Le journal de Sylvian Coudène.
Humeurs, humours, musiques, cinéma, et autres libertés provisoires.
"La gravité est le plaisir des sots"
(Alexandre Vialatte)

vendredi 30 novembre 2007

Une journée sans lui.

Aujourd'hui, on ne parlera pas de "truc" puisque c'est la journée sans "machin".
Hier, "chose" a parlé à la télé pour nous dire qu'on était fauché, qu'on abolirait pas les 35 h, mais que si, en fait, en se camouflant un peu, on pourrait les réduire à peau de chagrin.
"Bidule" a dit en fronçant les sourcils -il était pas content du tout, hein !- que les jeunes des cités étaient des voyous, tout ça, niant qu'il y ait le moindre malaise social.
César savait qu'il fallait diviser pour régner, "tartempion" adore dresser les gens les uns contre les autres et désigner des "individus" en un terme gendarmesque issu des manuels de formation des écoles de police (on ne se refait pas).
Bref, avant la publication du sondage de samedi dans "Le Figaro magazine" de Mougeotte qui, pour la première fois le place sous les 50%, "duschmoll" nous refait sa "com" avec ses effets de manches habituels.
On remarquera qu'ici, depuis fort longtemps, je n'use que de surnoms pour le désigner : je continue, bien sûr.

jeudi 29 novembre 2007

Prési-"dents" en danger !

Ce soir, Nick Sark sera interrogé par Arlette Chabot et PPDA.
Ca fout les jetons, non ?

Crèmeries et salaisons.

Tu parles !


A l'heure ou plusieurs centaines de consommateurs -dans consommateurs, il y a "mateurs"- faisaient la queue, hier, pour accèder à l'"iphone" de Mac Intoche, la vie continuait.
A l'Intermarché du boulevard Ornano, on propose des "premiers prix" à ceux qui ne peuvent s'offrir les "marques" ; "Top Budget", ça s'appelle.
Dans les produits vendus sous cette appellation, on trouve quantité de saloperies chimiques à vous dégoûter d'être "économiquement faible" comme on disait à Antibes quand j'étais petit et que nous sollicitions un crédit au "Bon lait" pour attendre la "solde".
J'ai maintenant presque honte de sortir un camembert "Lepetit"* du caddy devant un client qui topbudgétise plein le cabas.

Un peu plus "haut de gamme", pour les un peu moins pauvres, il y a les "Leader Price".
Les produits sont souvent bons si la fréquentation de La Grande Epicerie ou de Fauchon* ne vous a pas rendu trop difficile.
J'en achète fréquemment, ce qui me permet d'analyser le pourquoi de la différence de prix avec les marques qui font de la pub à la télé.
Ce qui permet de vendre moins cher tout en faisant du profit, c'est le conditionnement : on ne met pas de feuille de plastique, par exemple, entre les tranches de jambon cru ce qui en rend la séparation plus ardue (il faut une pince à épiler).
D'ailleurs, la pince à épiler et une paire de ciseaux ou un couteau bien affuté (mais attention : prévoir une trousse d'urgence) seront nécessaires à l'ouverture de votre contenant.
Ils ont quand même marqué "ouverture facile" pour faire comme les grands et, en bas, à droite, il est écrit "tirez ici" comme chez Madrange*.
D'abord, vous faites comme vous avez appris chez Fleury Michon* : vous y allez tranquilou avé l'ongle, d'un geste qui se veut assuré.
Mais là ça se complique, ça veut pas : la fine pellicule fait de la résistance, s'obstinant à adhérer à la barquette de carton plastifié ; vous l'entendez gueuler "je suis là pour protéger le produit, je le protège !".
Vous essayez alors d'y aller (doucement, hein) avec la pointe de votre couteau et ça veut pas non plus.
Excédé, vous vous résignez à couper le coin avec les ciseaux et vous parvenez enfin au but.
Là vous tirez le plastoc et patatras : ça se déchire dans tous les sens, ce qui a pour effet, quand vous avez prélevé votre tranche de jambon pour vous faire un croque-monsieur (ou madame selon vos attirances) de laisser votre marchandise à l'air libre dans le frigo.
Et vos tranches de jambon, dès demain, vous allez les trouver racornies, avec une sale couleur et une consistance cartonneuse.
Vous me direz, car vous avez le sens pratique : -Pianiste à la manque, tu dois avoir chez toi du "film transparent" et y envelopper ton jambon, eh, patate !
Voui, mais si votre film truc, vous l'avez acheté chez LP et que, donc, c'est pas du "Albal", eh bien, voyez-vous, c'est du film déchirable.
Parfaitement.
Pour le lait UHT, c'est pareil : l'opercule en alu, sous le bouchon à vis, y veut jamais non plus : faut faire un trou.
Le lait en boîte, lui, est vachement vicieux : il dispose d'un anneau à tirer comme sur les canettes, mais ce salaud d'anneau vous reste à tous les coups dans la main et il y a une photo à faire tellement vous avez l'air con.
Il faudra faire appel dans ce cas à un ouvre-boîte ou, à défaut, à un marteau et un clou pour pratiquer deux trous afin que le liquide de pis s'écoule, et pis c'est tout.
Pour les fromages, ne tergiversez pas, de toutes façons c'est râpé, si je puis dire : vous ne parviendrez jamais à ouvrir correctement l'emballage de votre Cantal (jeune) qui est scellé, le scélérat.
Etre pauvre (et par les temps qui couvrent, ça vous fait des majorités), ça se mérite, Monsieur.

*Article libre de toute publicité.

Dudley Moore Beethoven Sonata Parody

Sur le thème principal du film "Le pont de la rivière Kwaï", Moore improvise un Beethoven plus vrai que nature. Gonflé, drôle et virtuose !

mercredi 28 novembre 2007

Rita sans Mitsouko.

Fred Chichin est décédé.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/culture/20071128.OBS7306/mort_de_fred_chichin_des_rita_mitsouko.html

Etat des vieux.

Mère attendit des années, jusqu'au moment de la retraite du paternel, avant que d'acquérir un lave-linge.
Auparavant, elle s'acharnait à faire tourner à longueur de temps une de ces petites machines portables de couleur bleue dont le tuyau d'évacuation en caoutchouc déversait ses eaux sales dans la baignoire, laquelle Calor succédait elle-même à une bonne vieille lessiveuse, appareil antédiluvien dans tous les sens du terme dont la plupart d'entre nous sans doute ne soupçonne même pas qu'un tel instrument pour ménagères-esclaves ait pu exister.
On reproduit sans doute les évènements antérieurs, car j'ai moi-même attendu l'âge mûr pour abandonner enfin brosses et gratounettes diverses : je proclame aujourd'hui que l'inventeur du lave-vaisselle est un génie !
Je ne cesse de m'émerveiller de l'éclat de mes verres et couverts à l'issue du cycle lavage-rinçage-séchage, emportant avec d'infinies précautions les assiettes encore chaudes vers leur placard de destination.
Finis les amoncellements de vaisselle sale dans l'évier et les relents des agapes de la veille à l'heure du petit déjeuner.
Que c'est bon de vieillir.

Quand on fréquente des "jeunes", faut avoir du Coca en permanence dans son frigo : le jeune disciple qui me rend visite à jour fixe doit pouvoir s'en abreuver jusqu'à plus soif.
La firme américaine a dû plancher longuement sur le sujet, sa bouteille plastique d'1,5 l, voire de 2 (!) nous permet de le vérifier qui, après ouverture, perd en deux ou trois jours quelques milliers de bulle, se rendant tout juste à soigner une éventuelle gastro-entérite, écrivè-je en touchant du bois.
Je viens donc de mettre dans la poubelle jaune -car je suis écologiste- 4 bouteilles à demi-entamées d'un liquide à tout jamais dégazé.
Je proteste donc énergiquement auprès du service consommateurs de Coca Cola Inc. : tous les clients de la firme ne sont pas des jeunes gens consommant un litre de coke par demi-journée !
S'ils ne revoient pas leur conditionnement, je les menacerai d'acheter dorénavant du Pepsi !

Bon allez, sans rancune :

Tiberghien2
envoyé par obouley

Taule.


















Je n'ai jamais été très "séries tv" : j'ai néanmoins été un "Six feet under's addict" et j'ai beaucoup apprécié "Rome".
G. me bassinait depuis des lustres avec "Prison Break" dont la 1ère "saison" (?!) m'a été prêtée par E. hier lors de notre soirée Kubrick.
Je m'y attelle ce soir en écran large et son multicanaux.

Quel est le plus beau film du monde ? (22)

Public et critiques attendaient un film "de cape et d'épée", une sorte de moderne "Scaramouche".
Il n'en fut évidemment rien et, comme d'habitude, Kubrick vint où l'on ne l'attendait pas.
Cinématographie maîtrisée de bout en bout, bande son en état de grâce, plans "au petit point", mouvements de caméra vertigineux, photographie somptueuse -chaque image est une toile de maître !- : Barry Lyndon nous conte sur trois (courtes) heures la grandeur et la déchéance d'un homme comme les autres. L'histoire d'une vie.




"Se faire enfumer le terrier. Ou pas..."

[...]La démocratie, c’est la vérité du jour de sondages impressionnistes et incontrôlables...[...]
C'est dans la chronique nécessaire de Pierre Marcelle, hier, allez-y voir ici clic
Vous ne le regretterez pas.

T'empêches tout le monde de dormir !

Enfin !
Le PS trouve de quoi sortir de sa léthargie, un angle d'attaque sur un sujet qui lui permet de se rassembler, ce "pouvoir d'achat" qui préoccupe à juste titre nos concitoyens.

[...]Il y a tout de même certains sujets qui ne sèment pas la discorde chez les socialistes. Ainsi celui du pouvoir d’achat, sur lequel le PS s’apprête à lancer l’offensive contre le gouvernement. A la base d’une proposition de loi débattue demain, il dégaine dix mesures portant sur les salaires (conférence salariale pour l’augmentation du Smic, plan de rattrapage des traitements de la fonction publique), les produits alimentaires (incitation fiscale à la baisse des prix des produits de première nécessité, répercussion des marges arrières en faveur des consommateurs), le logement (encadrement des loyers), et l’énergie (rétablissement de la TIPP flottante, généralisation du chèque transport).[...]
Dans Libération ce jour.

Le spectacle continue.

Avant d'atteindre un état nauséeux, jetez un oeil à midi ou ce soir sur vos journaux télé : Nick Sark est de retour et ça va se savoir !

mardi 27 novembre 2007

Haute diplomatie.

Brrr.

Nick Sark présentant son fils Pierre au premier ministre chinois :
"On va vous l'envoyer, il a besoin d'autorité".

Pantin le matin, gaillard le soir.

Incorrigible, je sais, mais ça me met de bonne humeur.
Et c'est tout de même Eric Charden qui composa la musique.
Si vous y trouvez des réminiscences de Peer Gynt de Grieg... vous avez raison : quelle culture musicale !

"Cadeau de Noël à la mode par excellence !"

Les publicités comme ci-après pullulent sut le net :


La pocket bike : le cadeau par excellence
La pocket bike est une moto miniature d’environ 60 cm de haut pour 1 mètre de long avec une motorisation souvent inférieure à 50 cm3. Ces petits bolides sont de vraies motos de compétition. Alors n’hésitez pas à faire plaisir à vos enfants, les pocket bikes sont le cadeau de noël à la mode par excellence ! Les sensations que vous découvrirez avec ces mini-motos n’ont pas fini de vous étonner.

lundi 26 novembre 2007

Tadzio pas mort à Venise.

Il y a aussi un festival "off" à Venise.
La vision de J.L. Bompoint est intéressante,avec son moderne Tadzio.

Ca et autres choses.

Pouvoir d'achat : il existe des solutions.

*
Vendredi dernier dans le métro bondé malgré une lente reprise du trafic normal, je ne trouvai rien de mieux que de transporter un petit lampadaire surmonté d'un abat-jour en matière plastique fragile trouvé dans un très bel espace design de la rue du Pont Neuf et un "valet de nuit" nettement moins vintage acheté chez Confo (tant de laideurs en ces vastes locaux, c'est impressionnant !).
Dans la rame en surchauffe arriva une chose inattendue, inespérée : on m'a parlé !
Un sexagénaire lillois paré au retour via la gare du Nord me lançant'un "ça a l'air fragile, votre truc !" se fit un devoir de caser ma précieuse trouvaille au fond de l'habitacle, faisant un rempart de son corps pour éviter que l'on n'attente à l'intégrité de l'objet.
S'ensuit une conversation badine sur les grèves subies avec humour par mon interlocuteur.
Se mêlèrent à la conversation des belges (flamands) que l'on questionna sur la crise politique d'outre-Quiévrain.
J'ai déjà déploré ici les ravages causés par les "baladeurs" et autres "cellulaires" qui transforment l'utilisateur parisien des transports en autiste, alors qu'à Montpellier, par exemple, il n'est pas rare que s'engagent dans le bus des conversations entre passagers.
Jolie leçon en mode ch'ti.

*

Ces images en "screen shot" sont de piètre qualité mais le personnage ici "pris à la volée" par un téléspectateur m'a toujours fasciné : combattante de l'utopie, en première ligne dans les luttes, Danielle Mitterrand a vécu aux côtés de son époux en électron totalement libre.


Samedi soir dernier, chez Ruquier, Mme Mitterrand s'est ingéniée à défendre la "vraie gauche", ironisant sur les soi-disant socialistes qui ont rejoint le gouvernement, arguant que ces "messieurs" n'avaient jamais été socialistes, dans le sens du terme qui est le sien.
Envoyant dans les cordes le -talentueux- Eric Zemmour, refusant toute compromission "people", elle ne pouvait que susciter admiration et respect.
Ce que ne manqua pas de lui déclarer Eric Naulleau, les larmes aux yeux.

*

A part ça, je me repose d'une semaine-marathon au Caveau, et la daube au "Petit Bouchon" fut excellente.

dimanche 25 novembre 2007

Après dissipation des brumes matinales.

Il fait beau et froid à Paris ce dimanche et c'est bien.
Schubert au réveil, cours à midi que je dispense à l'élève sans doute ensommeillé, déjeuner de presque-famille puis représentation au Caveau.
A demain.

samedi 24 novembre 2007

De "l'homélie médiatique".

Jean-Claude Guillebaud (c) U.Andersen
Source : franceculture.com



Je maintiens contre vents et marées mon abonnement au Nouvel Observateur, essentiellement pour son supplément parisien et son "Télé Obs" fort bien fait qui enterre tous les Télé 7 Jours de l'univers, car il traite de cinéma, de radio, d'internet et aussi de télé(sans)vision.
Je me précipite chaque jeudi sur la dernière page où Jean-Claude Guillebaud tient chronique.
Chaque semaine, le talentueux journaliste-écrivain nous entretient de médias et plus particulièrement de radio.
Dans son dernier billet, numéro sorti jeudi 22 novembre, il nous dit à quel point "c'est la presse écrite qui fournit, chaque jour, l'essentiel de la matière première à l'audiovisuel".
De la radio aux émissions de Ruquier en passant par les blogs, ce sont les quotidiens et magazines divers qui servent essentiellement de source.
En dérivent les colportages divers de l'ordre du potin.
Et Guillebaud de citer Cavanna : "J'ai pas lu, j'ai pas vu, mais j' ai entendu causer."
Et de conclure son article par ces mots à méditer : "Quand la radio et la télévision sacrifient ainsi - parce que c'est commode et économique - à cet approximatif "rapportage" (au lieu du reportage), elles s'inscrivent dans la logique même de la rumeur dont chacun sait qu'elle contrevient au principe même de l'information."

Qu'ai-je fait d'autres, d'ailleurs, ici et maintenant, que de "rapporter" des propos sortis d'un contexte que je vous invite à aller voir par là ( cliquer dans la colonne de gauche sur "Version numérique de notre supplément TV", attendre la fin du chargement et voir p.66) : clic

Croiser pareille intelligence sur ses chemins, ça vaut bien quelques secondes de patience.

Quelle daube !

Trois jours que le Roucas (blanc, évidemment !) me fait saliver, me narrant par les détails les saveurs et la consistance de cette daube provençale dégustée dans ce petit resto qu'il a découvert rue René Boulanger.
Avant le caveau, ce soir, je m'y attelle !

Comme une chanson, une image dans un film, la gastronomie est un marqueur de nos mémoires : rédigeant la futilité ci-dessus, je me souviens d'une daube niçoise à la Merenda avec Chantal Lauby.
La viande en sauce était accompagnée de raviolis farcis du même boeuf.
Inoubliable.

Variations.

Panique hier dans la mise en page de cette gazette : la colonne de droite était descendue au sous-sol.
J'ai bidouillé tant et si bien que j'ai abouti à cette nouvelle présentation.
Vous pouvez laisser un commentaire et dites ce que vous en pensez !
Mairssi.

vendredi 23 novembre 2007

Chroniques panafiennes (1)

F. de Panafieu a un avis sur les "régimes spéciaux de retraites", mais faut pas lui parler de la retraite des députés.
A lire, voir et écouter ici : http://arretsurimages.net/post/2007/11/21/Francois-de-Panafieu-la-pluie-le-beau-temps-et-les-regime-de-retraite-des-deputes

Hommage à Béjart.

Compositeur visionnaire, Pierre Henry a fait de la "techno" avant tout le monde.
"Psyché Rock" fut composé pour le ballet "Messe pour un temps présent" de Maurice Béjart.

Tecto sushi.

De Wiaz (le Nouvel Observateur)

Libération des otages et autres broutilles.

Cette modeste gazette a connu hier des records d'affluence (attention, tout est relatif : une trentaine de visiteurs différents le même jour, c'est pas encore le monde point fr !).
Regardant de plus près les statistiques, je constate que le gros des lecteurs est en France mais que j'ai un adepte en Malaisie (!), deux en Croatie (re !), un aux USA et qu'y jettent un oeil de temps en temps un quidam allemand et un suisse (mais celui-là, je le connais !).
Xiti, c'est devenu hyper précis : si j'en avais le temps et l'envie, je saurais qui a lu quoi, si le croate (que je salue) s'est intéressé à un billet d'humour ou à un article sur la conservation des sardines par le connétable breton (je planche sur le sujet mais j'ai tellement à vérifier avant publication que c'en est épuisant !).

*
Usagers usés.

La grève des transports, c'est fini.
Elle aura eu un impact non négligeable sur ma forme physique et m'aura permis de m'attarder devant les vitrines des magasins spéciaux "mariage" du boulevard Magenta où l'on peut s'émerveiller des multiples possibilités de déguisements qui s'offrent au chaland désireux "d'en jeter" aux épousailles du cousin qu'on avait perdu de vue depuis l'enterrement de la grand-mère.
Mais je m'égare (de l'Est et du Nord, je les vis sur mon chemin de piéton ou de vélibiste à maintes reprises) : j'aurai eu tout loisir aussi de scruter à travers la vitre la réception de l'hôtel Magenta où, étudiant en musique, je descendais autrefois.
J'y cherche en vain le fantôme du patron de l'époque, me souviens que la moquette dans les chambres était bordeaux et usée comme tout le reste d'ailleurs et d'un séjour que j'y fis en amoureux (mais je ne dirai pas avec qui) lors d'une grève... des banques !

Cette grève donc se termine sans que, finalement, on ne comprenne pourquoi.
M'est avis qu'on ne nous dit pas tout ou alors j'ai laissé passer quelque information de la plus haute importance sur ce qui a permis de faire cesser le mouvement.
Parce que je ne peux concevoir que les vilains grévistes preneurs de citoyens en otage, se résignent à "rien", n'obtenant "rien", ont débrayé pour "rien".
Ou alors peut-être répétaient ils pour nous offrir de longues marches dans quelques semaines, après qu'ils auront réalisé à quel point on les a... promenés.

*

Evidemment, comme chaque vendredi, vous ne manquerez pas de lire l'excellent Schneiderman, pourfendeur de l'église cathodique : clic.

Par ailleurs et dans le même Libé, on en apprend de belles sur la collusion Berlusconi/Rai (radio télé d'état italiennes) pendant le règne du "cavaliere" avec pour objectif, je cite, "d’orienter l’information en faveur du président du Conseil de l’époque".
C'est pas en France que ça arriverait.








jeudi 22 novembre 2007

Créneau infernal.


Immense perte.

A voir.

On peut regarder la télé(sans)vision ce soir : à 23 h, France 2 diffuse le doc de José Bourgarel "Le Pen et la torture".
Détails : clique moi

Johan Strauss revisité.

mercredi 21 novembre 2007

Ingrid compatit.


A part ça et sinon, le populiste français et son collègue vénézuélien semblent s'entendre parfaitement.
A part ça et sinon, Mme Bettencourt ne donne toujours pas de nouvelles...

Montebourg apaisé.

Politique

Mise en examen de Chirac: une "sorte de victoire posthume" pour Montebourg

AP | 21.11.2007 | 13:31

Le député socialiste Arnaud Montebourg a estimé mercredi que la mise en examen de Jacques Chirac était "une sorte de victoire posthume".

"La justice aurait dû passer lorsque Jacques Chirac exerçait les responsabilités les plus élevées", a regretté M. Montebourg, auteur sous le gouvernement Jospin d'une proposition de résolution visant à renvoyer le président devant la Haute cour pour les affaires de la mairie de Paris. "C'eût d'ailleurs été une très bonne manière d'enrayer la glissade du présidentialisme dans notre pays".

"Aujourd'hui, c'est bien tard que de s'en prendre à un homme âgé, avec des problèmes de santé, qui est d'ailleurs retiré de la vie publique, même si les principes de la justice ne doivent souffrir aucune exception", a jugé le député PS de Saône-et-Loire. "Dix ans après, cela n'a pas grand sens".

"C'eût été une victoire si les institutions politiques françaises avaient fonctionné normalement lorsque nous avions posé devant Jacques Chirac, président de la République, la responsabilité qui était la sienne en raison des malversations qui lui sont reprochées. Tel n'a pas été le cas. Aujourd'hui, c'est une sorte de victoire posthume", a conclu Arnaud Montebourg. AP

Philippe Jaroussky Haendel

Virtuosissime !

Supermenteur coincé.

Jacques Chirac mis en examen pour détournement

NOUVELOBS.COM | 21.11.2007 | 12:43

Entendu depuis 8h30 au pôle financier de Paris, l'ancien chef de l'Etat a été mis en examen pour détournement de fonds dans le dossier des chargés de mission de la Ville de Paris.

Les "chaînes" par mail.

Tout un chacun a déjà reçu dans sa boîte mail des messages alarmants sur une disparition, un appel désespéré...
Il ne faut jamais faire suivre ces messages (des "hoax").

"CHAÎNE - Jamais disparu sur la toile ! Par Hoaxbuster.

Dans une famille, la fugue, l'enlèvement d'un membre, pire d'un enfant, est un grand traumatisme. Tout le monde veut aider, se précipite sur Internet. Mais hélas souvent l'aide est contre-productive.

Tout le monde en conviendra aujourd'hui, le net est un formidable outil permettant la mise en relation de millions d'individus à travers le monde. Si cette incroyable puissance peut permettre de retrouver son copain de maternelle en un clic, elle génère aussi une véritable nuisance : les chaînes de mails ! Elles fleurissent et au gré des transferts, traversent les années et les océans sans aucune limite, aucune date de péremption, ni aucun contrôle. Un ado fait une fugue, hop, une chaîne ! Un homme souhaite changer de vie, pan, une chaîne ! Une femme part sans prévenir, zou, une chaîne ! Partant d'un espoir légitime (plus de monde est au courant, plus il y a de chance de retrouver le disparu), ces chaînes ne produisent en définitive que des effets négatifs.

Pourquoi faut-il briser les chaînes de mail :

* Longtemps après le retour du disparu ces chaînes continuent de circuler et de nuire à la personne et à sa famille (exemples Celia et Sabrina, Aurélie),
* Une personne majeure a parfaitement le droit de s'en aller et de ne pas vouloir être retrouvée, ni harcelée,
* Personne ne doit être pourchassé toute sa vie durant parce qu'il a fait une fugue ou "pété les plombs" des années auparavant. Regardez les exemples Suisses de familles harcelées des années durant,
* Comment une famille peut faire le deuil d'un de ses membres si les internautes la harcèlent au téléphone, croyant "bien faire" ?
* Des individus malfaisants, des corbeaux, ont trouvé un moyen imparable de torturer des familles entières : il suffit de mettre un nom et un n° de téléphone sur un courriel et des années durant de bonnes âmes se relaient pour harceler leurs victimes.
* En cas d'enlèvement, il est absolument indispensable de laisser les services compétents travailler seuls, sous peine de d'impacter grandement sur les agissements du (des) ravisseur(s).
* En cas de besoin, les média nationaux sont informés et mis à contribution par les autorités. Leur impact sur la population est sans commune mesure avec une chaine de mail.

Un gendarme confirme d'ailleurs ces faits en affirmant que "les chaînes de courriel provoquent plus de dégâts que d'avantages; et jamais personne (majeur ou mineur) n'a été retrouvé par ce moyen."

En France, il existe un fichier national recensant la totalité des personnes disparues, majeures et mineures. Dans l'intérêt de la personne disparue (enlèvement crapuleux ou parental), la justice peut décider de ne pas divulguer la disparition.
S'il s'agit d'un enlèvement de mineur le plan Alerte Enlèvement peut être lancé par le procureur de la république.
Dans les autres cas, la gendarmerie ou la famille peuvent informer le tissu associatif spécialisé, donc reconnu et crédible, et leur faire relayer l'avis de recherche."

Animé.

Excellent court-métrage d'animation :

mardi 20 novembre 2007

Pièges.

Un bon film.


La Haye. Après le massacre de sa famille en 1944, une jeune chanteuse de cabaret juive (Carice Van Houten) entre dans la résistance et infiltre le Service de Renseignements Allemand en devenant la maîtresse d’un nazi (Sebastian Koch)…

C'est le synopsis de "Black Book" de Paul Verhoeven.
Ce dernier, lassé d'Hollywood et des effets spéciaux de ses films américains (Robocop, Starship Troopers), rentre en Europe et revient à un cinéma beaucoup moins "popcorn".
Grâce à un scénario en béton armé truffé de rebondissements, Verhoeven tient le spectateur en haleine de bout en bout d'un film très abouti, superbement photographié et porté par l'interprétation de Carice Van Houten (j'en suis encore chocolat !) et de Sebastian Koch qu'on avait apprécié dans "La vie des autres".
Excellent transfert DVD d'une haute qualité son/image.
Que je conseille, bien sûr.

Schubert un jour de pluie...


La longue sonate D 894 a longtemps accompagné mes réveils embrumés dans le nuage de la première cigarette.
Quand B. rentra des Etats Unis et que je l'hébergeai rue Marcadet, le lent crescendo du 1er mouvement "très modéré et chantant", sous les doigts de Sviatoslav Richter, nous faisait entrer doucement dans le quotidien.

Génie musical fauché par le typhus à l'âge de 31 ans, Franz Schubert ( 1797-1828) fut l'émule de Haydn et surtout de Mozart qu'il vénérait.
Contemporain de Beethoven (1770-1827), il vouait au compositeur allemand une admiration sans limite.
Après des études musicales poussées, notamment avec Salieri, son cher professeur victime d'une réputation injustifiée selon les meilleurs historiens, Franz Schubert composa ses premières oeuvres pour piano à l'âge de 13 ans et sa première symphonie à 16 ans.
Ce sont surtout ses "lieder" ("Marguerite au rouet", "Le roi des aulnes" ou "La belle meunière") qui lui vaudront la notoriété.
En sa courte vie, le musicien autrichien produira une oeuvre très importante, abordant tous les genres musicaux avec un égal bonheur : opéras, symphonies, musique de chambre, chant, piano, musique sacrée et chorale...
Sa "Sérénade", son "Ave Maria", sa "8ème symphonie dite "inachevée", son "trio avec piano" ressuscité par Kubrick pour son "Barry Lyndon" et le quintette "La truite" traversent le temps et la mémoire de l'humanité.

On a beaucoup glosé sur la sexualité du musicien viennois.
Aujourd'hui, il n'y a pratiquement aucun doute sur le sujet : amoureux passionné d'une seule femme, Thérèse Grob qu'une loi incongrue l'empêcha d'épouser, Schubert n'en était pas moins attiré par les garçons.
Certaines lettres en "langage crypté" tendent à le prouver, mais l'on imagine combien l'affirmation de la différence était difficile à assumer en ce début de 19ème siècle.
Mais peu importe que l'immense compositeur ait préféré les "jeunes paons" aux "corneilles" selon le langage codé de Benvenuto Cellini si cela nous vaut la mélancolie et les sourdes colères contenues que laisse poindre l'impromptu joué ici par le grand "schubertien" Alfred Brendel :


Bougresse attitude.

Jour sans quotidien.

"Gavés de covoiturage, de micros-trottoirs hargneux
et de Jean-Pierre Pernaut, cheminots et étudiants ne
sont-ils pas fondés à manifester une humeur parfois
rugueuse à l’encontre de médias déplorant eux-mêmes
leur propre assujettissement aux intérêts des
Bouygues et des Pinault, des Dassault et des Lagardère?"
(Pierre Marcelle, aujourd'hui dans Libération.)

Privé de sortie en kiosque, Libé a eu la bonne idée de proposer aujourd'hui le téléchargement gratuit de son édition en PDF.
En plus, il y a le No Smoking de Pierre Marcelle.
Sur liberation.fr, donc.

lundi 19 novembre 2007

Sus à tous ces marauds !

Comprend qui veut.

Ce n'est qu'un début, continuons le combat !

Ainsi donc je suis allé fureter hier sur la place de la République où se rassemblait une petite foule d'"usagers mécontents" pour une manifestation anti-grève dont les disciples de l'avenant M. Devedjian nous annonçaient qu'elle serait gigantesque.
Je croisai sur les trottoirs des échantillons d'une population excédée de n'avoir pu se rendre, ce week-end, dans ses chasses en Sologne ou dans son cottage de Franville.
Il fallait aérer l'appartement de La Baule pourtant, où l'on ne passe que quatre semaines bon an mal an : las, le TGV qui relie Paris Montparnasse aux plages de l'atlantique était resté à quai et les sandwiches au saumon de chez Petrossian s'étiolaient, délaissés, dans le sac Vuitton vaguement défraîchi dédié dorénavant à cet usage.

Se succédaient sous mon regard narquois les loden bleu-marine (le vert n'est plus de mise, sais-tu ?) et les bob Burberry's vissés sur les têtes chenues.
Car oui, hormis quelques jeunes à la coupe de cheveux très "Jean Sarkozy" (ou l'autre, je ne sais plus), c'était un cortège de septuagénaires (des gens qui prennent le métro une fois par mois pour aller aux "Galeries") qui gagnait le point de ralliement sous les yeux ébahis des d'jeun's squattant les abords du Mc Do et du KFC à côté de l'entrée des artistes où je grillais une nuit-grave.

Sur la place, d'où les clodos ont mystérieusement disparu ces derniers temps, je jouai mine de rien les provocateurs, me mêlant au "peuple de droite", interrogeant naïvement "Faut-il craindre une charge de CRS ?", à quoi il me fut répondu que "Cher Monsieur, voyons, ces gens-là sont de notre côté".
Je rétorquai que "oh, vous savez, la vermine gauchiste est partout !", plongeant mon interlocuteur dans un abîme de perplexité.
Un camion sono diffusait une vague "dance music" de mauvais aloi quand il eût fallu que le cortège se déroulât sous les refrains guerriers de Michel Sardou ou, mieux encore, de Philippe Clay (faites une recherche et savourez "Mes universités" !) .
La "foule" s'ébranla, solitaire, en direction de la Nation et je la quittai sans regrets méditant sur l'incongruité de la situation, ayant au préalable fait remarquer à de vieilles groupies du Nicolas qu'une telle manif aurait eu une autre gueule si elle avait choisi un itinéraire Invalides-Montparnasse, par exemple.
Mais il est vrai que la "grande épicerie" du "Bon Marché" (!) est fermée le dimanche.
Encore une revendication pour des luttes futures !


Sus à "la gueuse" !

Publicité.



dimanche 18 novembre 2007

On en a marre !

Cet après-midi à 3 heures, Place de la République, manifestation contre les grèves organisées par les amis de l'aimable Patrick Devedjian qui déplorait hier la "souffrance" du peuple des usagers.
Souhaitons que les spectateurs qui désirent se rendre au théâtre ne soient pris en otage et que nous, les artistes, puissions travailler librement.
Cela dit, une manif de droite, Place de la République, sous la statue de la "gueuse", ça ne se voit pas tous les jours.
Les manifestants vont-ils scander "Jean Jaurès avec nous" ?

American attitude.

samedi 17 novembre 2007

Présumé innocent.

T'auras l'air de quoi s'il est innocent, banane ?!

Canyon canon.

Télé Sarko

Excellent article dans Libé, ce matin, intitulé "Les JT cassent la grève", qui reflète bien mon sentiment à l'égard des principales sources d'information de mes compatriotes.
Voici qui vous y lie : cliquez sur moi

vendredi 16 novembre 2007

Panaf, Panaf, Panaf...

Sur Panaf Tivi les Parisiens qui posent les questions sont aussi les militants UMP. Edifiant

Un salaud.





On regardera, bien sûr, en direct, ou, comme moi, après l'avoir enregistré.
Le film est, paraît-il, implacable ; et Daniel Prevost y trouve le rôle de sa vie.

Un lien : http://www.liberation.fr/actualite/ecrans/291740.FR.php

Ce cher Charlie.

["Enculé président"

Edito de Charlie Hebdo du 14/11/2007 par Philippe VAL

C’est toujours la même scène fondatrice du sarkozysme. Il est en contrebas et il s ‘adresse à quelqu’un, une femme, qui est à sa fenêtre à l’étage. Il lui demande si elle en a marre de cette racaille. On n’entend pas la réponse de la femme, mais on devine qu’elle acquiesce, puisque, ce qui définit la racaille, c’est qu’elle s’est comportée de façon qu’on en ait marre. Alors il reprend : « Eh bien, je vais vous en débarrasser. » Dans le nouveau sketch, il est encore en contrebas, et c’est un homme qui est perché sur ce qu’on imagine être un bastingage. Cette fois l’homme n’est pas un allié, c’est un adversaire, mais c’est toujours la jungle et c’est ça qui compte. L’homme interpelle le président : « Enculé. » Le président de la République, menton en l’air, les deux mains en avant, les doigts pliés et dépliés en signe d’invite, lui répond : « Attends, attends, descends, toi, là… » La scène dure un peu. L’un menace de lui foutre un coup de boule, l'autre répète: « Descends.» Etc.

Plusieurs remarques.

- D’abord, ce sont les marins pêcheurs qu'il est allé voir, parce que le gas-oil est trop cher. Ce ne sont pas des Africaines mal logées qui campent rue de la Banque. Elles sont d'ailleurs trop polies et respectueuses pour avoir l’idée de traiter le président de la République d'enculé. Mais si ce sont les pêcheurs qu'il va voir, c'est qu'il se sent plus à l'aise avec eux. Et puis, il a envie de satisfaire leur demande. Ce sont des électeurs potentiels, contrairement aux profs, aux fonctionnaires, ou aux mal-logés soutenus par des intellectuels censés voter plutôt à gauche.
- Ensuite, à quoi réagit le président? A l'insulte « enculé ». Là, il en oublie qu'en répondant sur le même ton et par le tutoiement il se met à la hauteur de son insulteur. C'est-à-dire assez bas... L’insulte met en cause une virilité qu'il revendique au point de rapprocher, dans la même origine génétique, la pédophilie et homosexualité. Voir le fameux entretien avec Onfray, et les précisions apportées dans Le Canard enchaîné du 19 avril 2007. Enculé, ah, ça, non. C'est comme Zidane le jour de la Coupe du monde. Il peut tout supporter, mais pas qu'on insulte sa sœur... Je suis un homme, un vrai. Descends, et tu vas voir si je suis un enculé, c'est-à-dire un pédé, c'est-à-dire un masculin perverti par le féminin.


On attend d’un président de la République qu’il défende l’honneur et la réputation de tous les Français, y compris de ceux qui trouvent ni plus ni moins indigne de se faire enculer que d'enculer. Par sa réaction outrée à ce qui n'est une insulte que dans la bouche des imbéciles, le président s'est idéologiquement rangé du côté de son insulteur: « Tu as raison, ceux qui se font enculer sont dégoûtants, et si tu me prends pour l’un d’eux, je te casse la gueule... » Évidemment, il faut dire à la décharge de Sarkozy que les circonstances dans lesquelles les mots sont dits et le ton sur lequel ils sont prononcés ont parfois plus d'importance que les mots eux-mêmes. Mais, une fois de plus, Sarkozy n'est pas chauffeur routier ou comique sur TF1, il est président de la République. Il n'est pas le peuple, il en est le premier représentant.

Contrairement à la conviction des publicitaires et des conseillers en image - qui sont au monde politique ce que les tiques sont aux chiens -, en aucun cas on ne doit confondre les représentants et les représentés. Les uns ne doivent évidemment pas être coupés des autres, mais ils ne peuvent ni ne doivent être identiques. Le représentant doit avoir des qualités particulières qui justifient son rôle éminent. « Faire peuple» est une escroquerie. « Faire peuple », c'est choisir un individu du peuple comme modèle fantasmatique et chercher à en singer les qualités et les défauts afin de séduire le plus grand nombre. Mais le représentant ne doit choisir personne, et représenter tout le monde. Sa représentation est suffisamment complexe pour ne pas avoir en plus à la déguiser en « homme du peuple ». En disant à son insulteur de descendre pour l’affronter, afin de lui prouver qu'il est un homme - entre nous soit dit, le président étant protégé par une quarantaine de gardes du corps, il ne risquait pas grand-chose à provoquer son adversaire... -, Sarkozy insulte bien plus gravement la fonction présidentielle que le marin pêcheur n'a insulté le président en le traitant d'enculé. Le marin pêcheur a agi comme un abruti peut-être aussi comme un homme révolté par l’injustice de sa situation, mais bref... -, et n'aurait dû être traité que par un rappel à la politesse.
Même si Chirac tentait toujours de mettre tous les Français dans un triangle formé par le haïku japonais, le cul des vaches et la tête de veau, on l'imagine mal réagir de cette façon à la même insulte. D'ailleurs, on voit mal Chirac se faire traiter d'enculé. De grand con, peut-être, d'enculé, non. Pas plus Giscard, et encore moins de Gaulle et Mitterrand. Sarkozy inaugure une nouvelle ère: celle où le président se fait traiter d'enculé. C'est peut-être ça, la rupture. En tous les cas, quand le président y répond comme il l'a fait, il y a effectivement rupture.

Dans les mois qui précédèrent l’élection, beaucoup et j’en étais, on pensé que Sarkozy ne serait jamais élu : trop kitsch. On se disait : ça ne passera pas pour mille raisons très françaises, dont certaines, d'ailleurs détestables, comme l'origine et l'absence d'attaches régionales. Très lourde erreur, je le reconnais. Mais ce n'est pas sur Sarkozy qu'on s'est trompés, c'est sur les électeurs. Sarkozy n'est que l'épiphénomène d'un processus qui est passé par la privatisation et la montée en puissance de TF1 il y a une vingtaine d'années. La victoire de Sarkozy, c'est la victoire de la France de TF1.
Et pas du tout, comme le croient les sempiternels critiques des médias, à cause des journaux télévisés qui seraient pipés et propagandistes. Certes, ils ne sont pas loin d'être parfaits, et je sais que l'existence même de Jean-Pierre Pernaut contredit ma thèse. Mais ce sont les programmes, et non les JT, qui ont agi sur les mœurs et les mentalités. Toutes les émissions phares de la chaîne, du style « Koh-Lanta » ou « Le Maillon faible » et autres « Qui veut gagner des millions », depuis vingt ans, sont un éloge de la survie, et du « tous les moyens sont bons pour s'en sortir et malheur aux vaincus ». Lorsque la concession de TF1 avait été accordée à Bouygues, l'argument qui l'a emporté c'est celui qui promettait de faire de la chaîne celle du «mieux-disant culturel». C'était un authentique mensonge dont il faudrait aujourd'hui demander raison. Non pas tant à cause de la médiocrité des programmes - après tout, tous les goûts sont dans la nature - qu'à cause de leur identité. Il n’y est précisément jamais question de culture, c'est-à-dire de ce qui met en mouvement la civilisation, mais de la nature, en tant qu'elle est un lieu de survie dont les faibles sont éliminés. Il s'agit donc là non pas de culture, mais d'une machine de guerre contre la culture.
La civilisation est le lieu où l'on est censé vivre, et où les problèmes de survie doivent être réglés le moins douloureusement possible. TF1 ne cesse, depuis vingt ans, de faire l'éloge d'un monde de « nature », un monde de la survie, un monde de la gagne où l'on élimine le maillon faible. Le mensonge fondateur de la chaîne réside en ceci qu'elle est précisément le monde du mieux-disant anti-culturel. Et elle a produit une concurrence qui, elle-même, n'a vu sa survie que dans la surenchère, ou dans la variation sur des thèmes imposés par TF1. On ajoute à cela le surinvestissement sportif, et l'on se retrouve au bout de vingt ans avec un président et un marin pêcheur qui se menacent de coups de boule parce que l'un a traité l'autre d'enculé. C’est Zidane über alles...
Cette élimination des faibles, qui est le ressort de toutes les émissions, pratiquement sans exception, est devenue idéologique. Si la civilisation invente la protection des faibles, c'est qu'elle a découvert que parmi eux se cachent le chétif Mozart, le cancre Einstein, le nain bancal Toulouse-Lautrec, l'aveugle Ray Charles ou l'homosexuel Léonard de Vinci.

Cette exaltation des vertus nécessaires à la survie dans la nature autorise à faire insensiblement glisser la civilisation vers une jungle « naturelle» où le bon sens règne en maître et où les meilleurs gagnent. La question est de savoir: les meilleurs en quoi? En productivité de buts et de kilowatts, ou en liberté et en bonheur? Le « mieux-disant culturel » consiste à lutter infatigablement contre l'idée que les valeurs de la survie - force, effort, combat - sont supérieures à celles de la vie - bonheur, intelligence, paix. Dans la jungle de TF1, tout le monde se tutoie. Les présidents et les marins pêcheurs. Il n'y a pas de représentants et pas de représentés. Il n'y a que des proies et des prédateurs. Voilà plus de vingt ans que TF1 montre dans ses émissions un peuple télévisuel qui est censé être le peuple tout court. Moche, con, sournoisement raciste, uniquement assoiffé de pognon, inculte et fier de l'être. C'est sûr: il est plus facile de pousser dans la descente que de tirer dans la montée. Donc, ça a marché. Sarkozy n’est qu’un symptôme de ce succès.]

jeudi 15 novembre 2007

Il est arrivé !


Le Beaujolais nouveau est arrivé.
Si vous saviez comme je m'en fous.

mercredi 14 novembre 2007

Beethoven's Tempest Sonata mvt. 3 -- Wilhelm Kempff

Kempff fut le plus grand interprète de Beethoven au XXème siècle.
Il "est" Beethoven : observez le visage marmoréen, la science absolue de l'instrument qui lui permet de laisser errer son regard à maintes reprises sans regarder le clavier.


Marche ou grève.

Chance pour moi, le mercredi je reste dans mon arrondissement et n'aurai donc à subir les effets d'une grève qui, selon les dernières informations ne devrait ni "pourrir" ni "se durcir".
Le gouvernement serait entré sur la voie (sic) des négociations entreprise par entreprise comme le réclamait la CGT.
Bref, chaque partie cherche une "sortie par le haut" et ce que les uns et les autres ont annoncé ne serait que moulinets de rapières tels ceux de ce pauvre Fillon à l'assemblée.
Xavier Bertrand que l'on a tant aimé détester pendant la campagne serait plus fin négociateur qu'il n'y paraît et il se sussure fortissimo que ce ministre pourrait remplacer son patron en cas de succès si remaniement il y a.
Nous avons évidemment, nous qui jouons au théâtre à vive cadence en novembre et décembre quelques inquiétudes et aimerions bien que les négociations aboutissent.

mardi 13 novembre 2007

Avant la grève.

Libé s'est livré à une vaste enquête d'opinion à la veille de la (première ?) journée de grève qui nous attend demain : si la grève n'est pas approuvée par la majorité de la population, les mécontentements sont en train de s'accumuler au-dessus de la tête de nos gouvernants et, bien sûr, du premier d'entre eux qui accuse une baisse sévère dans le sondage du jour.
Avant, en cas de crise grave, le premier ministre servait de fusible.
Aujourd'hui, le président, à vouloir être constamment en première ligne, cristallise les humeurs des français autour de sa personne.
Les jours qui viennent seront révélateurs sur plusieurs points, et notamment sur le fait de savoir si l'électorat sarkozyste a vraiment voté en connaissance de cause.
La brillante campagne du candidat de l'UMP a ratissé large, reprenant à la fois les thèmes de l'extrême-droite et récupérant les gloires de la gauche, de Jaurès à Blum, en passant par le jeune communiste Môquet.
Pour ceux qui se sont opposés au programme de la droite (j'en suis) , il n'est guère surprenant que la majorité applique ce pourquoi elle fut élue.
Le hic, c'est que les français, c'est normal, sont obnubilés par leur pouvoir d'achat aujourd'hui ramené à peau de chagrin : sans doute Ségolène s'en préoccupa-t-elle, mais tout ce qu'elle défendait fut étouffé par le bruit assourdissant du rouleau compresseur d'en face.
Les cadeaux fiscaux aux plus riches, l'auto-augmentation de "salaire" du président, l'arrogance "people" si bien décrite par les Guignols ("t'as vu ma Rolex ?") ne peuvent qu'exaspérer le français moyen confronté au prix de la baguette de pain devenue produit de luxe.
Manipulée un temps par des médias majoritairement acquis au pouvoir, l'opinion se réveille avec une épouvantable gueule de bois.
Pendant ce temps, le PS, encore principal parti de gauche, sonné par ses défaites successives et par les débauchages pratiqués par l'adversaire, a le plus grand mal à se ressaisir : Hollande, qui ne dit pourtant pas que des conneries, est devenu quasi-inaudible.
De là à proclamer, comme je l'entends ici et là, que le PS "est mort", c'est un peu court, jeune homme : fort heureusement, dans cette encore démocratie, c'est le seul parti d'opposition à disposer de nombreux élus dans toutes les instances nationales, à avoir limité la casse aux législatives et à être en position de reprendre l'avantage lors des municipales de mars 2008.
Ceux qui se font jouir à l'idée que le PS pourrait rendre l'âme ont tout à perdre : il est indispensable que ce parti se renforce, certes en se renouvelant, en adaptant la vieille maison aux nouveaux contours de la société.
L'éclatement de la gauche en petits partis aurait des conséquences désastreuses électoralement et serait la garantie du maintien au pouvoir durablement de la droite "décomplexée" qui nous gouverne.
En période de mécontentements naissants, il n'est pas étonnant qu'on assiste à un regain de popularité d'un Besancenot (lisez le Libé du jour) : le brillant et très médiatique "porte-parole" de la LCR trotskyste joue sur du velours et n'a qu'à faire feu de tous bois en bon pompier-pyromane qu'il n'a cessé d'être, son organisation ne voulant en aucun cas participer à l'administration du pays.
Un pays où les salariés ne se syndiquent plus, où le militantisme politique est peu pratiqué alors qu'il faudrait faire évoluer les partis de l'intérieur, un pays malade qui a confié son destin à un homme capable du pire comme du pire.
Et surtout de dresser les gens les uns contre les autres.
A suivre dans les prochaines heures.

lundi 12 novembre 2007

Très bien fait.

Pas toujours du meilleur goût, mais beau travail de synchro.
Le "Jules Cesar" de Mankiewicz revisité.

Inoubliable.

Je ne me suis pas encore consolé de son départ.

Vagues considérations sur l'état des choses.

Terrifiant : je vieillis.
On me confirme que le président de la république élu en mai dernier est plus jeune que moi.
En 2012, je milite pour Giscard.

*

Boucherie.
On veut vraiment nous faire travailler plus : Nick Sark a réussi le tour de force de faire en sorte que, cette année, le 11 novembre tombe un dimanche.
Comme il faut faire du neuf en tout, le président a prononcé un discours pour cette commémoration de la plus grande boucherie de tous les temps.
Auparavant, les cérémonies se déroulaient en silence : aujourd'hui, il faut bouger, parler tout le temps et en tous lieux, ne pas rater une occasion de passer à la télé.
C'est pourtant bien, le silence.

*

Dans le nouveau "mouvement" d'Eric Besson (oui, celui qui abandonna ségolène en rase campagne), il y a Jacques Séguéla.
C'est tout dire.

*

Passionnant document sur Arte, hier nuit, sur la révolution russe de 1917, qui permettait de réviser en profondeur les causes et conséquences de ces journées qui ébranlèrent le monde.
Les auteurs notèrent aussi en préambule que "le grand mythe d'Octobre relève d'une réécriture soviétique de l'histoire". Il ne s'agit guère, en effet, d'un raz-de-marée prolétarien balayant le pouvoir "bourgeois" de Kerenski, installé au Palais d'hiver à la suite de la première révolution de février ; mais plutôt, après l'effondrement général de la Russie impériale, d'un vide immense, qu'une poignée de militants prêts à tout parvient à détourner à son avantage. Avec, comme élément déclencheur, la grande boucherie de la guerre, qui envoie des millions de moujiks mal nourris, plus mal équipés encore, combattre parfois à mains nues les mitrailleuses allemandes. Dans cette nation gigantesque et arriérée, où en 1910 les paysans constituent 130 des quelque 160 millions d'habitants, la double promesse léniniste de négocier la paix et de redistribuer la terre sera décisive..."
Passionnant.






dimanche 11 novembre 2007

samedi 10 novembre 2007

Vu sur le net.

Le CAPRI Juan les pins
LE CINEMA DE NOTRE TEMPS

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The 70mm Newsletter
Written by: Sylvian Coudène Date: 17 May 2005
Aujourd’hui voué au fast-food et autres salles de video-jeux, Juan-les-pins fut autrefois l’une des stations les plus huppées de la Côte d’Azur, la rivale de Saint-Tropez.

La décadence de la station commença dans les années 70.

Le point d’orgue en fut, dans les années 80, la fermeture de l’hôtel Provençal, aujourd’hui laissé dans un état d’abandon pathétique.

Dans les années 60, la station battait encore son plein : le Festival de Jazz accueillait dans la Pinède Gould les plus grands noms de la scène internationale, d’Ella Fitzgerald à Miles Davis.

Le Provençal avait hébergé les plus grandes stars d’Hollywood : Chaplin, Gary Cooper et tant d’autres, ainsi que la jet-set internationale.

Il n’était pas rare, dans les clubs, de voir en jam session (un « boeuf » en français !), des musiciens aussi connus que Louis Armstrong, Oscar Peterson ou Lionel Hampton.

C’est dans ce contexte que, la proximité de Cannes (capitale européenne du cinéma) aidant, l’ouverture d’une nouvelle salle de cinéma dans la commune d’Antibes Juan les pins sembla évidente.

A cette époque (1966), la ville d’Antibes comptait 4 cinémas : le Palmarium, le Rex, l’Antipolis et le Casino et une salle mitée à Juan, le Ritz.

Ce n’était pas encore le temps du « tout voiture », et la concurrence avec Cannes, qui comptait une bonne douzaine de salles à cette époque, ne se faisait pas encore ressentir.

Elle deviendrait beaucoup plus évidente par la suite : à Antibes, il ne reste plus aujourd’hui que le Casino avec ses 3 salles, le public préférant « se faire une toile » à Cannes, à un quart d’heure en voiture.
Further in 70mm reading:

English version

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Le Cinema de Notre Temps

L’importance grandissante de l’automobile, pourtant, n’avait pas échappé aux créateurs du Capri : ils firent construire leur salle sur la (fameuse) Nationale 7 entre Antibes … et Cannes, à la sortie de Juan les pins.

Ce qui apparaîtrait aujourd’hui d’une logique évidente, le seul problème étant que ces précurseurs avaient quelques années d’avance !

Vous me pardonnerez les erreurs de dates : j’étais un enfant à l’époque.

Il y eut donc construction d’un immeuble dans un endroit désertique à l’époque, auquel fut adjoint un parking pouvant accueillir une centaine de véhicules à 4 roues.

De quoi remplir la salle de 600 places.

Là encore, la mémoire peut me jouer des tours, mais voici ce dont je me souviens, ou crois me souvenir :

Un immeuble sobre, gris et blanc, imposant et d’architecture moderne, voire « design » abritait « Le Cinéma de notre temps » (slogan publicitaire de l’époque).

On entrait dans un hall carrelé de marbre : au premier regard, en face de soi, un bar américain derrière lequel officiait un barman.

A gauche, la caisse, spacieuse, pas une « guérite » comme dans les cinémas d’Antibes.

On était accueilli par des ouvreuses en uniforme, jolies (là aussi, ça changeait des rombières désagréables des autres salles).

Elles nous conduisaient dans la salle, et là, la première fois, ce fut l’émerveillement : un vaste parallélépipède rectangle dont les murs étaient recouverts d’un tissu or à bandes ton sur sur ton.

Fixés au sol recouvert d’une épaisse moquette brune, 600 fauteuils verts, de marque Quinette (je m’en souviens, c’était écrit sur les publicités) où l’on s’enfonçait, mais pas trop, avec délice.

Un rideau à doubles vantaux occupait la totalité du mur en vis-à-vis, masquant un écran de 120m2 (la pub, toujours !), ce qui pour nous, à l’époque, était très impressionnant.

Quand le rideau s’ouvrait, dévoilant lentement l’immense toile légèrement courbe, les spectateurs rivalisaient de « oh ! » et de « ah ! » admiratifs.

En bas du rideau une grande jardinière de plantes exotiques éclairées par des spots de couleur verte s’animait de jets d’eaux juste avant le début du grand film, pendant les musiques des pré génériques des films à grand spectacle en 70mm.

Car, bien sûr, la salle était équipée dans ce format et inaugura sa programmation par un Festival Todd-Ao et 70mm, le premier film présenté étant « Cléopâtre », film décrié à l’époque et considéré aujourd’hui comme un chef-d’œuvre.

Le programme du mois d’ouverture accueillit donc Cléopâtre, West side story, Cancan, My Fair Lady et Lawrence d’Arabie.

Des reprises donc, mais dans un format inhabituel pour nous.

A l’époque, tous les « grands » fumaient : les créateurs avaient donc prévu une salle où les gens pouvaient aller fumer tout en regardant le film à travers une vitre épaisse, confortablement installés dans des fauteuils club.

Par la suite, hélas un peu avant la fermeture, et tentant le tout pour le tout, les propriétaires du Capri firent construire … une Pizzeria donnant sur la salle par une grande baie vitrée face à l’écran !

Il faut croire que la formule n’eut pas grand succès.

Je me souviens de l’un des propriétaires du cinéma. Il s’appelait André Pomares (prononcer ès) et je n’ai pas réussi à retrouver sa trace, me disant qu’il devait posséder des documents de l’époque, publicités, photos…

« Dédé » était un vrai passionné : pour un festival du western, il avait parcouru les environs à cheval ( !), escorté de quelques amis cavaliers, tous vêtus en cow-boy.

Un vrai « fou », un vrai novateur, doté d’un physique de latin lover, recevant les clients vêtu d’un costume immaculé griffé haute couture.

Le Capri connut quelques belles séances, notamment l’été, en créant des séances à des horaires estivaux (première séance vers 18 heures, dernière à … minuit.

Je me souviens très bien des 2 projectionnistes qui se succédaient en cabine, Joachim et Christian : l’un des grands jours de ma vie fut quand l’on m’autorisa à pénétrer dans le saint des saints, pièce spacieuse où trônaient deux projecteurs Cinemeccanica Victoria 8.

Pendant la projection de « L’extravagant docteur Doolitle » (avec Rex Harrison), j’eus même le droit de procéder au changement de projecteur : imaginez l’émotion pour un gamin de 12 ans !

La Fin


Hélas, le Capri n’aura vécu que 5 ans tout au plus !

Les raisons, à mon avis, et rassemblant mes souvenirs éparses, sont de plusieurs ordres : le « stock » de films en 70 mm se faisait rare, et les nouveautés dans ce format encore plus ; le cinéma ne bénéficiait jamais de films porteurs en exclusivité : les salles de Cannes et d’Antibes avaient un véritable monopole en matière de sorties, et les exploitants du Capri se sont retrouvés littéralement asphyxiés, condamnés à programmer des « vieux » films, bien souvent au format 1 :33

Même les films « à grand spectacle » qui auraient bien mérité ce bel écran panoramique incurvé passaient dans des salles où la qualité de projection ne supportait pas la comparaison.

Le cinéma, envahi d’huissiers de justice, ferma en 1971.

Il devint, pour quelques temps, et toujours sous la houlette de « Dédé » une discothèque au décor d’échafaudages baptisé « Le West Side » en un ultime clin d’œil.

Dédé renonça définitivement en 1972 (ou peu après) et le Capri devint point de vente des hors-bord Rio, ce qu’il est toujours actuellement.

Sur la Côte d’Azur, les bateaux ont plus d’avenir que le cinéma.

Nota : malgré mes recherches, je n’ai pu retrouver la trace d’André Pomares.

Ce témoignage a pour but d’entretenir la mémoire.
Sans cela, le Capri serait un lieu « fantomatique ».

Annexe

Ces films, vus au Capri ont marqué ma mémoire.

Pardon à nos amis anglo-saxons, pour les titres français :

CLEOPATRE *
MY FAIR LADY *
WEST SIDE STORY *
CES MERVEILLEUX FOUS VOLANTS DANS LEURS DROLES DE MACHINE *
LE ROI DES ROIS *
L’EXTASE ET L’AGONIE *
LAWRENCE D’ARABIE *
KHARTOUM
CANCAN *
LA CASE DE L’ONCLE TOM *
LA NUIT DES GENERAUX
LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE
UN MONDE FOU FOU FOU *
DARLING LILY
LA MELODIE DU BONHEUR (The sound of music !) *
HELLO DOLLY
EXODUS *
LA GRANDE COURSE AUTOUR DU MONDE
LES TURBANS ROUGES
BEN HUR *
LE MONDE MERVEILLEUX DES FRERES GRIMM *
L’EXTRAVAGANT DOCTEUR DOOLITLE *
PLAYTIME * ( seul film réellement projeté en exclusivité !)
ET POUR QUELQUES DOLLARS DE PLUS

et bien d’autres, moins significatifs, comme LE CERVEAU, de Gérard Oury.

* films au format 70 mm, si mes souvenirs sont bons.

Jean Guidoni.



Excessivement chanteur.

jeudi 8 novembre 2007

Viens te battre, si t'es un homme !

Ici, on entend la fameuse insulte.
Un certain P.A., coutumier du fait, est activement recherché par la police politique.

Onfray effraie.

Libération ouvre ses pages, aujourd'hui, à des philosophes.
Parmi eux, le "très tendance" Michel Onfray signe, d'une part, un court éditorial sur "Sarko l'américain" et, un peu plus loin, un article virulent sur le PS intitulé "Le oui socialiste sur la voie de droite".
L'homme, brillant au demeurant, semble oublier que les militants du PS avaient voté à une large majorité pour le oui au référendum de 2005 et furent, il est vrai, désavoués par les électeurs de gauche.
Pour lui, il y a une gauche du oui et une gauche du non irréconciliables (ce qui revient à dire que la droite sarkozyste est au pouvoir pour des lustres).
Au passage, Onfray met dans le même sac Sarko, Bayrou et Royal, reprenant les vieilles théories gauchistes les plus rebattues.
Pour lui, une seule solution, la rue.
La conclusion de son article est explicite ; citons le :
[Une gauche véritablement incompatible avec Sarkozy, avec Bayrou, avec une partie de Le Pen, donc une gauche antinomique à celle de Ségolène Royal, fournirait une force à ce qui, pour l’instant, menace d’un débordement protestataire dans la rue.

Suffrage. Dans cette logique d’un double déni sarkozyste et socialiste de l’expression du suffrage universel, il ne faudra pas s’étonner que les choses se passent désormais dans la rue. Les semaines revendicatives qui s’annoncent le rappelleront à ceux qui auraient eu le tort de l’avoir oublié trop vite…]

Personne ne doutera ici de la détestation que j'éprouve à la fois pour Sarko et Bayrou qui ne sont que deux visages de la même droite.
Quant à Ségolène, qui fut notre candidate aux uns et aux autres (par défaut pour beaucoup, certes), je n'en suis pas un admirateur bêlant.
Mais dans cette conclusion notre Michel adulé, oubliant au passage, dans son amalgame fumeux "Sarko-Ségo-Bayrou-Le Pen" (!) que dans le non de 2005 se sont hélas mêlées des voix de toutes natures, dont de nombreuses hurlées en protestation à l'égard de la politique du duo Chirac-Raffarin, met purement et simplement en cause la démocratie : ce que les urnes ne nous ont pas donné, on le prendra dans la rue, affirme-t-il.

L'extrême-gauche n'aura pas attendu le référendum puis l'élection de Sarkozy pour stigmatiser les "sociaux-traîtres" du PS : historiquement, ça remonte peu ou prou à 1921.
Je ne rappellerai pas les conquêtes sociales qui émaillèrent les diverses et trop rares gouvernances de gauche, de 1936 à 2002 : pour la gauche de la gauche, ainsi se définissent-ils, c'est roupie de sansonnet.

Les tenants de ces idéologies, extrêmes en tout, se répandent en ville proclamant que le PS est mort : je ne le leur souhaite pas.
Ils semblent oublier d'ailleurs que ce parti est un parti de militants où tout peut être remis en cause du jour au lendemain.
Patience.

mercredi 7 novembre 2007

Réclame.



LA FLUTE ENCHANTEE
par Comédiens et Cie
L'opéra de Mozart revisité Commedia dell'arte s'installe au
Théâtre TRISTAN BERNARD
64 rue du Rocher
75008 Paris

A partir de samedi 10 novembre.

Les aventures de Frédéric Chopin.

20è prélude en ut mineur :

Mère courage.

Rachid Adati (Reuters)

Ne craignant ni les insultes ni les caillassages probables, désireuse de convaincre les populations barbaresques, voulant porter haut le flambeau de l'UMP, cette femme courageuse a décidé d'être la candidate de la droite dans le... 7ème arrondissement.
Souhaitons que ses réunions (s'il y en a) ne soient perturbées par les dangereux marxistes-léninistes qui, c'est bien connu, pullulent entre l'avenue de Breteuil et la rue Saint Dominique.

Causticité mise à part, une arabe maire du 7ème, je trouve ça trop bien, comme disent les moins de 25 ans.

mardi 6 novembre 2007

Sublime Gene Tierney

Vous avez sans doute vu "Laura", mais l'aviez vous vue en femme fatale des familles ?
Ce film (que je n'ai pas encore) est un "must" :


"Leave her to heaven" de John M. Stall est dans la lignée des films de Douglas Sirk.
Aux côtés de Miss Tierney, Cornel Wilde, Gene Lockhart et le toujours inquiétant Vincent Price.

Eux du jour.

Vous le savez maintenant depuis que je le serine : le mardi, il faut lire nécessairement le No Smoking de Pierre Marcelle qui, aujourd'hui, jette son regard acéré sur les 6 premiers mois de la présidence sous amphés de Nick Sark.
Et termine sa chronique avec ces phrases terribles :
"Michèle Alliot-Marie est paraît-il ministre de l’Intérieur, et Brice Hortefeux, outre de l’Identité nationale, de l’Intégration, dit-on. Mais cet ordre de contraindre les campeurs à se tenir debout, sous peine de énième embarquement, qui le donna ? Cette ignominie, qui la signa ? On ne sait. Sans effet au-delà de quelques heures, elle se réduisit bientôt à un rien, gratuit et vain. Dire qu’elle fut anonyme, c’est dire l’état d’un Etat qui, en place de gouverner, ne semble parfois plus guère capable que d’improviser des brimades."

*
Dans le Libé du jour également, Gérard Lefort, qui est un peu notre mère à tous, tresse des lauriers à Etienne Daho qui sort "l'Invitation", son nouvel album.
J'en rajoute : ceci est un évènement qui mérite que l'on cesse toutes affaires.
Le breton est ce que les années 80 ont produit de mieux dans le genre "chanson française moderne" ; l'Etienne en question est ce que ce début de siècle produit de mieux dans le genre, encore et toujours.
Il est certainement l'un des rares artistes dont on n'a pas besoin d'écouter une "démo" avant de foncer acheter un nouvel opus.
L'homme est charmant, beau, classieux, juste assez ambigu pour faire se pâmer Lefort.
Indispensable donc.

*

Il paraît que dimanche Drucker célébrait le retour de Dorothée, témoignages lacrymaux de fans devenues "adultes" (?) à l'appui.
J'enfonce sans doute une porte ouverte en rappelant que c'est sous le règne de cette animatrice que les émissions pour la jeunesse ont atteint des sommets de bêtise et de mercantilisme jamais vus : invasion de films d'animation japoniais*, "Les musclés" au hit-parade, concerts "tape-portefeuille-des parents" au Zénith en furent les marques de fabrique.
D'autant plus gerbant qu'ici on exploite l'innocence des mouflets et l'inconséquence de parents qui les laissent prendre racines devant le poste.


*Oui, je sais, je sais.