Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

mercredi 30 avril 2008

Les sonates de Beethoven (2)

Illustration de l'article.

Respire et éternue !

Ah ça, elles respirent les chaussures Geox : quelques mètres sur le sol détrempé de ce joli mois d'avril finissant, et grâce aux troutrous de votre paire de jintox vous êtes bon pour la rinopharyngite du siècle !

Il a osé !

La dernière de Barbelivien, caution culturelle de notre vénéré (énervé) président.
Vous n'êtes pas obligés d'écouter jusqu'au bout !

Qu'avons nous fait de nos 20 ans ?

Cette année-là (!), le groupe Impact jetait ses derniers feux dans les théâtres de verdure du sud de la France, en "américaine" de Michel Delpech qui dansait en coulisses quand nous jouions "Je m'éclate au Sénégal" des Martin Circus et nous avouait sa phobie de la foule en même temps qu'une sinusite chronique.
Sylvia et Johnny du Voom Voom m'avaient repéré et me demandèrent si je voulais tenir les platines du grand club juanais : ça conférait, à cette époque, un immense prestige et, surtout, ça garantissait des revenus (les premiers "vrais" salaires) confortables qu'on dilapidait en restos et en sorties diverses.
Ca ouvrait la porte aux amours de passage, considérés chacun comme une victoire dont on ne voyait pas à quel point elle était dérisoire.
Il y avait du soleil, chaud comme jamais, et Anthony Quinn nous payait des pots au Cameo, un rade improbable du vieil Antibes où je louais mon premier studio à moi sur la place Nationale composant des chansons sur un Kawai droit loué, car j'aurais brisé le coeur de ma mère si j'avais emporté le Grotrian Steinweg, roi du salon aux Tritons, dans l'appartement familial (je ne le récupérai qu'en... 1997 !).
L'hiver, j'écumais bars et boîtes interlopes, escorté de voyous qui tenaient absolument à assurer ma protection et l'on ne pouvait me chercher noise.
Un soir pourtant je fus "dommage collatéral" d'une violente bagarre dont ma dentition garde encore les traces et eus droit aux plates excuses d'un "cake" dont le poing droit avait malencontreusement rencontré ma mâchoire.
Une autre fois, on me piqua mon "Ciao" : le délinquant, apprenant à qui appartenait la bécane, le rapporta fissa dans le garage, aux "Tritons" avec un petit mot où il avait écrit "je t'ais mis de l'essance".

Ton anniversaire, cher jeune disciple et ami, fait affluer ces souvenirs.
Vis pleinement tes vingt ans, dont je ne dirai pas qu'ils sont le plus bel âge en lieu commun éternellement ressassé, mais dont je souhaite qu'ils soient à l'origine d'une vie d'homme toujours exaltante et enrichissante.
Souffle les bougies et fais une bise à ton piano de ma part.

Ceci était un message personnel exceptionnel entre deux êtres forcément exceptionnels.

Les sonates de Beethoven

Est-ce l'effet d'une hallucination ?
Le Beethoven en buste qui trône sur mon piano a, depuis quelques jours, le sourire.
Il n'aura jamais autant entendu (oui, il est guéri !) ses oeuvres ici diffusées à longueur de journées depuis que Léonard B. m'a prêté un plein caddy de sonates par les grands interprètes, de Gilels à Brendel en passant par Arrau, et même Annie Fisher qui est une rareté.
Six coffrets, pas moins, qui me donnent l'occasion de comparer les interprétations, de disséquer cette oeuvre monumentale, de changer chaque jour d'avis : selon l'humeur du moment, on préfèrera la version Gilels de l'Hammerklavier quand, hier, on ne jurait que par Kovacevitch.
Au lever, par exemple, on sera sensible au jeu d'Alfred Brendel, tellement à l'opposé d'un Richter, tellement "allemand schubertien" (c'est d'ailleurs Brendel qui, il y a quelques années, m'a donné enfin les clés de Schubert).
Il faut ensuite réaliser la synthèse, mettre de l'ordre dans ce bouillonnement d'informations pour dégager sa propre vision et en tirer la substance pédagogique.
Tout est dans le texte, bien sûr, et Richter détestait jouer de mémoire, car, disait-il, dans ce cas, on "interprète" : c'est l'éternel conflit entre la rigueur et l'idéalisation d'une oeuvre.
Je n'aurai qu'un regret, celui de ne pas avoir entendu les sonates par Ludwig van B. lui-même !


S.Richter- 1er mouvement sonate "Appassionata"
On reconnaîtra un thème utilisé par S. Gainsbourg, qui piocha allègrement dans le répertoire "classique".
Je ferai un billet dès que possible avec les originaux et les copies.

mardi 29 avril 2008

Venise, vidi, vici (7) Séance diapos :

Le grand capital au service de l'art : pourquoi pas à Paris ?

David et Goliath

Jacob et Delafon sont sur une gondole

Ici aussi, les cinémas...

Colmater, toujours...

Femme seule prenant les eaux

Très tendance partout.

La meilleure façon de "tchater".

En terre chrétienne, même au resto.

Pipi à 6,56 francs.

Chez Lida, où j'habite (mais pas de piano !)

Derrière la Fenice, l'ombre de la Callas rode...

L'adresse vénitienne de l'UMP depuis les municipales.

Nota : pour un meilleur confort visuel, cliquez sur les photos afin de les agrandir.

Merde Rome

Portrait du nouveau maire de Rome, ici

La Dolce Vita: la Fontana di Trevi

Anita, Marcello, la fontaine, et la musique de Nino Rota.
Cinéma majuscule.

Vivement dimanche

Michel Trotski

Léon Drucker

Ainsi donc, le 11 mai, Drucker reçoit le sémillant porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot !
Après la religieuse du dessert dominical et pendant l'apéro d'après vêpres, les mamies habituées au ronron de l'émission de l'ex gendre idéal, doivent s'attendre à un sacré bouleversement dans leur programme préféré : Jean Ferrat viendra chanter "Potemkine" (mais personne ne parlera, soyez en sûrs, des marins de Cronstadt massacrés par Trotski), le générique de début d'émission s'étant déroulé sur fond d'Internationale revisitée "tektonik".

On sait que la participation du gentil facteur à la gentille émission du tandem Drucker/Coquet, où le comble de l'irrévérence est incarné par Anne Roumanoff, fait remous au sein de la LCR.
Le jeune porte-voix, brillant communicateur, devrait donc rallier les ménagères de 50 ans et leurs époux légèrement sonnés par le(s) petit(s) "calva" dominicaux au partage des richesses, et ça, c'est bien.
On tremble cependant à l'idée que la fille du sénile de Saint Cloud puisse demander, au nom de l'équité, à être reçue à son tour sur un plateau aussi accueillant.
Car enfin, on sait bien que si la "prod" fait appel à mon aimable voisin du 18è arrondissement, c'est parce que l'homme est "bon en télé".
Un sacré "bon client" même.
Comme semble l'être la Marine qui, maligne, vient de condamner les propos de son papounet sur le "détail" dans un désir évident de modernisation d'un parti qui prend l'eau.
Mais je digresse tout en faisant attention à ma ligne (politique)...

Dans l'émission du 11 mai, on sait déjà comment les tâches seront réparties : le MC posera les questions qui ne fâchent pas (vos enfants, vos loisirs, votre passion pour -je suppute- la pêche à la ligne, vos lectures, vos humoristes, vos goûts musicaux...) et Sérillon relèvera le niveau (comme il l'a toujours fait en tous temps et en tous lieux) en essayant de mettre à jour le personnage sur un plan plus politique.
A la fin, Roumanoff, sur des textes de Mabille, viendra taper sur Sark et tout le monde rigolera, complice... d'un instant.
Et Drucker, d'un air entendu concluera par "M.le président, si vous nous regardez...".

Ca m'excite déjà.

 

Fafa 2, ze riteurn

Laurent Fabius "n'exclut pas" d'être à nouveau candidat à la candidature pour la présidentielle de 2012.
Avec ce que l'on a actuellement, je suis sûr qu'il y a des millions d'électeurs potentiels... pour lui ou un(e) autre.

Pendant ce temps, les romains (ils sont fous !) ont élu un ex-néo-fasciste qui arbore fièrement une croix celtique en pendentif.
Lequel mussolinien se félicite que NS soit bientôt président de l'Europe.
Un axe Paris-Rome semble se dessiner.
Angela boude.

64%...

d'opinions négatives.
Nick Sark vient d'entrer dans le Livre des Records.
Félicitations.

dimanche 27 avril 2008

Mule chargée

Mon frère assistait hier soir au "Bling Bang" du Caveau de la République et me disait être stupéfait, voire excédé de ce déferlement d'anti-sarkozisme d'un bout à l'autre du spectacle, remerciant G. Détroit de lui avoir permis de souffler quelque peu.
Il m'arrive moi-même de me dire que, c'est vrai, nous chargeons quelque peu la mule pendant ces deux heures et quelques (presque 3 quand Paulo est en forme, comme hier !).
Moi le premier, d'ailleurs, qui livre d'entrée un billet d'humeur qui tourne autour de "lui" et de ses affidés.
Qu'on le veuille ou non, la politique en ce pays, actuellement, tourne autour du personnage qu'il est devenu obligatoire de lyncher en permanence : mais qui a armé les bourreaux ?
Il est vrai que personnellement, il y a quelque chose qui me dérange dans ce maelström où tous, nous nous sommes engouffrés avec délices.
Le public, lui, pourtant, en baromètre permanent de l'opinion, semble ravi de ce jeu de massacre presque toujours humoristique, jamais obscène quand c'est Adam qui s'y livre avec un talent qui en fait oublier et pardonner les excès.
Et l'autre, maintenant, a beau jeu de jouer les victimes, de se signer en évoquant ses erreurs, d'adopter un profil bas en modeste martyr.
C'est de bonne guerre.
C'est la guerre.
Est-ce satisfaisant ?

Le duo Lobo et Mie est de retour au Caveau.
Les accompagnant chaque soir, je vérifie qu'ils ont bien du talent.
Essentiellement quand ils chantent.

Le programme, hier soir, était judicieusement équilibré : chansons, magie humoristique avec un Eric Antoine exceptionnel dont on reparlera et sketches des 3 piliers de la maison.
En cette période de vacances, le public de provinciaux en goguette dans la capitale nous "porte", chaleureux, généreux, comme les parisiens ne savent plus l'être.
En cette saison 2007/2008 nous assistons à un très net rajeunissement de l'assistance : seules les matinées sont encore majoritairement fréquentées par les 60 ans et plus.
Ce qui m'épate, c'est que sans la moindre pub (à part un petit encart dans Pariscope), le Caveau attire du monde.
Et Venise est encore debout.

samedi 26 avril 2008

Laisse les fantômes à Venise

Je sais : y'avait longtemps.
L'avantage, c'est que vous le prenez au degré que vous voulez !

Dura lex sed lex (du marché !)

T'as quel âge ?
Mamé possédait ce modèle : souvenirs de grenadine à l'eau.

C'est dur pour Duralex (pour Durex, ça va encore).
L'entreprise est en danger.
Nos verres de cantine doivent rester dans notre patrimoine !

Venise, vidi, vici (6)

Stupéfiant : il joue l'Aria de la Suite en ré de J.S. Bach ! (*)

"Boutique design" et lieu de rencontre un peu "anar" sur le Campo San Stefano

Andy en vitrine, comme toujours...


(*) Cadeau bonus : l'Aria de la suite en ré de Bach, c'est ça :

Venise, vidi, vici (5)


La Fenice, restaurée à l'identique après l'incendie criminel de 1996 .
"Dal fuoco si risorge, dall'ignoranza no."



Paul Lewis






Venise, vidi, vici (4)


Note du 28 avril 2010 : en fait, le propriétaire possède la Taverna San Trovaso et le "Ristorante" du même nom dans le même quartier.
Les 2 adresses sont recommandables.
Leur site : clic


Cuca Cula toujours à la pointe

La firme Cuca Cula (j'en déforme le nom pour ne pas leur faire de pub) est toujours à la pointe du progrès technologique.
Vous buvez du Cica Cila et vous êtes un actif, vous bougez, quoi : à roller, à Vélib', à Converse (chaussures qui puent), vous ne tenez pas en place.
Vous êtes donc un jeune.
Et la firme vous observe, vous sonde, vous épie, se préoccupe de votre bien-être et surtout de ce qui pourrait vous faire diminuer votre consommation quotidienne de la célèbre boisson de sucre et de gaz dont le secret de fabrication, tout ça...
L'œil de la firme qui est partout t' a vu, jeune vachement actif, l'autre jour dévalant les escaliers du lycée en hurlant le dernier tube du duo Madonna/Justin Timberlake, la main enserrant la précieuse canette.
Mais voilà, jeune exubérant sortant d'une session de Tektonik endiablée, tu avais, c'est bien normal quand on se dépense, hein, les mains moites (et les pieds schlinguant, mais ça, c'est les Converse) et, patatras, comme dirait la comtesse de Ségur (7ème arrdt.), le flacon d'allégresse soudain te glissa des mains, faisant un joli "rolling-rolling" (mais pas Stone) jusqu'au bas des marches, les arrosant de liquide sucré que, après, ça pègue et ça s'accroche à la semelle des Converse que tout le monde a en ce moment.
Et là, les ingénieurs de la firme se sont réunis, se repassant inlassablement (en tibétain, inLhassablement) les images recueillies par Big Brother.
Ils ont creusé leurs méninges tant et si bien qu'en sortit l'Idée du siècle : pour toi, jeune qui bouge, Caca Cala a inventé la bouteille en plastique incassable Grip & Go à préhension anti-dérapante, oui !
Voui, Grip & Go, car, ô bougeur, il fallait que tu puisses agripper le récipient tout en te disant "allez, vas-y !" qui, en anglais, tout le monde le sait se dit "go !'

Mais je viens de faire une découverte qui risque de faire des remous au pays des boissons gazeuses.
Cica Cila risque un énorme procès, car figurez-vous, qu'il existe un produit dûment déposé dénommé Grip & Go.
Et qui s'adresse aux vieux qui ne bougent pas.
Si !
Et toc, le voilà :

La dame monte son escalier (à l'inverse du jeune, précédemment, vous suivez ?) avec son Grip & Go à la main, lequel objet est, selon la pub, un assistant personnel de mobilité !*
Encore plus forts que les savants fous de Ceca Cela, ceux-là viennent d'inventer... la canne !

Bonne nuit.

* Je n'invente rien, c'est .

vendredi 25 avril 2008

Recalé à l'oral

Le grand oral du président, hier, sur 2 chaînes et quelques (ce qui ne s'était pas vu depuis les interviews de De Gaulle par le fayot Michel Droit !) est réduit par les médias, une fois de plus, à la forme : combien de téléspectateurs de moins que la fois précédente (ben , beaucoup moins, tiens), comment l'avez-vous trouvé, le costume, le bronzage, le changement d'attitude (dont on sait bien, si tous nos neurones fonctionnent, que c'est du pipeau) ?
Ainsi, quoi qu'il fasse, notre guide luminescent est réduit à l'image et à elle seule.
Car sur le fond, un vide sidéral, et pire, comme le disait sœur Ségolène ce matin, une méconnaissance crasse des dossiers : ce monsieur qui fut pendant de (si) longs mois ministre de l'intérieur confond donc "naturalisation" et "régularisation" !
Je le cite : "la fiche de paye ne vaut pas titre de séjour. Ou alors, il faut que le Parlement vote une loi consistant à dire que toute personne qui a un contrat de travail en France a vocation à être Français". (...) "On ne devient pas Français parce qu'on travaille dans la cuisine d'un restaurant, aussi sympathique soit-il"
Donc, le président de la République française est soit un ignorant de la loi qu'il brandit comme un sceptre, soit un petit malin qui adresse une nouvelle fois, comme il le fit pendant sa campagne électorale, des signes de connivence à son électorat le plus extrémiste.
Parce que, ce que ces pauvres travailleurs demandent, banane, c'est pas une carte nationale d'identité, non, juste un titre de séjour pour continuer à bosser dans des secteurs où les "nationaux" ne se bousculent pas au portillon.

Ce qui fait peine, aussi, mais faudrait pas me pousser beaucoup pour que ça me mette en rage, c'est que Martin Hirsch se dit content sur un RSA annoncé (ça, il sait faire !) pour 2009 et chiffré entre 1 et 1,5 milliards d'euros (on admirera la précision!), alors que le Hirsch en question disait que le double serait nécessaire !
Et on le trouvera où le blé, M'sieur le président ?
Ben, voyons : la prime pour l'emploi !
Prendre aux pauvres pour donner aux pauvres, fallait le trouver.

Sinon, selon l'inévitable sondage, si le showman n'a pas convaincu cette fois, il se trouve 67% de français pour le trouver "courageux".
Défense de rigoler.

Hérésie (or not ?)

Comment, moi qui me targue de cinéphilie et de mélomanie, comment osè-je trouver tout à fait intéressant ce montage d'extraits du "Mort à Venise" de Visconti, habillé d'une musique
électronique d'Art of Noise alors que ce film GEANT est à jamais "habité" par la 5ème de Malher ?
Et pourtant...

Venise, vedi, vici (3)

San Marco de jour et euh, de nuit...

Venise, vidi, vici (2)




On y sera : et pas qu'un peu !

à suivre

Venise, vidi, vici.




Je m'suis fait tout ch'ti

J'étais au caveau hier soir lors de l'intervention du chef de l'état (ouais, je sais, c'est dur, on s'y fait toujours pas...) sur les 2 chaînes de l'ORTF.
Mais j'ai pu la suivre (de loin) en rentrant sur une chaîne d'information continue qui la rediffusa dans son intégralité.
Tous les éditorialistes, ce matin, bien sûr, décortiquent la parole présidentielle pour la louer (Mougeotte !) ou la moquer.
Quant à moi, je me contenterai de m'apitoyer sur le sort de ce pauvre garçon, sacré avec faste et gourmettes il y a moins d'un an, et aujourd'hui réduit à faire son mea culpa devant la France cathodique, un peu comme un chef d'entreprise maladroit devant le tribunal des Prudhommes où l'a traîné un petit employé floué.
Cet habile communicateur, qui n'est d'ailleurs rien d'autre, aura eu bien du mal à justifier sa "politique sociale" devant un Yves Calvi pugnace et presque inquisiteur : en la matière, comme en politique étrangère où le bateau France dérive au gré des vents contraires, le bilan est cinglant pour celui qui disait être le "président du pouvoir d'achat" et de la croissance.
Ségolène Royal ce matin sur Inter se faisait, au grand dam sans doute de beaucoup, le porte-voix de l'opposition, résumant avec talent (elle en a !) tous les points qui font tâche dans le tableau, soulignant les mensonges, les amalgames ("régulariser" n'est pas "naturaliser" comme veut le faire croire l'autre !), le manque de vision politique, la "carpette-attitude" devant la Chine et tous les couacs d'une majorité désorientée.
Certes, Ségolène élue aurait fait autrement, et on serait bien en mal de dire si elle aurait fait mieux : les contingences économiques sont telles qu'il faut un sacré capitaine à la barre.
Taxée pendant la campagne d'incompétence, elle est en droit aujourd'hui de retourner le compliment : si le président que les français ont élu était compétent, ça se verrait.

*

Ça n'a rien à voir, mais ça me démange : les chefs religieux de toutes obédiences sont décidément incorrigibles.
Y compris ce Dalaï Lama (delon) qui couvre, et honore même, la mission au Tibet d'Heinrich Harrer qui fut missionné par Hitler pour infiltrer le Tibet et devint précepteur de l'enfant "sacré".
Annaud en a fait un très joli "7 ans au Tibet" où Brad Pitt, en lumineuse blondeur aryenne, incarne ce personnage super sympa qui appartenait au gentil corps de la SS.
Laurent Dispot en cause dans Libération et je vous invite à le lire pour vérifier que, décidément, on ne peut se vouer à aucun saint...

dimanche 20 avril 2008

Entr'acte

Bon, allez, à vendredi prochain 25 avril !

Wiaz

vendredi 18 avril 2008

Desproges en scène

Echange

J'étais extasié, chamboulé, ravi, avant hier, devant la FNAC Ternes (où j'ai acheté l'autobiographie de Rupert Everett, qui a un fort beau style) que cette femme bien mise m'adresse la parole.
Echange de banalités sur la pluie d'avril, certes, mais ô combien rassurant en cette période où règne l'indifférence aux autres qui tue à petit feu disait le chanteur toulonnais.
Mon ami B. et sa si jolie petite sœur étaient tout surpris de me voir si heureux de ces trois phrases échangées.
J'ai noté que la petite sœur d'une vingtaine d'années n'exhibait pas de téléphone portable et que ses fines oreilles étaient dépourvues d'écouteurs.
C'était une belle journée.

Morceaux d'almanach

"Ça s'est passé un 18 avril (1986)
Inconsolable, Marcel Dassault meurt deux jours après Jean Genet, le 18 avril1986.

CINQUANTE ANS DEJA [soixante-douze donc, même un littéraire comme moi a trouvé -ndr]
Première à l'Athénée de Ondine, de Jean Giraudoux.
"Ça, c'est du théâtre !" s'écrie Ambroise Séchan dans les colonnes du Rideau Roude.
Il faudra attendre Gérard Lefort dans Libération pour rencontrer un sens aussi aigu de l'observation chez un critique de spectacle."
Pierre Desproges, in "l'almanach" - Rivages ed.

Du même Desproges :

[Le type qui a inventé l'espèce de fil rouge autour des portions de crème de gruyère, on peut pas le tuer, quand même.
C'est pas possible qu'il l'ait fait exprès... Je veux bien qu'il y ait, dans les services de renseignements, des brutes professionnelles qui inventent des systèmes de torture extrêmement sophistiqués. Mais même les pires d'entre eux ont leur raison. Il ne leur viendrait pas à l'idée de griller électriquement les testicules d'un fonctionnaire assermenté pour de simples raisons ludiques. Ils ne s'y résolvent que poussés par la raison d'état, dans le but, par exemple, de découvrir les microfilms sur lesquels figurent les plans de la nouvelle machine à électrifier les quéquettes au laser...
Mais le type qui a inventé l'espèce de fil rouge autour des portions de crème de gruyère, c'est pas possible qu'il l'ait fait exprès. Il connaît même pas les gens qui aiment manger des portions de crème de gruyère. Je veux dire : qui aimeraient manger des portions de crème de gruyère. Ne les connaissant pas, il n'a aucune raison de leur en vouloir à ce point.
La sensibilité, le simple bon sens se révoltent jusqu'à refuser l'idée même de certaines actions inhumaines. On a du mal à croire qu'une mère ait pu jeter elle-même son petit garçon dans une rivière. Elle est intolérable, l'image de cet enfant enfermé dans un sac, attaché, Si ça se trouve, avec une espèce de fil rouge, vous savez, comme celui qu'il y a autour des portions de crème de gruyère.
Un psychanalyste vous dirait sans doute que ce type - le type qui a inventé l'espèce de fil rouge autour des portions de crème de gruyère - a des tendances sadiques. Il est vrai que cette idée incroyable de faire des noeuds coulants à des laitages qui ne vous ont rien fait peut à première vue relever d'une certaine forme de perversion. Mais bon. Ça ne prouve pas que ce type soit un sadique. Le vrai sadique, pour avoir son plaisir, il faut qu'il assiste de visu à la douleur de l'autre. Mais lui, le type qui a inventé l'espèce de fil rouge autour des portions de crème de gruyère, il n'est jamais là pour se rincer l'oeil quand je me relève affamé à trois heures du matin avec, au ventre, l'espoir insensé de me faire une petite tartine de crème de gruyère...
Alors, qui est-il ? Peut-être qu'il m'entend. La haine aveugle n'est pas sourde. Peut-être qu'il est dingue, ce type. Peut-être qu'il est dingue de père en fils. Si ça se trouve, c'est une forme d'aliénation mentale plus ou moins héréditaire. Peut-être que son père, c'est le type qui a inventé l'espèce de papier collant autour des petits-suisses ? Peut-être que sa mère, c'est la *** qui a inventé le chocolat dur qui tient pas autour des esquimaux ? Peut-être que son grand-père, c'est le fumier qui a inventé la clef qui casse le bout des petites languettes des couvercles de sardines, en complicité avec le pourri qui met de l'huile jusqu'à ras bord des boîtes ?
Peut-être que sa grand-mère, c'est la *** qui a inventé le suffrage universel ?]

*** Les termes ont été occultés dans le forum où j'ai pioché ce texte.
On remplacera avantageusement les astériques par "connasse", "conne", "pétasse", "enfant de Boutin"...
Ça permet de vérifier ce que je disais l'autre jour .
Chantons ensemble : aujourd'hui, on n'a plus le droit, de rir' de n'importe quoi.

Historique

C'est Monty Alexander en 1976, à Montreux (Suisse).
L'un des meilleurs CD de ma discothèque "jazz".
De rien : ça me fait plaisir.

Allez ouste !

Que faites-vous là quand France Inter consacre sa journée à Pierre Desproges ?

Vieux démons

Cette entreprise a cru bien faire en faisant de l'un de ses visuels une référence à la diversité de notre société.
Las, les ligues de vertu, récemment encouragées par notre Andouille Nationale qui interprète à sa guise les principes de laïcité de notre encore-République, ont aussitôt fait assaut de pétition pour demander le retrait de l'affiche ci-dessus.
Le pieux nuit au pieu.

jeudi 17 avril 2008

Rubik Cube pour mal-comprenant

Tube céleste

A 26 ans, Lang Lang (qui est deux fois mieux que Jack), pianiste chinois qui réside aux USA, est l'une des valeurs sûres de la nouvelle génération de pianistes.
Ayant triomphé dans de nombreux concours internationaux, il a donné son premier récital au Carnegie Hall en 2001 devant l'un des publics les plus exigeants de la planète, récital qui lança vraiment sa carrière internationale.
Ici, il interprète le méga-tube "Lieberstraum" ("Rêve d'amour") de Franz Liszt.
Et c'est beau.



Lang Lang est vraiment un pianiste classique très moderne.
But (et off course) un tantinet "crazy" :

Complément d'information

Un jeune lecteur me signale que le sigle "ptdr", que je définissais hier comme étant l'abréviation de "par terre de rire", signifie surtout dans l'esprit des jeunes internautes "pété de rire".
Ce qui, vous en conviendrez, est beaucoup plus joli.

mercredi 16 avril 2008

Humoristiquement correct


A l'heure où l'on commémore la disparition de Pierre Desproges, emporté par le crabe en 1988, on dressera un état des lieux peu réjouissant de l'humour du 21ème siècle en nos contrées :
il est intéressant que l'humour-vache n'ait pour seul refuge que des lieux comme le Caveau de la République (qui, à ses débuts, s'appelait... la Vache enragée !) où l'anti-sarkozysme et l'anti-cléricalisme d'un Paul Adam valent à celui ci de recevoir fréquemment des lettres d'insultes émanant de courageux anonymes.

Dans la jeune génération de fantaisistes, même si certains manient un pipi-caca qui fait se tordre les adolescents pré-pubères, la transgression et la provocation sont rarement au programme.
La vogue du "stand-up", qui permet tous les fourre tout (les fourre rien, en fait), crée, à l'exemple de la "Starac", de fausses valeurs d'un jour dont les "textes" sont d'une désolante platitude, bannissant tout deuxième degré susceptible de demander un effort intellectuel minimum.
Le "Comedy Club" (on écrit "comedy" comme "academy", n'est-ce-pas ?), créé par un artiste bourré de talent au demeurant, synthétise toute la vacuité de l'humour des années sarko : le moindre gamin qui a fait se rouler ptdr* ses copains de cage d'escalier peut désormais venir se raconter, persuadé qu'il est le nouveau Gad Elmaleh.

Ailleurs, sur les tréteaux de ce que l'on appelle encore "théâtre", on affiche des piécettes aux titres évocateurs ("Couscous aux lardons", "Les homos préfèrent les blondes" (pauvres homos !), dont on devine aisément que les auteurs ont d'abord trouvé le titre (c'est bon, ça, coco !) en mode racolage actif avant de donner un "contenu" à leur œuvre immortelle.
L'humoristiquement correct est de mise partout, sous le diktat de la télé(sans)vision où seul, qu'on le veuille ou non, un Ruquier peut encore donner la parole à un Christophe Alévêque qui, lui, ne joue pas, ne jouera jamais, le jeu du nivellement par le vide.
Des illustres aînés qui osèrent, il reste un Bedos pour lequel on irait presque brûler un cierge afin qu'on nous le maintienne longtemps en bonne santé, ou un Rollin (mais qui le connait ?), pour pratiquer un humour dévastateur, tout bêtement intelligent.
Le cul est encore le seul domaine où tout semble permis depuis que Bigard en a fait sa matière première en symbole de franchouillarde vulgarité digne du "pétomane" de la Belle Epoque.

Il y a pourtant sans aucun doute une demande : il suffit de voir le succès soudain du "radio bistrot" d'Anne Roumanoff chez Drucker, qui, par la plume alerte de Bernard Mabille (qui fut, je le rappelle, l'un des auteurs de Th. Le Luron), fait redécouvrir à un public anesthésié que le rire peut être mordant.
Le seul problème, c'est que cette artiste estimable que l'on n'attendait pas là, ne s'y voit pas non plus, toute surprise de ce regain de popularité.
Elle vous dira : "surtout, dites bien que je "joue", que je ne pense pas ce que je dis, hein !".
Y'a du boulot !


* ptdr : par terre de rire

mardi 15 avril 2008

Gould/Bach



Variations Goldberg, l'Aria.
Archi "tubesque", simple, beau.
La suite est très bien aussi ; mais il est déjà dans votre discothèque, non ?

Pschiiiiiiiiiiit ! Bang ! Wizzzz ! Wow !



J. Travolta

Je ne m'y attendais pas : c'est le genre de film qui sort au mois d'août, du tout venant américain pense-t-on, avec un exploit obligé d'acteur en mal de résurrection (Travolta ici), le genre de production dont on ne pense même pas "bof, je le verrai en dvd peut être, un jour de disette".
On se souvient vaguement que "Hairspray" fut d'abord un film de John Waters, cinéaste atypique des années 80, habituel metteur en films du travesti "Divine", inventeur des films en "odorama", parangon d'un cinéma volontairement kitsch et culte, forcément.
Puis, du film, Broadway fit une comédie musicale à succès (8 "Tony Awards" !) ; laquelle (faut suivre !) revint donc au cinoche, réinventée par Adam Shankman.

Loué un peu négligemment, le film se révèle une surprise de taille.
Certes, comme souvent dans la comédie musicale, un mince argument sert de base à une succession de chansons et de numéros dansés en technicolor.
Ici, alors qu'on aurait pu penser le genre passablement usé (ce n'est pas "Chicago" ou même un "Moulin rouge" d'assourdissante mémoire qui me contrediront), on est pris d'entrée par un "son" (bon, on est bien équipé), une ouverture jubilatoire chantée par une certaine Nicole Blonsky, petit bout de minette quasi-obèse, qui bouge et chante divinement !
Pendant près de deux heures, on va exulter, trépigner, twister, jerker*, danser le "mash potatoes" en mode "remember" des grandes heures du "rythm and blues" (le vrai !) avec des chansons originales qu'on a l'impression de connaître déjà, tant la "démarque" est réussie.

Comme au temps des grandes heures de la Metro Goldwin Mayer (roaaar !), on sera bluffé par la qualité des chorégraphies, le talent des danseurs triés sur le volet par des "casting" impitoyable aux quatre coins des USA, et l'on ne reprendra son souffle qu'à la toute fin du générique final.

Argument mince, disais-je, mais aussi ode à la tolérance et au métissage, assez peu vraisemblables certes (l'action se déroule en 1965), en message rafraichissant d'humanisme : on a envie de croire que blancs, noirs, obèses, tous ont accès au "rêve américain".
C'est naïf sans doute, mais on ne réussit pas un "musical" avec de mauvais sentiments (quoique, "All that jazz...").
Outre la jeune actrice qui joue Tracy, il y a une Michelle Pfeiffer, méchante sublime, une Queen Latifah en... majesté, et un "Travolta-Travelota" stupéfiant, en clin d'oeil à "Grease", mais avec une centaine de kilos en plus !
De Robin Williams à Dustin Hoffman en passant par Eddie Murphy, l'exercice "transformiste" n'est pas nouveau dans la comédie américaine, la palme restant acquise à Jack Lemmon et Tony Curtis, inoubliables dans "Some like it hot".
Travolta relève le défi et marque admirablement l'essai, réussissant à ne jamais être grotesque, toujours "juste" malgré le ridicule de la situation.
Quant au jeune Zac Efron (Link), venu des niaiseries Disney, il compose un personnage de bellâtre un peu con, parodique, très bien vu.



Passé injustement inaperçu dans la masse des "blockbuster" de l'été, "Hairspray" redonne vigueur au cinéma de divertissement, au spectacle cinématographique tout simplement.

*Film à voir avec un bon "son", des basses, du volume.