photo).
Vu en excellente compagnie dimanche dernier, Polisse est un grand film tragique.


 Oh, une vraie chanteuse !
Les temps que nous vivons étant à la médiocrité, les médias "chics" s'emparent avec gourmandise de tout nouveau talent estampillé "de qualité".
Abreuvés que l'on est de sous-merdes musicales à longueurs d'ondes, dès qu'on décèle une once de vrai talent, c'est un concert d’Alléluia qui salue l'impétrant (comme dirait Montebourg).
Aujourd'hui (et jusqu'à quand ?) c'est une certaine Lana Del Rey qui crée l'engouement, parce que, figurez-vous qu'elle chante juste et possède un fort jolie voix.
En maniant la zapette pas plus tard qu'hier soir, j'ai pu l'entendre et voir chanter en direct-live (comme ils disent) sur Canal+, et il est vrai que ça reposait de Rachida Dati qui la précédait dans la même émission.
On se gaussera néanmoins, si l'on connait un tantinet l'histoire du blues et, plus généralement, de la musique "soul", de voir l'émerveillement produit sur les foules par la blonde chanteuse américaine. Sa prestation d'hier soir en tout cas, n'était pas de nature à me projeter sur le balcon pour hurler à la face des passants : "Jésus, Marie, tugudu, une "diva" est née".
Mais sans doute faudra-t-il que j'en écoute un peu plus, au moins pour comprendre pourquoi cette jeune femme fait la une de la chronique musicale.

Et tiens, tant que j'y suis, je vous offre une grande et belle voix ci-après, même s'il est vrai que la chanteuse est moins "sexy".
Moins télégénique ?
Quoique :















Premier communiant à Venise

J'ai déjà évoqué ici le Palazzo Grassi, qui, à Venise abrite les collections de François Pinault.
Je fus très impressionné, lors d'une incursion dans la cité des Doges, par cette œuvre de Maurizio Cattelan : au Palazzo Grassi, mieux que sur la photo ci-dessous, le personnage était installé dans un lieu nu, blanc, circulaire, de façon à n'être approché, à priori, que de dos. C'est en le contournant qu'on découvrait le vrai visage de ce que l'on pensait être un garçonnet abîmé dans sa prière.
Impressionnant !

Maurizio Cattelan
Cire, cheveux humains, résine de polyester et vêtements.
101x41x53 cm

lundi 30 janvier 2012

Ne pas lasser le lecteur

Election (sans "s") présidentielle (idem)
A l'inverse de mes emballements de 2007 (il ne fallait surtout pas que Sarkozy soit élu ! Tant pis pour ceux qui regrettent leur vote), je vais m'efforcer de ne pas bassiner le lecteur avec la campagne électorale : je ne relèverai que les évènements drôles, la "température" au Caveau de la République", ou les grosses saloperies.
Au risque de vous étonner (!?), j'ai d'ores et déjà décidé que je voterai pour François Hollande dès le premier tour.
Il faudrait un accident majeur pour que je change d'avis.
Oh, je sais que certains penseront "il pense que c'est plié, de toutes façons"...
Que nenni, on a vu des retournements spectaculaires (2002, tiens !) en cours de campagne, laquelle n'est pas commencée tant que le candidat de la droite dite "républicaine" ne s'est pas déclaré, et l'on sait donc que, jusqu'au moment ultime, rien n'est joué.
Mais je pense qu'abreuver quotidiennement de politique ceux qui ont l'amabilité de lire mes évagations divagations tous les jours serait, euh, superfétatoire.
Et je fus bref.




Scholl, c'est cool !

J'adore Andreas Scholl (comme ça se prononce) ; en ce moment son disque "O Solitude" berce mes matinées brumeuses.
On le dit inégal en concert.
Un tel organe doit être bien difficile à gérer.

samedi 28 janvier 2012

Et même quand il a plu...


Saute d'humeur

Sur les réseaux sociaux (et culturels)


Juppé/"Sarko" : le grand amour !

Il n'aura échappé à personne, lors du débat qui l'opposait à F.Hollande jeudi soir, qu'Alain Juppé (le fabuleux Premier Ministre nommé par Chirac en 95 avec les conséquences que l'on sait) n'a pu se retenir d'évoquer le futur-ex président de la République en l'appelant "Sarko" ; Hollande, lui, n'a pas laissé passer, savourant le lapsus, bien informé du peu de considération que le Ministre des Affaires Etrangères porte à son "patron", même s'il consentit à monter sur le "Titanic" (c'est son mot !) gouvernemental.
Très traqueur au début, face à un adversaire digne mais décontracté, l'ex-porte-faix de Chirac, ne put démonter son adversaire, se contentant d'asséner l'élément de langage fourni par son parti : "vous êtes "arrogant"".
De Pécresse à Juppé en passant par Fillon, on s'indigne de "l'arrogance" de "l'arrogant" Hollande.
Las, quand ça veut pas, n'est-ce-pas (?)...
Aujourd'hui, on peut se demander où est passée l'impressionnante machine électorale de 2007 qui permit la victoire de "Sarko" contre une adversaire moins coriace, il est vrai.
Le pari était risqué d'envoyer Juppé face au favori (des sondages, hein, ne nous emballons pas !) : c'est un pari un peu ubuesque, tant l'homme est raideur, froideur et mépris incarnés.
Oh, M. Juppé n'est pas un "mauvais" Ministre des affaires étrangères, mais si la droite continue à murmurer très fort qu'il serait nommé Premier Ministre au cas, peu probable, où son ennemi intime serait réélu, la raclée risque d'être plus sévère qu'on ne le prévoit : il suffirait de rafraîchir la mémoire des électeurs qui auraient oublié la passage calamiteux, à ce poste, du Maire de Bordeaux : 17 ans, ce n'est pas la préhistoire !


vendredi 27 janvier 2012

De tous temps, les cons...


Guillon : quand la RATP se ridiculise !

La RATP vient une nouvelle fois (la précédente, c'était en 2007 pour l'affiche "Sarko is no good" du "Caveau de la République" !) en interdisant l'affichage sur les quais du métro de celle de Stéphane Guillon, insérée ici-même, au prétexte que la régie ne diffuse pas les messages à caractère politique !
Je me fais un plaisir de vous la proposer une nouvelle fois ; et vous suggère de la diffuser largement :


Quand Julien chante... Carla

C'est une belle chanson dont le texte fut écrit par... Carla Bruni, qui aura bientôt, sans doute, l'occasion de retourner à son écritoire.
Une raison de plus d'espérer de longues vacances pour l'épouse du chefounet, laquelle sait trousser quelques jolies strophes...
A écouter également, dans sa belle orchestration, sur l'album "Double enfance". Les images "nunuches" sur youtube m'ont fait préférer cette version acoustique. Mais les synthés ne remplaceront jamais un bel orchestre à cordes.

6 chaînes de télé à boycotter dimanche


jeudi 26 janvier 2012

Le roi des bricoleurs

Il est des coups de pieds au cul salutaires. Un ami me faisait remarquer récemment le peu de parti que je tirais de mon environnement domestique. Les yeux étaient acérés, posés -avec un intérêt amical- sur cette foule de détails infimes (ou pas) qui fait qu'un "séjour" doit être avant tout un lieu aisément praticable. Auparavant, il fallait faire moult allées et venues pour se saisir du livre ou du disque dont on avait envie, au moment où on le voulait. On peut accumuler tous les trésors tout en les disséminant à tort et à travers, ne prenant jamais le temps de se poser pour organiser son univers quotidien.
On se vexe toujours forcément un peu lorsqu'on vous fait remarquer  que telle ou telle exposition d'objet est incongrue, ou que l'utilisation de l'espace disponible ne privilégie pas le confort le plus basique d'un lieu de séjour distribué à la fois en salon, auditorium, petite salle de cinéma-maison, salle à manger, salon de musique et bureau ! Il faut donc, pour nos appartements parisiens, un bonne dose d'ingéniosité pour intégrer ces différentes affectations à une pièce de, peu ou prou, 25 m².
Je fus donc piqué au vif, sachant combien mon interlocuteur avait raison, en observateur détaché, froid, avisé, en "œil extérieur" secourable.
Dès le lendemain, -c'était lundi dernier- je me mettais en devoir de suivre -mes réserves mises à part- les précieux conseils, faisant maints aller-retours jusqu'à la quincaillerie voisine après avoir mesuré, re-mesuré (je mesure mal), visualisé in-petto les transformations à effectuer.
Il m'était, en une nuit, poussé des ailes : je déplaçais livres, disques, CD, DVD, les organisant en rangements enfin logiques, enfin pratiques ; je transformais deux parties de la pièce sans relâcher mon effort, intégrant des rayonnages "maison", changeant l'éclairage mal réparti sur un pan de mur, trouvant enfin pour icelui LA solution, ceci découlant de cela.
Exécutant des (petits, n'exagérons rien) travaux de nature à épater l'ami S. auquel, c'est ma fierté, je n'ai, pour une fois, pas fait appel, à plat-ventre à hauteur d'un meuble bas, perché sur l'escabeau vacillant pour un "sur-meuble" (tel qu'on le nomme dans les catalogues suédois) scrutant le résultant, exténué, affalé dans le canapé après avoir déplacé deux fauteuils pour créer, à l'instigation de mon (jeune) camarade, un "coin lecture" (eh oui, il le fallait !), je savoure, cette nuit, l'aboutissement de ces trois jours (et presque nuits) de labeur physique et cérébral.
Je remercie ici mon ami "détonateur" : qu'il sache que, désormais, s'il veut entendre la "Petite messe solennelle" de Rossini, il la trouvera près du lecteur de CD, en cherchant son auteur à la lettre "R".
Ca n'a l'air de rien, mais c'est un sacré progrès !
L'horreur à venir, c'est que l'ami B., lors de sa prochaine visite, ne s'apercevra ab-so-lu-ment pas de tous les changements opérés !
La leçon, c'est qu'on apprend toujours de plus jeune que soi !

Guillon s'affiche

J'aime beaucoup la nouvelle affiche de Stéphane Guillon :



mercredi 25 janvier 2012

Naples au baiser de feu

Vu sur la page facebook de l'excellent pianiste Olivier Gardon :

Evidemment

Lu dans Libération :

L'Unesco a réclamé à l'Italie qu'elle mette un terme à l'entrée des énormes paquebots à l'intérieur de Venise, après le drame de l'île du Giglio, qui a fait 35 morts ou disparus et risque de déclencher une marée noire.
«Cette tragédie ne peut que confirmer la préoccupation, exprimée depuis quelque temps déjà, du risque que présentent ces grands navires de croisière pour les sites du patrimoine mondial, et tout particulièrement la lagune de Venise et le bassin Saint Marc, dont le patrimoine naturel et artistique est extrêmement sensible», a fait valoir Francesco Bandarin, directeur de la Culture à l'Unesco.
Dans cette lettre en italien au ministre de l'environnement et de la mer, Corrado Clini, datée de vendredi, il presse le gouvernement de prendre «rapidement» les mesures qui s'imposent pour «réguler ce trafic» et de réorganiser le passage des paquebots, afin de respecter l'environnement naturel et urbain.
Le comité du patrimoine mondial avait déjà exprimé son inquiétude devant le passage et l'accostage de ces immeubles flottants le long de la cité, aggravant la pollution, créant des remous sources d'érosion des fondations et des bâtiments, et défigurant le paysage urbain. Cette requête se heurte cependant aux intérêts commerciaux locaux: Venise accueille environ 300 de ces paquebots dans l'année, chacun déversant plusieurs milliers de touristes.

 Vu des Zattere ; et encore, ça,  c'est un frêle esquif !

- Photo SylGazette -

mardi 24 janvier 2012

La musique de film, c'est plus ce que c'était !

J'ai enfin vu "Intouchables", le film qui bat actuellement les records d'affluence. En faire une "critique" serait superflu : tout a été dit sur cette comédie en demi-teinte, bien réalisée et intelligemment interprétée par les deux principaux comédiens, à leur plus haut niveau. 

Je constate actuellement la part grandissante, dans le cinéma actuel, des musiques empruntées au répertoire, "classique" le plus souvent. Comme je l'avais noté pour "Shame", dont on pourrait presque dire que Bach est le véritable auteur de la B.O., je relève que la musique d'Intouchables est, pour la majeure partie du film, due à de jeunes compositeurs du nom de Vivaldi, Chopin, et autres Earth Wind & Fire. Les compositeurs de musique originale sont devenus interchangeables, et semblent destinés à rester dans l'ombre. Il y a, certes, quelques exceptions qui ne font que confirmer la règle : Alberto Iglesias, par exemple, met une empreinte indéniable sur les films d'Almodovar, même si ce dernier émaille ses productions de "musiques rapportées" qui gardent leur côté anecdotique. Désormais, on demande simplement au "compositeur" de dérouler ça et la quelques arpèges de piano, ou de tapisser certains passages de nappes de cordes : c'est le cas dans les deux films précédemment cités... et dans des dizaines d'autres. En passant, côté "droits", ça doit "coûter un bras" aux producteurs... Même si ces derniers utilisent un morceau de musique classique, il faut, par exemple, payer des droits de reproduction aux héritiers de Rubinstein ou d'I Musici. Voici donc, pour conclure, une pièce utilisée dans la béo d'Intouchables, fort beau film au demeurant.
Comme il n'est pas interdit de se faire plaisir, j'ai choisi une version qui montre de jolies zimages de Venise : 

J'aime ce commentaire sur youtube : "Pure heavy metal !" : c'est tellement vrai !

Dédicace

On sait maintenant où le chanteur satirique Frédéric Fromet puise son inspiration.
Voici donc, en guise d'hommage admiratif, sa chanson préférée :

lundi 23 janvier 2012

Armure : fendue !

 - Photos Mediapart -

Ecouter l'ineffable Henri Guaino ce matin sur Inter fut un grand moment : Guaino commentait la véritable entrée en campagne de François Hollande, hier au Bourget.
Les commentaires des tenants de l'actuelle majorité (à sortir) sont pour le moins vasouillards, pris de court qu'ils ont été par les pistes programmatiques tracées dès dimanche par un candidat qu'on ne pourra plus jamais taxer de mollesse.
Enfin débarrassé des oripeaux -de convenance attentiste- mitterrandiens, enfin devenu lui-même, transcendé par l'ambition de la conquête du pouvoir, Hollande a réussi son examen de passage, essentiel en cette phase de la campagne.
Ce qui peut être vaguement inquiétant, de mon point de vue, c'est l'inversion des rôles : Hollande apparaissait, hier, comme un "déjà-Président" qui aura sans doute maille à partir avec un paradoxal challenger, un certain Nicolas Sarkozy, sans doute très irrité de cette situation, et dont on sait qu'il peut être un redoutable adversaire.
Beaucoup plus matois que certains pouvaient le penser, Hollande devrait pouvoir, néanmoins, comme il le fit avec succès lors des primaires, surfer sur une popularité à laquelle il a su, hier, donner un véritable socle : maintenant, ce succès dans l'opinion, s'il se confirme, repose sur une véritable vision de la gouvernance à venir, s'il est élu.
Bref, on sait désormais où l'on va avec lui : ne reste qu'à attendre le verdict des urnes, en sachant éviter les chausse-trappes que la machine UMP ne va pas manquer de semer sur la longue route qui mène au pouvoir suprême : je sais, depuis le temps que je vote, ce qu'une droite aux abois est capable de concocter pour dénigrer, calomnier, pour tenter de discréditer qui la met en (grand) danger électoral.
La gène de Guaino, thuriféraire du sarkozysme en décrépitude, ce matin, est toutefois de fort bon augure.
Comme l'union enfin trouvée des "éléphants" socialistes, touts présents, hier,  et des "souris" militantes prêtes à s'investir, à en découdre .

- Jeunes militants, dimanche - Photo... le Figaro (!)

vendredi 20 janvier 2012

Courte pause

Je m'octroie (on m'octroie, devrais-je dire) deux jours et demi d'entracte.
Je reviens lundi, ou peut-être même mardi, avec de la substance.
Merci pour votre fidélité.
S.C

 Pauvre Mickey !

Meilleur vieux

Vœux de nouvel an, anniversaire, j'ai un rapport curieux avec ces détours obligés du calendrier.
Comme beaucoup d'entre vous, pour l'anniversaire de naissance en particulier, je me dis dans un premier temps qu'on ne devrait pas le fêter, la date nous rapprochant de plus en plus de l'échéance ultime (on commence à y penser après 40 ans, et vous ?) ; en revanche, je me dis aussi que -chic !- c'est vachement bien d'être arrivé là sans trop d'encombres, après être passé par un accident qui, en fin de compte, m'a fait envisager la vie sous un angle différent, y compris dans mon rapport avec autrui : après ce fâcheux obstacle, j'ai tout de suite pensé que tout ce qui était à venir était du "rab".
En faisant attention à moi, je profite néanmoins et désormais de chaque moment de grâce que la vie a la bonté de m'offrir : une promenade avec un être cher, sous un soleil brûlant ou sous la pluie, de celles auraient pu m'apparaître banales autrefois, est devenue source d'émerveillement ; un regard posé sur moi avec gentillesse m'émeut au plus haut point, comme m'émurent les cadeaux reçus jeudi de mes complices de spectacle, car tous y avaient pensé : il en est un, parmi eux, qui possède un registre précis de nos dates de naissance, si bien que l'on n'est jamais oublié ; pour les deux raisons que j'ai évoquées plus haut, je suis incapable, donc, de savoir si j'aime ou non qu'on me souhaite cette année supplémentaire passée en ce bas-monde, avec, tant je fus touché, hier, des témoignages reçus, une petite préférence pour le "j'aime", comme on dit sur face book...
Ce qui est sûr, aussi, c'est que je n'en veux nullement à ceux qui ont oublié. Notre monde va si vite, trop vite...
Et si je rétrogradais d'un an à partir de l'an prochain ?
Déjà que certains me trouvent "rajeuni"...
pcc Benjamin Button

 Avouez que j'ai de beaux restes, non ?

jeudi 19 janvier 2012

Indispensable Daniel Cohn-Bendit

Cet homme est l'honneur du parlement européen.
Il s'adresse ici à Viktor Orban, instigateur, en Hongrie, d'une constitution liberticide dangereuse :

S'il le dit...


mercredi 18 janvier 2012

Alien, le retour

On se souvient (d'autres espèrent que non) de sa conduite irréprochable lors de la révolution tunisienne : Michèle Alliot-Marie occupe actuellement les médias, sans vergogne, comme si de rien  n'était.
Il en est qui ne manquent pas d'air.
Si c'est ce genre de personnalités que l'uèmepé envoie en première ligne, le combat sera sanglant...

Nota : par respect envers mon lectorat, je n'ai pas jugé décent de lui infliger une photo de la dame en question.

mardi 17 janvier 2012

Gustav Leonhardt : la musique perd l'un de ses meilleurs serviteurs.

Son récital aux Bouffes du Nord, auquel nous aurions tant aimé assister (complet longtemps à l'avance) fut le dernier. L'ami qui l'admirait tant l'avait pressenti, hélas.
Il lègue à la musique dite "ancienne" un immense héritage.

Aaaaaaaaaaaaaah, Vivaldi !

"Sovvente il sole" est extrait d'Andromeda Liberata, chanté ici par l'excellent Max-Emmanuel Cencic.
Autre belle version, "féminine" celle-là, par  Nathalie Stutzmann & Orfeo 55

D'hiver (et varié)

Impopulaire
L'antisarkozysme croit de jour en jour dans la population, me disait mon député croisé à vélo, hier, rue du Poteau.
Je ne pouvais qu’acquiescer : le Caveau de la République est un excellent baromètre en la matière, où les charges satiriques contre l'actuel (et provisoire, croisons les doigts !) chef de l'Etat recueillent un succès croissant.
D'après les tenants de l'actuelle (et provisoire, croisons les doigts, bis !) majorité, nos ennuis dans le domaine économique, remontent vraisemblablement à mai 68, et, pourquoi pas, à la Révolution française.
Moi, je les ferais descendre en droite ligne de la banqueroute de Law, en... 1720.

 Anne-Sophie Lapix fait flancher la fille Le Pen
Il est facile de démonter le programme économique du FN, qui est une aberration de nature à mettre le pays dans la merde, comme si la situation actuelle ne suffisait pas !
Dimanche dernier, la journaliste Anne-Sophie Lapix, n'a pas lâché prise face aux certitudes assénées par la candidate de l'extrême-droite : revenant sans cesse sur les questions sans réponse avec un acharnement digne des meilleurs journalistes anglo-saxons, la blonde animatrice a déstabilisé la fille de J.M., le passage ci-dessous faisant foi.
L'aplomb de la (talentueuse, certes) avocate eut maille à partir avec celui de la blonde Lapix, laquelle ne lâcha prise à aucun moment, se faisant un devoir de donner une leçon d'économie à la femme politique.
Un vrai grand moment de journalisme politique dont toutes nos vedettes des médias devraient s'inspirer, et avec tous les candidats : les futurs électeurs ont droit à tous les éclaircissements sur les intentions et programmes des candidats à la magistrature suprême.

Des hommes et des dieux
J'ai enfin vu le film de Xavier Beauvois qui, malgré un sujet peu "commercial" connut le succès que l'on sait :
je craignais, à tort, une "bondieuserie", quand ce beau film est, en fait, une belle leçon d'humanité, admirablement servie par des acteurs exceptionnels, et une réalisation impeccable, inspirée, le cinéaste "regardant" son sujet avec la distance nécessaire.
Il y a un abime entre ces moines, humbles, dévoués, et les pompes vaticanesques.
Ayant depuis longtemps perdu la foi, malgré une éducation religieuse de convenances, je persiste néanmoins à dire qu'il y a, dans les évangiles censés porter la parole du Christ, un message humaniste intéressant, bien que dévoyé au fil des siècles par ceux qui prétendaient le diffuser.
Les musiciens, eux, de Bach à Messiaen, en passant par Vivaldi et les vénitiens, ont admirablement porté le message, assez, en tout cas, pour que la "Passion selon Saint Jean" et autres "Stabat Mater" touchent au cœur le mécréant que je suis devenu.
Dans "Des hommes et des dieux", les chants psalmodiés par les moines sont très beaux ; il en émane une émouvante sincérité.
Le film, lui aussi, est sincère.
Ce n'est pas la moindre de ses qualités.

Je sèche le Caveau
Depuis 11 ans, je n'ai jamais manqué une séance au Caveau de la République, hormis une absence pour incident coronarien, et une soirée manquée pour cause d'aléas aériens (quand je suis à Rome, j'en pars au tout dernier moment : ça m'a joué un sale tour l'an dernier !).
Je n'y serai pas samedi et dimanche, remplacé par l'excellent Hugo Renard, pour cause de cadeau bienvenu.
Mais je sais que ma chaire (je redeviens mystique) sera bien tenue.


Michael Lonsdale, immense acteur dans "Des hommes et des dieux"


Le clash Le Pen / Lapix (via nouvelobs) :
Veuillez installer Flash Player pour lire la vidéo

Geste

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lundi 16 janvier 2012

samedi 14 janvier 2012

Histoire d'"

- de P"ul "d"m -

Fais chanter ton piano


Téléphone au concert...

Sonnerie de téléphone intempestive, voici un soliste qui sait réagir avec classe :

vendredi 13 janvier 2012

Marchands du temple

Dans l'un de ses meilleurs sketches, Paul Adam, en camelot de foire, vend ses produits certifiés "eau de Lourdes" en un étourdissant crescendo.
La réalité dépasse parfois la fiction, ou confirme que l'humoriste a raison de fustiger la vénalité qui règne dans des lieux prétendus "saints" :

Qui Malespine mal étreint.

Désolation

Tomber sur ce spectacle, c'est un arrache-cœur. On ne sait si ce clavier, avec son pied, a été débarrassé là, à la va-vite ; on n'ose penser qu'il ait été lancé, dans un accès de colère, depuis un appartement. On peut imaginer tellement de choses. Se dire aussi : ci-gît l'état de la pratique musicale en France en 2012.

Paris, boulevard Ornano, 13 janvier 2012
- Photo (hélas !) SylGazette -

jeudi 12 janvier 2012

Le Président de l'Assemblée Nationale est un grand démocrate.

Ils sont aux abois, vous croyez ?

Shame : autodestruction en milieu urbain

Jogging en mi mineur
Avant d'y aller de mon ressenti, je me permettrai simplement de rappeler que j'écrivais, ici-même, il y a peu, que Bach était le plus moderne de tous les musiciens du monde, de la planète, de tous les temps, et ce qu'il vous plaira d'ajouter.
C'est évidemment la scène où Brandon (Michael Fassbender) fait son jogging au rythme du Prélude BWV 855 (le 10ème du premier livre du "Clavier bien tempéré") qui me reste en mémoire, là, maintenant, à froid, avant que ne se déroulent à nouveau en moi les images, les sons, les odeurs (oui !) d'un film bouleversant, empreint d'une émotion rare dans le cinéma américain, le tour de force du cinéaste consistant à délivrer cette émotion au travers d'une lumière froide, glaciale, à peine trouée par l'éclat de la chevelure paille de Sissy, jouée par Carey Mulligan, impressionnante.
Lisons le synopsis fourni par le monopolistique (ou quasiment) Allo Ciné :
Le film aborde de manière très frontale la question d'une addiction sexuelle, celle de Brandon, trentenaire new-yorkais, vivant seul et travaillant beaucoup. Quand sa sœur Sissy arrive sans prévenir à New York et s'installe dans son appartement, Brandon aura de plus en plus de mal à dissimuler sa vraie vie... 
Pas de quoi, vraiment, me donner envie de me déplacer jusqu'aux Halles noires de monde où, à la sortie du métro, on slalome pour arriver destination.
Mais il y a ce Fassbender dont on parle beaucoup (je ne l'ai, moi, aperçu que dans Inglorious Basterds de Tarantino) comme étant la révélation du moment, et ce Steve McQueen, aussi noir que son homonyme était blond et pâle, dont je n'ai pas vu Hunger (le scénario m'effrayait et ça m'était recommandé par un ami qui porte aux nues "Irréversible" de Gaspard Noë, c'est dire !) et puis, et puis, je fais, moi, confiance à certains critiques, et voilà que les critiques dont je lis avec intérêt les avis étaient unanimes, pour le coup.
Ne voir dans "Shame" qu'une histoire d'addiction sexuelle pathologique (ça l'est aussi), serait passer à côté de tout ce qui fait la force de ce film absolument novateur, moderne comme l'est la musique de Bach qui le soutient pratiquement de bout en bout, radoterai-je !
Un tâcheron habile (par exemple, au hasard, le Mike Nichols de "Closer") n'aurait su dépeindre la caractéristique principale du personnage de Brandon : perdu dans une addiction incontrôlable, vivant une déchéance qui le bouffe et le bouffera toute sa vie durant, l'homme est l'incarnation même du désespoir absolu ; perçu comme un pervers (il l'est aussi, mais, sans jeu de mot, se débat à l'intérieur du plus vicieux des cercles), nul ne peut, ne pourra, comprendre son atroce souffrance.
Tout au long de la nuit tragique qui conclut quasiment le film, notre homme ira de turpitudes en turpitudes, en un parcours en forme de suicide par overdose de dégoût.
Le personnage de Sissy, la sœur de Brandon qui déboule à l'improviste dans sa vie, découvrant peu à peu l'univers glauque dans lequel évolue un frère qu'elle voudrait protecteur, vit une désespérance tout aussi violente, que Brandon, piégé dans sa toile d'araignée, ne saura mesurer.
La vie peut être ainsi, voyez-vous : drue, cruelle, sans morale, comme l'est un film où, à aucun moment, l'auteur (il n'y a que dans les films "d'auteur", finalement, qu'on sent pareille implication)  ne tente de juger ses personnages, les accompagnant jusqu'au bout dans leur tragique périple, sans juger, non, mais en évitant aussi, soigneusement, la moindre complaisance a contrario des deux autres films cités dans ce billet.
"Shame" est également un film "riche", où chaque scène, chaque arrivée d'un nouveau personnage, apporte quelque chose de nouveau, où les lieux de vie diurnes et nocturnes (boulot, restaurant, appartement, boîte de nuit) "jouent" également leur rôle, ce qui n'est pas une mince affaire.
La musique -c'est un peu mon domaine- l'originale, très épisodique,  celle d'un certain Harry Escott, en tapis de cordes obligés est d'humilité, finalement : que voulez-vous, devant J.S. Bach joué par Glenn Gould, aimé et compris par McQueen, on s'écrase.
Film essentiel.

Trop court, hélas, un extrait de l'une des scènes les plus "cogne au cœur" du film :

Ca, ça envoie !

Purcell : When I am laid in earth | Andreas Scholl

L'ordre juste

Depuis près de 10 ans, j'enfouissais dans un placard, pour les mettre hors de la vue de mes visiteurs, toutes sortes de paperasse, d'objets hautement technologiques divers devenus obsolètes (modems, répondeurs).
Or, ce placard trouvant aujourd'hui l'utilité qu'il aurait dû avoir - une attribution enfin logique me décochait-on hier soir-, me voilà obligé de le vider entièrement et de me débarrasser de ce qu'il contient.
Il faut être, dans ces cas là, impitoyable : il faut pouvoir déchirer sans états d'âme tel vieux magazine auquel on est censé tenir -mais qu'on n'a pas ouvert depuis qu'il croupit dans le fameux placard-, faire une croix sur ces dizaines de photos, ratées pour la plupart, dont on ne voulait se séparer.
L'esprit s'embrouille : je jette, ou pas ?
Et l'on trouve toujours une excuse pour garder tel vieil souvenir qui ira croupir dans un autre tiroir de la maison, pour y mourir un jour, peu après que l'on aura disparu soi-même.
Mais non, cette fois, on réagit fermement, parsemant le salon de sacs poubelles destinés à recevoir ce trop-plein de vie ; on trouve cependant des choses qu'il ne faut pas jeter, et il faut garder la tête froide : actes de notaire, contrats d'assurance (qu'on a cherché pendant des heures l'an dernier !) et à peu près tout ce qui est répertorié dans les journaux et, maintenant, les sites où l'on vous dit ce qu'il faut absolument conserver pendant 3 ans, 5 ans, et pour toujours.
Quand on se débat avec tout ça, on est ravi d'entendre, en guise d'encouragement (on n'en peut déjà plus) l'interlocuteur du soir dire avec gourmandise : "oh, moi j'adore faire ça !".
Pas trop longtemps, mais un petit moment quand même, on le hait.

Et là, c'est presque fini ; enfin, à demi...


mercredi 11 janvier 2012

Purcell | Jaroussky



L'un des plus beaux chants au monde...

Pina : "quand tu danses, pense à l'amour !"

La célèbre danseuse et chorégraphe (mais aussi comédienne, cf Fellini) Pina Bausch est partie en 2009.
C'était une immense artiste, à laquelle Wim Wenders rendait hommage, en 2011, avec un film intitulé simplement "Pina" où de nombreuses chorégraphies de la disparue sont recrées en des lieux divers, insolites parfois, surprenants, toujours choisis en respectant l'intention de la créatrice. C'est beau, poignant, humoristique ou tragique tour à tour, admirablement filmé et éclairé avec, en soutien, un melting-pot de musiques de tous les temps et de tous les univers. C'est de l'Art, et on n'a qu'une honte : c'est que les soudards, les embierrés des stades, les barbares en tous genres, quoi, n'y seront jamais sensibles, au contraire de cet homme "humain" qui, dans le beau "Parle avec elle" de Pedro Almodova ne peut retenir ses larmes au spectacle du "Café Muller" de Madame Pina Bausch. Il faut voir, ressentir, écouter. Je ne vois vraiment pas quoi ajouter à cela.







"Pina" de Wim Wenders (2011) existe en DVD et en Blu-ray (2D et 3D) ; éviter absolument les "petits" écrans.


mardi 10 janvier 2012

V comme...

 Canaletto "photographia" Venise mieux que quiconque.

Venise exerce sur moi comme sur des millions d'humains à travers les siècles une fascination que j'ai bien du mal à expliquer à travers tous les billets que j'ai pu consacrer à la Sérénissime.
A me l'expliquer, je n'y parviendrai sans doute jamais, ou alors par bribes.
Ainsi, il m'apparait évident que l'un des aspects de cette fascination est que Venise est musique : je viens de commencer l'épais ouvrage (près de 800 pages !) que Sylvie Mamy, après des années de travail, a consacré en 2011 à Antonio Vivaldi.
En exergue, une citation extrait de l'ouvrage de Gilles Deleuze intitulé "Le fil" (1988) où ce dernier tente une explication de ce qu'est la musique baroque, qu'il conclut par ceci : 
"Le trait du Baroque, c'est le pli qui va à l'infini".
Venise est musique, et Vivaldi est son prophète : on ne peut penser à Venise sans penser à Vivaldi, et inversement.
Il fallut attendre la deuxième moitié du vingtième siècle pour que le "prêtre roux" soit enfin reconnu, après une longue période d'oubli : de jeunes étudiants passionnés découvrirent ça et là, en Italie, des manuscrits qui révélaient le génie de celui que Bach, lui-même "oublié" fort longtemps, admirait.
Pendant très longtemps, je me refusai à écouter les "Quatre saisons" : le vulgaire s'en était emparé, les utilisant en musique pour attente téléphonique, dans les ascenseurs, dans les aéroports et autres circonstances tout aussi triviales.
C'est là, pourtant, un chef-d’œuvre parmi d'autres dans la production du Maître vénitien.
Issu d'une famille pauvre, le jeune Antonio dut accéder à la prêtrise comme seule voie possible à l'élévation du niveau de vie dans une Venise où tant de lieux de cultes exigeaient une "main d’œuvre" pléthorique : il fallait recruter prêtres et chanoines pour célébrer offices et sacrements à tours de bras !
C'est donc cette "carrière" que le jeune Antonio, déjà violoniste d'exception, embrassa.
Ce n'est qu'après son ordination, à 25 ans (âge obligatoire), que le musicien commença à composer.
La République de Venise, après que la Sérénissime eût rayonné à travers le monde, était déjà sur son déclin.
Elle n'eut alors pour vocation que d'accueillir les "grands" de ce monde pour fêtes en tous genres : Venise restait cependant capitale des arts, musique en tête, et il fallait "fournir" : inspiré, génial (ici le mot trouve sa véritable signification), Vivaldi s'y employa sans difficultés, laissant à l'humanité une œuvre immense que je n'ai pas fini de découvrir : un interlocuteur avisé sur la question me citait, hier encore, des pièces dont je n'avais jamais entendu parler, accroissant mon avidité, ma soif de connaître...
Tout cela me ramènera toujours à Venise, où je suis allé plusieurs fois, mais que je ne peux prétendre connaître comme il se devrait : j'ai fort peu exploré, par exemple, le quartier (sestiere) du Castello, populaire, et ne suis jamais allé sur l'île de San Giorgio Maggiore qui, pourtant, impressionnante, nous attend à quelques brasses, de l'autre côté de la lagune quand on arrive de San Marco : je suis donc encore un peu "touriste" ; il faudra, la prochaine fois, que j'évite absolument les lieux que je connais déjà, et m'écarte des chemins balisés que j'ai déjà foulés.
Et, comme tant d'autres avant moi, j'essaierai, une fois de plus, de comprendre l'angoisse qui m'étreint chaque fois que je quitte la "ville" (peut-on employer ce terme ?) la plus étrange d'Europe : mais, comme le chantait Reggiani, "Venise n'est pas en Italie" ; j'ajouterai que Venise n'est pas en Europe, elle n'est nulle part, elle est Venise, elle est unique.

Giorgione

Le même Giorgione peignit aussi (ci-dessous) la réception du roi de France Henri III à Venise :






Viens maman, on va danser (1975)

Avec les copains, à Antibes, nous avions écrit un joli texte parodique qu'une élémentaire décence m'interdit de reproduire ici.
Mais l'original n'est-il pas drôle en lui-même ?
On notera l'enthousiasme du public...

lundi 9 janvier 2012

Quand ça veut pas...

Il y a des jours où rien ne fonctionne comme prévu : en ce dimanche sans représentation au Caveau, je me décide enfin à retourner au cinéma, où je n'ai pas mis les pieds depuis des semaines (c'est bien la peine d'avoir une carte illimitée !) ; las, arrivé métropolitainement à mi-chemin, je réalise que j'ai oublié le fameux sésame dans le portefeuille que je n'utilise pratiquement jamais (un vieux Louis Vuitton, oui, je sais, il n'est rien de plus vulgaire que du Vuitton).
Je connais quelqu'un qui doit rigoler, pensant "ah, si j'avais été là, je t'aurais dit "tu n'as rien oublié ? ", et à ces mots, j'aurais répondu élégamment, "oh, putain, ma carte UGC ! "...
In petto (et in métro), je me susurre (j'adore me susurrer in petto) que, bon, tant pis, je paierai ma place intégralement, car je n'aurai jamais le temps de remonter dans mon pigeonnier.
J'arrive en temps et heure aux Halles : il y a bien sûr un monde fou ; les bornes où l'on peut acquérir un billet avec sa carte de paiement (que je n'ai pas oubliée, c'est une chance ! ) sont "hors service".
Je prends ma place dans la longue, si longue, file d'attente, et pense à des choses et à des gens agréables, mais pas à scruter mon horizon immédiat. Je demande à la caissière une place pour "Shame, s'il vous plaît" : elle lève l'index vers le ciel sans m'adresser le moindre mot, ce qui me permet néanmoins d'aviser un panneau lumineux, sur lequel, en regard du titre "Shame" est écrit le substantif "complet".
Je repars vers ma bio de Vivaldi, couvert de shame*
J'irai mardi aprème, et vous dirai ensuite ce que j'en pense.


* En anglais dans le texte...

 Ah, tu peux avoir honte, va !
Photo extraite du film en question.

Je découvre des choses tous les jours, heureusement !

Etonnant instrument, non ?


Qu'est-ce que j'ai encore dit ?

- A ma gauche, Gaspard Proust (collector : avec lunettes) et Frédéric Fromet (bon client) ; 
à l'ouest, Hugues Leforestier -

Attention fragile !

Voilà comment on joue Tchaïkovski au festival de Bologne : le choix de l’œuvre est judicieux.
2012 est une année Tchaïkovski ; j'y reviendrai.
En attendant, planons...

dimanche 8 janvier 2012

Paresse

Je ne vois pas pourquoi je ne publierais rien ce dimanche, n'est-ce-pas ?

samedi 7 janvier 2012

B.A.C.H

Un ami me dit faire actuellement une cure de Bach.
Ma toute première professeur de piano était une fervente admiratrice de l'immense compositeur, dont je ne crains pas de dire qu'il inventa la musique moderne.
Jean-Sébastien, que l'on voit, à tort, comme un austère "kapelmeister", fut en son époque un novateur, toujours à l'affut de ce qui pouvait faire évoluer l'art musical : ainsi, il découvrit Vivaldi, bien avant que celui-ci ne connaisse la gloire internationale dans la seconde moitié du... 20è siècle (grâce, notamment, à l'éminent ensemble "I musici) !
Et Bach voulut faire connaître la musique du vénitien, "adaptant" les oeuvres du "preto rosso" (prêtre roux) : ainsi, cette Sicilienne qui berça ma toute récente St Sylvestre, au piano (l'adaptation écrite par Alexandre Tharaud) ou à la flûte baroque (adaptation toute spontanée d'un mien ami qui pratique la musique en "amateur", au sens noble du terme). Bach adapta cette Sicilienne pour l'orgue : on l'entend, en version originale "vivaldienne" sur le magnifique disque des concertos pour violoncelle de Jean-Guihen Queyras sorti en 2011 chez Harmonia Mundi, et c'est à tomber par terre !

 Le disque de Queyras est un "must" absolu.

C'est Glenn Gould, bien sûr, qui "vulgarisa" l'oeuvre pour clavier de Bach : mon "baroqueux" fait la fine bouche, et a réussi à m'amener à l'écoute de ces oeuvres sur l'instrument original, à savoir le clavecin.
Il est vrai que, par exemple, les Sonates pour violon et clavecin ne me quittent plus, maintenant et que je ne peux pas ne pas penser au clavecin quand j'aborde sur mon piano (celui de la maison) ces textes, et malheureusement je suis loin d'en restituer l'authenticité...

Pour le fun, veuillez trouver ci-dessous un Bach joyeux, vif, dans une version peu "baroque", mais que j'aime énormément :

Les indispensables de la Gazette

En 2007, j'écrivais ce magnifique article sur les ravioles : allez-y voir ; plus que l'article en lui-même, ce sont les commentaires (bidons : un délire !) qui sont sympathiques : cliquez là-dessus

Gommettes

Merci à Geoffroy qui m'envoie cette belle image :


vendredi 6 janvier 2012

Voix céleste

Je suis de plus en plus subjugué par la voix des contreténors.
J'écoute actuellement en boucle le magnifique album qui contient cet "O Solitude" : en état de nostalgie,de mélancolie, ou de colère (ça peut arriver à des gens très bien, la preuve !) j'y trouve la paix :

jeudi 5 janvier 2012

L'espoir

Hollande a retrouvé toute sa pugnacité et, chose rare en politique, tout son humour, dans ce premier meeting de campagne à Merignac.
Ne pas tout dévoiler tant que l'adversaire, en son château, ne s'est pas encore déclaré et envoie ses missiles par affidés interposés, c'est un jeu subtil, périlleux, qui demande beaucoup d'adresse : le candidat Hollande y excelle, en fin politique.
On compte sur lui, qui symbolise l'espoir.

Note à 15 heures28 : trop tard pour voir la vidéo du meeting que j'avais mise en ligne ce matin...



mercredi 4 janvier 2012

Mieux suivre la SylGazette

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D'hiver (et varié)

Paresse ?
Je vois que je n'ai rien publié hier, pas la moindre image, la moindre vidéo, le moindre clin d’œil, de ceux, qu'entre les lignes, je décerne fréquemment à mes proches.
Allez, j'avoue : j'étais en phase "dégrisement" après trois jours d'exception.
Mes vieux amis, ceux "d'en bas" ou de Paris, qui me connaissent bien, savent mon peu d'intérêt pour les fêtes de fin d'année et doivent être sacrément surpris de ce revirement, quand je me suis échiné, pendant des années, à toujours m'arranger pour travailler pendant ces périodes.
Alors, nous dirons que ce fut l'exception qui confirme la règle, et je ne sais si cela devra ou pourra se reproduire.

Ah, Paris !
Après tant d'années, une belle adolescence et une époque "jeune adulte" plutôt excitantes, agitées, mais néanmoins insatisfaisantes intellectuellement (même s'il y eut quelques embellies) au soleil de la côte, j'entame ma vingt-deuxième année de "parigot" : j'aime Paris, oui, qui a fini par m'adopter, où je vis en méridional dans un quartier qui s'apparente à un village, dont, paraît-il, je serais devenu une "figure", comme je le fus, pour des raisons bien différentes, à Antibes-Juan les Pins autrefois.
J'aime cette ville capitale où en quelques minutes je peux voguer d'Afrique en vieille France, de la Goutte d'Or à la rue Mazarine, d'une rue sale et malodorante au Café de le Mairie de la place St Sulpice où j'irai boire un chocolat chaud tout à l'heure avec une amie, dans le voisinage probable d'un écrivain connu, puisque nous serons en territoire d'éditeurs.
Je finis même par aimer les désagréments de la vie parisienne, "Rire et chansons" ou "RFI" à fond les haut-parleurs dans un taxi, les "avec ceci" façon Karin Viard ("Paris", de Cédric Klapisch) de la boulangère, la "ville-musée" des bords de Seine où, l'autre jour, nous dûmes, un cher ami et moi, renoncer à la visite du nouvel Orsay, tant la file d'attente était impressionnante.
Nous nous posions dans un café, à l'angle de la rue de Solférino, à deux pas de l'hôtel particulier qui abrite le siège du PS.
Un café et un "crème" pour la modique somme de... 9 euros et 10 centimes (!) servis par un garçon de brasserie typique : on sait que ces établissements (en des temps anciens appelés "bougnats") sont, depuis des lustres, aux mains d'une "famille" issue des plateaux de l'Auvergne ou de l'Aveyron, et que les employés y sont embauchés par cooptation régionale le plus souvent.
Il y a là une sécurité de l'emploi qui aboutit à un service désinvolte, désagréable ; on vous pose vos consommations négligemment, en regardant ailleurs, ce qui ne manque pas de surprendre votre ami provincial, habitué à plus de chaleur en sa Provence (quoique, il y aurait beaucoup à dire sur la manière dont on accueille le "touriste", un peu plus bas, là d'où je viens...).
Le parisien que je suis est censé éviter ce genre de piège dans lequel on finit toujours par tomber quand, c'était le cas, une pluie inopportune bien que sporadique vous y fait trouver refuge, en attendant le rendez-vous fixé à quelques encablures, mais vous êtes en avance, alors...
On s'arrête chez Gosselin pour faire provision de gâteaux, au milieu de visiteurs étrangers (ici, on entend surtout parler anglais ou japonais) mis en joie par ces gourmandises tellement "françaises".
Mon compagnon est, lui aussi, un fin gourmand, que cette visite met en gaité, yeux brillants, enfant lâché dans la chocolaterie de Charlie !
J'aime faire découvrir les charmes de la ville-lumière à mes visiteurs : aux beaux jours, une halte dans les jardins du Musée Rodin, parmi les statues séculaires, un parcours en flânerie à la Contrescarpe, un thé à la Grande Mosquée...
Et là, je suis sûr que mon provençal se dit : "il faudra que je revienne !"...
Au moment où j'écris, le ciel m'octroie son plus joli bleu car, contrairement à la légende, tenace dans le sud, la voûte céleste n'est pas aussi avare qu'on le croit au-dessus de nos toits. 
Pour ses amoureux, Paris, un peu comme Venise, est aimable en tous temps.
Peut-être émettrai-je quelques réserves, un peu plus tard, quand l'hiver se sera décidé à s'installer et que j'aurai à éviter les vols planés sur les trottoirs verglacés du boulevard St Martin que j'emprunte régulièrement pour me rendre au théâtre où j'exerce mes modestes talents.
J'espère toutefois ne pas être devenu l'un de ces parigots arrogants que l'on croise en été dans le midi, en Lubéron, ou à Rome où "notre" réputation n'est guère brillante.
Je me fous comme de ma première Invention de Bach d'habiter la "capitale" et n'en tire aucune vanité, tant nous avons à considérer que les successives décentralisations ont fait de beaucoup de villes de province des lieux de culture dont la réussite est éclatante : Toulouse, Rennes, Nantes, Montpellier, et tant d'autres, sont devenues des exemples magnifiques de la vie culturelle hexagonale.
Mais bon, comme dit la chanson, Paris sera toujours Paris.*

Orgiaques Borgia
Quand on voit la vie du pape Alexandre Borgia, on se dit que Jean-Paul et son successeur Benoît la jouent petits-bras !
Je regarde actuellement la série "Les Borgia", pas la française, mais celle qui vient des Etats-Unis, avec l'excellent Jeremy Irons.
Intrigues, complots, meurtres sur tous les modes, torture, sexe, inceste. Ah, elle était jolie, la chrétienté au faîte de sa gloire et de sa puissance !
J'en ai gobé quatre épisodes d'affilée : c'est très bien fait et filmé par Neil Jordan qui n'est pas manchot ; la distribution ("casting" en anglais) est judicieuse, et l'on peut entendre du Purcell et du Händel, en anachronisme tout à fait acceptable.
J'en suis au moment où l'on sent que la charmante Lucrezia ne va pas tarder à "évoluer", mauvais sang ne pouvant mentir ; ça promet !
Je compte aller jusqu'au bout ce soir, le Caveau de la République ne rouvrant ses portes que demain soir.
J'en frémis d'avance.

 Jeremy Irons : brrrr !

* Je me suis pas foulé pour conclure ce paragraphe, n'est-ce-pas ?


Pacifié...................................................................

Attention : grande chanson !

lundi 2 janvier 2012

Les voeux, ce n'est pas toujours conventionnel

C'est fou : cette gazette a battu son record d'affluence pendant ces trois jours où je n'ai rien publié !
Trois jours intenses entre spectacles et libations (raisonnables tout de même).
Je ne sais comment ça c'est passé pour vous, lecteurs, mais, en ce qui me concerne, ce passage d'une année à l'autre me restera en mémoire : j'y ai fait le plein d'amitié et de tendresse, de quoi tenir quelque temps : que voulez-vous, ce sont des choses dont on a soif en permanence ; il y a des moments où l'on voudrait que tout se fige, où l'on aimerait appuyer sur un bouton "pause" virtuel pour arrêter le temps.
Las, c'est le bouton "play" qui finit par l'emporter, et il faut laisser le film reprendre son cours.
Je ne me plains pas : c'est un beau film, avec de belles couleurs et une musique envoûtante, en flamboiements baroques.
Les vrais amis sont toujours au rendez-vous de ces fêtes "obligatoires" : un petit message, une attention, un coup de téléphone ; même si ces traditions un peu convenues ne m'exaltent guère, j'avoue que ces attentions me touchent : une voix amie, chaude, qui vous souhaite le meilleur pour une année entière, c'est bien agréable à entendre.
Comme à l'accoutumée, je n'ai pas répondu aux messages de vœux "globaux", de ceux que l'on lance distraitement à tout son carnet d'adresses, par mail ou par sms : leurs auteurs ne s'en rendront même pas compte.
Il y a là une sorte de goujaterie qui me hérisse.
Mieux vaut ne rien envoyer.
Ce qui ne m'empêche pas de formuler des vœux de plein bonheur à vous qui me lisez à cet instant, amis connus ou inconnus, et surtout de vous remercier pour vos visites sur cet immodeste "blog" où j'essaie de transmettre mes goûts, mes passions, mes coups de cœur, mes délires et mes colères.

 Sobre et de bon goût : on la retourne, il neige et on peut m'entendre jouer "Love Story".